« Le BONHEUR de retrouver cet instrument ! »

Juillet 2021 : mise à jour de mon avis, totalement dans le même sens.
J'ai dû déménager l'année dernière, et faute de place j'avais remisé le Proméga dans son flight. J'ai joué pendant tous ces mois sur mon Nord Electro 5D, qui est quand même une référence.
Or j'ai ressorti le Proméga hier, et à peine ai-je posé les mains dessus que j'ai à nouveau pris un vrai choc. A la fois sonore (on est vraiment à des kilomètres du Nord : précision, profondeur, relief, tessiture, brillance...), et tactile (le clavier est à double échappement, très proche d'un vrai clavier de piano).
Si je dois un jour revendre un des deux, ce sera le Nord, et sans hésitation (pourtant je l'aime bien quand même).
Donc, toujours en 2021, le meilleur piano digital (le seul vrai?) est donc le Gem Promega 3

PS. Attention ! J'ai connu et joué sur un Promega 2, ce n'est pas pareil... Pas le même nombre de voies, pas la même amplitude sonore, et des sons en moins, pas de faders motorisés...

The boss
Tout a été dit dans les avis précédents. Mais en gros, je dirai que le ProMéga 3 est ce que le clavia NordStage a essayé de reproduire, sans y parvenir... (je le sais, puisque j'en ai eu un). Tout y est. Même le MIDI est génial, affectable par zone en un clin d'oeil (alors que sur le Nord, ça n'est pas vraiment ergonomique).
Vraiment le plus génial est justement son ergonomie. Un bouton, une fonction, et tout est très clair. En live, c'est le bonheur, vous faites ce que vous voulez au moment ou vous voulez, immédiatement.
Et la cerise sur le gâteau, ce sont les faders motorisés. Gadget? pas du tout !! Quand on appelle un son, tous les réglages et faders se positionnent automatiquement et instantanément : cela permet de bien voir chaque réglage et d'intervenir directement sans avoir à chercher.
Iné-ga-la-ble !!!
Et puis le look !! Un mélange de Star Treck et de Starsky et Hutch... Un peu à la Moog.

Quant aux 320 voies de polyphonie, qui enterrent toute la concurrence (même aujourd'hui pourtant, à l'heure des TéraOctets), ce serait inutile?? Et bien moi j'aime pouvoir taper un gros accord grave, et monter des arpèges à droite sans que jamais l'accord ne soit coupé... et avec résonance sympathique, s'il vous plait ! Ou alors empiler des Pad à l'infini, créant ainsi un tapis sonore impossible avec la concurrence.

Cet instrument valait 3500 euros à l'époque. C'est du pro, c'est du lourd !
La double banque d'effets indépendants et affectables à chaque son instantanément, et dosable avec les faders motorisés : génial ! L'égaliseur 8 bandes éditable en permanence avec ses faders motorisés et avec mémorisation à la volée : génial pour la scène ! Changer un canal MIDI : pif, boum, c'est fait. L'entrée audio qui permet de mixer une source extérieure : très bien. La triple pédale si on veut, etc...

UTILISATION

Le clavier...! Personnellement je ne connais pas mieux. Certainement grâce aux vrais marteaux? Pour moi (et je sais que c'est toujours très subjectif), c'est un compromis idéal entre souplesse et dureté. Très confortable, très réactif. Beaucoup mieux que les Clavia, beaucoup mieux que les Kurzweil, beaucoup mieux que tous les japonais. Peut-être moins "réaliste" qu'un Kawai, mais beaucoup plus confortable et expressif.
Mes mains n'en peuvent plus de joie de retrouver ces sensations, et les amis pianistes à qui je l'ai fait essayé hier soir en sont restés sans voix !
Le manuel? totalement inutile. Encore une fois l'ergonomie du Proméga est absolument géniale. Ma copine, qui déteste tout ce qui est informatique et qui est musicienne baroque acoustique prend plaisir à l'utiliser, c'est dire !


SONORITÉS

Alors les sons... Je vais être le plus objectif possible.
La technique employée fait appel à la fois à de la modélisation, et de l'échantillonnage multicouches.

Pianos : Certes j'ai trouvé des sons plus réalistes et plus précis aujourd'hui avec certaines banques Kontakt (j'adore le Galaxy Vintage D, ou dans un autre genre le Piano in Blue de Cinésamples). Certes le Clavia est peut-être un peu plus pointu (et encore... et puis j'en ai marre de le reconnaître à toutes les sauces). MAIS, ce qui fait la grosse différence, c'est la jouabilité, l'expressivité. Et là, rien n'arrive à la hauteur de ce coucou, quelque soit le genre (classique, jazz, rock, pop, electro…). C'est un peu les mêmes points forts que Kurzweil, sans la limite de puissance de Kurzweil. Et si je veux comparer à Pianotech (puisque modélisation), c'est beaucoup, mais alors beaucoup plus expressif. Et, petite émotion personnelle avec le preset Köln Concert, qui nous plonge tout droit chez Keith.

Rhodes : RIEN de mieux. J'ai pourtant tout essayé je crois. Je ne sais pas à quoi ça tient, mais la puissance et la précision des sons de Rhodes explosent tout le monde (y compris mes ex Nord et Korg SV1 que j'ai pourtant apprécié). D'ailleurs je me souviens sur scène, d'avoir été obligé d'égaliser pour ne pas monter sur tout le monde (merci l'égaliseur motorisé permanent sur le panneau).

Les Wurli sont à tomber. Le clavinet redoutable (on sent presque la corde être pincée).

Le reste : plus anecdotique. Une contrebasse assez bonne (sans valoir un SuperRealism de Roland, ni une Trillan), une basse électrique très moyenne. Des orgues très bof (là Clavia est bien au dessus, sans comparaison). Des nappes cordes dépassées. Par contre quelque nappes analo pas mal, intéressantes en tapis sonores surtout grâce à l'empilage 320 voies !



AVIS GLOBAL

J'avais revendu mon Promega il y a 10 ans. Depuis j'étais passé par un Kurzweil, un NordStage, un Roland, Korg SV1, Yamaha... Et j'ai toujours eu la nostalgie du Proméga.
L'avoir retrouvé (merci à Paul pour me l'avoir transmis !) est un vrai bonheur.
Il ne s'agit pas d'une "japoniaiserie" surgelée, ni d'un informachin compliqué avec plein de sous menus. Il s'agit d'un instrument à part entière, pensé par et pour des musiciens.

Les défauts, puisqu'il en faut bien... :
- Le poids !! plus de 25 Kg (on dirait qu'il en fait plutôt 40 !). Donc si c'est pour partir en répé ou concert toutes les semaines, laissez tomber... D'autant plus que :
- Fragilité légendaire italienne... Je n'ai jamais eu de panne avec mon ex, et j'espère que ce ne sera pas non plus le cas avec celui-ci, mais je ne vais pas le sortir de chez moi. D'autant plus que :
- Plus fabriqué, et pas de pièces de rechange. En cas de panne, Oxygène sur Lyon assure un suivi, mais certains composants resteront impossibles à réparer ou refabriquer.

Par contre à 700 euros et en parfait état, je ne regrette pas une demi-seconde.