miconmac
« Un ancêtre digne de sa descendance »
Publié le 26/04/21 à 09:55
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Je suis depuis quelques mois l’utilisateur comblé d’une paire de PSI A21M v3.
https://fr.audiofanzine.com/enceinte-active/psi-audio/a21-m/avis/r.179173.html
Mais je n’ai résisté à l’opportunité d’aller écouter une paire de Studer A5 qui est l’ « ancêtre » des modèles 3 voies de PSI.
Les moniteurs Studer série A ont été conçus et fabriqués par Relec SA pour le compte de Studer entre 1992 et 2004. Les 2 firmes suisses cesseront leur collaboration quand un holding américain prendra le contrôle de Studer en 2003. Relec va alors commercialiser l’ex gamme Studer série A sous sa propre marque : PSI audio. Les Studer A1 et A3 deviennent respectivement PSI A14 et PSI A21. Les Studer A5 sont rebaptisées PSI A25 et restent encore aujourd’hui le modèle ultime de la gamme PSI.
Depuis 2004, PSI Audio a étoffé sa gamme et fait progressivement évoluer chacun de ses modèles. Les améliorations successives ( transducteurs upgradés, nouveau circuit d’amplification, … ) ont essentiellement visé à augmenter l’extension dans les graves et le niveau de pression acoustique sans perdre en neutralité. Ainsi, la toute dernière mouture des PSI A25 est annoncée à 28 Hz , alors que la Studer A5 atteignait 38 Hz.
38 Hz , c’est également la fréquence basse données pour mes PSI A21. Et c’est parfaitement cohérent avec ce que j’entendais : tout aussi imposant qu’ils soient , les Studer que je découvrais ne semblaient pas générer de graves plus profonds que ceux auxquelles mes A21 m’ont acclimaté. Idem en ce qui concerne le haut du spectre où il me semblait retrouver tous mes repères habituels.
Par contre, il y avait effectivement quelque chose de différent au niveau des mediums. Ce n'est pas facile de décrire l'apport de cette 3ème voie dans la présentation sonore tant ça semble à la fois très subtil et très prégnant....
J'avais ponctuellement l'impression de découvrir certains détails dans chacun des morceaux de référence que j’avais apporté avec moi. Mais surtout, les voix semblaient avoir été poussées vers l’avant. Et plus globalement, j’avais la sensation qu'une source de lumière supplémentaire venait ré-éclairer des scènes sonores que je pensais relativement bien connaitre.
Evidemment , c’est très compliqué d’évaluer des moniteurs dans une pièce ( non traitée ) qu’on ne connaît pas. Mais le fait de retrouver en grande partie mes PSI dans ces Studer me permettait d’avoir assez confiance en ce que j’entendais.
On avait terminé par une écoute d’un morceau de Jimmy Scott ( Nothing compares 2 U ) : jamais je n’avais entendu ce morceau avec ce degré d’intensité et de luminosité
J’étais totalement conquis !
Après avoir validé auprès de PSI qu’ils continuent bien d’assurer la maintenance de la génération Studer ( merci Fabrice et Olivier ) , j’ai donc décidé d’acquérir ces Studer A5. C'est lorsque ces 2 mastards de 30Kg pièce se sont retrouvées dans mon studio quelques jours plus tard, que j’ai réalisé à quel point ce n’était pas évident de placer 2 paires de moniteurs dans mon studio de 15m2. Mais j’ai trouvé un moyen de les placer de manière à pouvoir procéder à une écoute comparative qui soit à peu près équitable.
Ecoute comparée qui confirme instantanément ce que j’avais présenti chez le vendeur.
C’est visuellement un peu dur à avaler, mais la « petite » PSI A21 développe exactement les mêmes graves que l’énorme Studer A5 et son boomer de 25cm ! En fait, les 2 paires de moniteurs produisent un son qui est extrêmement proche sur quasiment tout le spectre :
Tout le bas est réellement identique : de 0 à 250 Hz : je suis incapable de distinguer les 2 moniteurs !
Entre 250 à 800 Hz , on commence à entendre que les 2 voies sont très légèrement plus sombres et plus sèches.
C’est dans la tranche supérieure des 800 à 4 kHz et plus particulièrement à partir de 1,5 kHz qu’il y a un contraste évident entre les moniteurs. Le contenu est bien-sur identique : rien n'apparait ou disparait ! mais cette zone fréquencielle ne bénéficie pas du même "éclairage" : du côté de la 2 voies, on baigne dans une sorte de lumière étale , alors que du côté de la Studer on est directement sous le projecteur ! L’analogie de l’éclairage me semble d’autant plus pertinente qu’on parle ici de scène sonore
A partir de 5 kHz ça commence à beaucoup converger pour redevenir identique juste avant 10kHz ,
Comme on l’a dit, ce petit coup de projecteur des Studer autour de 2 kHz profite d'abord aux voix. Je suppose que ce sont notamment les résonances faciales qui sont mieux soutenues. La diction s'en trouve améliorée ( comme dans les partie chuchotées de Birkin et Gainsbourg dans Melody Nelson, par exemple )
C’est tout à fait évident dans les bandes sonores de film : les dialogues deviennent nettement plus intelligibles.
La voix de Moroder dans « Giorgio by Moroder » de Daft Punk résiste beaucoup mieux à la concurrence instrumentale ( à partir de la 34e seconde ) D'ailleurs, pendant tout le passage qui suit ( après la voix et avant l'arrivée des nappes de Synthé ) les PSI et les Studer sont quasiment indiscernables. Plus généralement , tant que le son ne module pas trop dans la zone des 2 kHz , il est très difficile de déterminer si on est entrain d’écouter la PSI ou la Studer !
A l’inverse , il y a des titres où c’est l’ensemble qui profite de la 3ème voie : « Morning » de Beck , par exemple, s’illumine véritablement ( Guitares, Chant, chœurs, reverb, .. ont apparemment beaucoup de pions dans la zone des 2 kHz )
Dans le duo du standard de bossa « Águas de Março » on profite d’une meilleure séparation entre la voix Jobim et celle de Regina.
Beaucoup d’interprétations bénéficient de ce petit gain de luminosité pour gagner en expressivité.
J’ai déjà parlé de Jimmy Scott , mais la plupart des voix « féminines » gagnent en "présence" :
« In the land of make believe « de Dusty Springfield , « Retreat » de Sharon Jones, « Will you still love me tomorrow? « d’ Amy Winehouse, « Juste un fil de soie » Jeanne Moreau, ect ….
Mais c'est aussi le cas , pour les voix masculines et les chœurs. J'étais par exemple surpris de redécouvrir des vieux morceaux des Rolling Stones et des Beatles où on gagne en clarté , en séparation, en spatialisation.
Certains enregistrements de musique classique semble plus « focalisé » : plus d’instrument direct et moins de résonance de la pièce. Idem pour certains des enregistrements de Jazz ou de Blues.
Je pourrais continuer cette liste à l’infini mais l’important c’est bien-sûr d’évaluer l’apport de la Studer A5 dans le travail du mixage
C'est très simple : par rapport aux PSI A21, les A5 exposent plus franchement cette zone de fréquences « sensibles » où on bascule facilement de « présence » à « agressivité » On est directement informé quand on franchit la limite : le dosage se fait avec une facilité déconcertante
Attention : cela ne veut pas dire que la PSI 21 soit une source de problème pour régler finement les mediums :heureusement , le cerveau s’adapte et compense les différences ( grâce notamment aux morceaux de référence ). D'ailleurs , j’ai refait 2 ou 3 bout de mixes avec les A5 et j’ai très vite constaté que j'ai refaisais les mêmes choix que j'avais fait avec les A21.
L'apport des Studer s'évalue en terme de confort et d' efficacité : certaines décisions qui demandaient un peu de tâtonnements avec les 2 voies, deviennent subitement « évidentes » avec la 3 voies.
A mon avis, l'apport des Studer A5 sur les PSI 21 est assez évident même s'il faut reconnaitre que PSI a accompli d'énorme progrès : la petite 2 voies n'a vraiment pas grand-chose en moins que l'énorme Studer.
Car le degré de similitude entre 2 moniteurs qui n’ont pourtant pas le même nombre de voies, pas les mêmes dimensions, pas les mêmes circuits d'amplification, pas les mêmes transducteurs … est tout de même très impressionnant.
Leur seul point en commun , c'est d’avoir été conçu par une entreprise qui , depuis 30 ans , creuse inlassablement le même sillon : tendre vers toujours plus de transparence tout en améliorant les performances.
NB : La référence A5 a été créé dans Audiofanzine il y a plus de 20 ans sous la marque Studer. Mais ça me semble aujourd'hui pertinent de réunir toute la famille sous la marque PSI
https://fr.audiofanzine.com/enceinte-active/psi-audio/a21-m/avis/r.179173.html
Mais je n’ai résisté à l’opportunité d’aller écouter une paire de Studer A5 qui est l’ « ancêtre » des modèles 3 voies de PSI.
Les moniteurs Studer série A ont été conçus et fabriqués par Relec SA pour le compte de Studer entre 1992 et 2004. Les 2 firmes suisses cesseront leur collaboration quand un holding américain prendra le contrôle de Studer en 2003. Relec va alors commercialiser l’ex gamme Studer série A sous sa propre marque : PSI audio. Les Studer A1 et A3 deviennent respectivement PSI A14 et PSI A21. Les Studer A5 sont rebaptisées PSI A25 et restent encore aujourd’hui le modèle ultime de la gamme PSI.
Depuis 2004, PSI Audio a étoffé sa gamme et fait progressivement évoluer chacun de ses modèles. Les améliorations successives ( transducteurs upgradés, nouveau circuit d’amplification, … ) ont essentiellement visé à augmenter l’extension dans les graves et le niveau de pression acoustique sans perdre en neutralité. Ainsi, la toute dernière mouture des PSI A25 est annoncée à 28 Hz , alors que la Studer A5 atteignait 38 Hz.
38 Hz , c’est également la fréquence basse données pour mes PSI A21. Et c’est parfaitement cohérent avec ce que j’entendais : tout aussi imposant qu’ils soient , les Studer que je découvrais ne semblaient pas générer de graves plus profonds que ceux auxquelles mes A21 m’ont acclimaté. Idem en ce qui concerne le haut du spectre où il me semblait retrouver tous mes repères habituels.
Par contre, il y avait effectivement quelque chose de différent au niveau des mediums. Ce n'est pas facile de décrire l'apport de cette 3ème voie dans la présentation sonore tant ça semble à la fois très subtil et très prégnant....
J'avais ponctuellement l'impression de découvrir certains détails dans chacun des morceaux de référence que j’avais apporté avec moi. Mais surtout, les voix semblaient avoir été poussées vers l’avant. Et plus globalement, j’avais la sensation qu'une source de lumière supplémentaire venait ré-éclairer des scènes sonores que je pensais relativement bien connaitre.
Evidemment , c’est très compliqué d’évaluer des moniteurs dans une pièce ( non traitée ) qu’on ne connaît pas. Mais le fait de retrouver en grande partie mes PSI dans ces Studer me permettait d’avoir assez confiance en ce que j’entendais.
On avait terminé par une écoute d’un morceau de Jimmy Scott ( Nothing compares 2 U ) : jamais je n’avais entendu ce morceau avec ce degré d’intensité et de luminosité
J’étais totalement conquis !
Après avoir validé auprès de PSI qu’ils continuent bien d’assurer la maintenance de la génération Studer ( merci Fabrice et Olivier ) , j’ai donc décidé d’acquérir ces Studer A5. C'est lorsque ces 2 mastards de 30Kg pièce se sont retrouvées dans mon studio quelques jours plus tard, que j’ai réalisé à quel point ce n’était pas évident de placer 2 paires de moniteurs dans mon studio de 15m2. Mais j’ai trouvé un moyen de les placer de manière à pouvoir procéder à une écoute comparative qui soit à peu près équitable.
Ecoute comparée qui confirme instantanément ce que j’avais présenti chez le vendeur.
C’est visuellement un peu dur à avaler, mais la « petite » PSI A21 développe exactement les mêmes graves que l’énorme Studer A5 et son boomer de 25cm ! En fait, les 2 paires de moniteurs produisent un son qui est extrêmement proche sur quasiment tout le spectre :
Tout le bas est réellement identique : de 0 à 250 Hz : je suis incapable de distinguer les 2 moniteurs !
Entre 250 à 800 Hz , on commence à entendre que les 2 voies sont très légèrement plus sombres et plus sèches.
C’est dans la tranche supérieure des 800 à 4 kHz et plus particulièrement à partir de 1,5 kHz qu’il y a un contraste évident entre les moniteurs. Le contenu est bien-sur identique : rien n'apparait ou disparait ! mais cette zone fréquencielle ne bénéficie pas du même "éclairage" : du côté de la 2 voies, on baigne dans une sorte de lumière étale , alors que du côté de la Studer on est directement sous le projecteur ! L’analogie de l’éclairage me semble d’autant plus pertinente qu’on parle ici de scène sonore
A partir de 5 kHz ça commence à beaucoup converger pour redevenir identique juste avant 10kHz ,
Comme on l’a dit, ce petit coup de projecteur des Studer autour de 2 kHz profite d'abord aux voix. Je suppose que ce sont notamment les résonances faciales qui sont mieux soutenues. La diction s'en trouve améliorée ( comme dans les partie chuchotées de Birkin et Gainsbourg dans Melody Nelson, par exemple )
C’est tout à fait évident dans les bandes sonores de film : les dialogues deviennent nettement plus intelligibles.
La voix de Moroder dans « Giorgio by Moroder » de Daft Punk résiste beaucoup mieux à la concurrence instrumentale ( à partir de la 34e seconde ) D'ailleurs, pendant tout le passage qui suit ( après la voix et avant l'arrivée des nappes de Synthé ) les PSI et les Studer sont quasiment indiscernables. Plus généralement , tant que le son ne module pas trop dans la zone des 2 kHz , il est très difficile de déterminer si on est entrain d’écouter la PSI ou la Studer !
A l’inverse , il y a des titres où c’est l’ensemble qui profite de la 3ème voie : « Morning » de Beck , par exemple, s’illumine véritablement ( Guitares, Chant, chœurs, reverb, .. ont apparemment beaucoup de pions dans la zone des 2 kHz )
Dans le duo du standard de bossa « Águas de Março » on profite d’une meilleure séparation entre la voix Jobim et celle de Regina.
Beaucoup d’interprétations bénéficient de ce petit gain de luminosité pour gagner en expressivité.
J’ai déjà parlé de Jimmy Scott , mais la plupart des voix « féminines » gagnent en "présence" :
« In the land of make believe « de Dusty Springfield , « Retreat » de Sharon Jones, « Will you still love me tomorrow? « d’ Amy Winehouse, « Juste un fil de soie » Jeanne Moreau, ect ….
Mais c'est aussi le cas , pour les voix masculines et les chœurs. J'étais par exemple surpris de redécouvrir des vieux morceaux des Rolling Stones et des Beatles où on gagne en clarté , en séparation, en spatialisation.
Certains enregistrements de musique classique semble plus « focalisé » : plus d’instrument direct et moins de résonance de la pièce. Idem pour certains des enregistrements de Jazz ou de Blues.
Je pourrais continuer cette liste à l’infini mais l’important c’est bien-sûr d’évaluer l’apport de la Studer A5 dans le travail du mixage
C'est très simple : par rapport aux PSI A21, les A5 exposent plus franchement cette zone de fréquences « sensibles » où on bascule facilement de « présence » à « agressivité » On est directement informé quand on franchit la limite : le dosage se fait avec une facilité déconcertante
Attention : cela ne veut pas dire que la PSI 21 soit une source de problème pour régler finement les mediums :heureusement , le cerveau s’adapte et compense les différences ( grâce notamment aux morceaux de référence ). D'ailleurs , j’ai refait 2 ou 3 bout de mixes avec les A5 et j’ai très vite constaté que j'ai refaisais les mêmes choix que j'avais fait avec les A21.
L'apport des Studer s'évalue en terme de confort et d' efficacité : certaines décisions qui demandaient un peu de tâtonnements avec les 2 voies, deviennent subitement « évidentes » avec la 3 voies.
A mon avis, l'apport des Studer A5 sur les PSI 21 est assez évident même s'il faut reconnaitre que PSI a accompli d'énorme progrès : la petite 2 voies n'a vraiment pas grand-chose en moins que l'énorme Studer.
Car le degré de similitude entre 2 moniteurs qui n’ont pourtant pas le même nombre de voies, pas les mêmes dimensions, pas les mêmes circuits d'amplification, pas les mêmes transducteurs … est tout de même très impressionnant.
Leur seul point en commun , c'est d’avoir été conçu par une entreprise qui , depuis 30 ans , creuse inlassablement le même sillon : tendre vers toujours plus de transparence tout en améliorant les performances.
NB : La référence A5 a été créé dans Audiofanzine il y a plus de 20 ans sous la marque Studer. Mais ça me semble aujourd'hui pertinent de réunir toute la famille sous la marque PSI