Le rap est-il encore un art ?
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alexHarez
5
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 4 ans
Sujet de la discussion Posté le 05/11/2020 à 11:14:16Le rap est-il encore un art ?
Bonjour à tous, permettez-moi de me présenter. Je fais parti d'un collectif artistique et représente un rappeur nommé Keymon.
A l'origine, mon domaine c'est le cinéma. En grandissant, j'ai découvert la musique autrement que simplement en mettant mon casque aux oreilles.
J'ai donc adopté une approche approfondie d'enquêteur a la recherche du "bon son" (pas forcement objectif mais dans lequel se place ACDC, Led Zeppelin, Wu Tang-Clan, Prokofiev, Kraftwerk, ...) la liste n'est bien sur pas exhaustive mais vous voyez l'idée.
Le rap est fascinant car il constitue avec les courants deep house/pop electro, l'un des genres les plus représentés aujourd'hui.
Né comme un moyen contestataire au sein de la culture hip hop (le rap étant 1 des composants auquel s'ajoute la danse, le graffiti, le Djing et le beatboxing), il est devenue une musique populaire.
Sa traversée me rappelle celle du rock (le rock est-il mort ? C'est un autre sujet).
Une grande partie des rappeurs actuels sont moins des artistes (au sens traditionnel du terme, a savoir amener une vision du monde a travers des oeuvres) que des performeurs entrepreneurs.
Il est notamment question de réussir, d'argent, de belles voitures et de femmes dénudées.
Généralement, je découvre des gros beat, des clips bien faits mais sans profondeur et des paroles qui valorisent l'artistes comme s'il était un produit à vendre.
D'un autre coté, il y a Népal, Damso, Alpha Wann pour les francophones et Kendrick Lamar, ASAP Rocky ou Childish Gambino pour les anglophones (la situation est toutefois bien différente aux US et en France, notamment sur la popularité de certains artistes, le traitement par les médias et l'aspect sociologique de la consommation).
Ici, le coté personnel, plus mature, analysé, introspectif et parfois tragique nous permet de mieux comprendre l'artiste, ses tourments et sa vision du monde.
Ce rap, plus marginalisé (meme s'il est populaire dans des niches spécifiques) est un contrepied à l'art urbain mainstream.
Les deux visions du rap citées plus haut ne s'excluent pas. Des collaborations sont faites entre rappeurs et certains artistes rap-conscient sortent parfois des musiques à vocation de mettre l'ambiance dans les soirées.
Bref, le rap est artistique autant que les films de cinéma long-métrages le sont. C'est a dire que la partie la plus populaire est commerciale et remplis de phrases mielleuses mais une partie plus nichée présente des pépites et rendent au rap ses lettres de noblesses.
Bien sur je n'ai pas cité TOUS les rappeurs d'un style comme un autre (Oui il y a bien sur Nekfeu, Hugo TSR, Sneazzy, Lomepal, Vald, Tyler the creator, Frank Ocean, ...).
Qu'en pensez-vous ?
Par ailleurs, si vous êtes intéressé par un rap goûtu (sans sucre d'autotune et avec des paroles sans OGM), je vous invite à découvrir Keymon ici
A l'origine, mon domaine c'est le cinéma. En grandissant, j'ai découvert la musique autrement que simplement en mettant mon casque aux oreilles.
J'ai donc adopté une approche approfondie d'enquêteur a la recherche du "bon son" (pas forcement objectif mais dans lequel se place ACDC, Led Zeppelin, Wu Tang-Clan, Prokofiev, Kraftwerk, ...) la liste n'est bien sur pas exhaustive mais vous voyez l'idée.
Le rap est fascinant car il constitue avec les courants deep house/pop electro, l'un des genres les plus représentés aujourd'hui.
Né comme un moyen contestataire au sein de la culture hip hop (le rap étant 1 des composants auquel s'ajoute la danse, le graffiti, le Djing et le beatboxing), il est devenue une musique populaire.
Sa traversée me rappelle celle du rock (le rock est-il mort ? C'est un autre sujet).
Une grande partie des rappeurs actuels sont moins des artistes (au sens traditionnel du terme, a savoir amener une vision du monde a travers des oeuvres) que des performeurs entrepreneurs.
Il est notamment question de réussir, d'argent, de belles voitures et de femmes dénudées.
Généralement, je découvre des gros beat, des clips bien faits mais sans profondeur et des paroles qui valorisent l'artistes comme s'il était un produit à vendre.
D'un autre coté, il y a Népal, Damso, Alpha Wann pour les francophones et Kendrick Lamar, ASAP Rocky ou Childish Gambino pour les anglophones (la situation est toutefois bien différente aux US et en France, notamment sur la popularité de certains artistes, le traitement par les médias et l'aspect sociologique de la consommation).
Ici, le coté personnel, plus mature, analysé, introspectif et parfois tragique nous permet de mieux comprendre l'artiste, ses tourments et sa vision du monde.
Ce rap, plus marginalisé (meme s'il est populaire dans des niches spécifiques) est un contrepied à l'art urbain mainstream.
Les deux visions du rap citées plus haut ne s'excluent pas. Des collaborations sont faites entre rappeurs et certains artistes rap-conscient sortent parfois des musiques à vocation de mettre l'ambiance dans les soirées.
Bref, le rap est artistique autant que les films de cinéma long-métrages le sont. C'est a dire que la partie la plus populaire est commerciale et remplis de phrases mielleuses mais une partie plus nichée présente des pépites et rendent au rap ses lettres de noblesses.
Bien sur je n'ai pas cité TOUS les rappeurs d'un style comme un autre (Oui il y a bien sur Nekfeu, Hugo TSR, Sneazzy, Lomepal, Vald, Tyler the creator, Frank Ocean, ...).
Qu'en pensez-vous ?
Par ailleurs, si vous êtes intéressé par un rap goûtu (sans sucre d'autotune et avec des paroles sans OGM), je vous invite à découvrir Keymon ici
hadoq
4470
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 21 ans
2 Posté le 27/11/2020 à 09:23:17
Rien de bien nouveau à l'horizon, perso.
comme tu l'as dit, tu as le côté pognon, biz, bling, inhérent à un style artistique populaire.
et t'as le bon quand tu creuse.
perso, j'ai décroché complètement du rap FR actuel populaire (4 accords de la pop musique, autotune, fautes d'ortographe qui s'entendent à l'oral, paroles vides au mieux, super négatives au pire etc...)
et étant prod, je fais simplement ce qui me plaît, avec ceux qui désirent collaborer avec moi (généralement personne en france), que je qualifierais de "lo-fi psychédélique", je pioche dans la vaporwave, le jazz, electro, mais toujours avec un sens du groove prononcé, explorations sonores, cassette, analo, hardware, organique.
bref, rien de "tendance" les tendances vont, viennent et partent, je fais de la musique qui durera.
c'est là la fracture
ça se voit dans le hip hop mais elle est partout, on a l'immédiat, gratification instantanée, clics, streams, downloads, cash et hop on passe au suivant, personne ne se souvient du nom des artistes, parce qu'aucun artiste ne cherche à marquer les esprits.
chacun voit midi à sa porte, il n'y a aucun souci à prendre ça comme un job, c'est toujours mieux qu'un 9to5 à la con.
Je considère qu'être musicien est un privilège, avoir la capacité de toucher les gens à leur âme est quelque chose de précieux, à cultiver. Et ça implique de se sacrifier, bosser, progresser et toujours chercher à aller de l'avant.
c'est un choix de vie, un choix personnel, je sais pas si c'est le bon choix mais c'est le mien, et celui d'autres artistes également. Je vis pour ce choix, je mourrais pour ce choix, mais je peux comprendre que d'autres fassent des choix différents, il y a de la place, et du public pour tout le monde.
comme tu l'as dit, tu as le côté pognon, biz, bling, inhérent à un style artistique populaire.
et t'as le bon quand tu creuse.
perso, j'ai décroché complètement du rap FR actuel populaire (4 accords de la pop musique, autotune, fautes d'ortographe qui s'entendent à l'oral, paroles vides au mieux, super négatives au pire etc...)
et étant prod, je fais simplement ce qui me plaît, avec ceux qui désirent collaborer avec moi (généralement personne en france), que je qualifierais de "lo-fi psychédélique", je pioche dans la vaporwave, le jazz, electro, mais toujours avec un sens du groove prononcé, explorations sonores, cassette, analo, hardware, organique.
bref, rien de "tendance" les tendances vont, viennent et partent, je fais de la musique qui durera.
c'est là la fracture
ça se voit dans le hip hop mais elle est partout, on a l'immédiat, gratification instantanée, clics, streams, downloads, cash et hop on passe au suivant, personne ne se souvient du nom des artistes, parce qu'aucun artiste ne cherche à marquer les esprits.
chacun voit midi à sa porte, il n'y a aucun souci à prendre ça comme un job, c'est toujours mieux qu'un 9to5 à la con.
Je considère qu'être musicien est un privilège, avoir la capacité de toucher les gens à leur âme est quelque chose de précieux, à cultiver. Et ça implique de se sacrifier, bosser, progresser et toujours chercher à aller de l'avant.
c'est un choix de vie, un choix personnel, je sais pas si c'est le bon choix mais c'est le mien, et celui d'autres artistes également. Je vis pour ce choix, je mourrais pour ce choix, mais je peux comprendre que d'autres fassent des choix différents, il y a de la place, et du public pour tout le monde.
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