Durée : 4'48"
Retour de diabolo
L'explication s'avère ici indispensable pour bien cerner le morceau :
Lors de nos premiers échanges Reset a eut une idée géniale : une compo faite intégralement à la voix, cette dernière simulant tous les instruments... N'étant pas particulièrement chanteur, mon rôle dans cette histoire a été d'électroniser tout ca avec pour matière première la voix de Reset.
Reset a commencé a construire le morceau de son côté puis m'a envoyé le projet... Premier contact avec son travail : Très pro, très propre, organisé... Le morceau était construit sur des "blocs" de 8 mesures avec un bon paquet de pistes, un peu à la manière de live.
J'ai donc commencé par exporter quelques pistes (basse / charley / grosse caisse / chant...) pour les intégrer dans mon sampler puis je les ai ré-enregistré en jouant avec les effets. Quel que soit le son du morceau, il y a toujours à la base un export de la voix de Reset.
Et j'ai procédé de la sorte pour tous les sons, de temps en temps en faisant un export groupé de plusieurs pistes pour traitement. J'ai ainsi peu touché à la structure de base fixée par Reset.
Une fois le morceau complet livré, Reset a joué le rôle du conseiller sonore en pointant du doigt les passages qui ne lui allaient pas. Et j'ai continué à traiter ses voix avec plus ou moins de difficultés selon le type de voix :
Traitements "batteries" : Relativements faciles. La nature percussive des sons a beaucoup aidé pour sortir des sons très electros.
Traitements "basse" : Assez basiques, les pistes de voix basses sont généralement doublées en accuentuant le côté "Sub". J'ai aussi viré toutes les prises de souffle.
Traitements "chants" : Très difficiles... Celà m'a pris beaucoup de temps... C'est très chaud de traiter du chant sans tomber dans la banalité (reverbs/delais). Le vocoder a fait l'unanimité sur une grande partie des traitements. Un bon traitement chant est un traitement qui ne s'entend pas mais qui laisse un grand vide quand on le coupe. Enfin c'est le sentiment que j'en ai.
Traitements "divers" : Les sons genre "tousssssssssss" sont passés par la case filtres. Quelques sons ont servit de base pour des phases séquencée (notament sur la fin)
Souvent, il m'est arrivé de traiter un grosse partie sonnore pour au final ne garder que quelques secondes de son.
Enfin, le mixage s'est fait au fur et à mesure que j'empilai les couches. Pour finir, un petit coup de compresseur multi-bande puis limiter sur le master et zou!
C’était pour moi une expérience unique qui m'a beaucoup appris sur les possibilités de traitements de la voix.
Un Reset toujours à l'écoute et de bon conseil qui a su recadrer les choses quand ca partait trop en n'importe quoi.
Et une bonne grosse dose de fun!
Que du bonheur donc.
Retour de Reset
Hé bien moi je suis tout triste que cette session soit terminée, petit coup de blues post créatif probablement, c’est vrai qu’on a été bien sur la même longueur d’onde avec Diabolo.
On s’est très vite mis d’accord sur la direction qu’on allait prendre, et je me suis donc retrouvé devant mon micro, entre l’ordi et le clavier, dans la pénombre de mon salon (ambiance tamisée, avec juste une guirlande et l’écran de l’ordi pour toute source lumineuse), pendant une grosse semaine presque tous les soirs j’ai enregistré des voix – pas trop fort car ma petite famille dormait dans la pièce d’à côté – avec toujours le casque sur les oreilles et la main droite sur le clavier pour garder la note juste.
Tout est parti du : «Do », en dérivant parfois vers une gamme légèrement orientale.
Je faisais autant de prises qu’il fallait (30 s’il le fallait) pour obtenir celle qui serait potable,
Puis j’exportai chaque piste en la renommant, pour que ça soit pas trop le bordel pour diabolo (par chance on est tous les deux sur Cubase, donc j’ai pu lui envoyé l’archive avec le fichier .cpr et toutes les wav), car de soir en soir, au fil de l’avancée du morceau, les pistes s’accumulaient et à la fin il devaient y en avoir… pfff… je sais pas…entre 50 et 100 ?
Ça représente des heures et des heures et des heures d’essais et de retouches… qui passent comme des minutes…
Pour tout ce qui est percu, Diabolo ne le sait pas mais avant chaque export j’ai repris, au clic, et avec les ciseaux de Cubase et à la souris, quasiment chaque seconde de piste, pour que tout soit bien callé (car naturellement je n’étais jamais en place, ça flottait trop)
Ensuite comme Diabolo l’a dit, j’avais plus le rôle de consultant, et d’oreille extérieure, on a échangé pas mal de mails au fil de l’avancée du bazard, et je restais toujours à l’affût de la nouvelle version… comme un gamin qui attend sa surprise
Il y a des choses que Diabolo n’a pas gardé, il a un peu taillé dans les pistes qui ne l’inspiraient pas (par exemple à la fin, je faisais « ting », ou aussi vers le début on entendait ma fille cadette se marrer aux éclats).
J’avais aussi envie qu’on mette un sample de chant arabe, mais on n’a pas trouvé quelque chose qui colle à temps.
Ceci dit si ça vous intéresse je pourrais mettre la « version accoustique », celle brute de décoffrage, sans les effets (et avec un sample de chant arabe qui colle pas très bien mais un peu bidouillé par mes soins)
Ça serait même assez instructif, ça vous donnerait une idée du boulot de malade que Diabolo a abattu.
Enfin bref, vous aurez compris : ça s’est super bien passé, je suis très très content du résultat, et au-delà de l’expérience musicale ça m’a permit de faire connaissance avec un monsieur plein de talent et super sympa, j’ai nommé : Diabolo, le malin béni
Signé : Reset, l’ange déchu
