Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Agrandir
Le Pub
le Pub scientifique
Actu
Articles
Tutoriels

La Physique, les sciences physiques

  • 263 réponses
  • 34 participants
  • 11 313 vues
  • 27 followers
Sujet de la discussion La Physique, les sciences physiques
Pour inaugurer le sujet :

De quoi l'énergie est-ellele nom ?
Par Étienne Klein
https://www.connaissancedesenergies.org/tribune-actualite-energies/de-quoi-lenergie-est-elle-le-nom

:bravo:


Citation :
Dans le langage courant, le mot « énergie » demeure victime d’une polysémie problématique : il désigne tout aussi bien la force que la puissance, la vigueur que l’élan, le dynamisme que la volonté… De plus, comme ce mot fleure bon le grec ancien (energeia), on imagine volontiers qu’il a toujours fait partie du vocabulaire scientifique. Or, il n’y a été introduit qu’il y a trois siècles, par Jean Bernouilli qui, dans une lettre datée du 26 janvier 1717, définissait l’énergie comme le « produit de la force par le déplacement ». Cette première conception scientifique de l’énergie était au demeurant d’application trop limitée pour prétendre coloniser toute la physique.

Les bons mots de l’énergie

De fait, l’énergie n’a pu devenir un concept central de la physique qu’un siècle et demi plus tard, à partir du moment où il fut établi qu’elle obéit à une implacable loi de conservation. Qu’est-ce à dire ? Lorsque deux systèmes interagissent, ils échangent de l’énergie : au cours de l’interaction, la somme des variations d’énergie dans le premier système se trouve toujours être l’opposée de la somme des variations d’énergie dans le second, de sorte que l’énergie globale est conservée. Mais nos façons de dire l’énergie, notamment lorsque nous débattons de la « transition énergétique », ne rendent guère justice aux découvertes des physiciens. Par exemple, dès lors que l’énergie d’un système isolé demeure constante, il devient trompeur de parler de « production d’énergie », car cette expression laisse entendre que l’énergie pourrait émerger du néant, surgir de rien. En réalité, il ne s’agit jamais que d’un changement de la forme que prend l’énergie, ou d’un transfert d’énergie d’un système à un autre, jamais d’une création ex nihilo.

Un exemple ? « Produire » de l’électricité dans une centrale nucléaire signifie transformer l’énergie libérée par les réactions de fission de l’uranium 235 en énergie électrique d’une part, en chaleur d’autre part. L’énergie présente à la fin du processus est exactement la même qu’au début. Contrairement à ce qu’on proclame, on n’en a donc pas produit du tout.

Pour mieux comprendre comment les choses se passent, il faut faire appel à un autre concept, plus subtil, celui d’entropie. Il s’agit d’une grandeur qui caractérise la capacité d’un système physique à subir des transformations spontanées : plus grande est la valeur de l’entropie, plus faible est la capacité du système à se transformer. En évoluant, un système augmente son entropie, c’est-à-dire affaiblit sa tendance à évoluer : plus il a changé, moins il a tendance à continuer à changer, jusqu’à ce que, son entropie étant devenue maximale, il demeure dans un état d’équilibre. C’est là tout le sens du second principe de la thermodynamique.

L’entropie mesure en fait la « qualité » de l’énergie disponible au sein du système. Au cours de ses transformations, l’énergie devient de moins en moins utilisable. Une énergie de bonne qualité est une énergie ordonnée, c’est-à-dire d’entropie faible. C’est par exemple celle de la chute d’eau qui, grâce à son mouvement d’ensemble descendant, est facilement récupérable (on peut l’utiliser pour faire tourner une turbine). Au bas de la chute, les molécules d’eau ont perdu l’ordonnancement vertical, dû à la pesanteur, qu’elles avaient lors de la chute. Leur énergie s’est désordonnée et a donc perdu de sa qualité. En fait, elle s’est en partie transformée en chaleur, notion ici ambiguë car perd de son sens à l’échelle microscopique : elle n’est que la partie désordonnée de l’énergie mécanique totale.

De la même façon, on ne devrait pas parler de « consommation d’énergie ». Car consommer la totalité d’un kilojoule d’énergie, ce n’est nullement le faire disparaître : c’est prendre un kilojoule d’énergie sous une forme de faible entropie (par exemple de l’électricité) et le convertir en une quantité exactement égale d’énergie sous une autre forme, possédant en général une entropie beaucoup plus élevée (de l’air chaud ou de l’eau chaude par exemple). En bref, consommer de l’énergie, ce n’est pas consommer de l’énergie, c’est créer de l’entropie. On ne devrait pas non plus dire qu’il existe des énergies à proprement parler « renouvelables », car ce n’est jamais l’énergie elle-même qui se renouvelle, seulement le processus physique dont on l’extrait (par exemple le vent ou l’émission de lumière par le Soleil)…

Suis-je en train de « pinailler » ? Sans doute, mais dans le but d’illustrer le fait que si l’on dit mal les choses, on risque de mal les penser. Or, la nature ne se laissera jamais duper par nos jeux de langage.

La notion d’« esclaves énergétiques »

Pour bien fonctionner, notre corps a besoin d’une puissance de 100 watts. Cela correspond à une énergie de 2,4 kWh/jour, qui lui est fournie par le biais de l’alimentation. Afin d’avoir une appréciation tangible de notre consommation globale d’énergie, on peut l’évaluer en choisissant cette unité de mesure, c’est-à-dire la quantité d’énergie consommée chaque jour par un homme qui travaillerait sans jamais prendre de repos. Cela revient en somme à dénombrer le nombre d’« esclaves énergétiques » qui sont à notre disposition. Bien sûr, ces esclaves sont des machines plutôt que des êtres humains : ils font notre lessive, nous chauffent, nous éclairent, cuisinent à notre place, nous transportent à l’autre bout du monde, nous divertissent, et font pour nous la majeure partie des travaux nécessaires à notre survie ou à notre confort.

Comment les décompter ? Prenons une ampoule de 60 W : elle correspond à un peu plus d’un demi-esclave. Considérons maintenant une personne effectuant chaque jour un trajet de 50 kilomètres avec une voiture consommant 8,5 litres aux 100 km. Tous calculs faits, on découvre qu’elle mobilise ainsi 17 esclaves énergétiques. En moyenne, un Français dispose de 150 esclaves énergétiques.

Dans son ouvrage intitulé Des Esclaves énergétiques. Réflexion sur le changement climatique, l’historien Jean-François Mouhot osait un parallèle symbolique entre la condition des esclaves dans l’Antiquité et celle de nos machines. Il voulait démontrer que le recours aux énergies fossiles n’est pas éthiquement neutre, qu’il devrait même nous conduire à poser des questions analogues à celles qui tourmentaient les sociétés ayant recours à l’esclavage.

Le rapport maître-esclave n’étant évidemment pas identique selon qu’il s’exerce sur un homme ou sur une machine, il n’est pas question de confondre les deux situations. Reste que leur mise en correspondance fait ressortir certains effets de l’utilisation des machines thermiques qui, sans cela, demeureraient inaperçus. Alors que l’esclavage des êtres humains constitue une violence directe exercée sur eux, celui des machines thermiques nous libère de tâches ingrates ou dangereuses. Toutefois, il induit de façon indirecte, au travers notamment du changement climatique qu’il provoque, une forme d’oppression sur d’autres êtres humains.

En juin 2016, même si elles furent provoquées par des blocages et non par de véritables pénuries, les files d’attente devant les stations-service nous ont offert une occasion supplémentaire de prendre conscience de ce qu’il convient d’appeler notre « servitude énergétique » : nos sociétés sont de plus en plus dépendantes de sources d’énergie pour l’essentiel fossiles, et elles savent que pour entretenir leur système de production et de consommation, elles doivent continuer à « croître », c’est-à-dire à disposer de plus en plus d’énergie de plus en plus rapidement. Or, à la différence des précédentes crises, où la découverte d’une nouvelle source d’énergie primaire semblait suffire à résoudre le problème en relançant un cycle de croissance, nos sociétés se savent désormais menacées par les effets nocifs et irréversibles que provoque leur mode de développement. Elles se trouvent ainsi mises dans un cercle vicieux : le mouvement continu de ce cercle n’est possible qu’à la condition que la croissance ne s’arrête pas ; or le combustible de cette croissance, lui, risque de s’épuiser un jour.

Face à ce problème, qui est un problème planétaire, mais aussi un problème qui se décline à l’échelle de chacun des particuliers que nous sommes, il serait irresponsable de faire comme si de rien n’était en feignant de croire que la recherche résoudra tous les problèmes : les ruptures technologiques, si nous devons impérativement les préparer et les rechercher, ne peuvent constituer notre seul espoir, car nous savons que certaines de ces ruptures demeurent très hypothétiques.

[ Dernière édition du message le 12/02/2017 à 07:26:30 ]

Afficher le sujet de la discussion
51
La météorite n'est pas l'émetteur, oui, mais cela ne change pas sur l'effet doppler (comme dans un doppler sanguin, d'ailleurs)

 Si. Parce que les 3 objets ne sont pas alignés. Dans un doppler sanguin, l'émetteur et le récepteur sont au même endroit. On envoie une onde sonore, elle se réfléchit, chope du Doppler-(Fizeau) à cause du mouvement de l'objet qui va à la rencontre ou fuit l'onde sonore.

Dans mon cas il y a 3 objets. Je vous donne 2 exemples :

- Si la météorite tombe à la verticale entre E (l'émetteur) et R (le récepteur), le décalage vers le haut de la fréquence reçue est "double" : d'une part la vitesse relative entre l'émetteur et la météorite est "positive" (rapprochement), d'autre part entre la météorite et le récepteur aussi (re-rapprochement). Je mesure aisément des décalages de 4kHz à 143MHz qui correspondent peu ou prou à 8km.s-1

- Si la météorite est pile à mi-chemin de E et R, en "vol" horizontal, elle fuit E en même temps qu'elle se rapproche de R, les deux à la même vitesse puisqu'elle est à la verticale de la médiatrice. Dans ce cas il y aurait 0 Doppler.

 

l'intersection de sphères centrées sur l'émetteur et le récepteur

 Il y a une infinité de sphères comme tu dis, donc une infinité de solutions ?

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer

52

Vousditessichuischianthein. :-)

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer

53
Citation :
- Si la météorite est pile à mi-chemin de E et R, en "vol" horizontal, elle fuit E en même temps qu'elle se rapproche de R, les deux à la même vitesse puisqu'elle est à la verticale de la médiatrice. Dans ce cas il y aurait 0 Doppler.

Ah ben alors ce serait n'importe quelle trajectoire inscrite sur un cylindre (de section circulaire) dont l'axe est celui de E - R.

Pluie de météores (en forme de ceps de vigne) :

[ Dernière édition du message le 29/03/2017 à 09:18:48 ]

54
Truc que j'ai pas compris et dont j'ignore si ça a une base réelle ou si c'est du délire : au gré de pérégrinations virtuelles sur l'himalaya et les hautes montagnes, je suis tombé sur plusieurs articles parlant de théories et de tests visant à prouver qu'une immense montagne avait un pouvoir d'attractio léger mais propre, distinct de la gravité terrestre.
ces théories semblent dater de peu après la théorie de la gravitation par Newton, et les tests réalisés à cette époque ou après n'ont rien donné de probant.
C'était du délire, ou y a un fondement réel derrière ça ?
55
Toute masse crée une attraction. Mais l'himalaya a beau être gigantesque à l'échelle humaine, à l'échelle de la planète c'est une (toute petite) bille. Et l'attraction créée par la masse propre de l'himalaya est (à mon avis) négligeable au regard de celle qui est créée par la terre.
56
c'est les masses qui s'attirent. Quand tu as une montagne, tu as aussi un surplus de croute terrestre en dessous, car la croute est plus dense que le manteau terrestre, la croute flotte dessus en quelque sorte, si mes souvenirs de fac d'il y a ... 20 ans (purée) sont bons.

Il y a donc une légère modification de l'attraction terrestre localement. Il faut en tenir compte en métrologie des masses quand on veut un certain niveau de précision, qui est bien au delà de ce qui est suffisant dans 99.9% des cas.

Non je ne mettrai pas de pull

57
En toute logique, je dirais que c'est probable, mais dans des proportions tellement faibles que ce serait quasiment indissociable de la force de gravitation terrestre. :noidea:
EDIT: mega grilled.

Par contre pour préciser l'épaisseur de croute sous la montagne est due à la subduction de la plaque océanique.

 

 

[ Dernière édition du message le 29/03/2017 à 11:45:32 ]

58
On peut donc estimer qu'en 1750 et même 1900, les instruments de mesure n'étaient pas au point du tout, alors ?
59
60
'une immense montagne avait un pouvoir d'attractio léger mais propre, distinct de la gravité terrestre.

 C'est vrai, mais "distinct" est un peu abusé vu que la-dite montagne fait partie de la Terre. La montagne a un effet gravitationnel, comme une falaise, qui doit légèrement faire dévier un fil à plomb. Légèrement, hein... :-).

Le problème est que le centre de gravité de l'excroissance appelée "montagne" est loin de l'observateur, alors du coup f = G ma.mb/d² ne donne rien à cause de d². Si toute la masse de la montagne pouvait être collée à la falaise et tout le reste léger comme de l'air, ça changerait tout. Je viens de calculer qu'à un mètre, un objet de 6Mt attire une masse de 1kg avec une force de plusieurs centaines de grammes. Mais le centre de gravité de la montagne est à des centaines de mètres et du coup ça n'agit plus.

 

Il y a donc une légère modification de l'attraction terrestre localement.

 Indépendamment de l'histoire de croute terrestre... ;-)

 

Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie : la musique et les chats.
Albert Schweitzer

[ Dernière édition du message le 29/03/2017 à 16:05:01 ]