Voir les autres avis sur ce produit :
stiiiiiiive
« Original et ludique. »
Publié le 15/07/13 à 11:01
Rapport qualité/prix :
Correct
Cible :
Tout public
Le MG-1 est un synthé analogique conçu par Moog pour Tandy, propriétaire de l'enseigne RadioShack aux Etats-Unis et qui vendait du matériel étiquetté Realistic. Mon père achetait toutes sortes de bidouilles là-bas.
Un petit clavier de deux octaves et demi, sans vélocité ni aftertouch et vraiment tout mou, permet aux 6 kg (à peine) du MG-1 d'être emportés partout.
Côté génération...
Une partie monophonique s'appuie sur deux oscillateurs contrôlés par tension, dont la fréquence est réglable sur 3 octaves ( -2, -1 et 0 pour l'un et -1, 0 et 1 pour l'autre). Tous deux proposent une onde en dent de scie ou une onde rectangulaire, avec des rapports cycliques différents et pas modulables. Un potentiomètre permet d'accorder l’oscillateur 2 en fonction du 1. Enfin, on peut synchroniser les deux oscillateurs. On regrettera seulement qu'aucune source de modulation, à part le potentiomètre dédié, ne permette de moduler la fréquence de l'oscillateur 2 seul.
Une seconde partie polyphonique consiste en un générateur d'onde carrée qui repose sur des diviseurs d'octave. On trouve un son d'orgue à transistor grand public, certes, mais pas seulement, j'y reviendrai. Cela permet de bénéficier d'un troisième oscillateur, mais attention : aucune transposition possible, chaque touche déclenche sa note.
Chacune de ces parties a son propre accordage global.
Un bruit (blanc ?) peut être mixé avec les autres sources. Pour les plus techniciens d'entre nous, il est intéressant de savoir que ce bruit repose sur un générateur pseudo-aléatoire numérique.
Un autre AFien (obr___ pour le nommer) m'a gentiment communiqué quelques détails à propos de ce générateur. Je le remercie au passage, et je le cite :
> le bruit est généré par U16 (voir schéma technique) qui est un "MM5837N digital noise source [...] MOS pseudo-random sequence generator" : bruit utilisé tant pour le bruit audio que pour fabriquer le "random".
Enfin, un modulateur en anneaux basé sur un "ou-exclusif" permet d'avoir une source supplémentaire pour des sons inharmoniques ou pour donner un peu de grain au tout.
Une partie Mixer permet de doser tout ce beau monde avant de l'envoyer dans le filtre.
Le filtre est un filtre classique alla Moog : passe-bas 24 db/Oct, résonnant, auto-oscillant si on le pousse. Le suivi de clavier est commutable entre 0, 50% et 100%.
Côté modulation...
Un LFO génère des formes d'onde carrée, triangulaire et marche aléatoire (S&H). Sa vitesse n'atteint pas des sommets mais il suffit à donner pas mal d'expressivité. La modulation de la fréquence des deux VCOs et de celle du filtre sont dosables grâce à deux potentiomètres. La fréquence de la partie polyphonique n'est pas modulable.
Une enveloppe à deux paramètres, commutable entre AD et ASR, permet de contrôler le volume et/ou la fréquence de coupure du filtre. Pour cette dernière, la modulation par l'enveloppe est dosable et positive uniquement.
En ce qui concerne le volume, il existe les alternatives d'utiliser une enveloppe rectangulaire de base (un "gate") ou bien de laisser le VCA ouvert en permanence, afin de réaliser des drones.
De plus, comme il n'y a qu'une enveloppe, la partie polyphonique est sujette à la phase d'attaque mais la phase de relâchement est inexistante pour certains réglages ; le son s'arrête brutalement : c'est de la paraphonie, plusieurs notes mais un seul filtre et une seule enveloppe.
Notons que le LFO permet de déclencher cycliquement l'enveloppe et qu'on dispose aussi d'un portamento.
Côté routing...
La totalité des sources passent par le filtre et l'enveloppe (à la seule exception du comportement de la paraphonie + enveloppe décrit ci-dessus). Du coup, les modulations du filtres par l'enveloppe ou le LFO sculptent complétement le son.
Côté connectique...
Les sorties sont au format CINCH / RCA : pour le grand public. Il y a aussi une paire d'entrées au même format pour injecter le signal du tourne-disque à Mamie et jouer par dessus Mais attention, ces entrées ne sont pas dirigées à travers le filtre.
Une prise casque est disponible... en façade : bien.
Une entrée trigger et une entrée pitch en 1V/Oct permettent de piloter le MG-1 depuis le dehors. Contrairement au manuel d'utilisation, le manuel de service laisse entendre qu'avec un câble jack approprié, le clavier du MG-1 peut piloter un autre instrument grâce à cette même connectique. J'ai essayé, ça marche, j'ai écrit une astuce ici-même.
Des modifications sont possibles pour lui ajouter une entrée MIDI, une sortie jack normalisée ou bien de faire passer les entrées dans le filtre. Entre autres...
Son frère presque jumeau est le Moog The Rogue. Le MG-1 s'en distingue par l'absence de molettes de pitch et modulation, la possibilité de sélectionner l'octave et la forme d'onde de chaque oscillateur indépendamment, la partie polyphonique et le ring-modulator, une action clavier un peu moins franche et l'absence de modulation de la fréquence de l'oscillateur 2, pour ces leads sync typiques. Quelques détails sont disponibles sur la page du Vintage Synth Explorer.
UTILISATION
Le MG-1 est un instrument très ludique. Il a un charme fou et c'est un réel plaisir de se balader sur son panneau avant et de l'écouter chanter. Le son est plutôt brut et les possibilités pas forcément habituelles.
En mixant la partie polyphonique et les VCOs, on obtient un semblant de nappes. Concernant la partie monophonique, le clavier donne la priorité à la note la plus haute. De ce fait, lorsqu'on plaque un accord, les VCOs jouent cette note. Et c'est bien ainsi : le cerveau privilégiant la perception de la plus haute note d'un accord, cela peut donc donner l'illusion à des oreilles de non-geek que chaque note de l'accord est jouée avec le son des VCOs, comme de vraies nappes polyphoniques. Bien pensé.
On le comprend : malgré ses limitations, le MG-1 se veut relativement polyvalent en terme de technique de jeu.
Avec près de 30 ans à leur actif, les potentiomètres peuvent résister un peu et rendre l'accordage de l'oscillateur 2 approximatif. A mon sens, c'est le charme de l'analogique : l'inexactitude au service de l'épaisseur. En passant, celui que j'ai eu la chance de jouer souffle un peu.
La dénomination des paramètres est orientée grand public, car cet instrument était voué à ce marché, si bien que les vrais geeks peuvent se retrouver déconcertés au début, mais ils prendront leurs marques rapidement. Et alors l'édition sera simple : il n'y a pas grand chose et tout est à portée de main.
L'absence de molettes pourra en refroidir quelques uns. Pour ma part, j'ai commencé à jouer et j'ai posé ma main sur le côté gauche par réflexe. Cet automatisme m'a au moins autant surpris que l'absence des molettes. Mais l'originalité du MG-1 le rend si attachant qu'on a envie de le jouer différemment.
AVIS GLOBAL
J'utilise le MG-1 depuis une semaine. Je ne m'aventurerai pas à étaler des comparaisons sonores car je pense que l'expérience d'un instrument ne se limite pas au son mais aussi à l'interface et aux possibilités qu'il offre. Pour le coup, le MG-1 sort un peu de l'ordinaire et je pense que peu de synthés offrent la même expérience de jeu.
Son principal point fort est à mon sens son originalité monophonique/paraphonique. Sa compacité peut en faire "le petit qu'on emporte partout".
Aucune de ses faiblesses ne m'a réellement handicapé. Si je devais vraiment en choisir deux, ce serait... allez : manque de modulation de la fréquence de l'oscillateur 2 seule, et on aimerait transposer encore une octave plus bas. Ce deux faiblesses font l'objet de modifications...
Je conseille de regarder les vidéos de Marc Doty (aka AutomaticGainsay) qui décrivent brillamment les détails de cet instrument et comment on peut tirer profit de ses limitations.
EDIT 2022 : J'ai changé les sliders pour des neufs achetés chez Syntaur : ça redonne un vrai coup de jeune à ce petit synthé.
Aussi, je crois me souvenir que lorsque l'on pousse la résonance, le volume ne décroît pas, à confirmer (je m'y attèlerai).
J'ai pu poser mes mains sur un vieux Moog Satellite modifié récemment. Pas de doute pour moi : malgré le chouette son du Satellite, le MG-1 est bien plus ludique.
En 2022, à 500 euros en bon état, c'est un chouette achat. Au dessus, il faut se demander si la "mousse goudron" a été retirée et quel entretien il a pu subir.
Un petit clavier de deux octaves et demi, sans vélocité ni aftertouch et vraiment tout mou, permet aux 6 kg (à peine) du MG-1 d'être emportés partout.
Côté génération...
Une partie monophonique s'appuie sur deux oscillateurs contrôlés par tension, dont la fréquence est réglable sur 3 octaves ( -2, -1 et 0 pour l'un et -1, 0 et 1 pour l'autre). Tous deux proposent une onde en dent de scie ou une onde rectangulaire, avec des rapports cycliques différents et pas modulables. Un potentiomètre permet d'accorder l’oscillateur 2 en fonction du 1. Enfin, on peut synchroniser les deux oscillateurs. On regrettera seulement qu'aucune source de modulation, à part le potentiomètre dédié, ne permette de moduler la fréquence de l'oscillateur 2 seul.
Une seconde partie polyphonique consiste en un générateur d'onde carrée qui repose sur des diviseurs d'octave. On trouve un son d'orgue à transistor grand public, certes, mais pas seulement, j'y reviendrai. Cela permet de bénéficier d'un troisième oscillateur, mais attention : aucune transposition possible, chaque touche déclenche sa note.
Chacune de ces parties a son propre accordage global.
Un bruit (blanc ?) peut être mixé avec les autres sources. Pour les plus techniciens d'entre nous, il est intéressant de savoir que ce bruit repose sur un générateur pseudo-aléatoire numérique.
Un autre AFien (obr___ pour le nommer) m'a gentiment communiqué quelques détails à propos de ce générateur. Je le remercie au passage, et je le cite :
> le bruit est généré par U16 (voir schéma technique) qui est un "MM5837N digital noise source [...] MOS pseudo-random sequence generator" : bruit utilisé tant pour le bruit audio que pour fabriquer le "random".
Enfin, un modulateur en anneaux basé sur un "ou-exclusif" permet d'avoir une source supplémentaire pour des sons inharmoniques ou pour donner un peu de grain au tout.
Une partie Mixer permet de doser tout ce beau monde avant de l'envoyer dans le filtre.
Le filtre est un filtre classique alla Moog : passe-bas 24 db/Oct, résonnant, auto-oscillant si on le pousse. Le suivi de clavier est commutable entre 0, 50% et 100%.
Côté modulation...
Un LFO génère des formes d'onde carrée, triangulaire et marche aléatoire (S&H). Sa vitesse n'atteint pas des sommets mais il suffit à donner pas mal d'expressivité. La modulation de la fréquence des deux VCOs et de celle du filtre sont dosables grâce à deux potentiomètres. La fréquence de la partie polyphonique n'est pas modulable.
Une enveloppe à deux paramètres, commutable entre AD et ASR, permet de contrôler le volume et/ou la fréquence de coupure du filtre. Pour cette dernière, la modulation par l'enveloppe est dosable et positive uniquement.
En ce qui concerne le volume, il existe les alternatives d'utiliser une enveloppe rectangulaire de base (un "gate") ou bien de laisser le VCA ouvert en permanence, afin de réaliser des drones.
De plus, comme il n'y a qu'une enveloppe, la partie polyphonique est sujette à la phase d'attaque mais la phase de relâchement est inexistante pour certains réglages ; le son s'arrête brutalement : c'est de la paraphonie, plusieurs notes mais un seul filtre et une seule enveloppe.
Notons que le LFO permet de déclencher cycliquement l'enveloppe et qu'on dispose aussi d'un portamento.
Côté routing...
La totalité des sources passent par le filtre et l'enveloppe (à la seule exception du comportement de la paraphonie + enveloppe décrit ci-dessus). Du coup, les modulations du filtres par l'enveloppe ou le LFO sculptent complétement le son.
Côté connectique...
Les sorties sont au format CINCH / RCA : pour le grand public. Il y a aussi une paire d'entrées au même format pour injecter le signal du tourne-disque à Mamie et jouer par dessus Mais attention, ces entrées ne sont pas dirigées à travers le filtre.
Une prise casque est disponible... en façade : bien.
Une entrée trigger et une entrée pitch en 1V/Oct permettent de piloter le MG-1 depuis le dehors. Contrairement au manuel d'utilisation, le manuel de service laisse entendre qu'avec un câble jack approprié, le clavier du MG-1 peut piloter un autre instrument grâce à cette même connectique. J'ai essayé, ça marche, j'ai écrit une astuce ici-même.
Des modifications sont possibles pour lui ajouter une entrée MIDI, une sortie jack normalisée ou bien de faire passer les entrées dans le filtre. Entre autres...
Son frère presque jumeau est le Moog The Rogue. Le MG-1 s'en distingue par l'absence de molettes de pitch et modulation, la possibilité de sélectionner l'octave et la forme d'onde de chaque oscillateur indépendamment, la partie polyphonique et le ring-modulator, une action clavier un peu moins franche et l'absence de modulation de la fréquence de l'oscillateur 2, pour ces leads sync typiques. Quelques détails sont disponibles sur la page du Vintage Synth Explorer.
UTILISATION
Le MG-1 est un instrument très ludique. Il a un charme fou et c'est un réel plaisir de se balader sur son panneau avant et de l'écouter chanter. Le son est plutôt brut et les possibilités pas forcément habituelles.
En mixant la partie polyphonique et les VCOs, on obtient un semblant de nappes. Concernant la partie monophonique, le clavier donne la priorité à la note la plus haute. De ce fait, lorsqu'on plaque un accord, les VCOs jouent cette note. Et c'est bien ainsi : le cerveau privilégiant la perception de la plus haute note d'un accord, cela peut donc donner l'illusion à des oreilles de non-geek que chaque note de l'accord est jouée avec le son des VCOs, comme de vraies nappes polyphoniques. Bien pensé.
On le comprend : malgré ses limitations, le MG-1 se veut relativement polyvalent en terme de technique de jeu.
Avec près de 30 ans à leur actif, les potentiomètres peuvent résister un peu et rendre l'accordage de l'oscillateur 2 approximatif. A mon sens, c'est le charme de l'analogique : l'inexactitude au service de l'épaisseur. En passant, celui que j'ai eu la chance de jouer souffle un peu.
La dénomination des paramètres est orientée grand public, car cet instrument était voué à ce marché, si bien que les vrais geeks peuvent se retrouver déconcertés au début, mais ils prendront leurs marques rapidement. Et alors l'édition sera simple : il n'y a pas grand chose et tout est à portée de main.
L'absence de molettes pourra en refroidir quelques uns. Pour ma part, j'ai commencé à jouer et j'ai posé ma main sur le côté gauche par réflexe. Cet automatisme m'a au moins autant surpris que l'absence des molettes. Mais l'originalité du MG-1 le rend si attachant qu'on a envie de le jouer différemment.
AVIS GLOBAL
J'utilise le MG-1 depuis une semaine. Je ne m'aventurerai pas à étaler des comparaisons sonores car je pense que l'expérience d'un instrument ne se limite pas au son mais aussi à l'interface et aux possibilités qu'il offre. Pour le coup, le MG-1 sort un peu de l'ordinaire et je pense que peu de synthés offrent la même expérience de jeu.
Son principal point fort est à mon sens son originalité monophonique/paraphonique. Sa compacité peut en faire "le petit qu'on emporte partout".
Aucune de ses faiblesses ne m'a réellement handicapé. Si je devais vraiment en choisir deux, ce serait... allez : manque de modulation de la fréquence de l'oscillateur 2 seule, et on aimerait transposer encore une octave plus bas. Ce deux faiblesses font l'objet de modifications...
Je conseille de regarder les vidéos de Marc Doty (aka AutomaticGainsay) qui décrivent brillamment les détails de cet instrument et comment on peut tirer profit de ses limitations.
EDIT 2022 : J'ai changé les sliders pour des neufs achetés chez Syntaur : ça redonne un vrai coup de jeune à ce petit synthé.
Aussi, je crois me souvenir que lorsque l'on pousse la résonance, le volume ne décroît pas, à confirmer (je m'y attèlerai).
J'ai pu poser mes mains sur un vieux Moog Satellite modifié récemment. Pas de doute pour moi : malgré le chouette son du Satellite, le MG-1 est bien plus ludique.
En 2022, à 500 euros en bon état, c'est un chouette achat. Au dessus, il faut se demander si la "mousse goudron" a été retirée et quel entretien il a pu subir.