Cort Earth150

La guitare Cort Earth 150 n'est plus produite depuis 2004 mais traîne encore en occasion. Elle est aujourd'hui remplacée par la Earth 100 (qui n'avait pas table massive à l'époque). C'est pour moi une surtout guitare « de secours » pour les voyages en train, les soirées improvisées en dehors des « sentiers battus ». Elle est très utile également pour « recalibrer mon jeu ».
Elle représentait une entrée de gamme sérieuse pour les débutants dont se serait la première guitare. Pour les plus aguerris, une 2eme guitare éventuellement différente de la (des) précédente(s) et qu'on ne pleure pas en cas de dégâts ou de vol.

Spécifications :
Table d'harmonie en épicéa massif, fond et éclisses en acajou (lamellé). Binding du corps noir avec 2 plis blancs. Manche 2 pièces en acajou avec talon d'une autre essence. Touche et chevalet en palissandre. Mécaniques probablement d'origine Cort, à bain d'huile, imitation Grover. Sillets en « plastique massif ».
Prix neuf en 2001 : 1990F soit environ 300€

Prise en main :
La réalisation de la guitare est excellente. Le vernis épais brillant (probablement polyuréthane) est bien appliqué et met bien les teintes en valeur (quoique les rendant un peu artificielles par rapport aux réalisations actuelles). Les frettes sont bien posées et n'accrochent pas. Le manche est très confortable grâce au profil moderne et à l'action basse. La touche est belle mais un peu terne. Les mécaniques sont agréables et précises. Les barrages sont très bien posés : découpes et ajustages propres, pas de coulures... Bref , sur ce point, Cort peu donner des cours à d'autres marques plus prestigieuses !

Le son
Le son est relativement équilibré, sans grain particulier, mais un peu orienté vers le haut médium. Les basses sont plus en retrait, ce qui est courant sur l'assemblage épicéa/acajou. Même si le résultat est un peu sec, c'est polyvalent quelque soit le style envisagé.
Si on la compare aux références du secteur, elle n'a ni la précision et les harmoniques de la Martin D18 ni l'articulation et le velouté de la Gibson Hummingbird. Je dirai néanmoins que le son (et le look) tend plus vers son aînée Martin.
Cependant c'est sur la dynamique que on voit les limites de cette guitare. Si elle reste assez précise en jouant normalement, en rentrant dans les cordes, les basses vont avoir tendance à grossir, à baver et à perturber le reste du spectre.
Avec cette guitare, le guitariste-chanteur fera plus un duo qu'un vrai couple. Les timbres se superposent sans réellement se compléter.

Conclusion :
Il faut garder à l'esprit que c'est une guitare d’entrée de gamme. Aujourd'hui la Earth 100 coûte le même prix, et on trouvera des tables massives en épicéa, à partir de 160€ environ, dans d'autres marques (Epiphone, Fender...). C'est une guitare qui a tout pour bien débuter ou recalibrer son jeu après avoir joué longtemps sur des guitares à forte personnalité ou nécessitant un jeu musclé.
Dans ce cadre stricte, je lui attribue la note de 3/5 compte tenu de son bon rapport qualité/prix de l'époque