Freddie Follet's « Le premier clone de l'orgue à tuyaux »
Publié le 08/06/07 à 19:57
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
L'ingénieur français Jean Adolphe Dereux (1911-1979) est l'homme derrière l'invention et le développement du "Recording Organ". Pour commercialiser son innovation, il a établi la marque Dereux et la société International Recording Organ Company (IROC), basée à MEAUX (77) de 1960 à 1979. L'ingéniosité de Dereux est attestée par les 17 brevets internationaux déposés à l'INPI.
L'orgue Dereux, fabriqué à environ 2000 unités, avait une double mission : offrir une reproduction fidèle des orgues à tuyaux et fournir une alternative abordable et peu exigeante en entretien face à la pénurie d'instruments après la guerre. L'entreprise a également produit le "Stéréophone", un amplificateur Hi-Fi.
Le "Recording Organ" a ainsi connu une large diffusion, trouvant sa place dans des environnements variés. Il a été adopté par les lieux de culte, les particuliers, les conservatoires de musique, et même les salles de concert prestigieuses, comme celle de Radio France (alors l'ORTF).
Jean Adolphe Dereux a décrit son invention dans un numéro spécial de "La Revue Musicale", publié suite au Troisième Congrès international de musique sacrée de Paris en juillet 1957. Il affirmait alors :
" Le principe général est celui de l'inscription sous forme d'oscillogrammes concentriques, des enregistrements d'un nombre suffisant de tuyaux d'orgue sur chacun des 12 générateurs correspondant chacun aux 12 demi-tons de l'échelle chromatique.
Ces 12 générateurs comportent chacun en regard des oscillogrammes gravés par photogravure, un analyseur composé d'un disque argenté recuit, assemblé à un axe tournant dans des roulements à billes de haute précision. Le disque porte un certain nombre de formes de rectangles rayonnants gravés. La lecture se fait donc par le passage à un rythme précis des rectangles devant les oscillogrammes.
Il s'agit, en quelque sorte, d'autant de condensateurs variables qu'il y a d'enregistrements de tuyaux.
Il est bien évident que le dispositif ne comportant aucun frottement est stable dans le temps. Le fait pour l'analyseur de tourner entre des gravures n'engendre naturellement aucune tension.
Par contre ci un des oscillogrammes est porté à une certaine tension, un potentiel oscillant apparaît entre le rotor et la masse. Fait essentiel, ce potentiel est exactement proportionnel à la tension d'excitation et de forme rigoureusement semblable à l'oscillogramme qui lui a donné naissance.
Le montage technique repose sur deux disques fixes métalliques montés en vis-à-vis sur une embase en verre et d'un disque lecteur mobile qui est inséré entre les disques fixes. Le signal est envoyé au commutateur général puis il est dirigé vers l'amplificateur."
Jean Adolphe DEREUX a méticuleusement défini les principes régissant la conversion d'une oscillation électrique complexe en un son musical de haute qualité esthétique.
L'instrument lui-même est conçu comme un orgue classique avec deux claviers de 60 notes et un pédalier de 32 notes. Il offre une polyphonie totale et dispose d'une pédale d'expression pour le contrôle du volume général. Les accouplements disponibles sont : Récit/Grand Orgue, Grand Orgue/pédale, Récit/ pédale.
À noter que la société espagnole HARMONIPHON a également fabriqué des orgues à trois claviers en s'appuyant sur le même système développé par Jean Adolphe Dereux.
UTILISATION
Le « Recording Organ » a été construit en deux versions :
- "Salon" intégrant une amplification interne avec deux HP grave et aigu et un HP pour l'ampli de reverb.
- "Église" que l’on connecte à une enceinte externe avec deux HP grave et aigu.
Dans les deux modèles il y a un diffracteur sonore utilisant l’effet Doppler qui est situé au-dessus du haut-parleur aigu comme sur une cabine Leslie.
La fabrication a évolué en passant de la technologie à tubes à celle des transistors notamment à la demande de Steinway qui importait les « Recording Organ » en Allemagne.
Les différents modèles sont les suivants: 2G - 4G - 4G2 - 4G2+
SONORITÉS
L'instrument fonctionne à l'identique d'un orgue à tuyaux. Le caractère musical des sons de l'orgue Dereux est d'une grande clarté, écoutez ces deux enregistrements de styles musicaux éloignés.
AVIS GLOBAL
Chaque instrument Dereux a été fabriqué à la main. La technologie de ces orgues utilise uniquement des composants discrets . Son entretien est relativement aisé par des techniciens électroniciens ayant des connaissances sur le fonctionnement de l'orgue à tuyau.
Je recommande son achat.
Un musée nommé "Soubasse" dédié notamment aux orgues Dereux existe désormais en France. Il est à découvrir à cette adresse : https://www.soubasse.com/
PS : L'orgue Dereux ne possède pas de prise MIDI (Protocole inexistant à l'époque !)
L'orgue Dereux, fabriqué à environ 2000 unités, avait une double mission : offrir une reproduction fidèle des orgues à tuyaux et fournir une alternative abordable et peu exigeante en entretien face à la pénurie d'instruments après la guerre. L'entreprise a également produit le "Stéréophone", un amplificateur Hi-Fi.
Le "Recording Organ" a ainsi connu une large diffusion, trouvant sa place dans des environnements variés. Il a été adopté par les lieux de culte, les particuliers, les conservatoires de musique, et même les salles de concert prestigieuses, comme celle de Radio France (alors l'ORTF).
Jean Adolphe Dereux a décrit son invention dans un numéro spécial de "La Revue Musicale", publié suite au Troisième Congrès international de musique sacrée de Paris en juillet 1957. Il affirmait alors :
" Le principe général est celui de l'inscription sous forme d'oscillogrammes concentriques, des enregistrements d'un nombre suffisant de tuyaux d'orgue sur chacun des 12 générateurs correspondant chacun aux 12 demi-tons de l'échelle chromatique.
Ces 12 générateurs comportent chacun en regard des oscillogrammes gravés par photogravure, un analyseur composé d'un disque argenté recuit, assemblé à un axe tournant dans des roulements à billes de haute précision. Le disque porte un certain nombre de formes de rectangles rayonnants gravés. La lecture se fait donc par le passage à un rythme précis des rectangles devant les oscillogrammes.
Il s'agit, en quelque sorte, d'autant de condensateurs variables qu'il y a d'enregistrements de tuyaux.
Il est bien évident que le dispositif ne comportant aucun frottement est stable dans le temps. Le fait pour l'analyseur de tourner entre des gravures n'engendre naturellement aucune tension.
Par contre ci un des oscillogrammes est porté à une certaine tension, un potentiel oscillant apparaît entre le rotor et la masse. Fait essentiel, ce potentiel est exactement proportionnel à la tension d'excitation et de forme rigoureusement semblable à l'oscillogramme qui lui a donné naissance.
Le montage technique repose sur deux disques fixes métalliques montés en vis-à-vis sur une embase en verre et d'un disque lecteur mobile qui est inséré entre les disques fixes. Le signal est envoyé au commutateur général puis il est dirigé vers l'amplificateur."
Jean Adolphe DEREUX a méticuleusement défini les principes régissant la conversion d'une oscillation électrique complexe en un son musical de haute qualité esthétique.
L'instrument lui-même est conçu comme un orgue classique avec deux claviers de 60 notes et un pédalier de 32 notes. Il offre une polyphonie totale et dispose d'une pédale d'expression pour le contrôle du volume général. Les accouplements disponibles sont : Récit/Grand Orgue, Grand Orgue/pédale, Récit/ pédale.
À noter que la société espagnole HARMONIPHON a également fabriqué des orgues à trois claviers en s'appuyant sur le même système développé par Jean Adolphe Dereux.
UTILISATION
Le « Recording Organ » a été construit en deux versions :
- "Salon" intégrant une amplification interne avec deux HP grave et aigu et un HP pour l'ampli de reverb.
- "Église" que l’on connecte à une enceinte externe avec deux HP grave et aigu.
Dans les deux modèles il y a un diffracteur sonore utilisant l’effet Doppler qui est situé au-dessus du haut-parleur aigu comme sur une cabine Leslie.
La fabrication a évolué en passant de la technologie à tubes à celle des transistors notamment à la demande de Steinway qui importait les « Recording Organ » en Allemagne.
Les différents modèles sont les suivants: 2G - 4G - 4G2 - 4G2+
SONORITÉS
L'instrument fonctionne à l'identique d'un orgue à tuyaux. Le caractère musical des sons de l'orgue Dereux est d'une grande clarté, écoutez ces deux enregistrements de styles musicaux éloignés.
AVIS GLOBAL
Chaque instrument Dereux a été fabriqué à la main. La technologie de ces orgues utilise uniquement des composants discrets . Son entretien est relativement aisé par des techniciens électroniciens ayant des connaissances sur le fonctionnement de l'orgue à tuyau.
Je recommande son achat.
Un musée nommé "Soubasse" dédié notamment aux orgues Dereux existe désormais en France. Il est à découvrir à cette adresse : https://www.soubasse.com/
PS : L'orgue Dereux ne possède pas de prise MIDI (Protocole inexistant à l'époque !)