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Yamaha P-90
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Yamaha P-90

Piano numérique de la marque Yamaha appartenant à la série P

renonzemoon renonzemoon
Publié le 11/03/04 à 15:56
Depuis le temps que je me promets d'écrire cet avis... nous y voilà. Il faut dire que j'attendais de récupérer mon U1 Silent pour aborder un peu la comparaison.
<p class="bbcode-offtopic">Hors sujet : <span>("wâh l'ôtreu, il a un Saïlent' !" ben ouais, mais j'ai crashé ma moto et fait raquer mon assurance pour ça... faut savoir faire des sacrifices...)</span>
Bien, alors un beau clavier tout noir mat de 88 touches, très classe dans la sobriété, et vu la densité massique du bouzin, ça m'a l'air robuste.
Côté sons, 12 catégories avec une variation pour chaque, soit 24 sonorités au final.
Côté effets: 4 types de réverb, avec choix de l'intensité, puis quatre effets (chorus/phaser/tremolo/delay) non cumulables, ce qui est dommage.
Le réglage de la réponse dynamique au clavier (je n'aime pas dire du "toucher" qui lui est bien entendu fixe): 3 niveaux plus un autre qui permet d'avoir un clavier non dynamique justement (même vélocité pour chaque touche, quelque soit la force avec laquelle on joue).
Et pour finir avec la console, réglage volume, réglage brillance, partie métronome, partie séquenceur MIDI deux pistes, et écran affichage 3 caractères digital rouge genre radio-réveil.
Pour la connectique, placée sur la face gauche (ce qui peut s'avérer aussi pratique que merdique, suivant les situations...), c'est assez classique: prise alim/prise pédale Sustain/deux sorties audio stéréo (2*Jack + 2*RCA)/MIDI in-out/TO HOST/2 prises casques.
Ah, dernière chose, mes épaules me rappellent que le bébé pèse 17 Kg, mesure 1m35, et qu'il va bien.

UTILISATION

Alors, tout d'abord, le critère qui est sujet à moultes polémiques, débats et autres cyber-prises de bec: le toucher. Sustense...
Eh bien moi qui doit faire partie des plus difficiles et casse-burnes jamais satisfait par ce point, je dois dire que c'est pas mal du tout; je parle pour l'utilisation piano. En position medium (normal), pianistiquement, on a de bonnes sensations, et le toucher lourd permet de se faire un peu les doigts. Mais je précise bien un peu. Car en repassant sur le piano droit, je m'aperçois que les touchers sont peu comparables, et que la "musculation" et la technique acquises avec le P90 n'ont pas la même valeur de retour sur le piano. Donc, pour ce qui est du toucher, je dirais que pour jouer, c'est très bien, très agréable, mais pour travailler (le classique par exemple), cela reste insuffisant, même si c'est évidemment mieux que rien.
<p class="bbcode-offtopic">Hors sujet : <span>D'ailleurs, je m'oblige à travailler sur le Silent, même si le rapport toucher/son est moins agréable et moins réaliste. J'espère qu'en 3 ans (âge du mien), ils ont évolué là-dessus.</span>
L'utilisation de base est assez simple et intuitive (réglages sons/toucher, split/dual...). En revanche, dès qu'on veut rentrer dans les détails, il vaut mieux avoir une bonne mémoire ou le manuel sous les yeux: tout passe par un système de fonctions et l'affichage à 3 caractères; donc rien n'apparaît en clair, que des chiffres et des codes. Outre cet aspect là, les fonctions disponibles sont d'ailleurs assez pratiques, tant au niveau des sons (réglage balance des sons en mode dual/split) que des fonctionnalités MIDI.
Chose étrange alors qu'on est en 2004 (2004 !! oui monsieur), c'est que le P90 ne puisse pas mémoriser de façon permanente les réglages effectués: en effet, si le clavier reste débranché plus d'une semaine, vous prenez le risque de le retrouver réinitialisé, tout neuf quoi... ('tain, on est en 2004 quand même...)
Mon regret principal, c'est qu'il n'y ait pas de sauvegardes de configuration, pour un rappel simple et rapide de réglages propres à certains morceaux ou utilisations: pour pallier ce manque, il n'y a que les messages SysEx; donc soit vous avez un ordi à côté qui permet de rapatrier ces données et les réinjecter le moment voulu, soit il faut s'orienter vers des archiveurs MIDI comme le MDF2 ou le MDF3, solutions peut-être plus adaptées à la scène.
Pas de plantage, comme j'ai pu croire moi-même ou lire ailleurs sur ce site: c'est juste que relié en MIDI à un séquenceur logiciel par exemple, il se peut que des messages MIDI soient envoyés au P90, messages qui commutent certains de ses paramètres. Typiquement, le LOCAL_ON: par défaut, certains séquenceurs changent ce paramètre interne à OFF, donc, hop, plus de son qui sort du clavier.
Normal mais inquiétant quand on ne connaît pas. D'ailleurs si on rentre dans les fonctionnalités MIDI et clavier maître, c'est assez complet, la doc est bien détaillée, et y'a moyen de plancher quelques heures dessus.

SONORITÉS

Pour le piano, j'utilise exclusivement le Grand Piano 1 sans variation, et je le trouve assez exceptionnel. Les basses calment leur mère. Le réalisme est assez bon.
Si je pinaillais, je dirais qu'en toucher normal, par moment, cette position semble trop légère, mais le problème, c'est qu'en passant en position Hard, le contraste est trop important, et la couleur du son beaucoup plus (trop?) sourde. Martelez comme un mulet en position Hard, vous ne rejoignez pas la gamme de sons de la position Medium, dommage...
Pour les autres sons, le Rhodes est plus qu'honnête, le Wurlitzer (s'il en est) bof, le vibraphone très bien, le clavecin aussi. Pour le reste, ça peut dépanner, mais j'ai pas acheté un synthé donc, faut pas s'attendre à des méga-sons.

AVIS GLOBAL

Voilà le bilan au bout de quatre mois de vie commune avec le P90: un très bon piano de scène, très agréable à jouer et à entendre. Portable dans la mesure des moyens physiques ou véhiculaires... en effet, "17Kg seulement" certes, mais à bout de bras et d'épaule en se balladant dans le métro, je vous assure que ça use... ou que ça maintient, au choix.
Avant d'opter pour le P90, j'ai longtemps rôdé, indécis, dans le magasin, pour essayer le P250 qui me plaisait beaucoup; mais ce sont les 15 Kg et les 1000 euros supplémentaires qui ont été rédhibitoires.
Je comprends pas que Yamaha fasse pas un P250 sans amplification, à la taille du P90. Comprends pas...
Mais bon, je suis quand même content de mon compromis. Si, si...