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Custom Audio Electronics 3 + SE
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Custom Audio Electronics 3 + SE
Pm. Pm.
Publié le 02/10/08 à 02:52
Bonjour,

Je publie ici le test réalisé par Pierre Chaze pour "Guitare & Claviers" en 1995.
Je me suis dit que le magazine était vieux, mais le préampli toujours d'actualité donc ça a peut être sa place ici ;)

Quand le monde est à vous...

Le pro se tâte : je craque pour le rack ?
Banco le combo ?
Le 2 corps d'abord ?
Autant de questions métaphysiques sur lesquelles s'est penché Bob Bradshaw, un allumé de la lampe signataire du pédalier dispatcher d'effets ultime appelé « système Bradshaw», la Rolls du genre.

Il était une fois le rock de la seconde génération Marshall. Des soudeurs pas sourds voient le jour autour de Los Angeles. Ils customisent les amplis de nos héros favoris. Mike Soldano, son pote Bradshaw, Lee Jackson et quelques autres inconditionnels des 6L6, 12AX7 et 5881 Font le son des années 80/90. ne soyons donc pas surpris de voir débarquer sur nos rives lointaines, une décennie seulement plus tard, la boite à sons du père Bradshaw mathématiquement nommée 3+, laquelle est déjà utilisée par le gratin des gratteux us.

Tu veux ma photo?

L'engin se présente sous la forme d'un rack en métal brossé gris de 2U. Nous avons donc coté face de haut en bas : trois étages de potards, un par canal (ch1 clean, ch2 crunch, ch3 lead) et de gauche à droite, l’entrée instrument puis, pour chaque canal, le switch bright, gain, bass, mid, treble, master, une diode on/off et à droite enfin, l'eq avec, de haut en bas, level, presence, bass et une diode on/off. Cote pile se trouvent de gauche à droite le switch marche/arrêt, une prise secteur façon Marshall, les fusibles et le réglage du voltage, la prise canon pour footswitch optionnel Bradshaw, trois entrées jacks pour piloter, par footswitch ou signal midi, les trois canaux plus l'eq (le cana1 étant commuté par défaut). Viennent ensuite deux sorties vers amplis de puissance, dont une sans la terre (afin d’éviter les bouclages de masse) et, pour finir, une entrée auxiliaire.

UTILISATION

Toujours lire la notice!

Le 3+ a trois préamplis ayant chacun un étagement de fréquences et un grain diffèrent, plus un post égaliseur à lampe qui permet de booster le son de 17 db dans les spectres punch ( basses) et cut (presence). Le level de l'eq peut aussi gonfler de 8 db le niveau de chaque canal. Le 3+est équipé de 7 12AX7 (chinoises comme pour les Marshall et Soldano), d'un transformateur toroïdal et d'un régulateur de chauffe des lampes pour un meilleur rapport signal/bruit et une plus longue durée de vie des lampes (on peut constater le très haut niveau des composants et de la fabrication). Le pédalier optionnel, noir façon Mesa, est pourvu de 4 footswitch avec chacun une diode: ch1/ch2/ch3/eq. L'eq est commutable sur chaque canal (ce qui fait déjà 6 sons de base). Pour le banc d'essai, j'ai utilisé une guitare DNG type strat équipée de 2 simples Texas Special et un double Bill Lawrence, une N4 et une Revelation Hohner équipée de 3 simples David White. Les tests sur console se sont effectués avec une boite de direct boss DI1 et une Mackie 16 pistes et 2 enceintes Genelec 3 voies de 120 W chacune. Les tests avec amplis de puissance ont été faits avec 2 Soldano super lead 100 et 2 baffles 4x12 Soldano. Pour chaque config, j'ai utilisé une Intelliverb et un médiator neuf.

SONORITÉS

Je m'appelle E.T.

Branché console, en son clair, on est tout de suite frappé par l'incroyable densité du son; le grain est serré, la réponse rapide, les graves donnent dans les grandes profondeurs sans s'avachir, les aigus sont lumineux, soyeux égalisés autour de 10 000 Hz, ce qui est inhabituel, 6 000Hz étant la norme). Remarquable qualité des mediums très moelleux, veloutés, qui meme à fond ne deviennent pas nasales. Pas de doute, c'est l'Alien ! Un simulateur de HP ne serait par contre pas du luxe. Le son garde un petit cote raide électro acoustique montée sur talons aiguilles (bright à proscrire avec console) qui ne disparaît que lorsque l'on commute l'eq qui redonne au son toute sa souplesse et sa chaleur. Avec le DNG, les arpèges aux doigts sont d'un cristallin knopflerien, avec des harmoniques très fines. Au médiator, on retrouve facilement les réglages de SRV et la réponse avec beaucoup de rebondi aide pour le groove. Avec la N4, l'utilisation du humb grave a tendance a écraser le son et plus encore avec l'eq si on met le boulet (phénomène quasi inévitable avec les préamp a lampes et qui peut être recherche). Cependant, sollicite sans débordement émotionnel, les basses restent très précises (pas d'effet tonneau). Meme lorsque la tonalité guitare est à zéro pour les sons be bop, le 3+ ne bave pas (il est très éveillé pour son âge). Avec la Revelation en rythmique funk, le 3+ a du peps et de l’élasticité, ce qui nous amène naturellement au 2eme canal. CH2: l'amplitude du grain sur ce canal dit "crunch" est telle que l'on a en fait un canal lead a sons lisses gras bluesy à la Malmsteen aux sons de violoning genre Holdsworth, suivant le taux de disto, le choix des fréquences et des dynamiques d'attaque. Il y a toujours cependant cette meme nécessité d'arrondir et de lisser le son avec l'eq en branchement console sous peine d'avoir un son raide... And now, gros son: CH3! Si on met le bright, c'est la ruée des abeilles. Stop! Ouf... Maintenant, on peut apprécier la définition exemplaire du son. L'attaque a du ressort et, meme à fond de caisse, les notes restent très précises. Les mediums sont chantant sans la bosse des 400/800Hz qui fait parler du nez. En creusant les réglages en V (V comme Van Halen), la totale grave, chouia mediums, 3/7 aigus, là, c'est gros calibre de chez tronçonneuse réservée aux adultes ( vous reprendrez bien un peu de Pantera?).

Coca contre Pepsi

Rien de tel qu'un test comparatif pour mieux entendre les qualités et les défauts de 2 préamp haut de gamme. A droite le 3+ ; à gauche l'un des meilleurs préamp allemand. Le Teuton : Clean plus maigre, moins dense, mais plus souple. Crunch et lead plus chaud mais moins précis, moins solides. La teissiture des fréquences est bien moins étendue et il y a beaucoup de souffle. Redécouverte du grand silence blanc du 3+, de l'exceptionnelle finesse de ses aigus, de l’énormité des graves et de la longueur du sustain. La saturation du ricain est plus fuzz, un peu rétro meme, mais elle a du relief et une vie étonnante selon la dynamique de jeu ou les changements de volume guitare. Ce qui surprend, finalement, c'est la plénitude du son, sa précision, le ressort de l'attaque et, pour reprendre une expression de Do Caillerez: "le son a de la propulsion!". Enfourchons maintenant l'ampli et les baffles pour lâcher les mégatonnes. Avec les 2 amplis de puissance et les 2 baffles Celestion Soldano, en clean le bright devient splendide, la rondeur des graves et la délicatesse des aigus permettant de jouer fort sans prendre la tronche. Par contre, et contrairement à sa réaction en travail console, l'eq a tendance à donner moins de définition au son et le rendre un peu mou. En crunch, le son est très pur, lisse façon Scott Henderson, le grain est plus serré qu'en console et la texture meme de la saturation est plus contemporaine (moins fuzz). En lead, ca fait tout drôle de s'entendre jouer avec le son de Steve Vai dans "Passion & Warfare"! Harmoniques étincelantes grâces au bright, graves et compression enôôrmes, attaque d'une rapidité de préampli a transistors ou mosfet, mais sans la raideur. Cependant, cette forme de perfection a tendance a manquer un peu de chantant et de caractère. Sur certains réglages extrêmes, l'eq rend le son un peu confus mais ramène en meme temps un gros coté Gozilla Terminator qui vous prend à pleines mains. Il eut été très édifiant d'avoir un ampli de puissance à lampes top niveau (genre VHT) pour tester l'oiseau avec des baffles 4x12 celestion. Ca eut payé. Mais le VHT n’était pas dispo. Vous pourrez donc vous meme vérifier chez votre revendeur habituel de la réalité ou non de l'ultra chic mariage préampli Bradshaw/ampli de puissance VHT/4x12 Celestion ou, si ce faire ne se peut, écouter Lukather, Vai, Hammet, etc. A l’évidence, ce préamp est l’œuvre d'un maniaque surdoué de L.A. répondant à l'attente des virtuoses à 11 doigts de Californie. Mais si vous aimez les amplis préhistoriques ou reissues vintage qui ont mauvais caractère mais bon cœur, le 3+ n'est peut être pas la solution. Quoi qu'il en soit et comme toujours, le mieux est de l'essayer vous meme!

AVIS GLOBAL

C'est le lampiste qui paie.

Pas de boucle d'effets, le pédalier en sus, une mine grise en guise de look, des boutons venant tout droit d'un kit radio amateur: Il faut vraiment aimer le son a lampes car, pour l'ardoise de ce rack 2U, va falloir aussi "racquer" 2U). Alors qu'as tu a dire pour ta défense, petit? Eh bien, avec Bradshaw, c'est la mise en boite et dans le simple appareil d'un Twin, d'un Dumble et d'un Marshall surgonflé. Il nous fait la mise à jour du matos de rêve du guitariste à la recherche du son perdu. Dans cette quête sans cesse renouvelée, dans cette inteminââble course à l'armement, et dans l'attente de la prochaine dernière merveille, celle ci (le 3+) doit vous permettre de tenir au moins jusqu'à l'an 2000.