Ibanez KIKO10P Kiko Loureiro Signature

J'utilise cette KIKO10P sur un EVH5150 50W. Je joue essentiellement du métal, mais pas que (blues notamment).

De prime abord, la guitare est très très correcte esthétiquement parlant. On regrettera que le inlay de la 12e case ne soit pas en abalone comme sur la version Prestige, mais ca reste du détail.
La table est vraiment belle, le back et le manche le sont aussi.

Commençons tout de suite par les choses qui fâchent, histoire d'être débarrassé. Deux choses à mon sens ne sont pas parfaites sur cet instrument. La première, c'est le fait que les cordes (et notamment la corde de mi aigue) soient très espacées alors que la touche, elle, n'est pas spécialement large. Ceci induit le soucis suivant : souvent, la corde de mi aigue glisse et sort de la touche. Elle vient sur la tranche du manche en gros. Il m'a fallu pas mal d'heures pour apprendre à gérer ce soucis (en tout cas si ce n'est pas objectivement un défaut, c'est que je n'ai pas compris l'utilité de cette caractéristique).
Pour ce qui est du second défaut (qu'un ami luthier a corrigé pour moi), il concerne les frettes. Leurs extrémités dépassaient légèrement et n'étaient pas arrondies. Ce qui avait pour incidence de retenir la corde de mi aigue lorsqu'elle glissait sur la tranche du manche. Elle se retrouvait littéralement coincée, prise dans une extrémité de frette. Ce défaut a donc été corrigé, mais n'en reste pas moins clairement anormal.

Pour ce qui est des choses qui m'ont plu (hormis l'esthétique générale dont nous avons déjà parlé), nous pouvons parler du Floyd, qui tient parfaitement bien l'accord, même en y allant comme un bourrin. Moi qui suis habituellement réticent à ce genre de hardware, me voilà réconcilié avec cet accessoire du diable.
La guitare ne se désaccorde que très très peu, c'est vraiment agréable.
Ensuite nous avons les micros KIKO. Je les trouve vraiment atypiques et intéressants. Ils ont une grosse puissance en disto (notamment le bridge, bien qu'il soit moins tranchant et rentre-dedans qu'un Tone zone). Le neck apporte un côté très authentique, en permettant de sortir un son très clair et propre, malgré le gain.
En position splittés, ils ont énormément de caractère et rappellent sans aucun problème une Stratocaster ou autre modèle assimilé. Il n'y a d'ailleurs que très peu de différence de niveau de sortie entre les micros splittés ou non. Ce sont des micros qui permettent de faire énormément de choses, à l'instar de leur père : Kiko Loureiro.
Le manche est assez rond mine de rien. Moi qui suis habitué aux Super Wizard HP d'Ibanez, c'est très différent mais néanmoins très agréable.

Pour résumer, hormis les deux défauts cités plus haut, cette guitare me plait énormément. C'est pour moi l'intérêt d'avoir un modèle signature : il permet d'avoir les même types de sons que ceux utilisés par son créateur.

Pour l'avoir eue a 750e, d'un ancien propriétaire qui en avait pris le plus grand soin, c'est un choix que je referai sans hésiter. Je note toutefois qu'il faut rester vigilant sur le niveau de finitions (Je n'avais eu que des Ibanez Prestige Japan par le passé, dont la qualité était toujours très bonne, et ma première expérience de cette gamme Premium me laisse un peu dubitatif ! A essayer absolument avant achat pour ne pas se faire surprendre)

J'utilise cette guitare avec un ampli tout lampe VHT Special 6 et son cab 12", une pédale de reverb et une Blackstar HT-Dual (et basta...) pour jouer un peu de tout en allant du blues au metal bien gras. Le guitariste qui a apposé sa signature sur ce modèle étant très versatile, j’attendais beaucoup des micros DiMarzio et de cette guitare en général.

Je n'ai pas été déçu, déjà lorsque l'on sort la bête de son étui, on s'aperçoit qu'elle vaut largement son prix en ce qui concerne sa finition, ici irréprochable. (Merci au passage aux gars de GuitarShop Bordeaux, elle est arrivée réglée au poil.)
Ensuite vient la prise en main qui va s'avérer parfaite pour mes pognes puis un essai à vide. Le son est clair, un brin métallique mais c'est normal on est ici chez Ibanez
On branche dans l'ampli et là, on est scotché par la puissance de ces micros en position manche, le son est rond et chaud, nickel pour une ballade. Le Single coil apporte un son un peu flûté qui ressort bien.
Mais bon trêve de babillage et passons au son saturax avec le micro chevalet et là, la même impression m'envahit. Ces micros signature sont puissants et restent cohérent même à fort volume. Les harmoniques artificielles fusent sans effort.

D'autant plus que ces micros sont splitables via le potard de volume. Un petit mot pour dire que le potard de volume est facile tourner là où le potard de tonalité sera plus dur (pour affiner le réglage je suppose...)

Au niveau confort de jeu, le manche est un régal. Il est vernie et permet de glisser facilement, la découpe au niveau de la jonction corps-manche permet un accès optimal aux cases du bas du manche, même pour mes petits doigts...

Le vibrato edge zero II tient l'accord sans soucis même en le triturant dans tout les sens.

Au final, que dire si ce n'est que cette guitare est une réussite tant visuelle (elle est beaucoup plus jolie en vrai qu'en photo) qu'auditivement.
Un bémol toutefois, pour une guitare à ce prix (et ce ,n'est pas la première fois que le constate malheureusement...). Les cordes D'Addario 10-46 sont dégueux et noires par endroit. Ca ne joue pas sur le jeu ou la sonorité mais tout même.
Ah oui, un truc qui me chiffonne, faudrait inclure les mains de Kiko Loureiro pour pouvoir jouer comme lui.