Epiphone Limited Edition 2014 G-1275 Double Neck

Je l'ai acheté neuve à un particulier qui souhaitait s'en séparer après l'avoir un peu jouée. Elle est donc de 2014 (Limited Edition).

- Le gros point positif de cette guitare, c'est l’esthétique d'enfer. Elle ne passe clairement pas inaperçue, même dans son rock bag !
Quand on ouvre le rock bag ensuite, on tombe sur une guitare de bonne facture, avec des finitions très correctes, pas d'ajustements hasardeux et une belle couleur acajou. Les inlays sont magnifiques même si je doute qu'ils soient en véritable nacre. Un binding ivoire entoure les deux manches, du plus bel effet. Bien entendu, le poids du mythe est proportionnel à celui de la gratte qui accuse tout de même 7.3Kgs sur la balance. Coté esthétique donc, le pari est réussi, c'est une très belle fabrication Coréenne. Petit bémol pour l'accastillage et notamment les mécaniques, qui ne sont pas vraiment précises, et qu'il faudra penser à changer (par des ST-6K Schaller par exemple)

Le jeu à vide révèle un sustain assez important (vu la surface d'acajou en résonance, rien d’étonnant), et l'équilibre de la palette sonore est une bonne surprise.
Le son du manche XII cordes à ce stade se révèle déjà être assez imposant. Assis, le confort de jeu n'est pas optimal mais on s'en sors en trouvant la bonne position et contrairement à ce que j'avais pu lire, on ne risque pas de sélecter avec un coup de médiator, les sélecteurs étant finalement pas si mal positionnés.
Le manche le plus facile reste celui de la XII. Il est le plus haut et surtout on est pas gêné par le manche 6 cordes, ce qui n'est pas le cas de celui-ci.

Vient le moment de se lever, de sangler la bête, et de brancher tout ça dans un ampli.
Alors, déjà à la mise en bandoulière on a une surprise, la guitare penche vers l'avant. Eh oui, les manches ça apporte plus de poids et le problème des doubles manches, c'est qu'il est impossible de les équilibrer. Le jeu prends donc une difficulté supplémentaire parce qu'en plus de jouer, il va falloir porter la guitare par le manche ! On ne rigole déjà plus...
Evidemment, la tenue sur tout un concert avec ce monstre est exclue. On fatigue assez vite avec elle, même si je trouve que c'est juste un bonheur à chaque seconde et à chaque note.
Je l'ai donc branché sur un Boss GT-5 accouplé à un Roland Jazz Chorus 55, directement sur le JC-55 et sur un Vox Pathfinder 10.
Il a fallu du temps pour trouver un réglage ou l'on peut profiter de la bête et de ses mélodies. Au final, un peu plus d'aigus et de médiums que de basses et je trouve le son à mon gout. En clair, elle crache très fort, malgré un réglage de l'action terriblement haut, et un réglage des micros terriblement bas.
En config crunch, c'est un bonheur, le blues passe sans soucis, le rock aussi evidemment, c'est l'essence meme de la 1275. En disto, façon gros son, ça marche tout pareil, les doubles bobinages font leur office.

Il est temps de parler des switchs et des potards. Donc 3 switchs 3pos. Un pour chaque sélection des micros, et un pour la sélection des manches Il est donc possible, en position intermédiaire, de profiter des deux manches sélectionnés. Le son par résonance apporte un petit plus assez sympa. En revanche, ils sont un peu moins forts lorsqu'ils sont sélectionnés tous les deux, car splittés. En ce qui concerne les potards, il y a un volume et une tona pour chaque manche.

Le rendu sonore est top, les micros font le job et il faut avouer que c’était ce qui me faisait le plus peur sur la gratte. j'ai essayé Stairway, Tangerine, Knocking on heaven's door, Have you ever seen the rain et quelques autres. C'est juste super. Bon équilibre sonore, le manche XII apporte de la profondeur sur une rythmique, et le 6 cordes apporte de bons solos.

Après presque 5h de jeu depuis 3 jours, je peux dire que je ne suis absolument pas déçu d'avoir pu accéder au rêve à un prix raisonnable (les EDS1275 ne le sont absolument pas). Le petit point négatif de cette superbe édition limitée sont les mécas. Rien à dire pour le reste, la guitare sonne bien, et c'est quand même quelque chose de pas courant à voir et à avoir. Si vous en voyez une qui traîne (neuve il en reste quelques unes, ou occaz) et qu'elle vous fait envie, pas d’hésitations, foncez !