National Newport 88

CARACTERISTIQUES

Guitare vintage mid-sixties fabriquée entre 1963 et 1965 environ (ressemble à s'y méprendre à la Val-pro 88 utilisée par Robert Smith)
Corps en Reso-glass (fibre de verre en deux pièces moulées) et manche en érable.
Forme du corps dans le style Art Déco représentant la carte des Etats-unis.
Tuners : grover
Pick-up : deux principaux + 1 sorte de micro piezzo inclu dans le bridge... (!)
2 potard de contrôle volume-tonalité par micro + 1 pour le master volume.
Vibrato (inutilisable sur les deux modèles essayés).
Certaines de ces guitares ont quelques caractéristiques qui différent comme le logo présent ou pas sur le pick up (pour en avoir eu deux dans les mains). Ces guitares ont été fabriquées d'après des pièces récupérées ici et là d'après les sources consultées.
Argus : +/- 3000 euros mais attention, manche difficilement réglable donc tendance à détuner facilement...

UTILISATION
Live + Studio
Guitare légère (fibre de verre), très ergonomique une fois en main ("le nombre d'or de la guitare" a du passer dans la tête de son créateur)
Parfaite pour tous les styles de musique mais particulièrement le rock sous tous ses formes.

SONORITES
Son fabuleux, chaud et précis, grosse dynamique pleine d'harmoniques et réglable à souhait (elle est au milieu du gué entre le christallin des Fender et le son plus rond des Gibson de l'époque sans compromis ni sur l'un... ni sur l'autre) ; à relier à un ampli qui lui sied c'est à dire de la lampe ou de l'excellent transistor.
Le micro piezzo est une sorte d'ovni qui peut transformer cette gratte en mandoline voire en sitar psychédélique (si si!) avec quelques effets au derrière...énorme!
Elle répond parfaitement aux subtiles overdrive et aux gros son fuzz brutaux.

AVIS GLOBAL

Guitare très rare (certaines sources parle d'une production très limitée et il en resterait bien moins de 100 exemplaires aujourd'hui dans le monde...dur à vérifier), ressortie de l'oubli par Dan Auerbach des Black Keys en live ici chez Letterman en 2011 :

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(Merci Dan pour la côte de la mienne, elle a pris 1000 dollars dans le ridicule marché du vintage)
Guitare fétichisée (voir backsleeve du live "Smell of a Female" pour ceux dont la mémoire remonte jusqu'en 1983) et déjà bien mise en avant par Poison Ivy, guitariste iconique des Cramps qui sait la jouer tout en twistant avec de reluisants gants de cuir ici... :





Cette guitare, en plus de sonner merveilleusement bien, revêt l' aspect d'un objet d'art incontestablement, au sens propre du terme, et crée une certaine émotion à la vue de son style d'ailleurs proche de l'Art Déco des années 30 (dans la lignées des Lapsteel de la marque de cette époque comme le National Newyorker) : forme aux angles arrondis et explicite (carte), moulure dans des matériaux nouveaux (fibre), géométrie épurée des lignes (pickguard), couleurs noires et blanches exclusives, fonctionnalité sans fioriture... peu de guitare m'ont fait cette impression même si la ou les guitares vintage qu'on a chez soi sont toutes un peu exceptionnelles : celle-ci est si...singulière.

Au delà de son look inimitable mais actualisé aujourd'hui par de décentes copies chez Airlines, elle reste et doit rester à mon sens d'abord un objet "fonctionnel" dans la musique au sens purement matérialiste que les américains savent si bien mettre en avant dans tout ce ce qu'ils ont pu produire au cours du XXème siècle (instrument, bagnoles, basket- jeans etc.).

Elle doit donc continuer à vivre, à être jouée et enregistrée comme toutes les autres d'ailleurs, neuves ou vintage, "l'ultra fétichisme" pouvant très vite se rapprocher...du ridicule, sauf chez les Cramps!