Pucelle_Dabidjan
« L'entrée de prix chez ProAc si vous voulez une BONNE enceinte »
Publié le 31/03/14 à 21:54Enceinte 2.5 voies, composée d'un boomer, plage de fréquence annoncée par le fabriquant entre 20hz à 30khz (+/- grosbordel) ou env. 45hz à 27 khz (+/- 3db), sensibilité 88db/1w, dimentions : H104.10cm/L21.5cm/P26.6cm, disponible en divers placages.
Le fabriquant anglais ProAc est une institution en Angleterre et est très réputé et respecté sur le net. Lors d'un gros test avec des intégrés Naim, j'ai pu largement essayer deux modèles de ce fabricant, la Response D18, qui est une sombre guimauve, et la D30, qui a sauvé l'honneur. Dans ce test, vous allez apprendre pourquoi.
Certains, qui ont connu mon premier texte, vont trouver certains passages copiés/collés de mon premier essai de la D18. Vu la tartine atomique que représente chaque article, je suis certain que vous comprendrez pourquoi j'ai procédé de la sorte.
La D30 est plus grande que la D18, et, pour une raison que j'ignore, dégage un équilibre et d'harmonie des dimensions supérieur. Globalement d'ailleurs, l'enceinte est magnifique. Des finitions léchées et des placages bois magnifiques, même si, ici aussi, je retrouve la philosophie Mc Donald en ce qui concerne les photos sur internet, très flatteuses, et qui ne représentent pas les modèles présents dans la boutique pour l'essai, dotés, eux, de bois plus classiques, mais toujours très corrects.
Ici aussi la version noire est plutôt moche et, pour mes goûts, à éviter.
A l'arrière, on trouve 4 borniers permettant de jouer avec la configuration sonore. D'après ce que j'ai pu en lire, ProAc emploie très peu de filtres et la compatibilité globale de l'enceinte est très fortement dépendante de l'ampli avec laquelle elle fonctionne. La d30 demande, d'après le vendeur, des amplificateurs un peu plus lourds que la D18, mais le petit NAIM NAIT XS 2 qui l'animait n'avait aucun mal à lui arracher de très bonnes performances. La rumeur du net veut aussi que cette demoiselle sonne de manière enchanteresque avec des gros classA Luxman ou Sugden. Ou, comme c'est le cas ici, avec du NAIM. Le prix, pour 4'800 euros, montre clairement qu'on entre, ici, dans la catégorie "enceinte de début de très haut de gamme", et c'est aussi là qu'on trouve une quantité de concurrentes très capables. Xavian, Phonar, Piega, B&W, PSI, PMC et autres Usher se livrent, ici, à une guerre sans concession, et de nouvelles marques viennent sans cesse tenter de s'imposer.
Pour ce test, nous avons utilisé un auditorium différent de celui que j'utilise d'habitude (qui est un studio d'entregistrement pro). Dans le cas présent, on est dans une pièce, somme toute très standard, avec quelques traitements dans les points critiques et les proportions d'un salon normal de 18m carrés.
Pour ce test, la ProAc était branchée à un NAIM naitxs2 et un cd5si... configuration qui devrait être plus souvent utilisée. Je précise aussi que, à un certain moment, nous avons repris les mêmes disques avec un Supernait2 et le même cd. Mais la restitution était différente, pour mon oreille plus mauvaise, moins neutre, et je ne conseillerais pas cette association pour tous les goûts.
Avant de commencer le test, je précise également que je suis un amateur de réalisme et de précision. Quand je ferme les yeux et que le groupe est devant moi, c'est que je suis en face d'un bon engin. J'ai aussi la particularité de ne pas pinailler pour le dernier truc. Pour moi, quand l'intégralité des points qui constituent une musique passent un certain niveau et qu'on touche à la réalité, je trouve le résultat excellent et arrête ma recherche qualitative à ce point. Cela ne m'empêche pas de relever les extrêmes et de les comparer à d'autres produits tout aussi extrêmes, mais c'est plus dans un but de classement de performance personnel.
Pour le son donc...
On a commencé par l'indémodable album "Nevermind" de Nirvana. Mal enregistré et doté d'une compression audible, je trouve l'album excellent, car il est truffé de petites fautes d'exécutions et le travail du compresseur permet de relever le "penchant" d'une chaîne.
Ici, j'ai pu taper du pied en rythme et retrouver beaucoup de choses très bonnes de cet album. On n'avait pas un résultat qualifiable d'analytique, mais les simplifications apportées n'étaient pas déplaisantes et ne nuisaient que peu au réalisme. Comme déjà constaté sur d'autres combinaisons, on n'arrivait pas à entendre tout au fond de la distorsion de Kurt. Mais beaucoup de son jeu de guitare était retransmis. J'appréciais aussi le fait qu'on pouvait bien entendre le hihat puant de Dave Grohl, point qui permet de définir si les aigus sont biens retransmis. Ici, il est démontré à un très haut niveau de pourriture sans aller jusque dans l'extrême de certaines écoutes (accuphase sur pmc, exposure sur pmc, psi audio, atc). Ca peut être un critère de choix. Elle t'en montre beaucoup, mais elle s'arrête avant que ça fasse mal.
On a continué par mon album préféré et présent dans tous mes tests, le "Sigh no More" de Mumpford&Sons. L'album de pop folk superbement masterisé est doté d'instruments naturels en folie, l'album est toujours très exigeant avec le matos.
Ici, j'ai pu me réconcilier avec ProAc. L'immédiateté avec laquelle cette enceinte fait apparaitre les sons (l'une des seules choses que sa petite soeur faisait bien), est aussi présente ici. Les gauches/droites sont sensiblement mieux dépeints et l'image stéréophonique est sérieusement bonne. On a une scène large, avec de la lumière, de la chaleur. La grosse caisse n'est pas massacrée. Même si on n'entend pas vraiment la peau et le bois de cette dernière, comme lors d'autres écoutes, il y a du grain et une tenue dans ce spectre. Elle ne descend pas très bas, et tout ce qui sous-passe les 50hz est plus soufflé par le bass reflex que vraiment joué, mais on n'est pas dans une carence aussi critique que ce que la D18 nous a offert. Au mieux, les amateurs de graves d'exception passeront leur chemin, pour d'autres, ce sera exactement leur tasse de thé. Je profite qu'on est entrain de parler du grave pour remarquer le travail des ouvertures bass-reflex, qui sortent un résultat vraiment très présent. Ceci donne une impression de profondeur, ma fois pas désagréable.... mais attention aux mauvaises réverbérations.
Le médium, comme pour sa petite soeur, est un argument de vente en soit, coulé, précis, détaillé. Il est là et se créé avec évidence dans le rendu. Cette fois, toutefois, les aigus sont magnifiques. Le pincement des banjos, ou les glissés de guitares sont sensiblement mieux rendus. Comme pour l'album de Nirvana, on ne touche pas le maximum de ce qu'il est possible de faire, mais on a un toucher convaincant et on n'aborde jamais "le point qui fait mal". J'ai aussi aimé la manière dont cette enceinte représente l'ensemble de manière cohérente, sans flouer les bords des différents pupitres/instruments.
Même constatation sur l'album d'Eric Clapton "Unplugged".
Le Tears in Heaven passe avec un naturel et une chaleur très charmante. La guitare ne sonne en rien stérile et la voix de Clapton, normalement infecte sur beaucoup de chaines, prend ici sa pleine valeur. C'est naturel et envoutant. J'adore.
Boards of Canada "music has the right to children". Ici aussi, album d'électro IDM de référence pour moi, avec une foultitude de détails, un étagement de ces derniers très fouillé et, tout simplement, une richesse de méthodes de traitement du son qui fait de cette galette un vrai régal.
La D18 avait massacré cet album, en en enlevant carrément des pans entiers. Ici, je peux enfin retrouver ce qui doit y être. Sur "on eagle in your mind", je retrouve le contre-coup de basse. Pas suivi et tenu jusqu'au fond, mais bien annoncé. Je remarque que certains détails, que l'auteur à volontairement placé de façon planante, pour qu'ils survolent l'auditeur, ne sont pas représentés de cette manière. Ils ne volent pas, mais sont là, devant moi, dans la scène sonore. J'ai aussi aimé l'amélioration notable des effets de panoramique voulus par l'artiste. Ils sont nettement plus identifiables sur la D30 que sur la D18.
Un autre album massacré précédemment était celui de l'ArcEnCiel. Ne me demandez pas de quel album il s'agit, c'est en kanji et je n'ai même pas les kanji sur mon clavier. Bref...
Sur le premier morceau du cd, on a une espèce de pop-rock japonaise, avec un bassiste IN-CROY-ABLE. Originalité et inventivité du jeu, glissé sur sa basse, richesse des gammes, rythme, entrain... c'est un sans fautes et je pense que le gars qui jouait cette basse devait faire partie des tous meilleurs bassistes de sa génération. A chaque fois que je met ce disque, même si je savoure le résultat d'ensemble, c'est lui que mon oreille recherche. Ici, enfin, il est de retour. Son jeu est là et a une profondeur. On n'entend pas jusqu'au fond de sa membrane, mais beaucoup de détails sont là, et on passe un bon moment, tout en profitant, à coté, de l'enregistrement clair et structuré de tous les autres artistes qui l'accompagnent.
Retour sur Nada Surf, album "Let Go", avec mes deux morceaux obligés : "The Way you wear your head" et le "blonde on blonde". Le premier car il est rapide, entrainant, avec une foule de détails et des grains d'instruments dans tous les coins. Le second, car il est calme, profond et très large. On entend, sur du bon matos, une volonté de l'ingénieur son de faire de chaque morceau une oeuvre d'art et un gros travail de placement et de panoramique.
"The way you wear your head" est très bien retranscrit. La cavalerie est bien là et le naturel du médium ainsi que la beauté des aigus s'exprime bien à travers ce petit bout d'album. On ré-entend, certains détails qui ne sont audibles qu'avec de très bonnes enceintes.
"le blonde on blonde"... ENFIN !!!! Il était ce qu'il devait être. Les toms basses ainsi que le jeu de panoramique, qui sont deux éléments marquants de ce morceau sont là. On n'est pas dans la maîtrise extrême des accuphase ou du Mc Intosh MA6700... mais à ce niveau là, on s'en fout. C'est très bon et transporte l'émotion.
NotaBene : J'ai remarqué que le lecteur Naim CD5Si a été un frein dans ce test. Je l'ai toutefois remarqué trop tard. A la toute fin, quand nous avons branché un streamer bénéficiant d'un convertisseur mieux construit. Il y a donc une zone grise, non explorée durant ce test, qui aurait pu être meilleure, mais qu'on ne connaitra pas avant d'avoir pu l'explorer.
Résumé : Ce test, pour moi, est très claire. La D30 est une enceinte capable de bonnes sonorités. Mais elle ne se prête pas aux amateurs de perfection. Elle a un rendu incroyablement rythmé et une grande fluidité dans toutes les fréquences. Elle n'insiste jamais sur les détails qui font mal mais retransmet une grande partie du spectre sonore. C'est ce que beaucoup d'audiophiles appellent "une enceinte musicale". Ce genre d'enceinte est très recherchée... pas par moi, mais par d'autres ; et ceux-ci adoreront probablement la Response D30 pour ce qu'elle est. Je note toutefois que jamais, à aucun moment, je n'ai eu l'impression de "rentrer dans le groupe". Les artistes apparaissaient devant moi, mais il manquait quelque-chose pour que je puisse m'imaginer dans le rendu. Ca lui a couté un bon point.
Je remercie les collègues de AV Report Russia pour leur mesure de la réponse en fréquence de l'enceinte ainsi que de sa charge en ohm. C'est très cool de votre part !
Le fabriquant anglais ProAc est une institution en Angleterre et est très réputé et respecté sur le net. Lors d'un gros test avec des intégrés Naim, j'ai pu largement essayer deux modèles de ce fabricant, la Response D18, qui est une sombre guimauve, et la D30, qui a sauvé l'honneur. Dans ce test, vous allez apprendre pourquoi.
Certains, qui ont connu mon premier texte, vont trouver certains passages copiés/collés de mon premier essai de la D18. Vu la tartine atomique que représente chaque article, je suis certain que vous comprendrez pourquoi j'ai procédé de la sorte.
La D30 est plus grande que la D18, et, pour une raison que j'ignore, dégage un équilibre et d'harmonie des dimensions supérieur. Globalement d'ailleurs, l'enceinte est magnifique. Des finitions léchées et des placages bois magnifiques, même si, ici aussi, je retrouve la philosophie Mc Donald en ce qui concerne les photos sur internet, très flatteuses, et qui ne représentent pas les modèles présents dans la boutique pour l'essai, dotés, eux, de bois plus classiques, mais toujours très corrects.
Ici aussi la version noire est plutôt moche et, pour mes goûts, à éviter.
A l'arrière, on trouve 4 borniers permettant de jouer avec la configuration sonore. D'après ce que j'ai pu en lire, ProAc emploie très peu de filtres et la compatibilité globale de l'enceinte est très fortement dépendante de l'ampli avec laquelle elle fonctionne. La d30 demande, d'après le vendeur, des amplificateurs un peu plus lourds que la D18, mais le petit NAIM NAIT XS 2 qui l'animait n'avait aucun mal à lui arracher de très bonnes performances. La rumeur du net veut aussi que cette demoiselle sonne de manière enchanteresque avec des gros classA Luxman ou Sugden. Ou, comme c'est le cas ici, avec du NAIM. Le prix, pour 4'800 euros, montre clairement qu'on entre, ici, dans la catégorie "enceinte de début de très haut de gamme", et c'est aussi là qu'on trouve une quantité de concurrentes très capables. Xavian, Phonar, Piega, B&W, PSI, PMC et autres Usher se livrent, ici, à une guerre sans concession, et de nouvelles marques viennent sans cesse tenter de s'imposer.
Pour ce test, nous avons utilisé un auditorium différent de celui que j'utilise d'habitude (qui est un studio d'entregistrement pro). Dans le cas présent, on est dans une pièce, somme toute très standard, avec quelques traitements dans les points critiques et les proportions d'un salon normal de 18m carrés.
Pour ce test, la ProAc était branchée à un NAIM naitxs2 et un cd5si... configuration qui devrait être plus souvent utilisée. Je précise aussi que, à un certain moment, nous avons repris les mêmes disques avec un Supernait2 et le même cd. Mais la restitution était différente, pour mon oreille plus mauvaise, moins neutre, et je ne conseillerais pas cette association pour tous les goûts.
Avant de commencer le test, je précise également que je suis un amateur de réalisme et de précision. Quand je ferme les yeux et que le groupe est devant moi, c'est que je suis en face d'un bon engin. J'ai aussi la particularité de ne pas pinailler pour le dernier truc. Pour moi, quand l'intégralité des points qui constituent une musique passent un certain niveau et qu'on touche à la réalité, je trouve le résultat excellent et arrête ma recherche qualitative à ce point. Cela ne m'empêche pas de relever les extrêmes et de les comparer à d'autres produits tout aussi extrêmes, mais c'est plus dans un but de classement de performance personnel.
Pour le son donc...
On a commencé par l'indémodable album "Nevermind" de Nirvana. Mal enregistré et doté d'une compression audible, je trouve l'album excellent, car il est truffé de petites fautes d'exécutions et le travail du compresseur permet de relever le "penchant" d'une chaîne.
Ici, j'ai pu taper du pied en rythme et retrouver beaucoup de choses très bonnes de cet album. On n'avait pas un résultat qualifiable d'analytique, mais les simplifications apportées n'étaient pas déplaisantes et ne nuisaient que peu au réalisme. Comme déjà constaté sur d'autres combinaisons, on n'arrivait pas à entendre tout au fond de la distorsion de Kurt. Mais beaucoup de son jeu de guitare était retransmis. J'appréciais aussi le fait qu'on pouvait bien entendre le hihat puant de Dave Grohl, point qui permet de définir si les aigus sont biens retransmis. Ici, il est démontré à un très haut niveau de pourriture sans aller jusque dans l'extrême de certaines écoutes (accuphase sur pmc, exposure sur pmc, psi audio, atc). Ca peut être un critère de choix. Elle t'en montre beaucoup, mais elle s'arrête avant que ça fasse mal.
On a continué par mon album préféré et présent dans tous mes tests, le "Sigh no More" de Mumpford&Sons. L'album de pop folk superbement masterisé est doté d'instruments naturels en folie, l'album est toujours très exigeant avec le matos.
Ici, j'ai pu me réconcilier avec ProAc. L'immédiateté avec laquelle cette enceinte fait apparaitre les sons (l'une des seules choses que sa petite soeur faisait bien), est aussi présente ici. Les gauches/droites sont sensiblement mieux dépeints et l'image stéréophonique est sérieusement bonne. On a une scène large, avec de la lumière, de la chaleur. La grosse caisse n'est pas massacrée. Même si on n'entend pas vraiment la peau et le bois de cette dernière, comme lors d'autres écoutes, il y a du grain et une tenue dans ce spectre. Elle ne descend pas très bas, et tout ce qui sous-passe les 50hz est plus soufflé par le bass reflex que vraiment joué, mais on n'est pas dans une carence aussi critique que ce que la D18 nous a offert. Au mieux, les amateurs de graves d'exception passeront leur chemin, pour d'autres, ce sera exactement leur tasse de thé. Je profite qu'on est entrain de parler du grave pour remarquer le travail des ouvertures bass-reflex, qui sortent un résultat vraiment très présent. Ceci donne une impression de profondeur, ma fois pas désagréable.... mais attention aux mauvaises réverbérations.
Le médium, comme pour sa petite soeur, est un argument de vente en soit, coulé, précis, détaillé. Il est là et se créé avec évidence dans le rendu. Cette fois, toutefois, les aigus sont magnifiques. Le pincement des banjos, ou les glissés de guitares sont sensiblement mieux rendus. Comme pour l'album de Nirvana, on ne touche pas le maximum de ce qu'il est possible de faire, mais on a un toucher convaincant et on n'aborde jamais "le point qui fait mal". J'ai aussi aimé la manière dont cette enceinte représente l'ensemble de manière cohérente, sans flouer les bords des différents pupitres/instruments.
Même constatation sur l'album d'Eric Clapton "Unplugged".
Le Tears in Heaven passe avec un naturel et une chaleur très charmante. La guitare ne sonne en rien stérile et la voix de Clapton, normalement infecte sur beaucoup de chaines, prend ici sa pleine valeur. C'est naturel et envoutant. J'adore.
Boards of Canada "music has the right to children". Ici aussi, album d'électro IDM de référence pour moi, avec une foultitude de détails, un étagement de ces derniers très fouillé et, tout simplement, une richesse de méthodes de traitement du son qui fait de cette galette un vrai régal.
La D18 avait massacré cet album, en en enlevant carrément des pans entiers. Ici, je peux enfin retrouver ce qui doit y être. Sur "on eagle in your mind", je retrouve le contre-coup de basse. Pas suivi et tenu jusqu'au fond, mais bien annoncé. Je remarque que certains détails, que l'auteur à volontairement placé de façon planante, pour qu'ils survolent l'auditeur, ne sont pas représentés de cette manière. Ils ne volent pas, mais sont là, devant moi, dans la scène sonore. J'ai aussi aimé l'amélioration notable des effets de panoramique voulus par l'artiste. Ils sont nettement plus identifiables sur la D30 que sur la D18.
Un autre album massacré précédemment était celui de l'ArcEnCiel. Ne me demandez pas de quel album il s'agit, c'est en kanji et je n'ai même pas les kanji sur mon clavier. Bref...
Sur le premier morceau du cd, on a une espèce de pop-rock japonaise, avec un bassiste IN-CROY-ABLE. Originalité et inventivité du jeu, glissé sur sa basse, richesse des gammes, rythme, entrain... c'est un sans fautes et je pense que le gars qui jouait cette basse devait faire partie des tous meilleurs bassistes de sa génération. A chaque fois que je met ce disque, même si je savoure le résultat d'ensemble, c'est lui que mon oreille recherche. Ici, enfin, il est de retour. Son jeu est là et a une profondeur. On n'entend pas jusqu'au fond de sa membrane, mais beaucoup de détails sont là, et on passe un bon moment, tout en profitant, à coté, de l'enregistrement clair et structuré de tous les autres artistes qui l'accompagnent.
Retour sur Nada Surf, album "Let Go", avec mes deux morceaux obligés : "The Way you wear your head" et le "blonde on blonde". Le premier car il est rapide, entrainant, avec une foule de détails et des grains d'instruments dans tous les coins. Le second, car il est calme, profond et très large. On entend, sur du bon matos, une volonté de l'ingénieur son de faire de chaque morceau une oeuvre d'art et un gros travail de placement et de panoramique.
"The way you wear your head" est très bien retranscrit. La cavalerie est bien là et le naturel du médium ainsi que la beauté des aigus s'exprime bien à travers ce petit bout d'album. On ré-entend, certains détails qui ne sont audibles qu'avec de très bonnes enceintes.
"le blonde on blonde"... ENFIN !!!! Il était ce qu'il devait être. Les toms basses ainsi que le jeu de panoramique, qui sont deux éléments marquants de ce morceau sont là. On n'est pas dans la maîtrise extrême des accuphase ou du Mc Intosh MA6700... mais à ce niveau là, on s'en fout. C'est très bon et transporte l'émotion.
NotaBene : J'ai remarqué que le lecteur Naim CD5Si a été un frein dans ce test. Je l'ai toutefois remarqué trop tard. A la toute fin, quand nous avons branché un streamer bénéficiant d'un convertisseur mieux construit. Il y a donc une zone grise, non explorée durant ce test, qui aurait pu être meilleure, mais qu'on ne connaitra pas avant d'avoir pu l'explorer.
Résumé : Ce test, pour moi, est très claire. La D30 est une enceinte capable de bonnes sonorités. Mais elle ne se prête pas aux amateurs de perfection. Elle a un rendu incroyablement rythmé et une grande fluidité dans toutes les fréquences. Elle n'insiste jamais sur les détails qui font mal mais retransmet une grande partie du spectre sonore. C'est ce que beaucoup d'audiophiles appellent "une enceinte musicale". Ce genre d'enceinte est très recherchée... pas par moi, mais par d'autres ; et ceux-ci adoreront probablement la Response D30 pour ce qu'elle est. Je note toutefois que jamais, à aucun moment, je n'ai eu l'impression de "rentrer dans le groupe". Les artistes apparaissaient devant moi, mais il manquait quelque-chose pour que je puisse m'imaginer dans le rendu. Ca lui a couté un bon point.
Je remercie les collègues de AV Report Russia pour leur mesure de la réponse en fréquence de l'enceinte ainsi que de sa charge en ohm. C'est très cool de votre part !