Pucelle_Dabidjan « Le boulet de la classe »
Publié le 20/12/13 à 18:56Moon by Simaudio est un concurrent plutôt inconnu dans nos contrées, et il est d'autant plus rare de le rencontrer chez un revendeur. Heureusement, la réputation de ce fabriquant canadien a fait le tour de monde, sur internet, quand ils se sont fait attraper pour avoir maquillé des appareils d'un autre fabriquant (je crois qu'il s'agit de Denon si je ne m'abuse mais une marge d'erreur existe), et avoir revendu le tout sous le logo Moon, naturellement pour 4 à 6 fois le prix de l'appareil initial.
Avec une réputation si sulfureuse, comment ne pas brûler d'envie de les essayer quand on rencontre un de leurs produits dans une boutique ?
Pour ma part, la rencontre s'est faite de manière totalement fortuite. En effet, j'avais rendez-vous pour essayer un subwoofer de chez Martin Logan, et j'avais expliqué vouloir quelque-chose de neutre, correspondant au son Accuphase. Arrivé à la boutique, le Moon Neo 350P était branché, flanqué d'un lecteur CD Moon Neo 260D et d'un ampli de puissance Moon Neo 330A. Au diable la galère, "on va essayer tout ce bouzin" pensais-je, et je m'y attelai.
Au niveau préparation de la pièce, on était dans des volumes totalement idéaux pour ce genre d'exercice, puisque la pièce était traitée très légèrement mais intelligemment. De dimension généreuse et aux panneaux acoustiques placés habilement sur les trajectoires de retour et les surfaces probables de réflection, empêchant, du coup, les retours d'ondes malvenus aux volumes d'écoutes classiques (mesurés par décibèlemêtre). La cablerie était d'un style presque classique pour une boutique helvétique. Du HMS partout, des barettes de courant sur-dimensionnées, histoire d'en foutre "plein la gueule pour plus qu'un rond" à tout fan du voodoo. Le tout branché dans des PRISES MURALES AUDIOPHILES, elles mêmes reliées à leur propre boitier électrique par du câble haute section.
Oui, vous l'aurez compris, les proprios doivent aimer les incantations les soirs de pleine lune pour booster les médiums.
Disons le très clairement, les Xavian XN270, que je traine à tous mes essais, se sont fait plaisirs, et j'ai pu, immédiatement, apprécier le bon traitement de la pièce, qui, à mon avis, ne posait qu'un seul problème, dans le grave, discipline où j'ai décidé d'être clément avec cette combi de toute façon.
Les albums de tests que j'utilise usuellement étaient présents. J'avais, toutefois, en plus de mes classiques Cd's de mumpford&sons, nada surf, Tracy Chapman, Renaud, Boards Of Canada... quelques autres albums, comme un best of, particulièrement bien masterisé, de Iron Maiden, ou certains cd's de Plaid, The Brew et L'Arc En Ciel étaient aussi de la partie et m'ont permis de passer un peu plus de temps à essayer cette combi.
Mais commençons donc l'essai.
_______________ Apparence/Qualité/Finitions ________________
A distance, ce préampli Moon, et tous ses confrères d'ailleurs, ont une belle apparence. C'est en s'en approchant que le bas commence à blesser. Car, si le case de l'ampli me semble métallique et solide, l'utilisation même de métal sur ledit case est grandement limitée. On trouve, rapidement, du plastique façon "faux métal" qu'on retrouve sur toutes les chaines hifi d'entrée de gamme. Pour faire simple, le couvercle et la structure semblent métalliques, mais les flancs, les ondulations à l'avant ainsi que la face avant sont tous en plastique simili-métallique. C'est cheap les gars ! Et pour du soi-disant High-End à 3'850 Sfr, c'est juste INEXCUSABLE ! Oui, je n'ai pas été aussi dur lors de mes essais d'Accuphase et de Luxman dans ma critique. Mais tous deux étaient majoritairement biens foutus. Le problème de flanc en plastique du E-360 est grandement compensé par le reste, qui est massif. Dans le cas présent, rien de ce qu'on voit ou touche n'est en métal, si ce n'est les boutons. Le bouton de volume est d'ailleurs en aluminium, je regrette, là aussi, que le budget n'ait pas permis d'investir dans un modèle en aluminium ou acier plein. Sa course est également intéressante avec un réglage qui tient la route. Dommage que, sur mon modèle d'essai, le potentiomètre de volume était mal vissé et avait du jeu.
La télécommande en plastoc était bien pensée et plutôt pratique, mais rien de quoi surclasser une vielle Nad du début du millénaire.
Une fois le couvercle levé, on trouve tout ce qui doit être dans un pré-ampli classique à 1000 euros, sauf qu'ici, c'est dans un pré-ampli de 3'000 euros. Le peu de composants que contient ce circuit ne justifient d'aucune manière, le prix qui en est demandé. Encore plus quand on tombe sur les transformateurs chinois bons marchés qui sont utilisés. Je connais des boites thaïlandaises et Taïwanaises sérieuses, qui tueraient leurs ingénieurs pour avoir l'audace mettre des transfos pareils dans leurs modèles. WTF !! Sinon, un petit point qui sauve la mise, c'est la possibilité de greffer une carte DAC et une carte phono MC à l'ensemble. Mais les explications du vendeur ne sont pas claires, je n'arrive pas à savoir si je peux monter deux cartes dans deux espaces séparés, ou si je peux monter uniquement une carte d'un type ou d'un autre.
___________Ecoute/Qualité sonore_______________
Ici, le 350P est remonté dans mon estime. Même si il n'est jamais spectaculaire, il fait le boulot, et le fait bien. Sur les passages demandant de grosses réserves dynamiques, il ne flanche pas, il suit le message dans toutes les fréquences et redonne ce qu'il y a à redonner. Ceci étant particulièrement audible dans les passages de rock prog, ou dans les gros morceaux de hard-rock. Pas d'enchevêtrement entre les artistes constatés comme ça peut être le cas parfois, et la tenue dans le grave, même compte-tenu des spécificités de cet essai, semble tout à fait correct. Toutefois, les plus pointilleux remarqueront que la profondeur maximale de la restitution n'est jamais atteinte. Je ne parle pas ici du spectre grave, mais de la profondeur de champ d'une retransmission. Typiquement, sur certains morceaux écoutés durant l'essai, les percussions, enregistrées jusqu'au bout du studio d'enregistrement, sont redonnées plus plates par ce pré-ampli. Il ne va pas chercher la profondeur là où l'ingénieur son en a posé. Il redonne un résultat tronqué. J'entendais aussi un certain fouilli dans l'aigu, sur certains morceaux absolument superbes en la matière, j'avais l'impression que le résultat était un peu forcé et "qu'on en demandait" trop à ce préamp. Le défaut ne pouvant provenir ici d'un point faible de l'enceinte, totalement magistrale dans ces fréquences. Tout au plus, j'accorderais un petit passe-droit en raison de la pièce d'écoute. Mais, comme je l'ai déjà un peu expliqué, l'acoustique dans ces fréquences ne s'est pas faite remarquer lors d'autres écoutes effectuées la même journée sur d'autres sets.
________Au Final________
Je garde de cet essai un souvenir insuffisant. Pas déçu par les qualités sonores, je pense toutefois qu'on peut en attendre plus, surtout dans la gamme de prix revendiquée. Et ce tant en matière de son que de qualité des matériaux. Visuellement, cette chaîne en jette, mais l'apparence n'est pas tout, et, au plus tard là, cette combi pré+puissance devrait faire mieux.
Avec une réputation si sulfureuse, comment ne pas brûler d'envie de les essayer quand on rencontre un de leurs produits dans une boutique ?
Pour ma part, la rencontre s'est faite de manière totalement fortuite. En effet, j'avais rendez-vous pour essayer un subwoofer de chez Martin Logan, et j'avais expliqué vouloir quelque-chose de neutre, correspondant au son Accuphase. Arrivé à la boutique, le Moon Neo 350P était branché, flanqué d'un lecteur CD Moon Neo 260D et d'un ampli de puissance Moon Neo 330A. Au diable la galère, "on va essayer tout ce bouzin" pensais-je, et je m'y attelai.
Au niveau préparation de la pièce, on était dans des volumes totalement idéaux pour ce genre d'exercice, puisque la pièce était traitée très légèrement mais intelligemment. De dimension généreuse et aux panneaux acoustiques placés habilement sur les trajectoires de retour et les surfaces probables de réflection, empêchant, du coup, les retours d'ondes malvenus aux volumes d'écoutes classiques (mesurés par décibèlemêtre). La cablerie était d'un style presque classique pour une boutique helvétique. Du HMS partout, des barettes de courant sur-dimensionnées, histoire d'en foutre "plein la gueule pour plus qu'un rond" à tout fan du voodoo. Le tout branché dans des PRISES MURALES AUDIOPHILES, elles mêmes reliées à leur propre boitier électrique par du câble haute section.
Oui, vous l'aurez compris, les proprios doivent aimer les incantations les soirs de pleine lune pour booster les médiums.
Disons le très clairement, les Xavian XN270, que je traine à tous mes essais, se sont fait plaisirs, et j'ai pu, immédiatement, apprécier le bon traitement de la pièce, qui, à mon avis, ne posait qu'un seul problème, dans le grave, discipline où j'ai décidé d'être clément avec cette combi de toute façon.
Les albums de tests que j'utilise usuellement étaient présents. J'avais, toutefois, en plus de mes classiques Cd's de mumpford&sons, nada surf, Tracy Chapman, Renaud, Boards Of Canada... quelques autres albums, comme un best of, particulièrement bien masterisé, de Iron Maiden, ou certains cd's de Plaid, The Brew et L'Arc En Ciel étaient aussi de la partie et m'ont permis de passer un peu plus de temps à essayer cette combi.
Mais commençons donc l'essai.
_______________ Apparence/Qualité/Finitions ________________
A distance, ce préampli Moon, et tous ses confrères d'ailleurs, ont une belle apparence. C'est en s'en approchant que le bas commence à blesser. Car, si le case de l'ampli me semble métallique et solide, l'utilisation même de métal sur ledit case est grandement limitée. On trouve, rapidement, du plastique façon "faux métal" qu'on retrouve sur toutes les chaines hifi d'entrée de gamme. Pour faire simple, le couvercle et la structure semblent métalliques, mais les flancs, les ondulations à l'avant ainsi que la face avant sont tous en plastique simili-métallique. C'est cheap les gars ! Et pour du soi-disant High-End à 3'850 Sfr, c'est juste INEXCUSABLE ! Oui, je n'ai pas été aussi dur lors de mes essais d'Accuphase et de Luxman dans ma critique. Mais tous deux étaient majoritairement biens foutus. Le problème de flanc en plastique du E-360 est grandement compensé par le reste, qui est massif. Dans le cas présent, rien de ce qu'on voit ou touche n'est en métal, si ce n'est les boutons. Le bouton de volume est d'ailleurs en aluminium, je regrette, là aussi, que le budget n'ait pas permis d'investir dans un modèle en aluminium ou acier plein. Sa course est également intéressante avec un réglage qui tient la route. Dommage que, sur mon modèle d'essai, le potentiomètre de volume était mal vissé et avait du jeu.
La télécommande en plastoc était bien pensée et plutôt pratique, mais rien de quoi surclasser une vielle Nad du début du millénaire.
Une fois le couvercle levé, on trouve tout ce qui doit être dans un pré-ampli classique à 1000 euros, sauf qu'ici, c'est dans un pré-ampli de 3'000 euros. Le peu de composants que contient ce circuit ne justifient d'aucune manière, le prix qui en est demandé. Encore plus quand on tombe sur les transformateurs chinois bons marchés qui sont utilisés. Je connais des boites thaïlandaises et Taïwanaises sérieuses, qui tueraient leurs ingénieurs pour avoir l'audace mettre des transfos pareils dans leurs modèles. WTF !! Sinon, un petit point qui sauve la mise, c'est la possibilité de greffer une carte DAC et une carte phono MC à l'ensemble. Mais les explications du vendeur ne sont pas claires, je n'arrive pas à savoir si je peux monter deux cartes dans deux espaces séparés, ou si je peux monter uniquement une carte d'un type ou d'un autre.
___________Ecoute/Qualité sonore_______________
Ici, le 350P est remonté dans mon estime. Même si il n'est jamais spectaculaire, il fait le boulot, et le fait bien. Sur les passages demandant de grosses réserves dynamiques, il ne flanche pas, il suit le message dans toutes les fréquences et redonne ce qu'il y a à redonner. Ceci étant particulièrement audible dans les passages de rock prog, ou dans les gros morceaux de hard-rock. Pas d'enchevêtrement entre les artistes constatés comme ça peut être le cas parfois, et la tenue dans le grave, même compte-tenu des spécificités de cet essai, semble tout à fait correct. Toutefois, les plus pointilleux remarqueront que la profondeur maximale de la restitution n'est jamais atteinte. Je ne parle pas ici du spectre grave, mais de la profondeur de champ d'une retransmission. Typiquement, sur certains morceaux écoutés durant l'essai, les percussions, enregistrées jusqu'au bout du studio d'enregistrement, sont redonnées plus plates par ce pré-ampli. Il ne va pas chercher la profondeur là où l'ingénieur son en a posé. Il redonne un résultat tronqué. J'entendais aussi un certain fouilli dans l'aigu, sur certains morceaux absolument superbes en la matière, j'avais l'impression que le résultat était un peu forcé et "qu'on en demandait" trop à ce préamp. Le défaut ne pouvant provenir ici d'un point faible de l'enceinte, totalement magistrale dans ces fréquences. Tout au plus, j'accorderais un petit passe-droit en raison de la pièce d'écoute. Mais, comme je l'ai déjà un peu expliqué, l'acoustique dans ces fréquences ne s'est pas faite remarquer lors d'autres écoutes effectuées la même journée sur d'autres sets.
________Au Final________
Je garde de cet essai un souvenir insuffisant. Pas déçu par les qualités sonores, je pense toutefois qu'on peut en attendre plus, surtout dans la gamme de prix revendiquée. Et ce tant en matière de son que de qualité des matériaux. Visuellement, cette chaîne en jette, mais l'apparence n'est pas tout, et, au plus tard là, cette combi pré+puissance devrait faire mieux.
