Dr. Scientist DUSK

Pédale de filtre passe-bas multifonctions made in Canada, achetée neuve auprès du très sympathique fabricant (prévoir frais de douane), puis testée depuis une dizaine de mois à travers des styles rock/indie/ambient, sur guitare Jazzmaster TVL ou une Duesenberg Caribou, branchée sur un Laney L5-studio Lionheart (via enceinte 12’ ou au casque).

Esthétiquement, la Dusk est une pédale magnifique, la qualité émane du boitier et de la finition des graphismes. La pédale possède trois réglages principaux : Filter qui permet de régler l’amplitude du filtre passe-bas, Resonance et Volume. Deux dip switchs internes pour régler la sensibilité (pour le mode enveloppe filter) et l’amplitude de la résonance. Ce dernier est réglé au max pour ma part, j’adore quand cela sonne comme si le signal était passé par une autre planète. D’ailleurs le volume est utile pour éviter de se percer un tympan lorsque la résonance s’emballe. Il est possible de légèrement booster le signal mais pour ma part le Level est quasi toujours à midi. En chipotant, j’aurais aimé savoir ce que cela donne avec un réglage de Mix wet/dry à la place du Level, mais le mieux est l’ennemi du bien.

Trois modes principaux de fonctionnement (bouton poussoir de gauche).
1) Cut : filtre statique manuel dont la position est imposée par le premier potard. La pression sur le footswitch de gauche permet de fermer le filtre (transition vers les fréquences graves) selon trois vitesses déterminées par le bouton poussoir de droite (lent, moyen et rapide). A l’écoute de ce que ça donne, le nom de la Dusk est aisément justifié : le signal sonore se couche puis se lève comme le soleil à l’horizon. Ce mode est sympa pour clore joliment un refrain ou une chanson, tout comme pour créer une ambiance LoFi, assombrir ou donner du punch à une fuzz (fonctionne bien après une Fuzz Factory).

2) Enveloppe : ici le filtre se ferme et s’ouvre selon l’attaque sur les cordes. Il est possible de régler la gamme du filtre, la résonance jusqu’à l’auto-oscillation, et le sens du filtre avec le bouton poussoir de gauche (classique ou inversé). Inverser le sens du filtre est d’ailleurs assez fun pour créer des sons curieux. Le fait que le trim de sensibilité soit dans la pédale est légèrement inconfortable si on a l’habitude de brancher différentes guitares (micros simples/doubles) dans la Dusk, mais franchement pas si problématique. Possédant la DOD envelope filter, je trouve que les deux pédales ont des caractères bien différents, notamment au niveau de la transparence (avantage Dusk), mais aussi au niveau du « couac » de l'enveloppe filter (avantage DOD ? et encore c’est très subjectif).

3) LFO : ici le filtre varie automatiquement suivant des oscillations sélectionnables avec le bouton poussoir de droite. Au choix : sinusoïdale, ramp, triangulaire, carré, sample & hold, aléatoire. Le tempo est défini avec le footswitch de gauche. Sympa pour plein de choses, par exemple en mode square ou ramp, avec le filtre sur des fréquences basses et la résonance très haut, ça créé un rythme percussif très profond qui peut servir de base à une chanson. En position S&H, suffit de régler la résonance à la limite de l’auto-oscillation, baisser un peu le volume et régler finement le filtre (attention l’amplitude dépendra de matériel : type d’instrument/enceinte/casque…), on a alors des sonorités directement en provenance de l’espace. C’est proche du mode portant le même nom sur la Spatial Delivery de chez Earthquaker, mais la résonance est un peu moins jolie.

Question placement, je préconise fortement de mettre la pédale en début de chaîne si on veut que le mode enveloppe fonctionne correctement selon l’attaque. Par contre mes fuzz les plus sensibles n’aiment pas trop êtres positionnés après la Dusk (tandis que pas ce soucis avec la DOD). En positionnant la Dusk en fin de chaîne, le mode Cut est plus efficace car le son est plus épais, les fréquences ayant été enrichies par les potentiels drives, modulations et autres effets en amont. A noter qu’il est possible de brancher une pédale d’expression et de doser précisément le filtre en mode Cut, ou simplement d’avoir une wah classique au pied. Si on ajoute la présence de presets enregistrables via pression des footswitchs, ainsi que le branchement midi (pas testé), ça en fait probablement la pédale de filtre la plus complète et élaborée que je connaisse. Un superbe effet !