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Anna Lovitch, pionnière du synthétiseur

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Sujet de la discussion Anna Lovitch, pionnière du synthétiseur
Voici la traduction d'un article paru dans le Berkeley Music Observer de Janvier 2016.

Alors qu'on s'apprête à fêter le 60éme anniversaire de l'invention du synthétiseur, l'ensemble des constructeurs semblent frappés d'amnésie en oubliant totalement l'immense contribution et on peut même affirmer le rôle décisif joué par Anna Lovitch dans cette quête du son électronique.

Descendante d'émigrés russes ayant fuit la révolution, Anna est étudiante à l'université de Berkeley au début des années 50 et se découvre une passion pour les circuits électroniques. Rapidement, c'est un véritable laboratoire qui se monte dans la chambre de la jeune étudiante qui accumule les brevets et imagine de nombreux circuits originaux qui deviendront des références pour tous les constructeurs de années 60 à nos jours.

La rencontre avec Robert Moog en Juin 1962 marquera un tournant décisif dans la carrière d'Anna qui connaitra une brève liaison amoureuse avant l'inventeur du modèle D (le minimoog) mais deviendra surtout son plus implacable partenaire financier en lui cédant notamment la license du "ladder filter" à prix d'or.

La suite n'est qu'un enchaînement de réussites et Anna Lovitch proposera les schémas de ses circuits à tous les fabricants d'orgues de l'époque en donnant de ce fait naissance à une nouvelle industrie, l'industrie du synthétiseur.
ARP, Crumar, Sequential, Oberheim, tous auront recours au génie de Mme Lovitch et auront aussi l'obligation de graver le nom de la créatrice sur leurs circuits imprimés à tel point que les réparateurs de synthés de l'époque feront désormais la différence entre un vulgaire orgue et un synthé "Anna Lovitch" qu'ils appelleront ensuite par déformation "analogic" ou simplement "analo".

Après Bob Moog, c'est Dave Smith qui aura une liaison (cette fois beaucoup plus sérieuse) avec Anna, liaison dont naitrons deux enfants, Tom et Jenny, jamais reconnus par Dave qui avait à l'époque une véritable horreur de la famille et préférait passer ses nuits dans les bars "cuir-moustache" des bas-fonds de Los Angeles.

A côté de cette vie de famille bien remplie, Anna délaisse un peu l'univers des synthés pour se diversifier dans les electro-stimulateurs Slendertone (vendus sur Télé-achat notamment) mais elle profitera cependant d'un week-end dans les montagnes rocheuses pour dessiner en 4 heures (selon la légende) les plans de la célèbre TB303 qu'elle revendra à Roland Corporation pour la modique somme de 200 000$. Le système de programmation un peu farfelu de la célèbre bassline serait du à une consommation abusive de drogue LSD (acide).

A la suite de la TB-303, le Roland D-50 sortira discrètement du bureau d'étude Lovitch et sera estampillé "synthé numérique" alors que tous ses circuits sont purement analogique, y compris la partie "lecteur d'échantillons" et même les cartes mémoire qui utilisent des mini-relais electro-magnétiques. L'explication de cette anomalie vient du fait que l'entreprise Roland ne maitrisait absolument pas les technologies numériques mais voulait concurrencer le DX-7 de Yamaha en surfant sur l'image moderniste de l'ère informatique.

Le milieu des années 80 amorce malgré tout la courbe décroissante du synthé analogique et Anna se tourne alors vers les services secrets américains qui financeront divers projets et notamment le très controversé X32-Guantanamo, une sorte d'électro-stimulateur modulaire patchable comportant 11 niveaux d'intensité au lieu des 4 habituellement présents sur le matériel "grand-public".

Vers le début des années 2000, Mme Lovitch sera à l'origine d'un nouveau phénomène de société qu'on nommera plus tard la vague "néo-analo" remettant à la mode une technologie qu'on pensait dépassée.

Ainsi, la marque Alesis, qui peine à se reconvertir dans le milieu de la Formule 1 automobile fait appel à la géniale conceptrice de circuits pour le synthé "Andromeda" qui sera un véritable succés commercial.
Dans le même temps, Anna parvient à convaincre Tom Oberheim de relancer ses fameux modules "SEM One voice"
dont elle détient plusieurs brevets....business is business !!

Dave Smith, alors perdu au Japon dans une sombre histoire de synthoniseur mélodique pour Tamagoshi en ressentit une piqure à son égo et décida de lancer sa propre marque "DSI" . Il dira notamment : "if Tom can do it, I can do it" (si Tom peut le faire, moi aussi)

Ce à quoi Mr Oberheim renchérit par "do it - do it - hoo - hoo " sur un rythme disco ponctué par un balancement de hanches étonnant pour un homme de cet âge et de cette corpulence.

Mais tout n'est pas rose dans la vie des créateurs de synthés et en 2005, le décès de Bob Moog, celui qu'Anna Lovitch appelait affectueusement "gribouille" (gwibooye...ndlr) marquera la fin de toute motivation pour la réalisation électronique comme le confiera Anna à notre confrère Eric Walker sur la chaîne de télévision CNN-Fanzine.

C'est une page de l'histoire des instruments de musique qui se tourne mais il reste surement de nombreux chapitres à écrire en gardant dans notre mémoire le souvenir d'une créatriceexceptionnelle.

Texte original par colaverde www.colaverde.com

[ Dernière édition du message le 01/04/2016 à 02:41:26 ]

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J'ai failli y croire icon_facepalm.gif

C'est la mode des Revival, 7 titres (ré) enregistrés avec mon ancien groupe d'il y a 15 ans Cosmic Trip Avengers

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