Compo de Los Teignos dans le style Chanson française, issue de l'album La peur du Lou
Durée : 3'28"
Toujours dans le but de faire découvrir à mon petit garçon les "chansons du patrimoine", voici ma version de La Complainte de Mandrin que mon père me chantait lorsque j'étais moi-même enfant. En me documentant un peu, je me suis aperçu que le Mandrin qui m'avait fait rêvé n'avait rien d'un Robin des Bois, mais que c'était plus probablement une crapule des plus communes, ce qui n'enlève rien à cette chanson dont on trouve une chouette version enregistrée par Yves Montand.
Le texte :
Nous étions vingt ou trente
Brigands dans une bande
Tous habillés de blanc
A la mode des, vous m'entendez . . . .
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands.
La première volerie
Que je fis dans ma vie,
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un, vous m'entendez. . . .
C'est d'avoir goupillé
La bourse d'un curé.
J'entrais dedans la chambre,
Mon Dieu, qu'elle était grande !
J'y trouvais mille écus,
Je mis la main, vous m'entendez. . . .
J'y trouvais mille écus,
Je mis la main dessus.
J'entrais dedans une autre,
Mon Dieu, qu'elle était haute !
De robes et de manteaux,
J'en chargeais trois, vous m'entendez. . . .
De robes et de manteaux,
J'en chargeais trois chariots.
Je les portais pour vendre,
A la foire en Hollande.
J'les vendis bon marché,
Ils ne m'avaient rien, vous m'entendez. . . .
J'les vendis bon marché,
Ils ne m'avaient rien coûté.
Ces Messieurs de Grenoble,
Avec leurs longues robes,
Et leurs bonnets carrés,
M'eurent bientôt, vous m'entendez. . . .
Et leurs bonnets carrés,
M'eurent bientôt jugé.
Ils m'ont jugé à pendre,
Ah ! c'est dur à entendre !
A pendre et étrangler,
Sur la place du, vous m'entendez. . . .
A pendre et étrangler,
Sur la place du marché.
Monté sur la potence,
Je regardais la France,
J'y vis mes compagnons,
A l'ombre d'un, vous m'entendez. . . .
J'y vis mes compagnons,
A l'ombre d'un buisson.
Compagnons de misère,
Allez dire à ma mère,
Qu'elle ne me reverra plus,
J'suis un enfant, vous m'entendez. . . .
Qu'elle ne me reverra plus,
J'suis un enfant perdu.
Comme d'hab, pas envie de commenter l'aspect technique, y'a rien à dire, tout est nickel.
20 mots, 20 mots, 20 mots, voila, c'est fait.
Cool, la lente progression de l'orchestration, c'est bien amené. Chant sobre, cool aussi et pour moi, aucun problème avec le fait qu'on entende qu'on n'a pas affaire à un chanteur, on s'en fout, c'est pas le but ici. Du moins, c'est comme ça que je le comprends. Par contre, deux bricoles me gênent sur le chant. D'abord, le manque d'intention. Ok, pas la peine d'en faire des tonnes mais bon, tu contes, alors autant y mettre un peu du tien. Autant s'approprier un peu le texte et le faire vivre un minimum, quoi. ;-)
Autre détail pas bien méchant, l'incertitude perceptible dans le chant. Elle est bien sûr d'autant plus perceptible que l'orchestration est dépouillée dans le début du morceau. Pas grave, ok, mais tant qu'à faire, autant essayer de faire disparaître ce doute audible ici et là dans ta voix.
Mais bon, je chipote, tout est en place, le job est bien ficelé, j'accroche 100% au parti pris du chant aussi sobre que possible, excellent le phrasé out à 1'50, étonnamment le passage gratte disto n'apporte aucun gain de puissance (manque sans doute un poil de retenue pour que ça envoie bien) mais on s'en fout, c'est de toutes façons du beau job. Merci d'avoir fait revivre cette comptine finalement bien lugubre. :-)
Belle comptine,
je trouve la voix lead un peu timide mais l'ensemble a retenu mon attention tout du long
car les variations d'intensité rompent la monotonie de la mélodie.
Super,
la tradition francophone jusque dans l'instrumental puisque la guitare qui arrive au deuxième couplet reprend l'air d'une chanson que ceux qui ont plus de vingt ans et ont fait des"colos" ont du reconnaitre.
Dis,si tu passes ça à ton petit avant qu'il aille dormir,ne t'étonnes pas si il met plus de temps que d'habitude à tomber dans les bras de Morphée.
très bien de faire de tels enregistrements, nous attendons la suite, la complainte de Mandrin, je ne peux qu'applaudir. Pour les plus jeunes d'entre nous : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Mandrin
un film à voir impérativement : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=190740.html (Les chants de Mandrin)
Une suggestion pour le prochain enregistrement:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ballade_des_pendus de Francois Villon
Mandrin était sans conteste un brigand mais face aux dragonnades, qui était le pire ?
Bon un peu standard musicalement (dommage) mais techniquement parfait. reste que sur le fond, je trouve l'idée excellente. Encore bravo. la culture française demeure vivante. tout cela étant remis au gout du jour.
Technique bien, la guitare égrenée pleine d'harmoniques sur les côtés ça fait du bien, le chant est nickel, puissant, belle voix. La montée énergique avec les voix en soutien se fait attendre mais c'est récompensé.
Oui oui c'est original, bonne idée que reprendre cette ronde construite au départ un peu à la façon de Brassens, avec cette mélodie entêtante. Je me souviens d'un feuilleton à la télé je crois. La structure avec cette montée dramatique on s'y attend forcément, mais ça fait partie du plaisir. Accusé Los Teignos (j'adore ce pseudo), le tribunal vous condamne donc à en faire plein d'autres comme ça.
Los Teignos ne fait pas que très bons éditoriaux, il nous revisite cette chanson que beaucoup ont oublié.
L'orchestration est beaucoup plus rock, elle s'enrichit se tend au fil des couplets et cela fonctionne très bien. A partir du cinquième couplet, on se fâche et çà envoie...
Personnellement, j'aurai aimé que cela passe progressivement d'un voix à plusieurs au fil des couplets, histoire de nous embraquer davantage musicalement.
Rien a dire sur la composition et le mixage, c'est très bien ficelé.
L'idée de Los Teignos va faire des émules sur AF.
Etant gamin, j'aimai chanter cette chanson même s'il on ne comprenait pas tout le sens.
Mandrin n'était vraiment pas un héros digne de Robin de Bois.
Bravo à Los Teignos, "J'aimerai bien récupérer l'accompagnement pour m'en servir".
Ce chant, de date inconnue, est la plus célèbre des complaintes colportées à l'occasion ou après la mort de Mandrin. Les chansons étaient propagées par des colporteurs sous forme de livrets où étaient imprimés les textes, sans partitions, mais où était précisé « sur l'air de… ». C'est pourquoi on choisissait toujours un air bien connu. La tradition orale faisait le reste, modifiant ici la mélodie, et là un couplet.
Le thème musical serait inspiré d'un air d'un Opéra comique de Charles-Simon Favart qui aurait lui-même parodié en 1742 (en passant du mode mineur au mode majeur) un prélude instrumental (Acte I, scène III) de l'opéra de Jean-Philippe Rameau, Hippolyte et Aricie (1733)
D'importants passages du texte ne correspondent pas à la réalité :La bande de Mandrin ne s'habillait pas en blanc pour se déguiser en marchands
L'activité principale pour laquelle Mandrin fut jugé n'était pas le brigandage et le vol mais la contrebande qui n'apparaît même pas dans le texte. Mandrin n'a pas été pendu à Grenoble mais roué à Valence...