Pédale toute analogique alimentée en 9V continus.
Un jack d'entrée et un jack de sortie. 3 potards de réglages (gain, filtre, volume).
Boitié en métal, super costaud.
Pédale simple et bien construite.




UTILISATION

Bon, c'est une pédale de disto... Le manuel n'est donc pas vraiment indisensable.
Pour qui a déjà manipulé ce genre de pédale, y'a rien d'éxotique donc je ne vais m'étaler sur ce point.


QUALITÉ SONORE

Ironie de l'histoire dans l'éternel combat entre technologies numériques et analogiques, j'ai découvert le son RAT par l'intermédiaire de mon bass POD Pro. Eh oui ! Une des modélisations de distortion proposées par le POD se base sur une disto RAT (ouais je sais, pas une Turbo RAT...). Et comme ce son me plaisait vraiment bien sur le POD, j'ai décidé de me payer la vraie pédale. A l'époque, la RAT toute simple n'était pas disponible alors, impatient comme je suis, j'ai acheté la Turbo RAT.
Comme quoi, le POD, même si en live c'est ramollo et en enregistrement pas toujours très convaincant, ca a au moins le mérite d'initier l'oreille du néophyte aux différents matériels "cultes" et à leurs caractéristiques sonores propres.

Je suis bassiste et j'utilise la Turbo RAT avec mes basses Warmoth passives (répliques de Fender Jazz Bass et Precision de très bonne qualité). Le préampli est un Aguilar Tone Hammer et le compresseur un BBE Opto Stomp. Le tout est puissament amplifié par un ampli sono QSC RMX 1450 qui fait vibrer un baffle Tecamp L410.

Je vais pas tourner autour du pot: j'adore cette pédale !!!
Les trois potentiomètres sont redoutables d'efficacité. La plage de gain disponible est vraiment énorme. Ca va de petits crunchs à de véritables "nappes" de fuzz au sustain infini. Entre les deux, on trouvera divers saturations et distortions. Le potard "filtre" est, comme son nom l'indique, un filtre. Un passe-bas pour être plus précis. C'est-à-dire qu'il ne permet que de couper les aigus à partir d'une fréquence prédéfinie non-ajustable. Et ce filtre se révèle très utile puisque le son de la Turbo RAT peut être vraiment très agressif en haut du spectre sonore. J'utilise le potard de volume simplement pour ajuster le niveau de sortie au préampli mais pour ceux qui ont des lampes en étage de puissance, la Turbo RAT a suffisamment de réserve pour les faire saturer au rouge...

C'est vrai que la distortion est plutôt crade et c'est pour ca qu'on l'aime ! Personnellement, je ne trouve pas que la Turbo RAT ait un caractère "lampe". Au contraire, c'est une très bonne disto à base d'ampli opérationnel un peu dans le genre de la saturation Aguilar (voir préampli Agro ou Tone Hammer). En comparaison, je possède aussi une EBS Valvedrive qui, elle, a vraiment un son lampe typique: chaud, moelleux, compressé. La Turbo RAT est nettement plus "directe", moins "molle", plus "dynamique" et fait ressortir très nettement les médiums (en tout cas sur une basse passive) et génère des harmoniques plus agressives (impaires ?). C'est la caractéristique que je préfère: son de Jazz Bass crunchy avec une bonne dose de médiums, ca passe à travers n'importe quel mur de Marschall... (très proche du son de basse du groupe suédois "Lack", pour ceux qui connaissent...)

Evidemment, en fonction du taux de gain, on aura plus ou moins de pertes en dynamique. Sachant qu'avec le gain à fond et les aigus presque complètement coupés, on se retrouve quasiment avec un son de disto-synthé qui se révèle bien pratique pour faire... de la pop ! N'en déplaise aux gens qui voient dans cette pédale qu'une utilisation "garage".

Il ne me semble pas que la Turbo RAT ait été concue pour les bassistes ce qui explique la faiblesse des extrêmes graves (en dessous de 100Hz) et donc le côté "médium" du son obtenu. Parfait pour le punk, le hardcore, la pop (si, si..) et inadapté pour le métal très lourd. Par rapport au gratteux, il faudra quasiment se comporter comme une troisième guitare qui rajoute des médiums-graves bien hargneux et tranchants à ceux des guitares plus haut perchés. Génial pour les riffs à l'unisson avec les grattes. Ne pas espérer faire du gros son new métal en jouant sur les rythmiques basse/grosse-caisse. La RAT n'est pas faite pour ca.

La Turbo RAT donne une basse tranchante en saturation avec jeu au médiator et de belles nappes graves en fuzz avec aigus coupés. La pédale souffle un petit peu mais vu les niveaux de gain qu'on peut obtenir, c'est normal. Même avec une basse, y'a moyen de faire joujou avec les larsens...



AVIS GLOBAL

J'utilise la Turbo RAT depuis trois ans, occasionnellement, et je lui trouve toujours de nouvelles applications. Je compte l'installer définitivement sur mon Effectboard à côté de l'EBS Valvedrive, les deux types de son n'étant pas en concurrence.
Pour se faire un idée, voici les pédales de disto avec lesquelles j'ai déjà joué:
- EBS Valvedrive: son lampe chaud et moelleux, parfois ramollo, égaliseur passif.
- BOSS ODB-3: grain très synthétique à mon goût mais bonne restitution des graves et beaucoup de possibilités de réglage.
- Aguilar Agro: très bien mais trop cher pour ce que c'est. Pas acheté.
- diverses petites pédales genre Danelectro, Rocktron, etc... sans grande personalité et toujours un gros défaut (trop de souffle, grain merdique, disto baveuse, pas de dynamique...)

Avec l'expérience, je referais ce choix sans hésiter !

Les plus de la Turbo RAT:
- réglages efficaces, très versatile
- très grande plage de gain et de volume
- son caractéristique
- simple, analogique et true bypass
- indestructible
Les moins:
- bouffe beaucoup d'extrêmes graves
- prise d'alimentation en mini-jack (complètement débile...)

Rapport qualité/prix honnête. C'est le genre d'appareil culte qu'on achète une fois dans sa vie et qu'on garde parce ce qu'on sait ce que ca fait et comment ca se règle. L'avantage des bidules analogiques simples !