Dustery
« Antique et futuriste »
Publié le 17/01/23 à 14:11
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Tout d'abord, poster un avis sur la Dvina, c'est rendre hommage à ses créateur, Vlad de Soma, génie de l'ingénierie musicale et philosophe humaniste (un livre écrit par lui est en ligne sur le site, édifiant), à son équipe. Et à Victor, le luthier de Soma qui construit lui-même, pièce par pièce, cet instrument à la fois antique et futuriste.
En effet, durant tout le processus de construction de chaque instrument, Victor échange avec chaque client, demandant les spécificités souhaitées, apportant des nouvelles et photos à chaque étape de construction. On est réellement impliqué dans la création de l'instrument, qui en devient un objet personnel avant même de l’avoir entre les mains.
Ce processus dure environ 3 semaines, ensuite il faut suivre l'expédition, et en particulier l'arrivée en France qui peut poser problème en douane, comme ce fut le cas pour moi. Ici aussi, l'équipe de Soma a été attentive et réactive, et m'a apporté conseil et soutien jusqu'à l'arrivée à mon domicile, et même après.
Les échanges de mails avec Victor, d'autant plus soutenus que la guerre venait d’éclater, en ont été plus amicaux et chaleureux encore, et un sentiment partagé nous faisait éprouver l'un l'autre la nécessité absolue de continuer, toujours, à donner naissance, de quelque pays, culture, ou époque que ce soit, et dans quelques conditions que ce soit, à des instruments de musique, objets d’arts, armes de paix par excellence, ce qui pour Victor supposait de travailler dans des conditions plus précaires qu’habituellement, et en luttant contre un grand désespoir devant cette horreur trop humaine qui se déroulait à mi-chemin entre nous.
Ce dialogue s’est prolongé par la suite, et j’ai été extrêmement fier d’être mis à contribution dernièrement pour effectuer la traduction du manuel d’utilisation de la Dvina en français. Ce qui, pour l’anecdote, a nécessité de la part de Victor un choix décisif, (n’en déplaise aux partisans de l’écriture inclusive, dont je suis) : Dvina, il ou elle ? Ce fut elle, et je cite Victor :
« I think Dvina is a girl. Which is capable of turning into Midnight Witch, Antique Lady, Redhead Queen.” C’est dire la passion et la poésie qui animent ce travail de lutherie !
Ma Dvina est donc arrivée chez moi toute chargée de signification symbolique, et sitôt sortie de son case, la première vibration émise par ses cordes a fait résonner tout au fond de moi un son profond et puissant, à la fois infiniment doux, et tonitruant, sage et sauvage, ancien et nouveau.
Une expérience intimidante en fait, mais pleine de grâce, qui se répète à chaque fois que je pose mon archet sur ces deux cordes magnétiques, et ce malgré que je n’aie jamais frotté de cordes auparavant.
Sur l’instrument en lui-même (je renvoie au site de Soma pour les spécificités techniques) pas grand-chose à dire : deux morceaux de bois et deux cordes, une prise jack… L’objet est très bien fini, il s’en dégage un côté « prototype » séduisant, et j’imagine qu’il sera amélioré ou moddé de mille manières par ses utilisateurs tant il semble inviter à l’appropriation personnelle.
Le système d’amplification à aimant néodium, innovation technologique puissant et discrète, fonctionne à merveille : le son qui sort sur ampli est plein, puissant, cristallin, et le sustain rend bien compte de tout l’art mis dans la lutherie.
Ce système d’amplification ne génère aucun (mais vraiment aucun) souffle ni buzz : en entrée sur ma carte son, j’ai vraiment l’impression que les cordes résonnent à l’intérieur de mon ordi, et pour l’intégrer dans un mix c’est du pur bonheur.
Un peu ingrate en acoustique (comme n’importe quelle guitare électrique, fretless qui plus est), la Dvina est un fleuve d’harmoniques qui peut devenir torrentiel à travers les bons effets (à expérimenter sans fin). Rien que pour les drones que l’on peut en sortir à partir d’un seul pincement de corde sur une chaine de distos/delays/reverbs, l’instrument vaut la peine. Et dès que des mélodies se laissent caresser le long du manche, on arrive au nirvana !
En pratique de jeu, la Dvina se prête aux évolutions et improvisations modales, et même un novice (comme moi) peut rapidement en sortir des motifs convaincants, qui se marieront parfaitement à n’importe quelle boucle de percus, nappes de synthés, beats éléctroniques.
Évidemment, une courbe de progression infinie est possible, et passé les premiers émois soniques, le retour à la réalité est toujours raide dès qu’on « unplugged » la belle et que l’on se rend compte à quel point on sonne faux, on crine et on siffle, que l’archet c’est difficile et que la virtuosité est lointaine…
Mais entre faire illusion avec une masse d’effets qui pardonnent toutes les erreurs dans un maëlstrom d’harmoniques réverbérées à l’infini, et utiliser sérieusement la Dvina comme instrument éléctro acoustique expérimental, il n’y a strictement aucune frontière et aucune autre limite que l’imagination, alors à vous de voir et d’entendre ce que vous en ferez !
En effet, durant tout le processus de construction de chaque instrument, Victor échange avec chaque client, demandant les spécificités souhaitées, apportant des nouvelles et photos à chaque étape de construction. On est réellement impliqué dans la création de l'instrument, qui en devient un objet personnel avant même de l’avoir entre les mains.
Ce processus dure environ 3 semaines, ensuite il faut suivre l'expédition, et en particulier l'arrivée en France qui peut poser problème en douane, comme ce fut le cas pour moi. Ici aussi, l'équipe de Soma a été attentive et réactive, et m'a apporté conseil et soutien jusqu'à l'arrivée à mon domicile, et même après.
Les échanges de mails avec Victor, d'autant plus soutenus que la guerre venait d’éclater, en ont été plus amicaux et chaleureux encore, et un sentiment partagé nous faisait éprouver l'un l'autre la nécessité absolue de continuer, toujours, à donner naissance, de quelque pays, culture, ou époque que ce soit, et dans quelques conditions que ce soit, à des instruments de musique, objets d’arts, armes de paix par excellence, ce qui pour Victor supposait de travailler dans des conditions plus précaires qu’habituellement, et en luttant contre un grand désespoir devant cette horreur trop humaine qui se déroulait à mi-chemin entre nous.
Ce dialogue s’est prolongé par la suite, et j’ai été extrêmement fier d’être mis à contribution dernièrement pour effectuer la traduction du manuel d’utilisation de la Dvina en français. Ce qui, pour l’anecdote, a nécessité de la part de Victor un choix décisif, (n’en déplaise aux partisans de l’écriture inclusive, dont je suis) : Dvina, il ou elle ? Ce fut elle, et je cite Victor :
« I think Dvina is a girl. Which is capable of turning into Midnight Witch, Antique Lady, Redhead Queen.” C’est dire la passion et la poésie qui animent ce travail de lutherie !
Ma Dvina est donc arrivée chez moi toute chargée de signification symbolique, et sitôt sortie de son case, la première vibration émise par ses cordes a fait résonner tout au fond de moi un son profond et puissant, à la fois infiniment doux, et tonitruant, sage et sauvage, ancien et nouveau.
Une expérience intimidante en fait, mais pleine de grâce, qui se répète à chaque fois que je pose mon archet sur ces deux cordes magnétiques, et ce malgré que je n’aie jamais frotté de cordes auparavant.
Sur l’instrument en lui-même (je renvoie au site de Soma pour les spécificités techniques) pas grand-chose à dire : deux morceaux de bois et deux cordes, une prise jack… L’objet est très bien fini, il s’en dégage un côté « prototype » séduisant, et j’imagine qu’il sera amélioré ou moddé de mille manières par ses utilisateurs tant il semble inviter à l’appropriation personnelle.
Le système d’amplification à aimant néodium, innovation technologique puissant et discrète, fonctionne à merveille : le son qui sort sur ampli est plein, puissant, cristallin, et le sustain rend bien compte de tout l’art mis dans la lutherie.
Ce système d’amplification ne génère aucun (mais vraiment aucun) souffle ni buzz : en entrée sur ma carte son, j’ai vraiment l’impression que les cordes résonnent à l’intérieur de mon ordi, et pour l’intégrer dans un mix c’est du pur bonheur.
Un peu ingrate en acoustique (comme n’importe quelle guitare électrique, fretless qui plus est), la Dvina est un fleuve d’harmoniques qui peut devenir torrentiel à travers les bons effets (à expérimenter sans fin). Rien que pour les drones que l’on peut en sortir à partir d’un seul pincement de corde sur une chaine de distos/delays/reverbs, l’instrument vaut la peine. Et dès que des mélodies se laissent caresser le long du manche, on arrive au nirvana !
En pratique de jeu, la Dvina se prête aux évolutions et improvisations modales, et même un novice (comme moi) peut rapidement en sortir des motifs convaincants, qui se marieront parfaitement à n’importe quelle boucle de percus, nappes de synthés, beats éléctroniques.
Évidemment, une courbe de progression infinie est possible, et passé les premiers émois soniques, le retour à la réalité est toujours raide dès qu’on « unplugged » la belle et que l’on se rend compte à quel point on sonne faux, on crine et on siffle, que l’archet c’est difficile et que la virtuosité est lointaine…
Mais entre faire illusion avec une masse d’effets qui pardonnent toutes les erreurs dans un maëlstrom d’harmoniques réverbérées à l’infini, et utiliser sérieusement la Dvina comme instrument éléctro acoustique expérimental, il n’y a strictement aucune frontière et aucune autre limite que l’imagination, alors à vous de voir et d’entendre ce que vous en ferez !