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Audiomat Aria
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  • Pucelle_DabidjanPucelle_Dabidjan

    Du son, fabriqué au royaume du camembert

    Audiomat AriaPublié le 21/08/12 à 20:05
    2 photos
    Il y a beaucoup de choses que la France sait bien faire. Ce que l'on connait moins en France, ce sont ses artisans Hifi. Audiomat est l'un de ceux là.

    Je vous tairai tout l'histoire autour du "fabriqué à la main par quelques employés" car j'y connais pas grand chose à ce sujet. Mais la presse hifi, elle, contient beaucoup plus d'informations. Ce qui est sûr, c'est que, pour du fait main, c'est un sacré bel ouvrage, qui tient sans problème la comparaison avec une bonne caisse de Chateau Ducru-Beaucaillou St-Julien. Déjà, il s'agit d'un ampli à tubes, pouvant délivrer 2x30watts au maximum, et qui fonctionnera en pure classe A sur les 10 premiers watts. Je suis resté bouche-bée un moment, …
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    Il y a beaucoup de choses que la France sait bien faire. Ce que l'on connait moins en France, ce sont ses artisans Hifi. Audiomat est l'un de ceux là.

    Je vous tairai tout l'histoire autour du "fabriqué à la main par quelques employés" car j'y connais pas grand chose à ce sujet. Mais la presse hifi, elle, contient beaucoup plus d'informations. Ce qui est sûr, c'est que, pour du fait main, c'est un sacré bel ouvrage, qui tient sans problème la comparaison avec une bonne caisse de Chateau Ducru-Beaucaillou St-Julien. Déjà, il s'agit d'un ampli à tubes, pouvant délivrer 2x30watts au maximum, et qui fonctionnera en pure classe A sur les 10 premiers watts. Je suis resté bouche-bée un moment, à la vue de ce magnifique board PCB. Devant ces soudures parfaites, devant ce case mélangeant le fort et le gracile, et devant ces potards de vielle Citroën, comme on n'en fait plus. Si vous êtes un geek de l'électronique, vous devriez, en tous cas une fois, avoir jeté un coup d'oeil sur cet ampli. L'avant "transparent" est quelque-chose de très apprécié par les amateurs de hifi, et, selon leurs dires, biens trop rare sur le marché. On peut voir les tubes travailler, et ils participent à donner une ambiance/cachet à l'appareil. Bonne et louable idée.

    Sinon, la prise en main est évidente. Il pardonne les petites erreurs de branchements. Donc, si vous retirez une prise hp par mégarde, cela ne provoquera pas une catastrophe, mais évitez, quand-même, de faire cela trop souvent.

    Matériel disponible pour le test :
    Amplificateur : Audiomat Aria
    Lecteur CD : Exposure 3010
    Câbles HP : Atohm standard
    HP : Atohm GT2


    Le son
    -----------------
    J'ai un petit cérémonial en matière de tests audios. J'utilise toujours le même morceau du même CD au début de mes tests. C'est, bien entendu, le cas ici. Et l'album Sigh no more de Mumpford & Sons commence à tourner dans le lecteur. J'aime ce morceau car il commence en douceur et les instruments s'enchainent et se superposent pour finir sur un forte vivace. On peut immédiatement jouir, avec l'Audiomat, d'une voix parfaitement décollée du HP, qui arrive en plein centre. Je constate aussi, d'emblée, que la guitare acoustique est plus prononcée que sur tout ce que j'ai entendu jusqu'ici. On la perçoit mieux, peu importe ce qui est entassé dessus. Ensuite, la contrebasse entre en action, et je suis très satisfait d'entendre cette dernière dans toute sa structure. J'entend la table d'harmonie qui travaille et j'ai un vrai grain tubesque quand cette fréquence est activée. Pour certains, ça pourra paraître chiant, car là où le son devrait n'être rien d'autre qu'une contrebasse, on sent ce petit Grrrraou du tube, qui, sur ces notes longues, se fait remarquer. Mais, à l'inverse de ce que j'ai pu lire ça et là, je ne considère pas le résultat comme flou. Simplement, l'Audiomat ne donne pas le dernier détail et adjoint son grain. Cette déformation, je la trouve agréable et lui pardonne volontiers ce petit "défaut". Ensuite vient l'orgue, qui est très beau, mais n'égale jamais l'écoute complètement hallucinante de l'ATC et de l'exposure. Mais le budget à avancer n'est pas le même non plus pour la paire (quoique...). Une fois tous les protagonistes présents, je remarque un bel air, une profondeur respectable, avec, toutefois, une petite peine à faire décoller certains signaux des enceintes. La voix flotte au dessus, mais les autres protagonistes sont très clairement encore liés à l'enceinte. Ce phénomène est tout à fait dans la moyenne de ce que j'ai constaté dans cette gamme de prix chez Leema, Accustic Arts et autres Roksan, mais n'atteint jamais mes deux références. Je note aussi que la présence de la voix et des médiums aigus est plus importante. De même, la rapidité du signal dans ce registre est incroyable pour un tube. Sur un autre morceau de l'album, les "TAC" du snare sont d'une présence, vie et intensité importants. Globalement, d'ailleurs, le timing est très bon. Encore plus si on le compare à ce qui se fait dans le monde du tube. Ca suit sans trop de mal des rythmiques endiablées, même si, au plus tard, devant un Beat the Bastards du groupe Exploited, on va toucher sa limite et le voir entasser des messages pas aussi précis que ce qu'on lui connait habituellement. J'en profite pour saluer la présence de nombreux micros-détails, même si j'aurais, pour la voix, entendre plus du travail de souffle du chanteur, où encore ses pincements de lèvres. Particulièrement sur l'album "Let Go" de Nada Surf, qui a une technique particulière, je n'entend pas ce petit bruit des lèvres humides qui se délient. Globalement d'ailleurs, il a excellé à reproduire les micros détails aigus et médiums, sans jamais leur adjoindre une once d'agressivité.

    Sur divers morceaux de Renaud, tirés de l'album "The meilleur of", la voix vole toujours, et, de nouveau, les instruments collent autour de l'enceinte. Voir, planent derrière le chanteur dans la brume profonde. En revanche, la putaine de castagnette, présente sur "laisse béton", est enragée comme jamais durant une de mes écoutes.

    Sur l'album Unplugged d'Eric Clapton, j'ai passé un excellent moment. La guitare est parfaitement retranscrite, un peu plus présente que sur toutes mes autres écoutes, et la voix de Clapton positivement magnifiée. Le pied.

    Aussi sur le "back in Black" de Acdc, on retrouve la fougue et la verve originelle que le groupe voulait restituer. On ne rate rien des solos d'Angus et, là aussi, son jeu est légèrement en avant. Ce qui ne gâche, dans ce cas là, rien.

    A préciser qu'il est possible de jouer avec les impédences de sortie. Globalement, sous 4 ohms, le son est plus aéré et ample. En 8 ohms, en revanche, le son devient plus profond et structuré/charpenté. Nul doute que cela permettra d'encore mieux l'accorder avec un ensemble qui VOUS plaira.

    Au final, l'Audiomat est un ampli bien construit et qui sonne bien. Qui arrive avec une foultitude de bons sons et un tarif raisonné (5'400 francs suisses). Il ravira un utilisateur averti qui recherche ces types de sonorités. Je pense qu'il serait aussi très judicieux de tester d'autres combinaisons d'enceintes que celle de l'Atohm. Pour ce test, réalisé chez un particulier, je n'avais pas d'autre monte à disposition. Mais, typiquement, une enceinte qu'on aimerait exciter dans le médium et l'aigu devraient lui convenir à merveille.
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