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dajhne
« Avis d'un ancien utilisateur (impression subjective inside) »
Publié le 02/01/17 à 11:49
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Les utilisateurs avertis
Bonjour,
Tout a été dit, ou presque, concernant les caractéristiques de l’Andromeda ; Il suffit de lire les avis postés avant.
Aussi, et pour éviter toute redondance, je souhaite partager mon impression concernant cet instrument assez rare, que j’ai possédé pendant environ deux, avant de le vendre il y a un moment maintenant. Il s’agit donc d’une impression liée à l’usage que j’en ai eu, et pas d’une vérité absolue.
Du côté des fonctions et des possibilités, ce synthé est véritablement impressionnant. Il dépasse largement les synthés analo polyphoniques de légendes que sont les Prophet V, OBX…, Memorymoog et autres Jupiter (et Synthex).
Dans cette logique, un musicien intéressé par un tel synthé peut se dire que pour une somme qui avoisine les (2000/2500€ au 02/01/17), il parait plus raisonnable d’investir dans un Andromeda plus récent (et logiquement moins rincé qu’une antique légende), aux possibilités plus puissantes, et somme toute avec de « vrais » VCOs certifiés à bord.
Pour avoir eu des synthés analogiques avant de recevoir mon A6, j’avais un certain recul sur ce que je pouvais espérer attendre de ce synthé. L’ayant commandé à Londres, je l’ai reçu le jour de mon anniversaire dans son double carton épais. Moins imposant en vrai, moins lourd que ce que j’imaginais, je l’ai immédiatement essayé.
De prime abord, le plastique abonde sur l’A6. Sur mon exemplaire, certains potars avaient un peu de jeu, et d’autres non ; rien de grave non plus. L’écran est lambda, jaunâtre, et s’avère indispensable pour paramétrer la bête. Malgré les nombreuses commandes en façade, beaucoup de réglages fins se font via l’écran. Les presets embarqués à bord font dans la poudre aux yeux, avec surdosage d’effets et arpégiateurs à gogo. Rien de vraiment exploitable, ni de pertinent dans la démonstration des possibilités de l’engin. Une grosse impression de programmes surfaits, impersonnels et fades, loin de l’idée qu’on se fait du plus gros analogique polyphonique. Qu’à cela ne tienne, la machine ne demande qu’à être manipulée. Allons-y !
Ce n’est qu’après plusieurs jours de programmation et d’essais que le caractère de l’Andromeda se fait ressentir. Ce n’est également qu’après avoir lu d’autres avis que certains points se confirment. Oui, clairement, ce synthé n’est pas abouti : combien il est difficile d’avoir une simple « dent de scie » convaincante ! La « carré » semble creuse quelque que soit la position du Pulse Width (au dessus ou en dessous du 50%, bien sûr). Que j’empile les formes d’ondes disponibles par oscillateur, ou en ajoutant du sub, cela me donne une bouillie sonore dans tous les cas. Certains avis évoquent la nécessité de mixer les niveaux des VCOs à 50%, et à compenser en sortie… oui, c’est vrai que c’est un peu mieux, mais un petit mono comme un MS404 de Doepfer avec son unique VCO placé à côté, pulvérise l’Andromeda. Et oui, c’est vrai !
Les filtres viennent après. Ils font correctement leur boulot malgré la source sonore tristounette évoquée juste avant. Ainsi, rien de spectaculaire ou surprenant ne peut en découler. Le multimode propose tout de même de pouvoir cumuler plusieurs modes, ce qui peut amener des balayages intéressants si contrôlés différemment, et parfois proches de formants (si si…).
Les 3 enveloppes embarquées sont à l’image de l’impression dégagée par l’A6 : des caractéristiques intéressantes uniquement sur le papier, avec leur mode de bouclage. A multisegments pas toujours très clairs, les attaques et fins brèves ne sont pas vraiment au rendez-vous, au point que des utilisateurs destinent l’Andromeda en synthé à nappes. Des fonctions un peu « cachées » comme l’Engine Optimizer semblent prévues pour personnaliser la réactivité des enveloppes en fonctions de l’usage du son en cours. A l’arrivée, j’ai vraiment eu l’impression d’un cache misère tant l’impact est insignifiant. Rien à voir avec un temps X 5 sur un vieux Yamaha, par exemple.
Vous l’aurez compris à mon impression générale, c’est au niveau du son que l’Andromeda m’a le plus déçu. Le multi effets embarqué, sans être déshonorant, n’apporte rien. Tout au plus un léger plan de réverbe à garder en retrait.
Après, le solide atout de cette bécane reste selon moi sa matrice de modulations. Chaque module (OSC, Filtre, VCA, ENV….) disposant de sa propre page (View) amenant toutes les modulations disponibles, il est facile de tout paramétrer sans s’égarer. Tout se fait bien sûr à l’écran, avec à gauche les sources de modulations, l’intensité et les destinations sur la droite. C’est très clair et tout peut être modulé par ce qu’on veut (inter modulations possibles).
En passant du temps à programmer, j’ai découvert plus tard le Tracking Generator (à côté de l’Engine Optimizer), sorte de séquenceur de valeurs librement affectable (à ne pas confondre avec le séquenceur principal).
Le Sample and Hold est également très complet.
Un autre épineux sujet concerne l’auto tune. S’il est normal de s’en servir sur un analo polyphonique à VCO, je dois reconnaitre avoir eu à m’en servir plusieurs fois au cours d’une même session. Il ne me semble pas avoir de grandes variations de température chez moi, mais ce n’est peut-être pas le cas de tous les Andromeda. Il existe de nombreux sujets sur AF ou ailleurs évoquant deux séries différentes reconnaissables au n° de série. L’une serait plus sensible que l’autre.
A cette impression d’inachevé s’ajoute celle du manque de fiabilité (encore une fois, cela relève de l’impression). J’ai d’ailleurs à ce sujet une petite anecdote : lorsque je possédais encore mon exemplaire, j’expliquais ce ressenti à un autre possesseur d’A6 bien connu du monde de l'analogique et du modulaire, qui lui, semblait conquis. Quelques mois plus tard, après avoir vendu mon synthé, ce dernier m’apprend qu’il compte s’en séparer aussi. L’impression de manque de fiabilité ou solidité l’avait finalement convaincu de le vendre.
Depuis, j’ai eu l’occasion d’en ré essayer. C’était il y a quelques mois chez un ami réparateur de synthés analogiques. Parmi les Jupiter 8, ou CS70M et autres Prophet 10 tous raccordés à la même sono, nous avons eu la même impression : BOF… je n’évoquerais même pas la quasi impossibilité de maintenance de l’Andromeda : des composants propriétaires, de nombreux PCBs superposés avec CMS à bord. A l’heure ou des CEM3340 sont refabriqués, ou que des clones de chip célèbres et rares existent, comment envisager de faire perdurer un Andromeda ?
Ci-dessous, quelques exemples personnels de sons de mon ex Andromeda :
http://www.aht.li/1875894/Darkstar.wav
http://www.aht.li/1875902/Oxygene_Pad.wav
http://www.aht.li/1875907/Sweep_Strings.wav
http://www.aht.li/1875906/Vintage_Strings.wav
http://www.aht.li/1875895/Visitor_X.wav
http://www.aht.li/1875901/Magistral_Strings.wav
http://www.aht.li/1875898/Fat_Riff.wav
http://www.aht.li/1875905/Ligeti.wav
http://www.aht.li/1875904/Filtered_Wing.wav
http://www.aht.li/1875910/Filtered_Seq.wav
Tout a été dit, ou presque, concernant les caractéristiques de l’Andromeda ; Il suffit de lire les avis postés avant.
Aussi, et pour éviter toute redondance, je souhaite partager mon impression concernant cet instrument assez rare, que j’ai possédé pendant environ deux, avant de le vendre il y a un moment maintenant. Il s’agit donc d’une impression liée à l’usage que j’en ai eu, et pas d’une vérité absolue.
Du côté des fonctions et des possibilités, ce synthé est véritablement impressionnant. Il dépasse largement les synthés analo polyphoniques de légendes que sont les Prophet V, OBX…, Memorymoog et autres Jupiter (et Synthex).
Dans cette logique, un musicien intéressé par un tel synthé peut se dire que pour une somme qui avoisine les (2000/2500€ au 02/01/17), il parait plus raisonnable d’investir dans un Andromeda plus récent (et logiquement moins rincé qu’une antique légende), aux possibilités plus puissantes, et somme toute avec de « vrais » VCOs certifiés à bord.
Pour avoir eu des synthés analogiques avant de recevoir mon A6, j’avais un certain recul sur ce que je pouvais espérer attendre de ce synthé. L’ayant commandé à Londres, je l’ai reçu le jour de mon anniversaire dans son double carton épais. Moins imposant en vrai, moins lourd que ce que j’imaginais, je l’ai immédiatement essayé.
De prime abord, le plastique abonde sur l’A6. Sur mon exemplaire, certains potars avaient un peu de jeu, et d’autres non ; rien de grave non plus. L’écran est lambda, jaunâtre, et s’avère indispensable pour paramétrer la bête. Malgré les nombreuses commandes en façade, beaucoup de réglages fins se font via l’écran. Les presets embarqués à bord font dans la poudre aux yeux, avec surdosage d’effets et arpégiateurs à gogo. Rien de vraiment exploitable, ni de pertinent dans la démonstration des possibilités de l’engin. Une grosse impression de programmes surfaits, impersonnels et fades, loin de l’idée qu’on se fait du plus gros analogique polyphonique. Qu’à cela ne tienne, la machine ne demande qu’à être manipulée. Allons-y !
Ce n’est qu’après plusieurs jours de programmation et d’essais que le caractère de l’Andromeda se fait ressentir. Ce n’est également qu’après avoir lu d’autres avis que certains points se confirment. Oui, clairement, ce synthé n’est pas abouti : combien il est difficile d’avoir une simple « dent de scie » convaincante ! La « carré » semble creuse quelque que soit la position du Pulse Width (au dessus ou en dessous du 50%, bien sûr). Que j’empile les formes d’ondes disponibles par oscillateur, ou en ajoutant du sub, cela me donne une bouillie sonore dans tous les cas. Certains avis évoquent la nécessité de mixer les niveaux des VCOs à 50%, et à compenser en sortie… oui, c’est vrai que c’est un peu mieux, mais un petit mono comme un MS404 de Doepfer avec son unique VCO placé à côté, pulvérise l’Andromeda. Et oui, c’est vrai !
Les filtres viennent après. Ils font correctement leur boulot malgré la source sonore tristounette évoquée juste avant. Ainsi, rien de spectaculaire ou surprenant ne peut en découler. Le multimode propose tout de même de pouvoir cumuler plusieurs modes, ce qui peut amener des balayages intéressants si contrôlés différemment, et parfois proches de formants (si si…).
Les 3 enveloppes embarquées sont à l’image de l’impression dégagée par l’A6 : des caractéristiques intéressantes uniquement sur le papier, avec leur mode de bouclage. A multisegments pas toujours très clairs, les attaques et fins brèves ne sont pas vraiment au rendez-vous, au point que des utilisateurs destinent l’Andromeda en synthé à nappes. Des fonctions un peu « cachées » comme l’Engine Optimizer semblent prévues pour personnaliser la réactivité des enveloppes en fonctions de l’usage du son en cours. A l’arrivée, j’ai vraiment eu l’impression d’un cache misère tant l’impact est insignifiant. Rien à voir avec un temps X 5 sur un vieux Yamaha, par exemple.
Vous l’aurez compris à mon impression générale, c’est au niveau du son que l’Andromeda m’a le plus déçu. Le multi effets embarqué, sans être déshonorant, n’apporte rien. Tout au plus un léger plan de réverbe à garder en retrait.
Après, le solide atout de cette bécane reste selon moi sa matrice de modulations. Chaque module (OSC, Filtre, VCA, ENV….) disposant de sa propre page (View) amenant toutes les modulations disponibles, il est facile de tout paramétrer sans s’égarer. Tout se fait bien sûr à l’écran, avec à gauche les sources de modulations, l’intensité et les destinations sur la droite. C’est très clair et tout peut être modulé par ce qu’on veut (inter modulations possibles).
En passant du temps à programmer, j’ai découvert plus tard le Tracking Generator (à côté de l’Engine Optimizer), sorte de séquenceur de valeurs librement affectable (à ne pas confondre avec le séquenceur principal).
Le Sample and Hold est également très complet.
Un autre épineux sujet concerne l’auto tune. S’il est normal de s’en servir sur un analo polyphonique à VCO, je dois reconnaitre avoir eu à m’en servir plusieurs fois au cours d’une même session. Il ne me semble pas avoir de grandes variations de température chez moi, mais ce n’est peut-être pas le cas de tous les Andromeda. Il existe de nombreux sujets sur AF ou ailleurs évoquant deux séries différentes reconnaissables au n° de série. L’une serait plus sensible que l’autre.
A cette impression d’inachevé s’ajoute celle du manque de fiabilité (encore une fois, cela relève de l’impression). J’ai d’ailleurs à ce sujet une petite anecdote : lorsque je possédais encore mon exemplaire, j’expliquais ce ressenti à un autre possesseur d’A6 bien connu du monde de l'analogique et du modulaire, qui lui, semblait conquis. Quelques mois plus tard, après avoir vendu mon synthé, ce dernier m’apprend qu’il compte s’en séparer aussi. L’impression de manque de fiabilité ou solidité l’avait finalement convaincu de le vendre.
Depuis, j’ai eu l’occasion d’en ré essayer. C’était il y a quelques mois chez un ami réparateur de synthés analogiques. Parmi les Jupiter 8, ou CS70M et autres Prophet 10 tous raccordés à la même sono, nous avons eu la même impression : BOF… je n’évoquerais même pas la quasi impossibilité de maintenance de l’Andromeda : des composants propriétaires, de nombreux PCBs superposés avec CMS à bord. A l’heure ou des CEM3340 sont refabriqués, ou que des clones de chip célèbres et rares existent, comment envisager de faire perdurer un Andromeda ?
Ci-dessous, quelques exemples personnels de sons de mon ex Andromeda :
http://www.aht.li/1875894/Darkstar.wav
http://www.aht.li/1875902/Oxygene_Pad.wav
http://www.aht.li/1875907/Sweep_Strings.wav
http://www.aht.li/1875906/Vintage_Strings.wav
http://www.aht.li/1875895/Visitor_X.wav
http://www.aht.li/1875901/Magistral_Strings.wav
http://www.aht.li/1875898/Fat_Riff.wav
http://www.aht.li/1875905/Ligeti.wav
http://www.aht.li/1875904/Filtered_Wing.wav
http://www.aht.li/1875910/Filtered_Seq.wav