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miconmac
Publié le 27/08/07 à 09:54
Mise sur le marché à la fin des années 50, la Danelectro DC59-12 est la toute 1ère guitare électriques à 12 cordes ... Crée par Nathan Daniels, cette Danelectro (comme toutes les autres) était conçue pour minimiser les coûts de fabriquation et être vendue à un prix dérisoire: le corps est creux (cœur et structure à base de peuplier) , la table et le fond de caisse sont en masonite ( isorel), l'accastillage et l'électronique sont rudimentaires, le manche est plutôt spartiate.... Pas de fioritures, pas de bois d'essence noble, pas de lutherie élaborée, mais un SON et un Look&Feel qui est tout simplement unique. Malgré sa rusticité, la DC12 originale a été pendant 4 décennies la "12 strings" de beaucoup de musiciens et de studios (on cite notammant Jimmy Page, Lou Reed ou SR Vaughan ...)
En 1999, la firme Evets (nouveau propriétaire de la marque Danelectro) fait renaître la DC12 qui n'était plus fabriquée depuis 30 ans. Ces nouveaux modèles sont produits en Corée. Ils tirent parti des progrès technologiques de l'industrie musicale: le manche est un modèle de jouabilité, les mécaniques sont des Gotoh haut de gamme, le qualité de finition est exemplaire. Bien-sûr, le concept originel de la guitare a été scrupuleusement respecté: c'est bien toujours 2 plaques d'isorel contre-collé sur une structure en peuplier .
La mienne est apparemment un modèle 2000 ou 2001.
UTILISATION
Le manche est un modèle de confort: 21 frets avec une excellente accessibilité jusqu'à la 17ème, et un profil parfait: ni trop large, ni trop fin, épais comme il faut. On se sent immédiatement à l'aise malgré le nombre de cordes. Le fini bois naturel satiné participe largement à la sensation de confort : ça glisse sous la paume , on sent le bois dans sa main.... un vrai régal. Par contre, le manche est pas très large, avec relativement peu d'espace entre les binômes de cordes: ça pourrait poser des pb aux grosses mains.
Malgré la longueur du manche, le poids des 12 mécaniques (géniales petites Gotoh!), et la légéreté du corps, cette guitare est presque bien équilibrée. La tête plonge un tout petit peu quand même , mais rien de dramatique. Le chevalet est parfait: il se place naturellement sous la paume sans accrocher la main.Ce chevalet renferme une petite merveille de mécanique qui permet un réglage facile et très précis de l'intonation et de la hauteur de chacune des cordes. Et cela est d'autant plus remarquable quand on sait que les 6 cordes fondamentales sont traversantes (comme sur une Tele), alors que les 6 cordes à l'octave sont arrimées à l'arrière du chevalet lui même. Ce système d'accrochage alterné est un certainement un élément important de la signature sonore de cette guitare. Tout comme la matière du sillet qui est ni en plastique, ni en os, ni en acier... mais en aluminium.
Acoustiquement, c'est une gratte qui sonne plutôt bien: le son est rond et cristallin à la fois. Ce n'est pas très puissant, mais on distingue quand même cette profondeur sonore qui est particulière aux Demi-Caisses. Une fois la guitare branchée dans l'ampli, ça sonne immédiatement !! .... et ici le terme "sonner" est à prendre au pied de lettre...
Ca saute immédiatement aux oreilles: 12 cordes + lipstick , voilà le mariage idéal !
SONORITÉS
Le Lipstick (autre invention de Danelectro) est - pour simplifier à outrance- un micro simple bobinage qui produit un son très sec, très brillant et encore plus tranchant que le pickup chevalet d'une Telecaster. Ces caractéristiques en font le pick-up par excellence pour une 12: le son amplifié est aéré et très mordant malgré l'abondance de notes et d'harmoniques. Les notes sont bien définies et bien pleines mais sans tomber dans le côté "pateux" de certaines 12 cordes. Le micro manche est chaud, basses en avant mais avec la bonne dose de présence et de brillance. Le micro chevalet est très cristallin, très tranchant , avec juste ce qu'il faut d'épaisseur dans les mediums. On est vraiment pas loin de quelquechose qui rappellerait le son d'une bonne Tele. La position ultime est celle où les 2 micros sont câblés en série (encore une spécialité de Danelectro): on a là le meilleur des 2 mondes, avec un surcroit de pêche assez phénoménale. Dans cette position, on a de plus la possibilité de d'affiner le réglage grâce aux double potards: on peut par exemple, varier la tonalité et le volume du micro chevalet pour booster ou adoucir les aigus. A ce sujet, je trouve vraiment dommage qu'Evets ait supprimé ces double potards des Danelectro rééditions 2005. Avec un règlage unique pour les 2 micros, on perd la possibilité de mâter un son qui ne demande qu'à transpercer un mix.
Car cette DC12 a du mordant et de la brillance à revendre! Même sur mon viel AC30 qui n'est pourtant pas un champion de clareté, ça "jangle" de folie. Mon VOX qui d'ailleurs ne sonne jamais aussi "vintage" qu'avec la DC12: Beatles, Kinks , Stones,... avec la DC12, on a vraiment LE "twang" typique des 60's, avec des harmoniques à pleurer et un sustain à n'en plus finir.
Sur un Fender DeluxeReverb, on obtient des sons moins typés 60's mais encore plus aériens et plus brillant. Sur certain morceaux, la DC-12 remplace avantageusement une electro acoustique. On comprend pourquoi les 12 ont depuis toujours été utilisées en studio pour donner du relief aux arpèges, ou pour apporter de la rondeur à des parties jouées en accords.
AVIS GLOBAL
Pas facile d'essayer des 12 électriques... mais j'ai tout de même réussi à gratter quelques modèles avant de me décider pour cette DC12 1ère réédition. Et il n'y a pas eu photo:
La Fender strat XII japan que j'ai essayé m'a carrément déplu: le look and feel, le confort du manche et surtout le son, n'ont absolument rien à voir avec la Strat 6 cordes (à croire que le module vibrato joue vraiment un rôle essentiel dans le son de cette guitare). La Rickenbacker 360/12 est un instrument magnifique. Mais, pour ma part, j'ai beaucoup de mal à m'adapter à l'ergonomie de cette guitare. La Ric est un instrument exigeant (et ne serait-ce qu'au niveau du budget...). C'est vrai que le son de la 360/12 est plus chaud et plus "boisé" mais il m'a semblé aussi moins brillant et moins préçis que la DC12.
Les 2 DC12 "édition 2005" sont décévantes si on les compare aux DC12 1ère réédition. D'abord à cause des manches qui sont systématiquement peint en noir et qui m'ont semblé moins bien proportionnés. Décevantes aussi - mais c'est beaucoup plus subjectif- à cause des 3 finitions proposées, que je trouve bien ternes comparées à celles qui étaient disponibles il y a 5 / 6 ans. On ne peut pas s'en rendre bien compte sur les photos, mais les finitions des 1ères rééditions sont autrechose qu'une simple peinture pailleté. En fait, on a vraiment une belle profondeur optique dans une matière qui joue de la lumière d'une manière très surprenante. Puisqu'on est dans les considérations esthétiques, je trouve dommage aussi qu'Evets ait supprimé le binding blanc des rééditions 2005: c'est vrai que cette bande autocollante a tendance à se faire la malle. Mais personnellement, je trouve qu'une "Dano" sans binding c'est un peu comme une R8 Gordini sans les bandes jaunes.
En 1999, la firme Evets (nouveau propriétaire de la marque Danelectro) fait renaître la DC12 qui n'était plus fabriquée depuis 30 ans. Ces nouveaux modèles sont produits en Corée. Ils tirent parti des progrès technologiques de l'industrie musicale: le manche est un modèle de jouabilité, les mécaniques sont des Gotoh haut de gamme, le qualité de finition est exemplaire. Bien-sûr, le concept originel de la guitare a été scrupuleusement respecté: c'est bien toujours 2 plaques d'isorel contre-collé sur une structure en peuplier .
La mienne est apparemment un modèle 2000 ou 2001.
UTILISATION
Le manche est un modèle de confort: 21 frets avec une excellente accessibilité jusqu'à la 17ème, et un profil parfait: ni trop large, ni trop fin, épais comme il faut. On se sent immédiatement à l'aise malgré le nombre de cordes. Le fini bois naturel satiné participe largement à la sensation de confort : ça glisse sous la paume , on sent le bois dans sa main.... un vrai régal. Par contre, le manche est pas très large, avec relativement peu d'espace entre les binômes de cordes: ça pourrait poser des pb aux grosses mains.
Malgré la longueur du manche, le poids des 12 mécaniques (géniales petites Gotoh!), et la légéreté du corps, cette guitare est presque bien équilibrée. La tête plonge un tout petit peu quand même , mais rien de dramatique. Le chevalet est parfait: il se place naturellement sous la paume sans accrocher la main.Ce chevalet renferme une petite merveille de mécanique qui permet un réglage facile et très précis de l'intonation et de la hauteur de chacune des cordes. Et cela est d'autant plus remarquable quand on sait que les 6 cordes fondamentales sont traversantes (comme sur une Tele), alors que les 6 cordes à l'octave sont arrimées à l'arrière du chevalet lui même. Ce système d'accrochage alterné est un certainement un élément important de la signature sonore de cette guitare. Tout comme la matière du sillet qui est ni en plastique, ni en os, ni en acier... mais en aluminium.
Acoustiquement, c'est une gratte qui sonne plutôt bien: le son est rond et cristallin à la fois. Ce n'est pas très puissant, mais on distingue quand même cette profondeur sonore qui est particulière aux Demi-Caisses. Une fois la guitare branchée dans l'ampli, ça sonne immédiatement !! .... et ici le terme "sonner" est à prendre au pied de lettre...
Ca saute immédiatement aux oreilles: 12 cordes + lipstick , voilà le mariage idéal !
SONORITÉS
Le Lipstick (autre invention de Danelectro) est - pour simplifier à outrance- un micro simple bobinage qui produit un son très sec, très brillant et encore plus tranchant que le pickup chevalet d'une Telecaster. Ces caractéristiques en font le pick-up par excellence pour une 12: le son amplifié est aéré et très mordant malgré l'abondance de notes et d'harmoniques. Les notes sont bien définies et bien pleines mais sans tomber dans le côté "pateux" de certaines 12 cordes. Le micro manche est chaud, basses en avant mais avec la bonne dose de présence et de brillance. Le micro chevalet est très cristallin, très tranchant , avec juste ce qu'il faut d'épaisseur dans les mediums. On est vraiment pas loin de quelquechose qui rappellerait le son d'une bonne Tele. La position ultime est celle où les 2 micros sont câblés en série (encore une spécialité de Danelectro): on a là le meilleur des 2 mondes, avec un surcroit de pêche assez phénoménale. Dans cette position, on a de plus la possibilité de d'affiner le réglage grâce aux double potards: on peut par exemple, varier la tonalité et le volume du micro chevalet pour booster ou adoucir les aigus. A ce sujet, je trouve vraiment dommage qu'Evets ait supprimé ces double potards des Danelectro rééditions 2005. Avec un règlage unique pour les 2 micros, on perd la possibilité de mâter un son qui ne demande qu'à transpercer un mix.
Car cette DC12 a du mordant et de la brillance à revendre! Même sur mon viel AC30 qui n'est pourtant pas un champion de clareté, ça "jangle" de folie. Mon VOX qui d'ailleurs ne sonne jamais aussi "vintage" qu'avec la DC12: Beatles, Kinks , Stones,... avec la DC12, on a vraiment LE "twang" typique des 60's, avec des harmoniques à pleurer et un sustain à n'en plus finir.
Sur un Fender DeluxeReverb, on obtient des sons moins typés 60's mais encore plus aériens et plus brillant. Sur certain morceaux, la DC-12 remplace avantageusement une electro acoustique. On comprend pourquoi les 12 ont depuis toujours été utilisées en studio pour donner du relief aux arpèges, ou pour apporter de la rondeur à des parties jouées en accords.
AVIS GLOBAL
Pas facile d'essayer des 12 électriques... mais j'ai tout de même réussi à gratter quelques modèles avant de me décider pour cette DC12 1ère réédition. Et il n'y a pas eu photo:
La Fender strat XII japan que j'ai essayé m'a carrément déplu: le look and feel, le confort du manche et surtout le son, n'ont absolument rien à voir avec la Strat 6 cordes (à croire que le module vibrato joue vraiment un rôle essentiel dans le son de cette guitare). La Rickenbacker 360/12 est un instrument magnifique. Mais, pour ma part, j'ai beaucoup de mal à m'adapter à l'ergonomie de cette guitare. La Ric est un instrument exigeant (et ne serait-ce qu'au niveau du budget...). C'est vrai que le son de la 360/12 est plus chaud et plus "boisé" mais il m'a semblé aussi moins brillant et moins préçis que la DC12.
Les 2 DC12 "édition 2005" sont décévantes si on les compare aux DC12 1ère réédition. D'abord à cause des manches qui sont systématiquement peint en noir et qui m'ont semblé moins bien proportionnés. Décevantes aussi - mais c'est beaucoup plus subjectif- à cause des 3 finitions proposées, que je trouve bien ternes comparées à celles qui étaient disponibles il y a 5 / 6 ans. On ne peut pas s'en rendre bien compte sur les photos, mais les finitions des 1ères rééditions sont autrechose qu'une simple peinture pailleté. En fait, on a vraiment une belle profondeur optique dans une matière qui joue de la lumière d'une manière très surprenante. Puisqu'on est dans les considérations esthétiques, je trouve dommage aussi qu'Evets ait supprimé le binding blanc des rééditions 2005: c'est vrai que cette bande autocollante a tendance à se faire la malle. Mais personnellement, je trouve qu'une "Dano" sans binding c'est un peu comme une R8 Gordini sans les bandes jaunes.