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Steelcore
« Stabilise et filtre le courant mais ne régule pas la tension »
Publié le 01/09/23 à 21:16
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
FICHE TECHNIQUE
- courant nominal : 16A
- tension de fonctionnement : 180 à 274V
- arrêt dû à une surtension : 275V
- modes de protection contre les surtensions : ligne à neutre, aucune perte à la terre
- interruption due à des surtensions : pointe de 376V à 3000A, 266V RMS
- temps de réaction : une nanoseconde
- courant de choc maximal : 6,5A
- atténuation du bruit : 10 dB à 10 kHz, 40 dB à 100 kHz, 50 dB à 500 kHz
- courbe d’atténuation linéaire : impédance de 0.05 - 100 Ohms
- disjoncteur de 10A
- dimensions : 1,75 po (H) x 19 po (L) x 10,5 po (P)
- poids : 5.5 kg.
- construction : châssis en acier, panneau avant en aluminium anodisé noir brossé de 0,12 po, circuits imprimés sur verre-époxyde
- consommation : 6 watts
DES CIRCUITS EFFICACES
Un power conditioner est un stabilisateur de courant, pas un régulateur de tension. Le Furman PL-Pro DMC E appartient à la série Classic du constructeur américain. Dans un châssis en acier au format rack 19 pouces une unité (1U), on trouve ici onze prises IEC C-13 (femelles), dont une sur le panneau avant. Elles sont isolées pour minimiser les interférences entre les composants et la contamination par le bruit. La puissance maximale autorisée est de 16 ampères, 3680 watts, à l’entrée sur une prise IEC C20 (mâle) shucko. La protection est assurée par un disjoncteur magnétique. Les câbles avec connecteur IEC C-14 mâle ne sont pas fournis (comptez 5 à 10 euros pièce suivant la longueur).
L’appareil accepte un courant dont la tension est comprise entre 220 et 240 V, à 50Hz/60 Hz. Lorsque la tension se situe à moins de 5 volts (+/-) d’une source nominale de 216 à 244 V, l'indicateur tricolore, situé dans le coin inférieur gauche de l’afficheur de tension et de courant numérique, sera vert (tension optimale). Si la tension se situe entre 205 et 215 V ou entre 245 et 255 V, cet indicateur deviendra ambré indiquant un danger lié à une tension non optimale. Si la tension passe en dessous de 205 ou au-dessus de 255V, l’indicateur deviendra rouge. Les équipements branchés au PL-Pro DMC E sont alors en grand danger.
Il faut donc bien comprendre que ce n’est pas un produit miracle. Néanmoins, le bestiau embarque des technologies qui font la réputation de la marque. De l’avis de mon technicien en électronique, qui a été électricien, c’est du très haut de gamme.
Series Multi-stages Protection (SMP)
Le circuit SMP assure une protection presque entièrement autonome contre les pointes de surtension transitoires. Ce qui ne veut pas dire que l’appareil protège de tout. Un éclair à proximité peut provoquer une charge au-delà des capacités d’absorption de ce circuit de protection. Le voyant DEL vert « Protection OK », situé dans le coin inférieur droit de l’afficheur du vumètre, s’affaiblira alors. Et votre beau Furman sera bon pour une réparation chez le fabriquant. Et il ne fait pas le même boulot qu’un onduleur dont la batterie permet une autonomie temporaire pour sauvegarder un mix en plein orage par exemple.
Linear Filtering (LiFT)
Le Lift nettoie le courant en éjectant les perturbations radio ou venant de l’éclairage, etc. Ce qui ne veut pas dire que ce circuit va tout régler. Contre un ascenseur qui génère des perturbations dans un immeuble, rien ne vaut un transformateur d’isolement.
Extreme Voltage Shutdown (EVS)
L’EVS détecte des irrégularités de tension et éteint le bestiau en cas de danger. C’est un disjoncteur qui entre en action à 275V. Ce circuit détecte les défauts de câblage et autres connexions accidentelles tout comme les tensions trop élevées et coupe l’alimentation avant qu’il y ait des dommages. Si le niveau de tension de l’alimentation dépasse le niveau de surtension maximal, les lettres EVS s’affichent en rouge en haut de l’afficheur du vumètre.
Pour le monitoring, des voyants de diagnostic permettent de savoir si la tension est en dehors de la plage nominale ou si la protection a été compromise. Un grand voltmètre-ampèremètre numérique, avec bouton de gradation discret, affiche la tension à l’entrée et la consommation de courant RMS. L'indicateur de tension tricolore est suffisamment grand pour lire le niveau de la tension en étant à plusieurs mètres de distance du rack.
Le voltmètre numérique de précision mesure continuellement la tension à l’entrée selon une tolérance de +/-3V. Il indique le véritable niveau de courant RMS. Les niveaux de courant indiqués ici sont précis. Pour passer de la tension au courant, il suffit d’appuyer sur le bouton « Line Voltage/Current ». Pour baisser l’intensité de l’éclairage de l’afficheur, il faut appuyez sur ce même bouton pendant deux secondes.
Côté gadgets bien pratiques, on dispose de lumières extractibles sur rail lisse, d’un chargeur USB en face avant et d’un connecteur BNC sur le panneau arrière pour alimenter une lampe à col de cygne en 12V 0,5A.
IL NE PEUT PAS CORRIGER EDF-Enedis
Voilà, si vous pensiez que votre matériel était protégé et bien oui, mais pas totalement. Lorsque vous signez votre contrat avec EDF (Enedis gère le réseau, EDF produit), ce qui est écrit en tout petit, que personne ne lit, et bien c’est que cette chère entreprise se réserve le droit de vous livrer un courant dont la tension va varier de plus ou moins 10%. En gros EDF est dans les clous tant que la tension est comprise entre 207 et 253 V. Oui vous avez bien lu. Maintenant relisez les valeurs que j’ai données plus haut et vous comprenez que votre PL-PRO DM C E ne pourra rien faire contre ça. Ce n’est pas un régulateur de tension.
EDF doit respecter la fréquence des 50Hz sinon beaucoup trop d’appareils ne fonctionneraient pas correctement, les horloges numériques notamment. Mais pour la tension, c’est la roulette russe. Tout dépend du raccordement du lieu où vous jouez/enregistrez/mixez. Si c’est proche du transfo EDF, ce sera la surtension. Si c’est en bout de ligne ce sera le « sag ». Aucun stabilisateur Furman ne peut contrer ça. Il faut un régulateur Furman. Et je vous le donne dans le mille : ce n’est pas du tout le même prix.
C’est grave docteur ? Et bien tout dépend du matériel que vous utilisez. Si ce matériel est récent, taillé pour du 240V avec une tolérance jusqu’à 260V peut-être que sa durée de vie sera juste « réduite ». Si comme chez moi votre stabilisateur Furman PL-Pro DMC-E vous affiche un 242V, on est vraiment limite. Mais pour de vieux amplis à lampes fabriqués au XXe siècle pour du 230V maxi, il y a péril en la demeure. Surtout quand, de temps en temps, le Furman indique… 246V ! Bah oui, pourquoi EDF s’arrêterait donc en si bon chemin ?!
Comment j’ai réalisé l’implacable vérité ? Voilà qu’un beau jour, mon technicien vient chez moi pour embarquer une partie de ma collection de têtes à lampes, des amplis à réviser, ne serait-ce que pour vérifier l’état des condensateurs électrolytes dont la durée de vie est variable. Là on cause fusibles. Je lui explique que parfois je grille du slo-blow sur du Mesa et même du fast sur du Soldano, ce qui n’est pas sans m’inquiéter. Mais tout de suite je lui dis : « Attention, ils sont toujours branchés sur mon Furman donc bien protégés ». Ça, c’est ce que je croyais.
Mon tech voit alors un beau 242V sur le Furman et me lance : « On est à la limite de la légalité là ! Vous n’avez jamais cramé un ampli ? » Moi, une goutte de sueur sur le front, pas rassuré du tout, de répondre : « Euh bah non et ça fait depuis 1980 que ça dure. » Et c’est là que je réalise que depuis que mon raccordement a été refait en même temps que la ligne dans ma rue en 2019, j’ai de la surtension qu’aucun stabilisateur ne peut faire disparaître. Et absolument aucune installation électrique dans le bâtiment ne pourra régler ça. EDF envoie du lourd pour que les clients en bout de ligne soient au-dessus des 207V réglos. Et tant pis pour ceux qui vont manger du 250V à l’autre bout de la rue !
Mon tech m’explique alors que lorsqu’on envoie du 220V dans un transfo d’entrée d’un ampli, celui-là va balancer du 450V dans les lampes, mais que si on grimpe à 240 voire 250V, ce sera du 600/800V… Vous auriez vu ma tête ! Et pourquoi je le crois religieusement ? C’est un technicien senior expérimenté proche de la retraite, et surtout agréé Mesa, Marshall, Vox, Ampeg et j’en passe. A l’heure où j’écris ces lignes, il a quelque 150 appareils en attente de réparation dans son atelier. Ils viennent de tous les magasins de musique d’un bon quart de la France.
230V : LA NORME
Au cas où le Furman se planterait, mon technicien m’a conseillé de vérifier avec plusieurs testeurs de prise approuvés par de nombreux électriciens. En moyenne j’ai bien 242V, et c’est mauvais pour mes amplis en 230V. La tension nominale en France, c’est 230V. Je ne remercie donc pas du tout EDF contre qui je ne peux rien faire à part ne pas payer l’électricité et donc être coupé, ne plus jouer… Je ne vous fais pas un dessin, c’est ni plus ni moins qu’une prise d’otage en règles. Non, c’est plutôt Furman qui peut leur dire merci.
Il n’existe pour l’Europe que deux modèles Furman de la série Prestige capables de fournir un courant dont la tension est constamment régulée à 230V ou à 240V selon ce que vous avez choisi (il y a un switch à l’arrière). Il s’agit du P 1400 AR E qui coûte près de 2000 euros et qui limite la puissance à 6,5 ampères (il est siglé 6A) pour 1400W et surtout du P-6900 AR E. Celui-là, c’est de la grosse artillerie : 32 ampères (siglé 30A) pour presque 7000 watts affiché à un superbe tarif de 4500 euros. Mais quand on y réfléchit, le prix à l’ampère est moins élevé sur le P-6900 AR E que sur le P 1400 AR E qui est clairement le plus coûteux. Faut juste pouvoir accepter d’avaler une très grosse couleuvre : investir une telle somme dans du matériel seulement garanti cinq ans pour pallier la négligence du service public… Et comme mon backline mange du 16 ampères, qu’il faut y ajouter le matos de studio pour le tracking… et bien le P 1400 AR E ne me suffit pas. EDF, je vous aime tellement !
Si vous mesurez un joli 225V chez vous et bien vous pouvez sabrer le champagne, c’est que vous avez du bol. Un stabilisateur Furman suffira pour nettoyer le courant des saletés qui peuvent venir polluer votre son. Car c’est bien la mission des Furman de la gamme PL : filtrer et éviter certains types de perturbations. Certains, pas le gros éclair dont je parle au début hein...
Mais il est faux de dire, comme je le vois si souvent écrit sur le web, dans des avis, que ces grosses multiprises élaborées que sont les stabilisateurs protègent votre matériel. Pas dans le cas d’une surtension permanente. Un stabilisateur de tension Furman, quand bien même c’est un matériel au top comme le PL-Pro DMC E, n’est pas un transformateur de variation de tension. Le fameux variac si cher à Van Halen.
L'ALTERNATIVE DU VARIAC
Ce variac peut justement apporter une alternative économique au problème. En amont du PL-PRO DMC E, mon alimentation passe par un transformateur Bronson VC3000 capable d’encaisser 2400W en permanence, 3000W en pic. Ce variac, transformateur variable en français, est conçu à Berlin par Mangrove GmbH et fabriqué en Chine. Ses avantages : il est silencieux, permet de sortir n’importe quelle tension entre 0 et 300V et ne coûte "que" 250 euros TTC. Ses défauts : sa sérigraphie n’est pas précise et pour sortir le 230V désiré j’ai dû faire une marque plus proche du 210V que du 240. Surtout, on ne peut pas bloquer la rotation de son énorme potentiomètre qui offre peu de résistance au mouvement pour être précis. Alors oui, mieux vaut éviter de le manipuler par erreur. Donc il faut le placer à un endroit où personne ne pourra commettre l’irréparable en envoyant du 300V au lieu du 230V qui est aujourd’hui affiché sur mon Furman. Mais au moins, je n’ai plus ce 246V dans mes appareils fabriqués dans les années 80/90 pour le 230V.
QUE FAIRE ?
Si vous avez un courant stable entre 220 et 230V, le PL-Pro DMC E sera le meilleur appareil pour alimenter votre matos avec un courant nettoyé.
Si vous avez une surtension permanente, il faudra mettre un régulateur de tension qui assure aussi le job du stabilisateur. Et si vous n’avez pas 2000 ou 4500 euros à injecter dans ce poste, alors un variac fera l’affaire.
Si vous voulez faire les choses en grand, faites installer un transformateur d'isolement et investissez dans un onduleur en rack APC de chez Schneider Electric. Ne rêvez pas, ça coûte cher. Le Smart-UPS SMT 2200 pour 16 ampères est à plus de 1500 euros sur Amazon à l'heure ou j'écris ces lignes. Et l'APC ne fera pas le job du Furman PL-Pro DMC E. Surtout, les APC ne sont garantis qu'un an ! Donc pour le transfo suivi de APC suivi du Furman, on est sur un budget à 2500/3000 euros là.
Bref, avant d’investir 800 euros dans un Furman PL-Pro DMC E, vérifiez déjà la tension des lieux où vous jouez (local de répétition, home-studio, etc.) pour savoir si ce n’est pas plutôt d’un régulateur dont vous avez besoin. Ou les deux. Cet investissement est une assurance qui dépend forcément de ce que vous voulez protéger. Si votre setup studio se compose d’unités du genre Vari-Mu, Pultec et autres Lexicon, donc le prix d'une berline de luxe, clairement ça vaut le coup. Si vous mixez juste "in the box" sur un PC à 2000 euros avec des plugins sur un cloud, et bien ça vous coûtera moins cher de refaire le PC...
- courant nominal : 16A
- tension de fonctionnement : 180 à 274V
- arrêt dû à une surtension : 275V
- modes de protection contre les surtensions : ligne à neutre, aucune perte à la terre
- interruption due à des surtensions : pointe de 376V à 3000A, 266V RMS
- temps de réaction : une nanoseconde
- courant de choc maximal : 6,5A
- atténuation du bruit : 10 dB à 10 kHz, 40 dB à 100 kHz, 50 dB à 500 kHz
- courbe d’atténuation linéaire : impédance de 0.05 - 100 Ohms
- disjoncteur de 10A
- dimensions : 1,75 po (H) x 19 po (L) x 10,5 po (P)
- poids : 5.5 kg.
- construction : châssis en acier, panneau avant en aluminium anodisé noir brossé de 0,12 po, circuits imprimés sur verre-époxyde
- consommation : 6 watts
DES CIRCUITS EFFICACES
Un power conditioner est un stabilisateur de courant, pas un régulateur de tension. Le Furman PL-Pro DMC E appartient à la série Classic du constructeur américain. Dans un châssis en acier au format rack 19 pouces une unité (1U), on trouve ici onze prises IEC C-13 (femelles), dont une sur le panneau avant. Elles sont isolées pour minimiser les interférences entre les composants et la contamination par le bruit. La puissance maximale autorisée est de 16 ampères, 3680 watts, à l’entrée sur une prise IEC C20 (mâle) shucko. La protection est assurée par un disjoncteur magnétique. Les câbles avec connecteur IEC C-14 mâle ne sont pas fournis (comptez 5 à 10 euros pièce suivant la longueur).
L’appareil accepte un courant dont la tension est comprise entre 220 et 240 V, à 50Hz/60 Hz. Lorsque la tension se situe à moins de 5 volts (+/-) d’une source nominale de 216 à 244 V, l'indicateur tricolore, situé dans le coin inférieur gauche de l’afficheur de tension et de courant numérique, sera vert (tension optimale). Si la tension se situe entre 205 et 215 V ou entre 245 et 255 V, cet indicateur deviendra ambré indiquant un danger lié à une tension non optimale. Si la tension passe en dessous de 205 ou au-dessus de 255V, l’indicateur deviendra rouge. Les équipements branchés au PL-Pro DMC E sont alors en grand danger.
Il faut donc bien comprendre que ce n’est pas un produit miracle. Néanmoins, le bestiau embarque des technologies qui font la réputation de la marque. De l’avis de mon technicien en électronique, qui a été électricien, c’est du très haut de gamme.
Series Multi-stages Protection (SMP)
Le circuit SMP assure une protection presque entièrement autonome contre les pointes de surtension transitoires. Ce qui ne veut pas dire que l’appareil protège de tout. Un éclair à proximité peut provoquer une charge au-delà des capacités d’absorption de ce circuit de protection. Le voyant DEL vert « Protection OK », situé dans le coin inférieur droit de l’afficheur du vumètre, s’affaiblira alors. Et votre beau Furman sera bon pour une réparation chez le fabriquant. Et il ne fait pas le même boulot qu’un onduleur dont la batterie permet une autonomie temporaire pour sauvegarder un mix en plein orage par exemple.
Linear Filtering (LiFT)
Le Lift nettoie le courant en éjectant les perturbations radio ou venant de l’éclairage, etc. Ce qui ne veut pas dire que ce circuit va tout régler. Contre un ascenseur qui génère des perturbations dans un immeuble, rien ne vaut un transformateur d’isolement.
Extreme Voltage Shutdown (EVS)
L’EVS détecte des irrégularités de tension et éteint le bestiau en cas de danger. C’est un disjoncteur qui entre en action à 275V. Ce circuit détecte les défauts de câblage et autres connexions accidentelles tout comme les tensions trop élevées et coupe l’alimentation avant qu’il y ait des dommages. Si le niveau de tension de l’alimentation dépasse le niveau de surtension maximal, les lettres EVS s’affichent en rouge en haut de l’afficheur du vumètre.
Pour le monitoring, des voyants de diagnostic permettent de savoir si la tension est en dehors de la plage nominale ou si la protection a été compromise. Un grand voltmètre-ampèremètre numérique, avec bouton de gradation discret, affiche la tension à l’entrée et la consommation de courant RMS. L'indicateur de tension tricolore est suffisamment grand pour lire le niveau de la tension en étant à plusieurs mètres de distance du rack.
Le voltmètre numérique de précision mesure continuellement la tension à l’entrée selon une tolérance de +/-3V. Il indique le véritable niveau de courant RMS. Les niveaux de courant indiqués ici sont précis. Pour passer de la tension au courant, il suffit d’appuyer sur le bouton « Line Voltage/Current ». Pour baisser l’intensité de l’éclairage de l’afficheur, il faut appuyez sur ce même bouton pendant deux secondes.
Côté gadgets bien pratiques, on dispose de lumières extractibles sur rail lisse, d’un chargeur USB en face avant et d’un connecteur BNC sur le panneau arrière pour alimenter une lampe à col de cygne en 12V 0,5A.
IL NE PEUT PAS CORRIGER EDF-Enedis
Voilà, si vous pensiez que votre matériel était protégé et bien oui, mais pas totalement. Lorsque vous signez votre contrat avec EDF (Enedis gère le réseau, EDF produit), ce qui est écrit en tout petit, que personne ne lit, et bien c’est que cette chère entreprise se réserve le droit de vous livrer un courant dont la tension va varier de plus ou moins 10%. En gros EDF est dans les clous tant que la tension est comprise entre 207 et 253 V. Oui vous avez bien lu. Maintenant relisez les valeurs que j’ai données plus haut et vous comprenez que votre PL-PRO DM C E ne pourra rien faire contre ça. Ce n’est pas un régulateur de tension.
EDF doit respecter la fréquence des 50Hz sinon beaucoup trop d’appareils ne fonctionneraient pas correctement, les horloges numériques notamment. Mais pour la tension, c’est la roulette russe. Tout dépend du raccordement du lieu où vous jouez/enregistrez/mixez. Si c’est proche du transfo EDF, ce sera la surtension. Si c’est en bout de ligne ce sera le « sag ». Aucun stabilisateur Furman ne peut contrer ça. Il faut un régulateur Furman. Et je vous le donne dans le mille : ce n’est pas du tout le même prix.
C’est grave docteur ? Et bien tout dépend du matériel que vous utilisez. Si ce matériel est récent, taillé pour du 240V avec une tolérance jusqu’à 260V peut-être que sa durée de vie sera juste « réduite ». Si comme chez moi votre stabilisateur Furman PL-Pro DMC-E vous affiche un 242V, on est vraiment limite. Mais pour de vieux amplis à lampes fabriqués au XXe siècle pour du 230V maxi, il y a péril en la demeure. Surtout quand, de temps en temps, le Furman indique… 246V ! Bah oui, pourquoi EDF s’arrêterait donc en si bon chemin ?!
Comment j’ai réalisé l’implacable vérité ? Voilà qu’un beau jour, mon technicien vient chez moi pour embarquer une partie de ma collection de têtes à lampes, des amplis à réviser, ne serait-ce que pour vérifier l’état des condensateurs électrolytes dont la durée de vie est variable. Là on cause fusibles. Je lui explique que parfois je grille du slo-blow sur du Mesa et même du fast sur du Soldano, ce qui n’est pas sans m’inquiéter. Mais tout de suite je lui dis : « Attention, ils sont toujours branchés sur mon Furman donc bien protégés ». Ça, c’est ce que je croyais.
Mon tech voit alors un beau 242V sur le Furman et me lance : « On est à la limite de la légalité là ! Vous n’avez jamais cramé un ampli ? » Moi, une goutte de sueur sur le front, pas rassuré du tout, de répondre : « Euh bah non et ça fait depuis 1980 que ça dure. » Et c’est là que je réalise que depuis que mon raccordement a été refait en même temps que la ligne dans ma rue en 2019, j’ai de la surtension qu’aucun stabilisateur ne peut faire disparaître. Et absolument aucune installation électrique dans le bâtiment ne pourra régler ça. EDF envoie du lourd pour que les clients en bout de ligne soient au-dessus des 207V réglos. Et tant pis pour ceux qui vont manger du 250V à l’autre bout de la rue !
Mon tech m’explique alors que lorsqu’on envoie du 220V dans un transfo d’entrée d’un ampli, celui-là va balancer du 450V dans les lampes, mais que si on grimpe à 240 voire 250V, ce sera du 600/800V… Vous auriez vu ma tête ! Et pourquoi je le crois religieusement ? C’est un technicien senior expérimenté proche de la retraite, et surtout agréé Mesa, Marshall, Vox, Ampeg et j’en passe. A l’heure où j’écris ces lignes, il a quelque 150 appareils en attente de réparation dans son atelier. Ils viennent de tous les magasins de musique d’un bon quart de la France.
230V : LA NORME
Au cas où le Furman se planterait, mon technicien m’a conseillé de vérifier avec plusieurs testeurs de prise approuvés par de nombreux électriciens. En moyenne j’ai bien 242V, et c’est mauvais pour mes amplis en 230V. La tension nominale en France, c’est 230V. Je ne remercie donc pas du tout EDF contre qui je ne peux rien faire à part ne pas payer l’électricité et donc être coupé, ne plus jouer… Je ne vous fais pas un dessin, c’est ni plus ni moins qu’une prise d’otage en règles. Non, c’est plutôt Furman qui peut leur dire merci.
Il n’existe pour l’Europe que deux modèles Furman de la série Prestige capables de fournir un courant dont la tension est constamment régulée à 230V ou à 240V selon ce que vous avez choisi (il y a un switch à l’arrière). Il s’agit du P 1400 AR E qui coûte près de 2000 euros et qui limite la puissance à 6,5 ampères (il est siglé 6A) pour 1400W et surtout du P-6900 AR E. Celui-là, c’est de la grosse artillerie : 32 ampères (siglé 30A) pour presque 7000 watts affiché à un superbe tarif de 4500 euros. Mais quand on y réfléchit, le prix à l’ampère est moins élevé sur le P-6900 AR E que sur le P 1400 AR E qui est clairement le plus coûteux. Faut juste pouvoir accepter d’avaler une très grosse couleuvre : investir une telle somme dans du matériel seulement garanti cinq ans pour pallier la négligence du service public… Et comme mon backline mange du 16 ampères, qu’il faut y ajouter le matos de studio pour le tracking… et bien le P 1400 AR E ne me suffit pas. EDF, je vous aime tellement !
Si vous mesurez un joli 225V chez vous et bien vous pouvez sabrer le champagne, c’est que vous avez du bol. Un stabilisateur Furman suffira pour nettoyer le courant des saletés qui peuvent venir polluer votre son. Car c’est bien la mission des Furman de la gamme PL : filtrer et éviter certains types de perturbations. Certains, pas le gros éclair dont je parle au début hein...
Mais il est faux de dire, comme je le vois si souvent écrit sur le web, dans des avis, que ces grosses multiprises élaborées que sont les stabilisateurs protègent votre matériel. Pas dans le cas d’une surtension permanente. Un stabilisateur de tension Furman, quand bien même c’est un matériel au top comme le PL-Pro DMC E, n’est pas un transformateur de variation de tension. Le fameux variac si cher à Van Halen.
L'ALTERNATIVE DU VARIAC
Ce variac peut justement apporter une alternative économique au problème. En amont du PL-PRO DMC E, mon alimentation passe par un transformateur Bronson VC3000 capable d’encaisser 2400W en permanence, 3000W en pic. Ce variac, transformateur variable en français, est conçu à Berlin par Mangrove GmbH et fabriqué en Chine. Ses avantages : il est silencieux, permet de sortir n’importe quelle tension entre 0 et 300V et ne coûte "que" 250 euros TTC. Ses défauts : sa sérigraphie n’est pas précise et pour sortir le 230V désiré j’ai dû faire une marque plus proche du 210V que du 240. Surtout, on ne peut pas bloquer la rotation de son énorme potentiomètre qui offre peu de résistance au mouvement pour être précis. Alors oui, mieux vaut éviter de le manipuler par erreur. Donc il faut le placer à un endroit où personne ne pourra commettre l’irréparable en envoyant du 300V au lieu du 230V qui est aujourd’hui affiché sur mon Furman. Mais au moins, je n’ai plus ce 246V dans mes appareils fabriqués dans les années 80/90 pour le 230V.
QUE FAIRE ?
Si vous avez un courant stable entre 220 et 230V, le PL-Pro DMC E sera le meilleur appareil pour alimenter votre matos avec un courant nettoyé.
Si vous avez une surtension permanente, il faudra mettre un régulateur de tension qui assure aussi le job du stabilisateur. Et si vous n’avez pas 2000 ou 4500 euros à injecter dans ce poste, alors un variac fera l’affaire.
Si vous voulez faire les choses en grand, faites installer un transformateur d'isolement et investissez dans un onduleur en rack APC de chez Schneider Electric. Ne rêvez pas, ça coûte cher. Le Smart-UPS SMT 2200 pour 16 ampères est à plus de 1500 euros sur Amazon à l'heure ou j'écris ces lignes. Et l'APC ne fera pas le job du Furman PL-Pro DMC E. Surtout, les APC ne sont garantis qu'un an ! Donc pour le transfo suivi de APC suivi du Furman, on est sur un budget à 2500/3000 euros là.
Bref, avant d’investir 800 euros dans un Furman PL-Pro DMC E, vérifiez déjà la tension des lieux où vous jouez (local de répétition, home-studio, etc.) pour savoir si ce n’est pas plutôt d’un régulateur dont vous avez besoin. Ou les deux. Cet investissement est une assurance qui dépend forcément de ce que vous voulez protéger. Si votre setup studio se compose d’unités du genre Vari-Mu, Pultec et autres Lexicon, donc le prix d'une berline de luxe, clairement ça vaut le coup. Si vous mixez juste "in the box" sur un PC à 2000 euros avec des plugins sur un cloud, et bien ça vous coûtera moins cher de refaire le PC...