"On ne se fait sauter la cervelle que par impuissance à faire sauter le monde" G. Matzneff
Anonyme
471
8669Posté le 04/10/2008 à 20:03:20
Fin des années 60 quelque part dans un coin perdu en Sardaigne. Une jeune femme, seule, se risque en voiture sur un chemin qui mène à une bergerie où deux frères, les hôtes de ces lieux, tiennent compagnie à un troupeau de brebis. Les deux frères sont sombres, bruts de décoffrage, musclés et sentent le bouc. Cette mâle odeur attire irrésistiblement la fille qui, in peto, se dit "putain, je me les ferais bien ces deux là".
Après les formules de politesse, la belle dit qu'elle s'est perdue et que la nuit tombe vite et qu'elle n'y verrait pas d'inconvénient à ce qu'ils l'hébergent jusqu'au lendemain. Les frères ne sont pas contre. Ça faisait très longtemps qu'ils n'avaient vu âme humaine en ces lieux.
La nuit arrive et, comme il n'y a que deux lits, la belle occupe l'un et l'autre, à tour de rôle. Comme elle sait y faire, elle donne un préservatif au premier frère qui lui dit "c'est pour quoi faire ?". Elle répond que c'est pour qu'elle n'ait pas d'enfant. Même scénario avec l'autre frère "tu mets ça pour que je n'aie pas d'enfant". Les deux frères acceptent, évidemment. C'était, d'un avis commun, presque aussi bien qu'avec les brebis.
Bon, le lendemain, la fille se barre.
Un an s'écoule. Les deux frères sont assis, près de la bergerie et scrutent l'horizon d'un air serein. L'un d'eux dit à l'autre :
- Tu te souviens de la fille, l'année dernière ?
- Oui, je m'en souviens, pourquoi ?
- Ça te gêne, toi, qu'elle ait un enfant de nous ?
- Non, j'en ai rien à foutre, pourquoi ?
- Bin, parce qu'alors je pense qu'on pourrait le retirer, ce truc...