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miconmac
« La précision suisse »
Publié le 06/11/20 à 12:11
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Ah les beaux Audiodays ! ….
J’ai découvert PSI Audio aux AudioDays de 2016. Sympathique opportunité d'écouter longuement tous les modèles de la gamme PSI en studio. L'occasion aussi de les comparer avec les moniteurs Amphion qui venaient de sortir et qui faisaient un énorme buzz sur Gearslutz. A l'évidence, on est en présence de deux modes de représentation du son qui sont radicalement opposés. En forçant le trait, on a d’un côté la "factualité" un peu "envahissante" des suisses et de l’autre, la chatoyance un peu "fuyante" des finnoises. D'emblée, j’avais été plus convaincu par la qualité de restitution des timbres et des dynamiques des PSI que par le caractère un peu "alembiqué" des Amphion.
J’ai eu plus tard la possibilité d' écouter un système Amphion haut-de-gamme ( 9000 € ) dans une pièce correctement traitée. La config 3 voies ( avec un sub par côté ) est impressionnante et met indéniablement en valeur le contenu musical. Mais cette longue séance d'écoute a confirmé mon premier ressenti : l'évanescence des Amphion ne me semble pas être optimisée pour un travail "critique" du son.
J’étais dans le studio d'un ingé-son qui avait pourtant préféré les Amphion aux PSI et aux Neumann KH310. Pour lui, les PSI seraient trop analytiques : trop de temps passé à régler des détails qui seraient inaudibles sur la plupart des écoutes grand-public. Je ne partage absolument pas cet avis mais on est tombé d'accord concernant les Amphion : elles ont leur place dans un studio .... à condition d'avoir une autre paire de moniteurs moins "conciliants" à portée de mains.
Pour moi, un gros système Amphion a ce caractère "raffiné" (façon B&W série 800) qui est parfait pour de l’écoute client. Pour lui - qui mixe dessus - ce sont des moniteurs "inspirant" mais tout de même honnêtes puisqu’ils seraient « droits ». Il les opposaient aux Neumann KH310 qui , d’après lui ( et d’autres ) ne sont pas suffisamment fiables pour mixer en toute sérénité . En complément des Amphion , il a donc conservé ses ProcAC 100 - tellement "arides", tellement exigeantes - et qu’il connait sur le bout des doigts.
trop analytique ?
Un monitoring résolument neutre et précis n'est pas adapté à tout type d'utilisation. Et ce n'est pas le compositeur/arrangeur qui m'a vendu ses PSI qui me contredira: pas besoin de moniteurs haute résolution pour maquetter. En phase de pré-production un monitoring qui révèle des détails inutiles, pollue plus souvent le travail d'écriture musicale qu'il ne le facilite .
Dans ce cas-là, oui, les PSI peuvent effectivement paraitre "trop analytique" surtout quand ils rappellent en permanence au compositeur que ses Virtual Instruments ne sonnent pas comme de vrais instruments...
A contrario, l’ingé-son qui va finaliser ces maquettes doit disposer de moyens de restitution neutres et précis qui lui permet d'identifier facilement les points à travailler et d'élaborer un mixe qui va transcender le projet ... ( et notamment faire en sorte que ces VI sonnent comme le compositeur en a rêvé )
A mon avis, le confort d'écoute pour un ingé-son est exactement l'inverse de "conciliant" ou "inspirant": transparence et haute résolution permettent d'intervenir précisément et donc le plus musicalement possible. La priorité absolue, c'est que les choix techniques et créatifs effectués par l'ingé-son restent pertinents et efficaces à l'extérieur du studio. Ce qui a été validé en mixage doit fonctionner sur tout autre système d'écoute.
Le mastering peut éventuellement parachever le boulot à ce niveau-là, mais son rôle ne devrait jamais de remettre en question les choix de mixages.
Mixer sur un système d'écoute qui arrondit les angles, qui colore joliment, qui atténue certaines faiblesses,... finit toujours pas se payer : tout ce qui a été caché ou minimisé peut très facilement re-apparaitre sur d' autres supports d'écoute. Un monitoring qui n'est pas suffisamment neutre , qui manque de résolution dans certaines zones du spectre, qui atténue ou accentue les dynamiques, qui compresse, ect.... aura une influence déterminante dans les choix de mixages. A l'insu de son plein-gré, l'ingé-son va en effet compenser les défauts de son système de monitoring. Le pire étant que plus il s'acharnera à faire sonner le morceau dans son studio et moins ça sonnera à l'extérieur...
Je trouve un peu étrange qu'un ingé-son puisse reprocher aux PSI d'être "trop analytiques" mais je comprend qu'on puisse préférer des enceintes qui ont plus de "rondeurs" qui soient moins "clinique". Les PSI n'ont pas le même "sex-appeal" que des modèles concurrents de marques qui misent sur d'autres qualités. Si on est prêt à beaucoup - beaucoup - investir, on trouvera ( notamment le haut-de-gamme de chez ATC ) des solutions qui réunissent un peu toute les qualités.
Cela dit, aucun système d'écoute n'est parfait . Même si disposer de plusieurs écoutes aide théoriquement à contourner certains pièges - il est évident que l'une des paires de moniteurs doit être la plus neutre possible.
D'autant que les nécessités de transparence et de neutralité répondent à des enjeux qui deviennent de plus en plus cruciaux parce que le matériel sur lequel le grand-public "consomme" de la musique ne cesse de se diversifier : du in-ear au surround home-cinema en passant par des soundbox de toutes tailles, un mixe doit fonctionner sur des dispositifs d'écoute de plus en plus hétérogènes. Les productions musicales et sonores (le cinéma , mais aussi la télévision maintenant ) cherchent à exploiter une part toujours plus large du spectre. Du coup, la marge de tolérance s'est considérablement rétrécie car ces modes de diffusion ne privilégient pas tous les mêmes zones fréquencielles.
Des années d’expérience permettent à un professionnel d’anticiper - au moins en partie - les faiblesses de son système d'écoute ... dans lequel le vrai maillon faible est bien plus souvent la pièce où on mixe plutôt que les enceintes elles-mêmes. Même un moniteur neutre et précis perd la plupart de ses qualités dans une pièce non ou mal traitée car toute une série de phénomènes physiques liés à la diffusion d'un son dans une pièce vont dégrader le son à la fois sur le plan fréquenciel mais également sur le plan temporel.
De plus en plus de studios s'équipent avec des systèmes de correction DSP , dont le très réputé Trinnov qui remplacent avantageusement les égalisateurs dit "graphiques" d'antan.
La précision suisse
Parallèlement un nombre croissant de marques de moniteurs développent leurs propres systèmes de pré-correction DSP en vue d'adapter le son de leurs enceintes à la réponse spécifique de la pièce. On pense bien-sûr à Genelec et sa technologie SAM , mais il semble que tous les constructeurs qui utilisent des DSP dans leur enceintes iront vers une proposition "maison" du même type.
D'ailleurs Neumann vient tout juste de lancer un micro de mesure et un sytème de calibration destiné à ces moniteurs équipés en DSP
PSI a pris une direction différente. Depuis plus de 30 ans, la marque suisse développe des compétences de pointe dans les technologies de haute précision ( y compris dans le domaine des sismographes ! ) qui leur ont permis d'élaborer des dispositifs de contrôle assez originaux.
L' "Adaptive Output Impedance" est un dispositif qui corrige l'impédance de sortie en fonction des mouvements réels du haut-parleur. C'est ce qui permet aux enceintes PSI de reproduire aussi fidèlement les transitoires. C'est un système tellement sensible qu'il peut même corriger l'influence d'un autre haut-parleur qui se trouve dans la même pièce
Le "Compensated Phase Responses" aligne temporellement les 2 ou 3 drivers de l'enceinte. Ce CPR est pour beaucoup dans cette image sonore quasi palpable où chaque source est bien localisée. C'est lui aussi qui permet de gommer les soucis classiques de recouvrement de fréquences entre tweeter et woofer: pas de "trou de résolution" ou de flou autour de 2kHz sur les PSI 2 voies !
Ce qui est remarquable , c'est que ces technologies sont mises en œuvres dans le domaine analogique, sans avoir recours à des DSP et donc sans conversions AD/ DA et sans temps de processing qui génèrent de la latence. Ce sont ces savoir-faire très spécifiques qui sont à l'origine de la la réponse de PSI aux problématiques de l'impact de la pièce sur la qualité de la restitution sonore des enceintes : l'AVAA
L’AVAA est un basstrap actif analogique conçu pour détecter et absorber automatiquement les ondes stationnaires en dessous de 150 Hz. Ce phénomène d'ondes stationnaires ( modes ) est inhérent à la diffusion de sons dans une pièce. Lorsqu'elles sont excitées, certaines fréquences graves vont résonner assez longuement ( surtout dans les petites pièces ) en dégradant le travail des enceintes. L'AVAA est un boitier peu intrusifs d'à peine 13kg qui se propose de remplacer des basstraps en dur qui auraient une emprise énorme. Quand on a pas la possibilité de mettre en œuvre un traitement acoustique lourd , ces AVAA peuvent donc constituer une alternative. Et même si ça peut sembler miraculeux , ces dispositifs "anti-mur" parviennent réellement à atténuer des phénomènes acoustiques dont on n'arrive que très difficilement à se débarrasser. Ils sont en tout cas suffisamment efficaces pour avoir convaincu Mr Bob Katz himself https://www.stereophile.com/content/psi-audio-avaa-c20-electronic-bass-trap .
J'ai assisté à une démo de ces PSI AVAA dans la cabine du studio A des Studios de la Grande Armée à Paris. L'action des AVAA a révélé la présence d'ondes stationnaires dans les graves et infragraves. A priori, c'est un lieu qui devrait être irréprochable, mais il est vrai que les critères étaient différents à l'époque de la conception de ce studio.
Sans AVAA, il suffit de se déplacer légèrement dans la pièce pour que la perception des graves change totalement. Selon le lieu où on se trouve dans la cabine non traitée, on ne fera donc absolument pas les mêmes choix de mixage. Le client dans son canapé et l'ingé-son devant la console peuvent avoir une perception diamétralement opposée de tout ce qui est en dessous de 100Hz
Evidemment les professionnels ont intégré depuis longtemps que les cabines "sonnent plus juste " à certains endroits plutôt que d'autres. Mais ce qui est problématique , c'est qu'il n'y aucun point d'écoute dans la pièce où la réponse en fréquence est correcte sur tout le spectre : là où le 30 Hz est équilibré, ce sera peut-être le 45 Khz ( au hasard ) qui sera dans les fraises !
J'en discutais avec un ingé-son qui assistait à la présentation et qui n'était pas surpris : il m'assurait que toutes les cabines des studios professionnels souffrent (plus ou moins ) de ce problème d'ondes stationnaires dans les graves. Il pariait sur le fait que PSI aurait du succès avec leurs AVAA ( et il avait raison ) parce que c'est une solution qui semble beaucoup plus efficace que les systèmes de pré-correction qui contraignent ( plus ou moins ) les monitoring à travailler d'une manière pour laquelle ils n'ont pas été conçus. D'après lui, une pré-correction ne peut pas lutter face aux ondes stationnaires dans le bas du spectre ( même si cette technologie fonctionne bien sur le reste du spectre et qu'elle règle d'autres problèmes ). Théoriquement, cela se conçoit d'ailleurs très bien : une correction fréquencielle ne peut empêcher la pièce de résonner à certaines fréquences sauf à les annuler totalement. Même l'Optimizer de Trinnov qui corrige l' alignement temporelle par zone fréquencielle ne peut donc remplacer un traitement acoustique de la pièce.
PSI prend donc le contre-pied de la tendance actuelle qui privilégie largement le traitement DSP pour pré-corriger le signal envoyé dans la pièce. Prenant acte des limites d'une approche qui ne peut résoudre les problèmes dans les basses fréquences , PSI - en collaboration avec des labo de recherche d'Universités suisses - a le mérite de s'attaquer aux problèmes les plus cruciaux et les plus complexes. Néanmoins , l'ampleur des problèmes à résoudre laisse présager que 2 modules AVAA ne suffiront pas toujours à traiter une pièce. Suivant les configurations, et surtout selon le degré d'exigence, il se peut que beaucoup de modules soient nécessaires. C'est apparemment la seule limite de l'AVAA mais elle est de taille : vendu 2300€ pièce, un dispositif AVAA peut vite devenir hors de portée de beaucoup de bourses. Sans compter , comm le rappelle PSI, que les AVAA doivent être utilisés en complément d'un traitement acoustique de la pièce dans les médiums et les aigus.
Quelques mois plus tard j’ai découvert au salon de l’AES de Paris , un produit que PSI a conçu en collaboration avec Weiss Engineering qui est autre fabricant suisse ,et reconnu depuis 30 ans pour l'excellence de ses modules de traitements numériques. C'est Daniel Weiss en personne qui m'a fait la démo de cette Livebox ( http://www.livebox.audio ) qui est un système HiFi d'un nouveau genre: il permet une écoute binaurale en live alors qu'elle nécessite normalement l'utilisation d'un casque. C'est PSI qui a mis au point le système d'enceintes qui parvient à annuler acoustiquement le crosstalk stéréo : depuis un endroit bien précis, l'auditeur n'entendra de son oreille gauche que ce qui sort de l'enceinte gauche. Idem à droite. Difficile de décrire l'intérêt du son binaural pour qui n'en a jamais fait l'expérience. Pour simplifier , ça renforce drastiquement la sensation de 3D .... Même pour les enregistrement qui n'ont pas été fait dans cette optique ( comme un vieil enregistrement de Bob Marley ) on a "réellement" la sensation d'être en studio avec les musiciens
Ces dernières années j'ai eu quelque fois l'occasion d'entendre des PSI dans des pièces qui n'étaient pas forcément bien traitées. J’ai été surpris de reconnaître à chaque fois les qualités de restitution de ces moniteurs et notamment cette image stéréophonique extrêmement précise. C'est évidemment très empirique comme observation et je ne veux surtout pas suggérer que les PSI fonctionnent quelque soit l’acoustique du lieu. Mais j'ai régulièrement entendu des PSI qui semblaient mieux "supporter" l'influence de la pièce que d'autres enceintes plus pénibles à placer et à optimiser. On peut se risquer à avancer une hypothèse qui pourrait l'expliquer : un signal mieux controlé à l'émission engendre un peu moins de problèmes de résonances à la restitution. A l'inverse, une enceinte dont les transitoires ne sont pas scrupuleusement maitrisées aura tendance à trainer et va potentiellement générer plus de soucis qu'une PSI qui est plus rigoureuse et beaucoup plus précise.
Cela étant dit, les moniteurs PSI - comme n'importe quel autre système d'écoute , qu'il soit assisté ou non par par un système de pré-correction DSP - EXIGE d' être utilisé dans une pièce dont l'acoustique a été correctement traitée. Et plus ce système descendra dans les graves ( notamment via l'adjonction de Sub ), et plus le traitement deviendra complexe et coûteux à mettre en œuvre.
Prendre de bonnes résolutions
D’un certain point de vue, il n’y a pas de modèles bas de gamme chez PSI, mais des enceintes de tailles différentes qui ont été conçue pour des applications précises. La PSI A14 a été pensée à l'origine pour équiper les camions-régie. La PSI A17 est plus adaptée aux cabines de montage/mixage en radio / télévision. PSI conseille donc de choisir d’abord un moniteur en fonction des dimensions de la pièce d’écoute. Alain Roux ( le concepteur historique de la marque ) m’avait d'ailleurs fermement inciter à m’équiper avec les petites A14 puisque mon espace de travail de l’époque faisait moins de 9 m2. A la limite, avec un traitement de la pièce très poussé, je pouvais envisager acquérir des PSI A17 , mais uniquement dans l’optique d’anticiper une évolution vers un home-studio plus spacieux .
On retrouve sur toute la gamme PSI cette image sonore très précise ( PSI est l’acronyme de Precision Sound Image ) et une excellente transcription des transitoires. La différence évidente au fur et eu mesure qu’on progresse en taille d'enceinte, est qu’on gagne en extension dans les graves ( et un peu dans le haut aussi ) mais sans que ça nuise à l’homogénéité de la gamme : les choix de mixages qui ont été fait sur la petite A14 resteront valables sur la grosse A25 qui permettra de les affiner.
Cela dit, et ce n’est pas contradictoire, il est indéniable que chez PSI ( comme chez ATC ou PMC ), la résolution de l’image sonore s’accroit avec la taille du modèle. Ce n’est pas seulement le bas, mais l’ensemble du spectre qui gagne en définition quand on passe au modèle supérieur. La scène sonore devient plus haute , plus large, plus profonde. Les différentes sources deviennent plus nettes , plus localisées et l'espace s'élargit entre chaque instrument.
Chez PSI, le summum est logiquement atteint avec la PSI A25 qui délivre une image sonore d’une ampleur et d’une acuité assez hallucinante . L’intégration d’un driver de médium accroît encore une résolution qui était déjà excellente sur le modèle A21. Il faut noté d'ailleurs que le passage du 2 voies au 3 voies est net mais en même temps beaucoup moins marqué chez PSI que dans la plupart des marques haut de gamme ( grâce au contrôle de l'alignement temporel entre les 2 drivers )
PSI présente l' A21 comme leur modèle 2 voies "full-range" destiné à la production musicale. Pour moi, le passage de la A17 à la A21 se caractérise essentiellement par une sensation d' ouverture "totale" sur la scène sonore. Comparativement, la A17 manque de graves et semble « canaliser / contraindre » le son. La A21 descend plus bas mais surtout apporte ce surcroit de résolution qui se traduit par des sources qui sont plus nettes et mieux localisées dans la scène sonore . On gagne donc en précision et en confort de travail.
Si j'avais disposé du double de mon budget, je me serais intéressé au dernier né de la gamme : la PSI A23 est une 3 voies optimisés pour les pièces de tailles moyennes. Mais la PSI A21 répond parfaitement à mes besoins : elle descend suffisamment bas et délivre une image sonore d'une résolution telle , qu'elle permet - très concrètement - de mixer avec plus de facilité et de sérénité.
Même en achat d'occasion, le prix d'une PSI A21 est malheureusement assez élevé ( pour moi en tout cas ) mais ce n'est pas du luxe : sans un monitoring fiable , on est toujours dans le doute, et on gâche beaucoup d'énergie et de temps à avancer à tâtons.
La tentation de la 3ème voie
C'est paradoxal d’opter pour une marque quasi artisanale ( et suisse ) quand on a un budget un peu serré . J’ai donc plusieurs fois tenté de me convaincre que je serrais mieux servi en choisissant un modèle d'une marque à plus grand tirage. Jusqu’au bout , j’ai lorgné sur ces Neumann KH310 qui sont apparemment difficiles à battre en terme de rapport qualité-prix.
C’est vrai qu’il est bien tentant ce moniteur 3 voies , tout analogique, d'une marque de 1er plan , à ce tarif-là.... . Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces KH310 sont entrain de devenir un standard, tout comme les Genelec 1030A l’étaient en leur temps. D'un autre côté , j’avais eu l’occasion de comparer Neumann KH310 et PSI A17 en studio, et il était difficile de donner un avantage clair et net à l'une ou l'autre. Évidemment , les Neumann sont plus bien impressionnantes parce qu'elles descendent bien plus bas. Mais si on arrive à faire abstraction des parties extrêmes du spectre , on se rend compte que les PSI révèlent des aspects du mixe qui sont "enterrés" par les Neumann. Si on se focalise sur la partie du spectre qui est couvert par les PSI A17 , les KH310 semblent molles et un peu floues en comparaison.
Il n'empêche que l'extension des graves est tellement à l'avantage des Neumann que j'étais face à un sacré dilemme
D'un autre côté je voyais des gens se séparer de leur Neumann KH310 en leur reprochant leur manque de neutralité ... J'ai d'ailleurs failli acheté une paire de KH310 à un professionnel qui les vendaient exactement pour cette raison-là : il galérait trop pour obtenir des mixes qui "translatent" correctement...
En même temps, il est logique qu'une paire de moniteurs 3 voies à seulement 3500 € ait quelques limites. Chez PSI, ATC, PMC et d'autres marques de références, il faut doubler le budget pour bénéficier d'un driver de médiums : le ticket d'entrée de la 3 voies de proximité haute résolution est plutôt aux alentours de 4000€ ... l'enceinte
Après avoir longtemps tergiversé , j'étais sur le point de craquer pour une paire de KH310 en seconde main quand on m’a presque miraculeusement proposé une paire de PSI A21 pour une poignée d'euros supplémentaires
Je n’ai pas hésité un seul instant
J’ai découvert PSI Audio aux AudioDays de 2016. Sympathique opportunité d'écouter longuement tous les modèles de la gamme PSI en studio. L'occasion aussi de les comparer avec les moniteurs Amphion qui venaient de sortir et qui faisaient un énorme buzz sur Gearslutz. A l'évidence, on est en présence de deux modes de représentation du son qui sont radicalement opposés. En forçant le trait, on a d’un côté la "factualité" un peu "envahissante" des suisses et de l’autre, la chatoyance un peu "fuyante" des finnoises. D'emblée, j’avais été plus convaincu par la qualité de restitution des timbres et des dynamiques des PSI que par le caractère un peu "alembiqué" des Amphion.
J’ai eu plus tard la possibilité d' écouter un système Amphion haut-de-gamme ( 9000 € ) dans une pièce correctement traitée. La config 3 voies ( avec un sub par côté ) est impressionnante et met indéniablement en valeur le contenu musical. Mais cette longue séance d'écoute a confirmé mon premier ressenti : l'évanescence des Amphion ne me semble pas être optimisée pour un travail "critique" du son.
J’étais dans le studio d'un ingé-son qui avait pourtant préféré les Amphion aux PSI et aux Neumann KH310. Pour lui, les PSI seraient trop analytiques : trop de temps passé à régler des détails qui seraient inaudibles sur la plupart des écoutes grand-public. Je ne partage absolument pas cet avis mais on est tombé d'accord concernant les Amphion : elles ont leur place dans un studio .... à condition d'avoir une autre paire de moniteurs moins "conciliants" à portée de mains.
Pour moi, un gros système Amphion a ce caractère "raffiné" (façon B&W série 800) qui est parfait pour de l’écoute client. Pour lui - qui mixe dessus - ce sont des moniteurs "inspirant" mais tout de même honnêtes puisqu’ils seraient « droits ». Il les opposaient aux Neumann KH310 qui , d’après lui ( et d’autres ) ne sont pas suffisamment fiables pour mixer en toute sérénité . En complément des Amphion , il a donc conservé ses ProcAC 100 - tellement "arides", tellement exigeantes - et qu’il connait sur le bout des doigts.
trop analytique ?
Un monitoring résolument neutre et précis n'est pas adapté à tout type d'utilisation. Et ce n'est pas le compositeur/arrangeur qui m'a vendu ses PSI qui me contredira: pas besoin de moniteurs haute résolution pour maquetter. En phase de pré-production un monitoring qui révèle des détails inutiles, pollue plus souvent le travail d'écriture musicale qu'il ne le facilite .
Dans ce cas-là, oui, les PSI peuvent effectivement paraitre "trop analytique" surtout quand ils rappellent en permanence au compositeur que ses Virtual Instruments ne sonnent pas comme de vrais instruments...
A contrario, l’ingé-son qui va finaliser ces maquettes doit disposer de moyens de restitution neutres et précis qui lui permet d'identifier facilement les points à travailler et d'élaborer un mixe qui va transcender le projet ... ( et notamment faire en sorte que ces VI sonnent comme le compositeur en a rêvé )
A mon avis, le confort d'écoute pour un ingé-son est exactement l'inverse de "conciliant" ou "inspirant": transparence et haute résolution permettent d'intervenir précisément et donc le plus musicalement possible. La priorité absolue, c'est que les choix techniques et créatifs effectués par l'ingé-son restent pertinents et efficaces à l'extérieur du studio. Ce qui a été validé en mixage doit fonctionner sur tout autre système d'écoute.
Le mastering peut éventuellement parachever le boulot à ce niveau-là, mais son rôle ne devrait jamais de remettre en question les choix de mixages.
Mixer sur un système d'écoute qui arrondit les angles, qui colore joliment, qui atténue certaines faiblesses,... finit toujours pas se payer : tout ce qui a été caché ou minimisé peut très facilement re-apparaitre sur d' autres supports d'écoute. Un monitoring qui n'est pas suffisamment neutre , qui manque de résolution dans certaines zones du spectre, qui atténue ou accentue les dynamiques, qui compresse, ect.... aura une influence déterminante dans les choix de mixages. A l'insu de son plein-gré, l'ingé-son va en effet compenser les défauts de son système de monitoring. Le pire étant que plus il s'acharnera à faire sonner le morceau dans son studio et moins ça sonnera à l'extérieur...
Je trouve un peu étrange qu'un ingé-son puisse reprocher aux PSI d'être "trop analytiques" mais je comprend qu'on puisse préférer des enceintes qui ont plus de "rondeurs" qui soient moins "clinique". Les PSI n'ont pas le même "sex-appeal" que des modèles concurrents de marques qui misent sur d'autres qualités. Si on est prêt à beaucoup - beaucoup - investir, on trouvera ( notamment le haut-de-gamme de chez ATC ) des solutions qui réunissent un peu toute les qualités.
Cela dit, aucun système d'écoute n'est parfait . Même si disposer de plusieurs écoutes aide théoriquement à contourner certains pièges - il est évident que l'une des paires de moniteurs doit être la plus neutre possible.
D'autant que les nécessités de transparence et de neutralité répondent à des enjeux qui deviennent de plus en plus cruciaux parce que le matériel sur lequel le grand-public "consomme" de la musique ne cesse de se diversifier : du in-ear au surround home-cinema en passant par des soundbox de toutes tailles, un mixe doit fonctionner sur des dispositifs d'écoute de plus en plus hétérogènes. Les productions musicales et sonores (le cinéma , mais aussi la télévision maintenant ) cherchent à exploiter une part toujours plus large du spectre. Du coup, la marge de tolérance s'est considérablement rétrécie car ces modes de diffusion ne privilégient pas tous les mêmes zones fréquencielles.
Des années d’expérience permettent à un professionnel d’anticiper - au moins en partie - les faiblesses de son système d'écoute ... dans lequel le vrai maillon faible est bien plus souvent la pièce où on mixe plutôt que les enceintes elles-mêmes. Même un moniteur neutre et précis perd la plupart de ses qualités dans une pièce non ou mal traitée car toute une série de phénomènes physiques liés à la diffusion d'un son dans une pièce vont dégrader le son à la fois sur le plan fréquenciel mais également sur le plan temporel.
De plus en plus de studios s'équipent avec des systèmes de correction DSP , dont le très réputé Trinnov qui remplacent avantageusement les égalisateurs dit "graphiques" d'antan.
La précision suisse
Parallèlement un nombre croissant de marques de moniteurs développent leurs propres systèmes de pré-correction DSP en vue d'adapter le son de leurs enceintes à la réponse spécifique de la pièce. On pense bien-sûr à Genelec et sa technologie SAM , mais il semble que tous les constructeurs qui utilisent des DSP dans leur enceintes iront vers une proposition "maison" du même type.
D'ailleurs Neumann vient tout juste de lancer un micro de mesure et un sytème de calibration destiné à ces moniteurs équipés en DSP
PSI a pris une direction différente. Depuis plus de 30 ans, la marque suisse développe des compétences de pointe dans les technologies de haute précision ( y compris dans le domaine des sismographes ! ) qui leur ont permis d'élaborer des dispositifs de contrôle assez originaux.
L' "Adaptive Output Impedance" est un dispositif qui corrige l'impédance de sortie en fonction des mouvements réels du haut-parleur. C'est ce qui permet aux enceintes PSI de reproduire aussi fidèlement les transitoires. C'est un système tellement sensible qu'il peut même corriger l'influence d'un autre haut-parleur qui se trouve dans la même pièce
Le "Compensated Phase Responses" aligne temporellement les 2 ou 3 drivers de l'enceinte. Ce CPR est pour beaucoup dans cette image sonore quasi palpable où chaque source est bien localisée. C'est lui aussi qui permet de gommer les soucis classiques de recouvrement de fréquences entre tweeter et woofer: pas de "trou de résolution" ou de flou autour de 2kHz sur les PSI 2 voies !
Ce qui est remarquable , c'est que ces technologies sont mises en œuvres dans le domaine analogique, sans avoir recours à des DSP et donc sans conversions AD/ DA et sans temps de processing qui génèrent de la latence. Ce sont ces savoir-faire très spécifiques qui sont à l'origine de la la réponse de PSI aux problématiques de l'impact de la pièce sur la qualité de la restitution sonore des enceintes : l'AVAA
L’AVAA est un basstrap actif analogique conçu pour détecter et absorber automatiquement les ondes stationnaires en dessous de 150 Hz. Ce phénomène d'ondes stationnaires ( modes ) est inhérent à la diffusion de sons dans une pièce. Lorsqu'elles sont excitées, certaines fréquences graves vont résonner assez longuement ( surtout dans les petites pièces ) en dégradant le travail des enceintes. L'AVAA est un boitier peu intrusifs d'à peine 13kg qui se propose de remplacer des basstraps en dur qui auraient une emprise énorme. Quand on a pas la possibilité de mettre en œuvre un traitement acoustique lourd , ces AVAA peuvent donc constituer une alternative. Et même si ça peut sembler miraculeux , ces dispositifs "anti-mur" parviennent réellement à atténuer des phénomènes acoustiques dont on n'arrive que très difficilement à se débarrasser. Ils sont en tout cas suffisamment efficaces pour avoir convaincu Mr Bob Katz himself https://www.stereophile.com/content/psi-audio-avaa-c20-electronic-bass-trap .
J'ai assisté à une démo de ces PSI AVAA dans la cabine du studio A des Studios de la Grande Armée à Paris. L'action des AVAA a révélé la présence d'ondes stationnaires dans les graves et infragraves. A priori, c'est un lieu qui devrait être irréprochable, mais il est vrai que les critères étaient différents à l'époque de la conception de ce studio.
Sans AVAA, il suffit de se déplacer légèrement dans la pièce pour que la perception des graves change totalement. Selon le lieu où on se trouve dans la cabine non traitée, on ne fera donc absolument pas les mêmes choix de mixage. Le client dans son canapé et l'ingé-son devant la console peuvent avoir une perception diamétralement opposée de tout ce qui est en dessous de 100Hz
Evidemment les professionnels ont intégré depuis longtemps que les cabines "sonnent plus juste " à certains endroits plutôt que d'autres. Mais ce qui est problématique , c'est qu'il n'y aucun point d'écoute dans la pièce où la réponse en fréquence est correcte sur tout le spectre : là où le 30 Hz est équilibré, ce sera peut-être le 45 Khz ( au hasard ) qui sera dans les fraises !
J'en discutais avec un ingé-son qui assistait à la présentation et qui n'était pas surpris : il m'assurait que toutes les cabines des studios professionnels souffrent (plus ou moins ) de ce problème d'ondes stationnaires dans les graves. Il pariait sur le fait que PSI aurait du succès avec leurs AVAA ( et il avait raison ) parce que c'est une solution qui semble beaucoup plus efficace que les systèmes de pré-correction qui contraignent ( plus ou moins ) les monitoring à travailler d'une manière pour laquelle ils n'ont pas été conçus. D'après lui, une pré-correction ne peut pas lutter face aux ondes stationnaires dans le bas du spectre ( même si cette technologie fonctionne bien sur le reste du spectre et qu'elle règle d'autres problèmes ). Théoriquement, cela se conçoit d'ailleurs très bien : une correction fréquencielle ne peut empêcher la pièce de résonner à certaines fréquences sauf à les annuler totalement. Même l'Optimizer de Trinnov qui corrige l' alignement temporelle par zone fréquencielle ne peut donc remplacer un traitement acoustique de la pièce.
PSI prend donc le contre-pied de la tendance actuelle qui privilégie largement le traitement DSP pour pré-corriger le signal envoyé dans la pièce. Prenant acte des limites d'une approche qui ne peut résoudre les problèmes dans les basses fréquences , PSI - en collaboration avec des labo de recherche d'Universités suisses - a le mérite de s'attaquer aux problèmes les plus cruciaux et les plus complexes. Néanmoins , l'ampleur des problèmes à résoudre laisse présager que 2 modules AVAA ne suffiront pas toujours à traiter une pièce. Suivant les configurations, et surtout selon le degré d'exigence, il se peut que beaucoup de modules soient nécessaires. C'est apparemment la seule limite de l'AVAA mais elle est de taille : vendu 2300€ pièce, un dispositif AVAA peut vite devenir hors de portée de beaucoup de bourses. Sans compter , comm le rappelle PSI, que les AVAA doivent être utilisés en complément d'un traitement acoustique de la pièce dans les médiums et les aigus.
Quelques mois plus tard j’ai découvert au salon de l’AES de Paris , un produit que PSI a conçu en collaboration avec Weiss Engineering qui est autre fabricant suisse ,et reconnu depuis 30 ans pour l'excellence de ses modules de traitements numériques. C'est Daniel Weiss en personne qui m'a fait la démo de cette Livebox ( http://www.livebox.audio ) qui est un système HiFi d'un nouveau genre: il permet une écoute binaurale en live alors qu'elle nécessite normalement l'utilisation d'un casque. C'est PSI qui a mis au point le système d'enceintes qui parvient à annuler acoustiquement le crosstalk stéréo : depuis un endroit bien précis, l'auditeur n'entendra de son oreille gauche que ce qui sort de l'enceinte gauche. Idem à droite. Difficile de décrire l'intérêt du son binaural pour qui n'en a jamais fait l'expérience. Pour simplifier , ça renforce drastiquement la sensation de 3D .... Même pour les enregistrement qui n'ont pas été fait dans cette optique ( comme un vieil enregistrement de Bob Marley ) on a "réellement" la sensation d'être en studio avec les musiciens
Ces dernières années j'ai eu quelque fois l'occasion d'entendre des PSI dans des pièces qui n'étaient pas forcément bien traitées. J’ai été surpris de reconnaître à chaque fois les qualités de restitution de ces moniteurs et notamment cette image stéréophonique extrêmement précise. C'est évidemment très empirique comme observation et je ne veux surtout pas suggérer que les PSI fonctionnent quelque soit l’acoustique du lieu. Mais j'ai régulièrement entendu des PSI qui semblaient mieux "supporter" l'influence de la pièce que d'autres enceintes plus pénibles à placer et à optimiser. On peut se risquer à avancer une hypothèse qui pourrait l'expliquer : un signal mieux controlé à l'émission engendre un peu moins de problèmes de résonances à la restitution. A l'inverse, une enceinte dont les transitoires ne sont pas scrupuleusement maitrisées aura tendance à trainer et va potentiellement générer plus de soucis qu'une PSI qui est plus rigoureuse et beaucoup plus précise.
Cela étant dit, les moniteurs PSI - comme n'importe quel autre système d'écoute , qu'il soit assisté ou non par par un système de pré-correction DSP - EXIGE d' être utilisé dans une pièce dont l'acoustique a été correctement traitée. Et plus ce système descendra dans les graves ( notamment via l'adjonction de Sub ), et plus le traitement deviendra complexe et coûteux à mettre en œuvre.
Prendre de bonnes résolutions
D’un certain point de vue, il n’y a pas de modèles bas de gamme chez PSI, mais des enceintes de tailles différentes qui ont été conçue pour des applications précises. La PSI A14 a été pensée à l'origine pour équiper les camions-régie. La PSI A17 est plus adaptée aux cabines de montage/mixage en radio / télévision. PSI conseille donc de choisir d’abord un moniteur en fonction des dimensions de la pièce d’écoute. Alain Roux ( le concepteur historique de la marque ) m’avait d'ailleurs fermement inciter à m’équiper avec les petites A14 puisque mon espace de travail de l’époque faisait moins de 9 m2. A la limite, avec un traitement de la pièce très poussé, je pouvais envisager acquérir des PSI A17 , mais uniquement dans l’optique d’anticiper une évolution vers un home-studio plus spacieux .
On retrouve sur toute la gamme PSI cette image sonore très précise ( PSI est l’acronyme de Precision Sound Image ) et une excellente transcription des transitoires. La différence évidente au fur et eu mesure qu’on progresse en taille d'enceinte, est qu’on gagne en extension dans les graves ( et un peu dans le haut aussi ) mais sans que ça nuise à l’homogénéité de la gamme : les choix de mixages qui ont été fait sur la petite A14 resteront valables sur la grosse A25 qui permettra de les affiner.
Cela dit, et ce n’est pas contradictoire, il est indéniable que chez PSI ( comme chez ATC ou PMC ), la résolution de l’image sonore s’accroit avec la taille du modèle. Ce n’est pas seulement le bas, mais l’ensemble du spectre qui gagne en définition quand on passe au modèle supérieur. La scène sonore devient plus haute , plus large, plus profonde. Les différentes sources deviennent plus nettes , plus localisées et l'espace s'élargit entre chaque instrument.
Chez PSI, le summum est logiquement atteint avec la PSI A25 qui délivre une image sonore d’une ampleur et d’une acuité assez hallucinante . L’intégration d’un driver de médium accroît encore une résolution qui était déjà excellente sur le modèle A21. Il faut noté d'ailleurs que le passage du 2 voies au 3 voies est net mais en même temps beaucoup moins marqué chez PSI que dans la plupart des marques haut de gamme ( grâce au contrôle de l'alignement temporel entre les 2 drivers )
PSI présente l' A21 comme leur modèle 2 voies "full-range" destiné à la production musicale. Pour moi, le passage de la A17 à la A21 se caractérise essentiellement par une sensation d' ouverture "totale" sur la scène sonore. Comparativement, la A17 manque de graves et semble « canaliser / contraindre » le son. La A21 descend plus bas mais surtout apporte ce surcroit de résolution qui se traduit par des sources qui sont plus nettes et mieux localisées dans la scène sonore . On gagne donc en précision et en confort de travail.
Si j'avais disposé du double de mon budget, je me serais intéressé au dernier né de la gamme : la PSI A23 est une 3 voies optimisés pour les pièces de tailles moyennes. Mais la PSI A21 répond parfaitement à mes besoins : elle descend suffisamment bas et délivre une image sonore d'une résolution telle , qu'elle permet - très concrètement - de mixer avec plus de facilité et de sérénité.
Même en achat d'occasion, le prix d'une PSI A21 est malheureusement assez élevé ( pour moi en tout cas ) mais ce n'est pas du luxe : sans un monitoring fiable , on est toujours dans le doute, et on gâche beaucoup d'énergie et de temps à avancer à tâtons.
La tentation de la 3ème voie
C'est paradoxal d’opter pour une marque quasi artisanale ( et suisse ) quand on a un budget un peu serré . J’ai donc plusieurs fois tenté de me convaincre que je serrais mieux servi en choisissant un modèle d'une marque à plus grand tirage. Jusqu’au bout , j’ai lorgné sur ces Neumann KH310 qui sont apparemment difficiles à battre en terme de rapport qualité-prix.
C’est vrai qu’il est bien tentant ce moniteur 3 voies , tout analogique, d'une marque de 1er plan , à ce tarif-là.... . Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ces KH310 sont entrain de devenir un standard, tout comme les Genelec 1030A l’étaient en leur temps. D'un autre côté , j’avais eu l’occasion de comparer Neumann KH310 et PSI A17 en studio, et il était difficile de donner un avantage clair et net à l'une ou l'autre. Évidemment , les Neumann sont plus bien impressionnantes parce qu'elles descendent bien plus bas. Mais si on arrive à faire abstraction des parties extrêmes du spectre , on se rend compte que les PSI révèlent des aspects du mixe qui sont "enterrés" par les Neumann. Si on se focalise sur la partie du spectre qui est couvert par les PSI A17 , les KH310 semblent molles et un peu floues en comparaison.
Il n'empêche que l'extension des graves est tellement à l'avantage des Neumann que j'étais face à un sacré dilemme
D'un autre côté je voyais des gens se séparer de leur Neumann KH310 en leur reprochant leur manque de neutralité ... J'ai d'ailleurs failli acheté une paire de KH310 à un professionnel qui les vendaient exactement pour cette raison-là : il galérait trop pour obtenir des mixes qui "translatent" correctement...
En même temps, il est logique qu'une paire de moniteurs 3 voies à seulement 3500 € ait quelques limites. Chez PSI, ATC, PMC et d'autres marques de références, il faut doubler le budget pour bénéficier d'un driver de médiums : le ticket d'entrée de la 3 voies de proximité haute résolution est plutôt aux alentours de 4000€ ... l'enceinte
Après avoir longtemps tergiversé , j'étais sur le point de craquer pour une paire de KH310 en seconde main quand on m’a presque miraculeusement proposé une paire de PSI A21 pour une poignée d'euros supplémentaires
Je n’ai pas hésité un seul instant