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[Nerdcore] "les hérauts du geeksta rap"

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Sujet de la discussion [Nerdcore] "les hérauts du geeksta rap"

Citation :
je copie-colle http://ecrans.fr/spip.php?article438

Quand la communauté nerdcore se met au hip hop, elle loue l’omnipotence du Web, la dextérité du gamer et la sensualité de l’algorithme...
par Marie Lechner
vendredi 3 novembre 2006



Alors que le gangsta rap n’en finit pas de mourir, victime de sa propre caricature, circule dans les tuyaux du réseau un courant qui veut régénérer le hip hop. Le nerdcore hip hop, aussi dit geeksta rap ou CS rap (pour « computer science » rap). Ses représentants ne fétichisent pas les armes, mais trouvent le code informatique sexy, leur héros ne s’appelle pas Scarface, mais R2D2 ou Stephen Hawking (l’astrophysicien britannique cloué dans un fauteuil roulant qui s’exprime par une voix de synthèse). Leur popularité ne se mesure pas au nombre de bimbos accrochées à leurs basques mais à leurs prouesses de programmeurs, à leur score aux jeux vidéo, à l’originalité de leurs fanfictions, à leur érudition en matière de Seigneur des anneaux. Pas de bling bling ou de dents en or : ils sont pâles, portent des lunettes ou un tee-shirt Firefox.

Ils s’appellent MC Frontalot (https://frontalot.com/), MC ++ (http://www.mcplusplus.com/), YtCracker (http://www.ytcracker.com/), Monzy (http://www.monzy.com/), Jesse Dangerously (http://www.dangerously.ca/), MC Router, MC Hawking (https://www.mchawking.com/), Li’Nix... Ils sont nerds et fiers de l’être. « Geek Proud », comme le revendique MC Frontalot, inventeur du terme nerdcore hip hop en 2000, avec un single éponyme. « Quand on était à l’école élémentaire, il n’était pas rare qu’on se moque des gosses comme nous et qu’on nous traite de nerd. Alors, on se sentait honteux, mais ce que nous savions au fond de nous, c’est que, pire qu’un nerd pathétique, ce que nous ne voulions surtout pas être, c’est un de ces gosses moutonniers soi-disant cool. Le nerdcore permet d’extérioriser ce sentiment de supériorité, toujours purulent sous la honte et d’en faire des morceaux de rap », explique MC Frontalot, interviewé par un webzine de jeux. Grosses lunettes de myope à montures noires, chapka, chemise à manche courte et cravate colorée, plus personnage de comics étudié que nerd boutonneux, MC Frontalot, fait depuis un an la tournée des conventions de jeux vidéo et autres LAN (rassemblements de joueurs en réseau) aux Etats-Unis, où se concentre son fan-club (1). Une célébration du rap et de la culture geek, mariage inédit qui recrute toujours plus d’adeptes outre-Atlantique.

Né de parents docteurs en informatique, le petit Armand Navabi, alias MC ++ (jeu de mots sur C ++, un langage informatique), a grandi au milieu des ordinateurs. A 24 ans, l’étudiant en sciences informatiques à l’université de Purdue (Indiana), vient de sortir son troisième album Chip Hop , « inspiré par l’attitude positive des artistes de hip hop comme Blackalicious, Lyrics Born, Lateef the Truth Speaker ». Le lien entre le hip hop et son univers lui paraît couler de source. « Le hip hop permet de parler de la vie, il n’y a rien qu’il ne puisse exprimer. J’aime le rap, son authenticité, je ne peux rapper que sur les choses que je connais, autrement dit l’informatique, le stress et la joie d’être un étudiant dans cette école très compétitive », explique ce sorcier des algorithmes qui a réalisé son premier CD avec uniquement des logiciels piratés. Son dernier hit s’intitule Ascii Antics, et restera sans doute impénétrable pour ceux dont les connaissances en informatique se réduisent à pousser des boutons. Extrait : « Downloading data, dissing DRM demands/ Dancing in the dark with digital demons/ Directing DoS while defenders are dreaming. »

Son public est essentiellement masculin, des étudiants en informatique, des joueurs, et autres passionnés d’ordinateur. « Parce ce que ce sont les seuls qui peuvent comprendre à quoi je fais référence dans mes chansons. » Pas sûr d’ailleurs que, comme dans le rap, le nerdcore permette de choper des filles. « C’est même plutôt l’inverse », regrette MC Frontalot, quand Ham-Star se console par un « I am a player, which is not to say I get a lot of chicks. But I’ve played through Final Fantasy 1 , 3 , 4 , 5 , 6 » (« Je suis un joueur ; autrement dit, je n’ai pas trop de nanas. Mais j’ai terminé Final Fantasy 1 , 3 , 4 , 5 , 6 »). Question de priorité. Quand à Beefy, il déclare sa flamme au seul amour de sa vie : « Dear Internet, you’ve opened my life/ And if you had an orifice, I’d make you my wife. » (« Cher Internet, tu as ouvert ma vie/ Et si tu avais un orifice, je ferais de toi ma femme »).

Mais les filles rappent aussi, comme la sexy Li’Nix qui arbore fièrement un tee-shirt moulant avec le pingouin de Linux, la funky Canadienne Nursehella, ou encore la Texane MC Router, alias Kristin Richie, 20 ans, qui travaille chez Starbucks et s’adonne à la robotique pendant son temps libre. Elle aussi assume fièrement son côté geek avec un « Geek life » tatoué sur ses poings... En précisant toutefois : « Je suis plutôt une geek de l’Internet et des jeux vidéo. Quand j’étais petite, j’étais toujours enfermée à l’intérieur en train de jouer aux jeux vidéo quand tout le monde était dehors en train de nager, de bronzer ou de faire du vélo. C’est sans doute pour ça que je suis si pâle... et dans une condition physique lamentable. » Elle aussi constate que le regard sur les geeks est en train de changer. « Je ne pense pas qu’être un geek sera socialement admiré ou accepté par tous. Mais, si vous êtes un vrai geek, il faut vivre sa vie de nerd, l’assumer fièrement comme le chante YtCracker [hacker reconverti dans le nerdcore, ndlr] », avant de tempérer : « Il y a pas mal de gens qui ont pris le train en marche du nerdcore parce qu’ils pensent que c’est chic d’être un geek. »

Dans son groupe 1337 GEEK BEAT (1GB) (http://www.myspace.com/1gb), c’est Tbyte qui fait les beats, avec un penchant pour les samples de musiques de jeux rétros, qu’on retrouve dans leur tube Emulation Station . « Parfois, je lui dis de rajouter certains bruits ou de faire sonner ça plus 8Bit. Après, j’écris les paroles. Certaines fois, je parle d’un jeu ou d’un gamer rencontré dans un chat, ou d’une course au magasin d’informatique. C’est ma vie quotidienne qui m’inspire ou les choses qui se passent sur l’Internet », raconte celle qui se qualifie de « 8Bitch ». Le message de MC Router est clair : « Stay leet, stay geek » (lire l’interview).

Les artistes de nerdcore mettent en général leurs morceaux en libre téléchargement sur le Net, certains sortent des disques comme MC Frontalot (Nerdcore Rising), ou MC ++ « à la demande des fans qui voulaient les paroles », précise-t-il. Le rappeur nerdcore est généralement pro-peer-to-peer, et violemment hostile aux lobbies de l’industrie du disque ou du cinéma, comme l’atteste le on ne peut plus limpide « Fuck the MPAA » (le CSA américain) des Futuristic Sex Robotz : « You wanna lock down the Web and throw away the key ?/ Well, you’d better not touch my fuckin’ technology » (« Vous voulez verrouiller le Web et jeter la clé ? Vous feriez mieux de ne pas toucher à ma putain de technologie »).

En mai, est sortie la première compilation nerdcore, Rhyme Torrents : cinq volumes en ligne, 80 morceaux, plus de six heures de nerdcore rassemblés par l’ambassadeur du genre, High-C, qui référence toute l’actualité des artistes sur son site www.nerdcorehiphop.org. Pas très sélective, la compil donne néanmoins un aperçu de cette scène hétéroclite et les fans sont contents de pouvoir s’identifier à une musique qui parle leur langue. « Nous devons détruire le hip hop pour le sauver. A ses débuts, le hip hop était frais, inventif, rigolo... Mais il s’est trompé de chemin. De la même manière que le punk était une réaction à la scène rock des années 70, le nerdcore est une réaction contre la direction prétentieuse prise par le hip hop. Chacun peut faire du hip hop, pas vrai ? », écrit High-C. Surtout avec la caution du plus barré des rappeurs américains, Dr Octagon, alias Kool Keith, membre des pionniers du hip hop, présent sur la compilation Ultramagnetic Mc’s. Et, si certains réduisent encore le nerdcore à une plaisanterie pour happy few , MC Router s’insurge : « Je pense que ça peut toucher beaucoup de monde, si nous nous mettons au turbin pour montrer combien nous sommes sérieux. »

(1) Le geek est un consommateur jeune, boulimique et monomaniaque concentré sur un domaine précis : cinéma de genre, jeux vidéo, logiciels... En informatique, nerd est davantage utilisé, suggérant une certaine asociabilité, contrairement au geek.

Les sites nerdcore :

- Nerdcore Hip-Hop, le site de référence : http://www.nerdcorehiphop.org/
- Les compilations de Rhyme Torrents : http://www.rhymetorrents.com/
- piTunez, la radio Nerdcore : https://www.einfodaily.com/piTunez/
- Le documentaire « Nerdcore for Life » : http://crapbots.com/Nerdcore.html

2
UP.

J'ai l'impression que le combo GEEK + RAP attire pas les foules :mdr:
3
MC ROUTER.


:ptdr: :ptdr: :ptdr: :ptdr: :ptdr:

Putain la barre !

:mdr:
4
Arrête, c'est ma nouvelle idole ! :aime:
5
Vous avez ecouté?? c'est plutot sympa, correctement foutu, moi je vote pour, et je vais de ce pas me telecharger les compil gratos!!
6
Oui oui j'ai écouté, il y a un peu de tout, mais on trouve de bons instrus electro hip hop, du bon flow et des textes avec de l'humour inside !

Moi pour l'instant j'ai écouté MC Rooter & 1337 GEEK BEAT, Futuristic Sex Robotz, MC++, MCeep et des morçeaux à droite à gauche sur les compils.

Alors je vote pour aussi ;)
7
MC++

:ptdr: :ptdr:

Putain j'ai pas fini de me marrer :clin:
8
Bah ils se prennent pas vraiment au sérieux, alors tu peux y aller :bravo:
9
Je suis très très fan... je connais des informaticiens qui vont bien rire!
10
Sur le principe, j'adhere completement
+1 pour les nerd au pouvoir