« La porte d'un monde, totalement addictif et jouissif pour s'évader (un peu) d'Ableton, »

La machine est fabriquée comme un tank comme on dit, et donne une grande impression de qualité, de solidité et de sérieux. Puis à la manipulation les boutons sont trés agréables, les potards-poussoirs très sensibles avec une double échelle de vélocité, en cliquant ou non

A la livraison, racheté d'occasion, rien dans la machine, ni sample ni pattern!, il m’a fallu refaire un reset usine (sur le support du site d' Elektron voir Knowledge Base à « Digitakt missing factory content »), une combinaison de trois boutons et c’est bon …

Au passage, je vérifie bien que la garantie constructeur s'applique à la deuxième main et même le distributeur de la première main (Bax-Music) m'écrit pour confirmer la cession de garantie commerciale (5 ans). Bravo!

De même le firmware n’était pas à jour, et avec le logiciel Transfer c’est un jeu d’enfant.
Question chargement externe des banques de sons, achetées ou pas, c'est très automatique, on place n'importe quel fichier compatible y compris des zip dans la fenêtre du logiciel et hop çà charge dans le Digitakt.

La dynamique audio est très bonne. Sa qualité aussi, l'échantillonnage est effectué en 48kHz en mono et même le maître EZbot estime le son meilleur que sur l'Octatrack, qui échantillonne à 44.1kHz et pourtant en stéreo. A la disposition des contrôles on sent l'approche hypermaline, bien réfléchie.

Ensuite pour l’utilisation, il y a beaucoup de logique, c'est très intelligent, c’est très plaisant même si au début il faut assimiler l'architecture song, pattern, track, projet. Tout est là sous nos yeux sous forme de led de couleur, en complétant sur l'écran: dans quelle track, dans quelle pattern suis-je ? Quel échantillon ai-je placé et où? Qu'ai je muté? etc...

Les presets d’usine c’est à dire les patterns rythmiques et les sons et samples qui vont avec donnent une idée plutôt variée de ce qu’on peut exploiter de ce séquenceur mais je trouve qu'ils auraient pu en mettre plus (32).

Question chargement interne, il y a eu de temps à autre quelques longueurs, selon la position des boutons de transport le chargement des patterns peut tourner en boucle, le chargement d'un preset peut également prendre 30 secondes si le séquenceur est en action. A voir si l'engagement des pistes midi influe sur la chose.

Ergonomie
Vraiment très bien, mais ce format demande une certaine habitude:

La taille de la machine est idéale, on y pose ses mains de chaque côté, tout est là sous les doigts et la rapidité vient, par une certaine virtuosité du bouton! comme pour les video gamers...Venant du Model:Cycles je n’ai pas été dépaysé, mais là on change de dimension, c’est sûr. En tête la qualité des boutons et des potards ...

Alors de temps à autre, les boutons de contrôle sont tellement proches qu'on se trompe ou bien les potards sont tellement sensibles qu'en en tournant un on modifie l'autre en l'effleurant, mais c'est le prix à payer pour un format très compact. Il y a de nombreuses procédures de demande de confirmation d'actions fatales comme les suppressions, donc çà va.

L’écran est petit et monochrome, mais très lisible. La disposition des informations sur ce petit écran par page de menu est très optimisée, bien foutue, très astucieuse. Il n’y a pas trop de sous-menus, pas plus plus de deux pages de menus par fonction, trois peut-être parfois comme sur le traitement des échantillons. Le plus dramatique étant le potard D qui affecte l' échantillon sur la piste et si on l'effleure, le son est perdu. Il faut sauvegarder souvent...

Au niveau du son c’est juste un régal et penser qu’avec l’échantillonnage et le resampling à la volée faciles on va pouvoir élargir son horizon sonore, c’est superbe. Bien sûr l’échantillonnage est en mono, en bi mono L + R en fait, mais on peut le disposer dans le champ sonore en jouant sur le pan de façon à le rendre vivant.

De toute façon on est sur une coloration rythmique donc cela suffit en général. Si on veut davantage de possibilités, en échantillonnage stéréo, il faut passer à l’Octatrack, pas le même type d’approche et il y a des fonctions sur le séquenceur de l'OT qui manquent par rapport à la DT.

L'échantillonnage est intuitif et la restitution sonore très bonne même en mono. Cependant je note que la qualité enregistrée sur L+R permet d'éliminer plus de bruits parasites. La possibilité d'entendre ou non (monitoring) son input en fait une entrée audio à deux pistes mono ou une piste stéréo. Ce qui rend l'instrument puissant, à seize pistes- dont huit peuvent contenir jusqu'à 64 sons différents par piste- , plus une entrée audio stéréo en live.

Le travail sur sample peut se faire de deux façons: soit juste après l'enregistrement et là c'est assez fastidieux si on retravaille des échantillons de 30 secondes, de nombreux tours de potards seront nécessaires, soit en affectant un échantillon à une track et là c'est beaucoup plus rapide, on modifie en jouant le son en le filtrant, en le modulant, avec effets etc et on peut le stocker dans la banque "sound".

Les "sounds" qui sont proposés d'origine dans la machine, au nombre de 64 sont très bons, ce sont des samples qui ont été modifiés avec effets, filtres, enveloppes, etc.. malheureusement pas assez nombreux, si on veut étendre c'est pas gratuit. Heureusement on a la possibilité d'en créer et d'en stocker prés de 2000 nouveaux soi-même.

Pour disposer de sons dans un nouveau projet on a plusieurs possibilités:
- soit on choisit avant ou pendant le projet les samples dans la mémoire centrale et on les charge à raison de 64mB ou 127 samples maxi
- soit on a bien rempli les banques de "sounds" et on choisit un sound qu'on va affecter directement à une track, c'est plus rapide, et dans ce cas le sample qui sert de base au sound vient s'ajouter à la liste des 127 samples possibles. L'intérêt est que lorsqu'on repart sur un nouveau projet, les banques de sounds restent, mais la liste de 127 samples sélectionnés se vide à l'exception de huit sons de base par défaut. préparer et charger les sounds est le meilleur moyen, je trouve, pour charger les samples
- si un sample ou un sound est affecté à une track, on peut quand même rajouter sur un trig de cette track un autre sample ou un autre sound supplémentaire. Dans ce cas cet autre sample devra faire partie des 127 disponibles (ou alors on va le loader) ou ce sound devra faire partie d'un "sound pool" qui devra être chargé de nouveaux sons auparavant (128 possibles).
Conclusion et résumé: on dispose de 127 samples de base différents par projet mais on peut en faire des sons (sample brut ou sample modifié enregistré dans la pattern ou sound enregistré dans la mémoire) répartis jusqu'à 64 différents sur une pattern de 64 trigs! Et encore une fois bénéficier en plus des huit pistes midi et l'entrée audio.

Si on veut une machine originale capable de tout faire pour développer sa créativité et se suffisant à elle-même, à l'aise et fun en live, avec une très bonne qualité de son: c’est le Digitakt.
Si on veut une machine plus orientée genre un séquenceur au coeur d' un set up ("studio brain"), un échantillonneur ultra performant et des fonctions DJ, l’Octatrack conviendra mieux mais avec une courbe d'apprentissage plus sévère.

Les logiciels gratuits Transfer et Overbridge sont très faciles à charger, la reconnaissance du Digitakt et des fichiers de l'ordinateur est immédiate, les capacités de modifier directement depuis l'ordinateur les directory des fichiers d'échantillons par Transfer très pratique et celle d'affectation des,sons et samples sur les pistes par Overbridge très confortable.
L'intégration d'Overbridge dans Ableton Live est immédiate par usb sur une piste midi, son et midi et c'est vrai que c'est un bonheur de piloter le Digitakt par Overbridge. Trois écrans sont à notre disposition: un pour les tracks, un pour le réglage master, un pour la gestion du sound bank et du sound pool. Ensuite, on peut tout faire sur Overbridge mais on perd alors l'intérêt pour lequel on a acheté cette machine ! pour son côté manipulation en live... Overbridge, en plus de l'intégration directe comme instrument dans le DAW apporte l'intérêt de la manipulation des samples, depuis le +drive, vers la RAM et la gestion des sound banks.

Il me restera à voir l'intégration dans Live11 pour la récupération des huit pistes sur huit pistes de Live par USB avec Overbridge. Perso je préfère la configuration suivante: branchement audio ou midi usb dans Live11 et usb pour piloter les pistes midi. Tout ce qui est pistes audio ( de 1 à 8) est mixé dans le Digitakt et tout ce qui pistes midi ( de A à H ) est piloté sur le Daw avec les contrôles CC depuis le Digitakt c’est beaucoup plus souple et ça permet de construire des sessions de DJing sur Live11 sur la partie audio.

Il me reste deux points à regarder que je compléterai plus tard :

L’un concerne les effets : la reverb et le delay sont superbes, ainsi que l’overdrive. Ici pas de flangeur, phaser ou autre sucrerie. Le Digitone a plus d’effets avec une distorsion mais on peut biaiser ici par l'échantillonnage, à voir également l’utilisation des effets sur un son dry par les entrées audio. Les modulations permettant de jouer sur le panning donnent un relief très puissant aux sons.

Il manque quelques effets de spatialisation. En jouant sur des positions de panning avec le LFO on peut néanmoins faire des choses intéressantes. Également plus d’effet permettant de faire du DJ ing pourraient être ajoutés.

L'autre point est l’ouverture de la machine sur l’extérieur avec ses huit pistes dédiées midi. Si on veut rester sobre, et si on veut ne pas utiliser des plug ins, il vaut mieux s’équiper léger et multitimbral.

Le choix n’est pas très large sur le marché, en tête mais plutôt cher il y a l’Analog Four MK2 un des rares -avec les Nord Lead A R - à être 4 fois multitimbral analogique , … puis plus abordable le Digitone d’Elektron si on aime la FM et même pourquoi pas le nouveau Syntakt avec ses quatre pistes analogiques tiens! .

Ensuite, en dehors de la sphère Elektron, le Blofeld (16 fois multitimbral) reste une référence plus abordable que le Waldorf Q virtuel analo, sans oublier les générateurs de sons chez Roland comme le bon vieux JV 1080 ou JV 2080 ou d'autres chez Yamaha ou Akai. L’integra7 est mieux mais c’est une somme à débourser.
Intéressant est de considérer que le Korg Wavestate est 4 fois multi pour un prix abordable; le Modwave quant à lui n'est que bi-timbral.

En cela, je trouve que la sortie du Minifreak - qui est un véritable évènement - me donne un petit goût d'inachevé car étant monotimbral, je préfère - pour le même coût- deux Microfreak que un Minifreak monotimbral pour connecter au Digitakt.

PS février 2023: la sortie du Roland SH4d multitimbral 5 parts autour de 600€ est une opportunité.

N’oublions pas les autres groove box, le Novation Circuit ou le Mono station en tête quatre fois multi sur les canaux 1, 2, 3 et 10.

Pour ma part j’ai opté pour
- un petit Buzzzy de ce cher Fred’s lab. 4 fois timbral, avec des effets, très simple, fun, pas cher et français. PS après réception du Buzzzy : je suis passé par plusieurs états, de la déception de ne pas arriver à stabiliser les réglages du Buzzzy à finalement son adoption, il offre des sonorités dont on peut faire varier les nuances de façon importante, davantage qu'avec un échantillon dans le DT, j'ai fait un avis sur celui-ci sur Audiofanzine!
- un vieux MT32 que j'ai exhumé de mes cartobns, eh bien les sons sont extras! Avec une multitimbralité de 8 sons réglables parmi 128 de qualité (Roland D20/D50) plus une voix Rythmique sur le canal10, voici un excellent complément à mon Digitakt. Les contrôles de Pitch Bend, de Mod Wheel, et surtout de Program Change on peut rigoler un moment...

Pour les pistes midi, il y aurait des améliorations sympathiques à faire, par exemple:
- pouvoir rappeler le nom des contrôles midi CC paramétrés sur les encodeurs (bouton paramètre AMP) sur l'écran permettant de faire varier l'intensité du CC (bouton paramètre FLTR). On doit sans arrêt faire la navette entre les deux écrans pour savoir ce qu'on fait varier, pas pratique. Ou alors ça existe, mais je connais pas.
- pouvoir mixer l'ensemble des pistes midi en sortie sur le volume (ex CC 7 en général), ici il faut y aller une par une
- disposer de la fonction Retrig sur les notes des pistes midi

D'ailleurs le pied c'est de choisir un contrôle CC de l'instrument connecté au Digitakt et de le moduler avec un LFO par piste; un seul LFO par piste sur ces pistes là contrairement à deux sur les pistes audio, mais c'est déjà bien.

Bien sûr si on veut utiliser la connexion USB pour piloter des pistes midi sur l'ordinateur, aucun souci. Question sons de synthés, sur Ableton Live par exemple, on peut affecter un son sur chacune des huit pistes midi , question rythmique, ce qui est cool c'est de faire un projet avec les banques "64 pads" disponibles sur Ableton live, chacune étant affectée à un canal midi, donc une piste midi sur le Digitakt. En jouant du clavier sur le Digitakt et les réglages d'octave, on a 512 sons différents percussifs ou FX en plus de tout le contenu de la machine !!
Pour les sons analos, j'utilise le vst UltraAnalog VA3 de AAS, vraiment excellent question son et dont le paramètrage midi CC avec le Digitakt est facile et stable. Et si on veut être autonome, on peut sampler tel ou tel son qui nous convient, l'enregistrer en "sound" pour se passer ensuite de l'ordinateur..
Ce qui fait qu'une fois tout échantillonné et utilisé en sound, l'intérêt des huit pistes midi diminue même si la taille de certains échantillons vers 5mB limitent leur nombre dans une mémoire de 64mB un peu juste donc les pistes midi sont bienvenues: sinon on peut alors connecter le midi out dans le midi in et utiliser les midi tracks 9-16 pour complexifier les séquences de sons sur la pistes audio 1-8

Enfin un petit mot pour rappeler la différence avec le Digitone, lequel ne possède pas de samples, mais des moteurs de synthèse FM à 4 opérateurs et 8 algorithmes, un moteur identique par piste sur 4 pistes plus 4 pistes midi, donc a priori deux fois moins de pistes que sur le Digitakt mais par contre le Digitone possède un arpégiateur sur chaque piste FM et la polyphonie sur les pistes midi est double à 8 voix. Le séquenceur est le même. Donc au final la richesse sonore est aussi étoffée, avec une couleur très différente (mais vous pouvez aussi échantillonner des sons FM par exemple du Dexed plug in gratuit et les importer dans le Digitakt)

Digitakt et Keystep Pro: on peut séquencer et jouer le Digitakt comme source sonore de drums par le Keystep en plus des séquences du Digitakt, au moins sur 1 piste drums et trois pistes de sons, par exemple de midi tracks parmi A à H pour cela il faut connecter midi out du Keystep sur midi in du Digitakt puis accorder le canal midi du drum out du Keystep (Utility/midi Channels/drum out) sur le même canal midi de l'auto channel du Digitakt (tous deux sur le canal 10 par ex) ensuite il faut régler le drum map du keystep sur Chromatic ( utility/ drum map / mode/ chromatic) et configurer la correspondance des notes (utility/drum map/config/chromatic/ chromatic low note/0) et ne pas oublier de synchroniser les horloges (utility/sync/output/1PP16) sinon un 16eme de temps sur le Keystep peut donner n'importe quoi sur le Digitakt. Ainsi lorsque le keystep track 1 est en mode drum, les 8 premières touches (et autant de séquences) correspondent aux huit premières tracks du Digitakt. On peut alors faire des séquences à la fois sur le Keystep et à la fois sur le Digitakt sur la drum track et sur les pistes 2, 3 et 4 du Keystep à condition d'avoir ouvert les canaux midi correspondants sur le Digitakt (réception de notes ok et midi channel de réception off pour les tracks 1 à 8 et réception on (sur par ex 2, 3 et 4) pour les pistes midi. Seul bémol, si en cours de séquence du Keystep on bascule sur la fonction track A par ex pour la régler, on sort de l'auto channel 10, il faut donc positionner une fois les réglages faits sur une midi track du Digitakt toujours le bouton TRK du Digitakt sur une des tracks 1 à 8 qui contiennent les sons de drums.

Pour commencer à se faire plaisir, si on préfère la video, on peut se faire la main avec ce bon tutorial de True Cuckoo, en anglais mais bon il suffit de mettre la traduc en sous titres


Celle de Loopop est, comme d’habitude condensée et mérite de la passer au ralenti !
celle dont il parle d’astuces est intéressante

Il y en a des tonnes, des videos .En français quelques unes:
- celle de Mémé:
- celle de Tutorials MAO :
- celles de Paskal Eclair dont la première d'une série :

On peut aussi voir les videos sur Les Sondiers, il n'y a pas de tuto dédié mais il y en a sur le séquenceur du Digitone, l'Octatrack ou le Syntakt utiles.

Puis toute une série de videos spécialisées sur un thème précis comme "faire du DT un synthé, comment échantillonner, produire de l'ambient", etc. avec Umonox, Bobeats, Surco, Captain Pikant, Dave Mech, Perfect Circuit, Blue Noiz , l'Heure Bleue, etc... et le maître absolu Ezbot.

Enfin si vous voulez vous faire plaisir et voir ce qu’on peut tirer des machines Elektron dont la Digitakt je vous invite à déguster la musique de Ylva ou d’Ezbot.

https://ylvatrax.bandcamp.com/

https://soundcloud.com/ezbotmusic

Pour la notice, qui n’a pas été remise à jour avec le nouveau os 1.4, elle va bien memê si un guide de fonctionnement comme "faire un projet de A à Z" manque , (bon ! quelquefois il faut se gratter un peu ….Pattern : "il y a un bouton pattern […] et un bouton pattern [ptn] ") j’ai commencé par suivre le guide Démarrage rapide, aide mémoire de L.Duffar, accessible par Audiofanzine très bien fait et complet. https://medias.audiofanzine.com/files/elektron-digitakt-aide-memoire-ld-480403.pdf même s'il commence à dater un peu (2019).
Il manque des informations sur les réglages "Global FX/Mix" et savoir que s'ils sont cochés "yes", les réglages de ces paramètres affecteront l'ensemble des patterns du projet. Egalement un manque pour préciser les réglages de side chain et du compresseur, il est bon de consulter quelques videos.

Elektron, pourquoi est-ce si bien ? Par rapport aux deux composantes de la musique électronique que sont le son et le séquenceur, Elektron a parfaitement compris que la façon de jouer (le séquenceur) apportait beaucoup plus à l'artiste pour personnaliser sa musique et lui apporter de réelles possibilités de création en live.

Plus que pour les sons, où l'offre est juste sans limite aujourd'hui et il est difficile de se différencier en tant que performeur par le son. Alors que beaucoup de fabricants négligent la partie séquenceur et la modifient largement au fil des machines, le séquenceur est commun à toutes les machines chez Elektron, Quelques exceptions concernent l’Octatrack mais peu d’écart.

On peut se rendre compte de sa puissance en constatant qu'avec seulement une ou deux pistes sonores et une ou deux patterns de 16 pas, chaque pas peut jouer un échantillon (parmi 127) différent, avec des réglages différents 72 paramètres "lockés" au maximum (pitch, effets, 2 LFO, jouer sur la position du sample) on peut jouer un morceau entier. Donc avec 16 pistes et le mode song je vous laisse imaginer...

Le plus compliqué pour approcher son travail dans le Digitakt c'est de savoir sélectionner depuis la mémoire centrale (+drive) de 1Go les bons échantillons qui font faire partie de son morceau dans la RAM de 64Mb ou 127 samples. Mais bien entendu tout çà peut se faire en live...

Live? Un manque toutefois à exprimer: pas d'alimentation nomade possible, il faut être branché...ou être équipé par ex d'un câble MyVolt et d'une power bank ( merci à Pierre Synth pour son msg)

Quelques remarques?
-il n’y a pas d'arpégiateur comme sur le Digitone et il n’y a qu’un LFO sur les pistes midi ( mais à chaque piste quand même!)
- pour connaître la note jouée à l'octave jouée, dans un cas de saisie avec le clavier il faut ouvrir le menu "clavier" ( func + trk) qui monopolise l'écran, il faut alors jongler entre les écrans clavier et paramètres a si on veut contrôler simultanément le son et la note

Une fois accroché (pour la vie!) par l’addiction à ce fabuleux séquenceur, Elektron offre le choix du son par différentes machines dans sa gamme, pour un son soit samplé, un vrai moyen pour se différentier, soit analo, soit FM et de constants développements grâce à une écoute des utilisateurs très attentive.

En conclusion, je pense que l'utilisation en drum machine est absolument incomparable, à ce budget de 500 euros (eh oui il faut l'acheter d'occas...), par rapport à ce qui est proposé sur le marché sur le plan sonore et sur le plan de l'édition malgré cet écran tout petit. Le concurrent dans cet esprit me paraît être l’OPZ, l’écran en moins mais les synthés en plus avec les contrôles DMX et vidéos. Groove box ? on touche les limites du step séquenceur cela veut dire pour moi que générer des pistes d'accords: ok, mais pour les pistes mélodiques: non la programmation est trop lente et fastidieuse ce sera beaucoup plus rapide sur l'ordinateur - avec pourquoi pas un resampling et l'utilisation du sample en stand alone dans le Digitakt mais on bouffe de la mémoire. Ceux qui ont l'habitude de jouer des pads se sentiront un peu limités - rien n'empêche de contrôler le Digitakt avec un petit launchpad- , pas de problème pour la partie sonore mais un workflow qui n'est plus celui développé aujourd'hui sur MPC, Maschine, Circuit, Deluge, Hapax, Oxi One,Polyend ou autres

Pourquoi cette comparaison faite dans mon titre avec Ableton Live? Et bien je suis convaincu que les possibilités de l'ordinateur sont bien plus élevées que n'importe quelle machine en variété sonore et en rapidité de programmation. Seulement le champ étant très large il est plus difficile d'y trouver sa route. Pour ma part les MPC ou les Maschine de NI par exemple sont certainement des instruments plus performants pour ce qui concerne l'échantillonnage et le traitement des sons. Mais trop proches de l'ordinateur. Il est bon de s'évader de la souris de temps en temps pour retrouver un cadre plus intime avec ce Digitakt. Et y revenir grâce à l'overbridge.

Cependant il y a des outils confortables dans Live qui manquent ici, par exemple la prise midi à la volée, un écran de suivi des pas du séquenceur; il faut avoir en même temps l'œil sur les trigs, les 4 leds des pages et l'écran...par contre la modification du placement des notes est aussi rapide, la possibilité de tweaker les sons en direct n'existe sur Live qu'avec un bon contrôleur.

Voilà il y a de quoi y passer un bon moment de sa vie. De plaisir sans trop se creuser la tête.

Je mets quelques motifs (pattern) pour illustrer les sons d'usine. Les 15 premiers ont été faits dans les deux jours suivant la réception du Digitakt pour montrer modestement qu'on peut se débrouiller assez vite avec.