« Instrument de caractère »

- Corps Acajou, couleur "cherry" (pour la mienne) avec chambre acoustique et filet Pinstripe
- Manche acajou collé
- 24" taille du corps
- Manche : 22mm la 1re frette ... 24mm la 12me frette
- 24 Frettes , Frette zéro.
- Touche ébène
- largeur de manche 45 mm la frette 0 et 57mm la 24me frette.
- Grover GH305 mécanique blocage
- Double truss rod
- Sillet Graphite
- Nouveau chevalet
- Vibrato Brian May Custom
- 3 micros Burns Brian May Signature Tri-Sonic
- Accastillage chrome
- Boutons Master volume, contrôle Tonalité
- 6 commandes individuelles des micros tri-sonic Brian May Signature IN/OUT phase et ON/OFF.

UTILISATION

Subjectivement (je n'ai pas été mesurer la largeur du manche ni son radius) le manche semble cependant plus plat et plus large que celui de la strat. L'adaptation n'est pas évidente et mes doigts semblent "collés" à la touche, notamment dans les notes tirées. Impression probablement due aussi au léger déséquilibre côté tête de manche qui pique légèrement du nez dans le jeu assis, sensation qui disparaît dans le jeu debout. Le jeu assis n'est pas facilité non plus par l'échancrure de la caisse qui n'est pas très marquée au niveau de la cuisse.
Le diapason est court (600 mm), ce qui facilite le jeu pour les petites mains et les extensions acrobatiques pour les grandes mains comme les miennes.
Accès aux aigus impeccable, 24 frettes (en non 22 comme dit dans l'avis précédent).
La sélection des sons tient du concept "pawn shop" (on sait que Brian May avait bricolé cet instrument avec l'aide de son paternel) : sélecteurs on-off et en-hors phase pour chaque micro, on ne peut plus simple, mais du coup les combinaisons peuvent être redondantes (ex : micro manche en phase + micro milieu hors phase = micro manche hors phase + micro milieu en phase). De plus, la manipulation des switchs est audible, ce qui plaiderait pour une utilisation de l'instrument plutôt studio que live. Ceci étant, trouver un son est assez simple, les micros simple bobinage seuls, par deux ou tous les trois, en phase, donnent des combinaisons de sons clairs ou crunch assez mordants tout en restant chaleureux (eu égard certainement à l'utilisation de bois denses). Les positions hors phase sont moins évidentes, on tombe rapidement dans du "sec" de l"aigu" et du "mince" (pas inintéressant cependant pour le jeu en "cocotte" ou avec certains effets de modulation). Dans ce cas, la position la plus intéressante à mon goût est celle trois micros dont micro chevalet hors phase. En son clair, les rythmiques funky sont excellentes (voire même en repiquage direct), en crunch, on appréciera les riffs de rock voir hard rock style ACDC, en solo, le rock américain des années 70 (pour du plus lourd, il faudra méchamment bidouiller entre la guitare et l'ampli).
Tige de vibrato libre, très légère et rapidement accessible. Attention cependant, risque de chute de la tige si l'on se penche trop en avant. C'est un point faible selon moi, le jeu laissé dans la rotation du vibrato rend sa manipulation audible et finalement pas très utilisable.
Malgré la conception en acajou massif, l'instrument est plutôt léger (dimensions réduites, épaisseur de la caisse et du manche faibles), ce qui permet un jeu debout confortable, et en fait aussi un instrument de voyage.
La disposition des mécaniques sur la tête me semble optimale, et contribue au sustain avec la frette zéro et l'utilisation de l'acajou (ce qui compense l'utilisation d'un vibrato à "couteaux")
Un chanfrein sur la caisse au niveau de l'avant-bras droit (pour un droitier) aurait été le bienvenu, tant pour le jeu assis que debout (mais on s'éloigne alors du modèle original).
Les 3 micros sont assez hauts et occupent beaucoup de place entre le début du manche (24 cases) et le chevalet, du fait aussi du diapason court. Bilan, le médiator doit trouver sa place entre les micros pour de pas taper dedans est générer de petits clics à chaque fois.


SONORITÉS

Pour les sonorités, voir le point ci-dessus.
La combinaison plutôt improbable de micros simples bobinage et de bois "durs" en font un instrument à part, qui n'a ni le claquant cristallin d'une Fender (ou d'une autre Burns), ni la rondeur et le moelleux d'une Gibson (pour rester dans les standards). Cette guitare a sa propre voix, elle parle un peu "du nez" (V. les guitares à résonateurs) et on pourra l'explorer dans différents styles, en particulier en contrepoint dans les styles "modérés" (pop-rock-variété). Elle n'aura aucun mal à ressortir dans un bon mixage pour apporter sa propre personnalité et son propre souffle.


AVIS GLOBAL

J'utilise cette guitare depuis 2 ans. Elle vient après plusieurs Fender, et un Steinberger de voyage équipés en micros EMG actifs. J'ai essayé également des Burns (Marquee, Cobra...) avant de faire ce choix.
Le rapport qualité prix est très bon, même si on sent dans toute la conception la pâte du bricoleur (V. point 2) : switchs "de base", boutons de potars bon marché, caisse parfaitement plate taillée à la scie sauteuse dans une planche, tête non travaillée (mais par contre optimale d'une point de vue de la tension des cordes)... Nonobstant cela, rien à redire sur la finition.
Je ne suis pas fan de Brian May, bien que je l'apprécie beaucoup en tant que guitariste, et je n'ai pas fait ce choix pour sonner comme lui (je joue sur un marshall), mais pour élargir la palette des sons que je peux placer sur mes arrangement. Je cherchais notamment une guitare qui sonne clair tout en ayant du sustain. L'objectif est atteint et je referai ce choix, même si je pense que la production gagnerait à s'éloigner du modèle original pour apporter quelques améliorations que Brian May et son paternel ne pouvaient réaliser à l'époque dans leur garage (sélecteur de position et de phase actif, ergonomie revue pour le jeu assis, chanfreins sur la caisse, vibrato plus standard).

Les points faibles restent la tige de vibrato et la place occupé par les micros qui laissent peut de champ libre au médiator.