« Une bonne carte son mais attention au firewire »

J'ai longtemps cherché une configuration idéale pour mon home-studio.
Après avoir opté pour une configuration carte son (Presonus FP10) et surface de contrôle (Mackie HUI), j'ai souhaité une config plus intuitive. Je suis donc passé à une console numérique (Tascam DM24 avec ses convertisseurs).
Toutefois, les consoles et surfaces de contrôle avec tous leurs menus et sous menus me paraissaient encore trop compliquée.

Je ne suis pas professionnel et je ne peux pas consacrer énormément de temps dans la musique. Je souhaitais une configuration simple et visuelle (un instrument, une piste).

Après recherches et errements, j'en suis arrivé à la conclusion que mixer sur une table analogique pour avoir cette visualisation directe était ce qui me correspondait le mieux. Utilisée en complément d'un logiciel de mixage, cela me permet d'avoir la souplesse du numérique pour les traitements et l'aspect convivial de l'analogique.

Il restait à trouver la console et les convertisseurs adéquats. Possédant une table Mackie CR 1604 VLZ très complète mais manquant de sorties auxiliaires, je me suis rappelé avoir rencontré souvent en concerts une console Mackie qui correspondait aux critères suivants :
- 32 voies
- Au moins 4 auxiliaires pré ou post fader
- Un bon EQ
- Une entrée et une sortie tape/enregistrement
- Pas trop chère.

J'ai opté pour une Onyx 32.4.

Pour les convertisseurs, ne souhaitant pas dépenser des fortunes dedans, force est de constater qu'il n'existe pas de solution à bas prix proposant plus de 16 I/O.
Toutefois, Presonus avec ses interfaces Firestudio permet des chaînage ("daisy chain" dans la langue de Shakespeare) permet d'obtenir 52i/o.
Je suis donc parti sur 4 Presonus Firestudio Project qui m'offrent 40I/O dont certaines en Spdif (qui me permettent d'utiliser d'anciens rack d'effets numériques compatibles).

Ce préambule est peu long mais il était dispensable pour comprendre l'utilisation que je fais du matériel et l'avis qui suit.

Avec quelle configuration, quels logiciels et dans quel contexte utilisez-vous cette interface?

J'utilise donc 4 Presonus Firestudio Project en cascades.
Elles me servent de convertisseurs pour récupérer les instruments de ma console Mackie 32.4 depuis les inserts que je branche dans les inputs des FSP en lignes.
Je dirige ces sources dans les pistes de mon logiciel de mixage REAPER et je fais ressortir chacune des sources par les sorties des Presonus pour retourner dans les retours d'inserts de la Mackie.
J'ai ainsi une sorte de console in-line.
Le mixage part depuis la sortie tape de la console et va dans les dernières entrées des Presonus.
Puis Reaper envoie le mixage enregistré dans les entrées tape de la Mackie.

Qu'en est-il de la stabilité et de la latence? L’interface et ses drivers sont-ils ergonomiques?
Avant de parler de la stabilité et de la latence, il convient d'évoquer le plus important avec les Presonus Firestudio Project, à savoir le firewire.

Mon PC est un HP avec un processeur Intel i5, 16Go de mémoire vive, un SSD de 500Go pour les logiciels et un disque dur pour les données.
Le firewire n'est plus supporté par les PC récents et donc bien évidemment le mien est dépourvu de port firewire.
J'ai donc dû acheter une carte firewire pci express.
Et là... C'est le début des soucis, entre les problèmes de chipset, de non compatibilité avec Windows 10 et d'ordinateur, j'ai dû essayé 3 cartes avant trouver la bonne.
Je précise que le SAV de Presonus est super sympa pour aider à résoudre les problèmes.
Je savais que le firewire serait embêtant mais pas à ce point.

Pour aider les plus téméraires qui voudraient partir sur ce matériel, voici les conseils avant d'acheter :
1°) Vérifier la compatibilité de l'OS et de l'ordinateur auprès de Presonus
2°) Demander à Presonus un modèle de carte firewire compatibles
3°) Réinstaller le driver à chaque chaînage de FSP.

Une fois ces déboires passés, mon installation fonctionne sans souci en 44,1kHz et 512 ou 256 bit.
J'ai une latence de 3,8ms en 256 et 10ms en 512.
Ça me convient, mais il m'est impossible d'utiliser plus de 3 Presonus au-delà de 48kHz.

Si vous avez besoin de beaucoup strecher les sons enregistrés, l'échantillonnage risque d'être trop léger et cela s'entendra.


Qu’en est-il de la qualité des convertisseurs et des préamplis (souffle, réserve de gain, etc.)?
Les convertisseurs sont de bonnes qualités. Malgré les nombreux aller-retours entre la Mackie et Reaper, je ne perçois pas de forte dégradation à condition que les niveaux soient parfaitement réglés.

Les préamplis sont bons car neutres et avec peu de souffle (à partir de 3/4 de la course des potards).

A noter une bonne synchronisation entre les différentes Presonus grâce à une bonne horloge.


Quelles sont les choses que vous appréciez le plus et le moins?

Points positifs :
- Matériel solide et fiable
- Falicement trouvable en occasion à bas prix.
- Bonne qualité de sons et des convertisseurs.
- Gain important avec peu de souffle.
- Le SPDIF
- L'horloge entre les FSP est bien.

Points négatifs :
- Évidemment le firewire générateur de crise de nerfs.
- Matériel plus suivi par Presonus
- Absence de possibilité d'utiliser les hautes fréquences d'échantillonnage au-delà de 3 FSP chaînées.
- Pour ma configuration uniquement, le réglage des niveaux de gain poir conserver la dynamique et éviter les pertes dues aux conversions analogique et numérique.


Ce n'est pas une Apollo ou un autre convertisseur haut de gamme mais il faut garder à l'esprit que pour 400€ en achetant d'occasion, j'ai 40i/o.
Je m'en rachèterai une en cas de panne mais je ne conseillerai plus ce matériel aujourd'hui en raison de l'obsolescence du FireWire.