Le clavier de programmation de mon pédalier Digitech PMC10 est très sensible à la poussière et l’oxydation. Les touches répondent souvent difficilement ; soit il faut appuyer très fort pour avoir un contact, soit le contact est intermittent et un seul appui sur la touche est pris en compte deux fois.
Cela est dû aux matériaux utilisés pour effectuer le contact : d’un côté un circuit imprimé étamé, de l’autre des touches en caoutchouc avec une surface légèrement conductrice.
Raviver les contacts ?
La méthode la plus courante pour remettre à neuf ces contacts est de nettoyer la surface métallique avec un solvant (l’alcool suffit souvent) et recharger en graphite la surface conductrice de la touche avec un crayon gras. On évitera la bombe de nettoyant contact qui ruine à tout jamais la touche !
Remplacer les contacts
Il existe aussi un moyen de remettre à neuf ce type de clavier : en remplaçant les contacts par des micro-interrupteurs.
Matériel nécessaire
On n’a besoin que d’un fer à souder, une petite pince coupante, une pince plate et un ohmmètre pour vérifier les (faux) contacts. L’opération demande au plus une grosse heure, peut être deux si l’on n’est pas à l’aise avec un fer à souder. Le coût est relativement limité puisqu’on peut trouver sur eBay ou d’autres sites un lot de 20 interrupteurs pour moins de 2 €, port compris (il n'y en a que quinze sur ce clavier).
Ouverture
Le boitier de programmation est fermé par quatre vis faciles à retirer. A l'intérieur, quatre autres vis retiennent le circuit imprimé contre les touches du clavier. Une fois le tout démonté, on conservera précieusement les vis pour pouvoir refermer le boitier une fois le travail terminé.
Préparation
On commence par préparer les micro-interrupteurs, en raccourcissant les pattes (pince coupante) et en les pliant sous l’interrupteur (pince plate). Chaque interrupteur comporte quatre pattes : celles qui se font face sont reliées ensemble, le tout est mis en contact quand l’interrupteur est appuyé (à vérifier à l’ohmmètre).
Installation
Une fois les interrupteurs préparés, on les soude un à un sur le circuit imprimé, du côté des contacts étamés, là où le caoutchouc faisait contact. On commence par étamer très légèrement les pattes du micro-interrupteur que l’on va souder, puis on chauffe le contact étamé sur le circuit imprimé. On soude un premier coin de l’interrupteur, on vérifie qu’il tient bien puis on soude le coin opposé en appuyant sur l’interrupteur pour s’assurer qu’il soit bien à plat. Il n'est pas indispensable de souder les deux autre pattes puisque les connexions sont identiques.
Si les interrupteurs sont très légèrement décalés (moins d'un millimètre quand même) les uns par rapport aux autres, ce n'est pas bien grave. Une fois le boitier refermé cela ne se verra plus.
Vérification
Par sécurité, on vérifie à l’ohmmètre qu’on n’a pas créé de court-circuit avant de passer à la soudure de l’interrupteur suivant. On peut aussi brancher le clavier au pédalier pour vérifier l’action de la touche que l’on vient de placer. En revanche, on évitera d’effectuer les soudures avec le clavier branché afin de ne pas risquer des décharges électromagnétiques vers l’électronique du pédalier.
Fermeture
Une fois tous les interrupteurs posés et vérifiés, on peut replacer le circuit dans son boitier. Pour compenser la surépaisseur des micro-interrupteurs, il sera nécessaire de supprimer les tétons qui dépassent sur la face arrière ainsi que le lien en nylon qui retient le câble de connexion. On vérifiera aussi que les touches du clavier restent bien libres dans leur logement une fois le boitier totalement refermé.
Quand tout est remis en place, on rebranche au pédalier et on peut enfin effectuer avec plaisir les réglages et programmations en quelques clics rapides et efficaces sur le clavier rénové.
Généralisation
Bien entendu ce mode de réparation ne s'applique pas qu'au PMC10 mais peut être généralisé à tout clavier du même type... à condition qu'il y ait suffisamment de place dans le boitier pour accepter l'épaisseur supplémentaire des interrupteurs soudés sur le circuit imprimé.