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Sujet Les réalités des métiers ?

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Sujet de la discussion Les réalités des métiers ?
Bonsoir,

J'écris ce sujet pendant une petite pèriode de démoralisation.
Je ne suis plus tout jeune non plus, je vais sur mes 34ans, j'ai fait du son que ce soit musique ou sound design par plaisir sur toutes sortes de vidéos depuis une bonne 20aines d'années mais j'ai toujours considéré ça comme un hobby et n'ai jamais espéré pouvoir en vivre un jour. J'ai fait le choix bête de privilégier les voyages et donc devoir faire de l'argent rapidement dans ma jeunesse donc j'ai fini en restauration jusqu'à maintenant et là je n'en peux plus, autant psychologiquement que physiquement.

J'ai besoin de faire ce que j'aime et d'en vivre, surtout en ce moment j'expérience un gros tournant dans ma vie.

Mais j'ai déjà l'impression qu'il est tard pour moi et par-dessus ça... les réalités des métiers du son m'inquiètent alors même que je ne les connais pas assez.
Pour commencer, j'étais en train de considérer mettre mes économies dans une école privée sur Lille qui s'appelle Studio-M et faire un bachelor sound designer. Leur site vend du rêve, tous ces partenariats et ces connexions possibles dans l'industrie, un cursus qui a l'air chouette, stage en entreprise assuré, leur réputation...
J'ai envoyé mon dossier de candidature puis le lendemain il a fallu que j'aille lire les avis... Pour éviter de rendre ce sujet plus long qu'il ne l'est déjà en gros ça m'a donné l'impression qu'ils sont juste là pour prendre tes 7000euros par mois et que tu te retrouves plus moins livré à toi-même et que ces connexions dans l'industrie ne sont pas franchement vraiment là.
Et plus généralement ça semble s'appliquer à une grande majorité d'écoles privés du genre.

1 - Est ce que c'est vrai ? Vous en avez l'expérience ou des anecdotes autour de vous ?

Puis j'ai pris quelques jours pour lire des témoignages de tous genres sur l'industrie en général, que ce soit films, jeux, métiers du sons dans l'évènement, etc... Je vois tellement de personnes qui disent que le son est un chemin très tortueux avec des chances assez peu optimistes d'en vivre au moins comfortablement.

2 - Qu'en dîtes-vous ?

Je me demande si mon âge rend mes chances encore plus basses et maintenant je commence à douter de tout.

3 - Est-ce même un bon choix ? Et si oui quel serait la route optimale que je pourrais emprunter et quelles seraient mes chances ?

Je reste assez vague parce que franchement la plupart des métiers et des milieux m'intéressent beaucoup.

Merci d'avance, j'aimerais vraiment discuter avec des personnes qui ont cette expérience.

Temporary being.

2
salut JimBoo
je n'ai pas forcément de réponses précises à tes interrogations, mais je vais te partager mon expérience, qui pourrait ressembler à la tienne.

J'ai 44 ans et après 22 ans passés dans le domaine de l'ingénierie mécanique, j'ai eu un gros passage à vide, lié au fait que je ne m'épanouissait plus dans un métier qui m'a usé jusqu'au trognon, plus des problèmes persos qui sont venus s'ajouter à ça.
Je suis descendu aussi bas qu'on puisse, et ça a bien failli très mal finir pour moi.
Plus de 3 ans d'arrêt maladie, des médocs par cagettes de 12, et beaucoup de difficultés à remonter la pente, et j'en suis encore loin.
Mon premier conseil, si tu as le moral à 0 et que ça dure plus de 15 jours, n'hésites pas à en parler à ton médecin traitant.

Pour en revenir au sujet, depuis fin 90 début 2000, en parallèle de ce taf, je me suis beaucoup intéressé au son, et plus particulièrement au mixage et au mastering, avec un peu de prod également.
Il est donc devenu rapidement évident pour moi que c'est ça que je voulais faire.

J'ai donc regarder comment je pourrait m'y prendre et je peux te partager quelques solutions, mais il y en a sûrement d'autres.
Si tu es salarié:
- tu peux demander un congé de formation. Tu dois le faire au moins 4 mois avant le début de la formation et ton employeur ne peut pas refuser, par contre il peut reporter la période de 9 mois maximum.
En parallèle tu peux monter un dossier via transition pro qui peut financer la formation ainsi tout ou partie de ton maintien de salaire pendant la durée de la formation (TransitionPro verse l'argent à ton employeur qui continu de te faire des fiches de paye), ainsi que les frais annexes (logement, nourriture, transport...) mais pas de faux espoirs, il y a peu de chance que ça passe car les commissions attribuent les financement en priorité pour les métiers sous tension (santé, hôtellerie, BTP etc...)
Il faut voir avec l'organisme de formation quels sont tous les leviers que tu peux actionner pour financer la formation et si il y a des solutions pour que tu conserves une rémunération pendant la période de formation.

- tu peux faire une démission/reconversion et dans ce cadre tu ne touches pas d'indemnités de licenciement mais tu peux t'inscrire au chômage et voir avec France Travail comment financer ta formation, sachant que tu touches l'ARE pendant 18 mois y compris pendant la période de formation. Par contre il faut avoir travaillé pendant une certaine période sans interruption pour pouvoir s'inscrire à France travail et toucher l'ARE (je n'ai plus le chiffre en tête)

- tu peux essayer de négocier une rupture conventionnelle avec ton employeur et dans ce cas tu touches des indemnités (équivalentes aux indemnités de licenciement) et pareil, sous réserve que tu ais travaillé pendant la période requise tu peux t'inscrire à France travail et toucher l'ARE.

Un point important également, il faut que tu définisses précisément ton projet, à commencer par décider si tu veux être salarié ou si tu veux monter ta boîte et être indépendant

Aujourd'hui, après avoir été licencié pour inaptitude, je suis inscrit à France Travail, je suis aidé par la BGE pour monter tout le dossier et business plan en vue de créer ma boîte dans le domaine du mastering et ma formation sera financée en partie par mon CPF et, j'espère, des compléments de la région ou d'autres organismes.
Alors je dit créer ma boîte, mais il est plus vraisemblable que je passe parce qu'on appel du portage. Je resterai indépendant mais je serais salarié d'une coopérative d'activité et d'emploie (CAE), donc pas de statuts à déposer, pas de comptabilité à gérer et tous les avantages sociaux d'être salarié.

Voilà pour commencer la discussion, je n'ai pas de réponses sur la réalité des métiers du son mais mon conseil c'est surtout de te faire aider pour le moral, et ensuite de bien réfléchir à ton projet et bien voir tout ce qu'il est possible de faire, car il existe plein de possibilités.

Et je pense que la question à se poser c'est:
Est-ce que tu préfères regretter d'avoir essayer ou regretter de ne pas avoir essayer ?:clin:

Bon courage en tout cas.
3
Citation :
tu peux faire une démission/reconversion et dans ce cadre tu ne touches pas d'indemnités de licenciement mais tu peux t'inscrire au chômage et voir avec France Travail comment financer ta formation, sachant que tu touches l'ARE pendant 18 mois y compris pendant la période de formation. Par contre il faut avoir travaillé pendant une certaine période sans interruption pour pouvoir s'inscrire à France travail et toucher l'ARE (je n'ai plus le chiffre en tête)


Attention, d'une manière générale, une démission du salarié ne permet pas de toucher les indemmnités chômage ( ARE ) à l'exception de certains cas : https://www.francetravail.fr/candidat/mes-droits-aux-aides-et-allocati/allocations-et-aides--les-repons/allocations--attention-aux-idees/les-demissions-qui-donnent-droit.html

Parmi ces exceptions, il y a les projets de reconversion professionnelle justement. Néanmoins, ATTENTION : le projet doit être validé par France Travail et la demande du CEP doit intervenir avant la démission. Dans le cas contraire, le projet ne sera pas recevable et tu ne pourras pas bénéficier de l’allocation chômage.
https://www.francetravail.fr/candidat/mes-droits-aux-aides-et-allocati/a-chaque-situation-son-allocatio/quelle-est-ma-situation-professi/je-perds-ou-je-quitte-un-emploi/je-veux-demissionner-et-jai-un-p.html

D'une manière générale, il est utile de faire valider par écrit toutes les infos et affirmations émanant de France Travail quand il s'agit de financement ou d'indemnités potentielles dans le cadre de ce type d'évolution. Si tu te plantes ou qu'on te délivre une fausse information verbalement, tu peux te retrouver ensuite dans une galère financière énorme. :clin:

[ Dernière édition du message le 19/08/2024 à 11:21:31 ]

4
Effectivement, merci pour les précisions.
Il faut bien regarder tout en détail et ne pas hésiter à prendre contact avec les différents organismes pour ne pas passer à côté de subtilités qui pourraient s'avérer fâcheuses.
5
Bonjour.
Je ne saurais quoi te dire sur cette école privée à Lille qui s'appelle Studio-M.
En revanche, je travaille juste en face du campus de l'école 3IS située à Elancourt (Saint-Quentin-en-Yvelines, dans le 78). On voit entrer/sortir chaque jour des centaines d'élèves (c'est plus une "petite" école :mrg:) depuis des années. Bon, en ce moment, c'est les vacances scolaires, donc c'est calme.
Je découvre sur leur site officiel qu'elle existe depuis 35 ans, gage de stabilité. Il y a plusieurs formations liées au cinéma, audiovisuel et jeux vidéos, dont des formations "Ingénieur du son, Technicien du son et sound designer".
Toutes les infos ici.
Voilà, à toi de voir si tu es prêt à quitter Lille pour quelques années :mrg:

Edit : cette école 3IS comporte des campus aussi à Lyon, Bordeaux, Nantes et Avignon. Peut-être qu'ils se répartissent certaines formations. Du coup, pour ce qui t'intéresserait, je ne sais pas si c'est Elancourt ou ailleurs.

[ Dernière édition du message le 19/08/2024 à 12:19:27 ]

6
Ça va dans le même sens que ce que tu évoquais DocK'S. :clin: Mais étant donné que j'ai l'occasion d'être confronté à la grosse machine France Travail, je sais qu'il faut être prudent avec ces braves gens. Leur intérêt n'étant pas toujours le tien, sans même parler d'incompétence pour certains ( bizarrement, j'ai quand même l'impression qu'ils s'améliorent, si, si ! :mrg: ).

D'où mes remarques à l'attention de JimBoo pour éviter qu'il ne se fasse piéger.

Pour en revenir à tes recherches, en effet l'organisme de formation qu'il a ciblé ne semble pas être dans le top des institutions en matière d'audio. Disons, qu'ils proposent beaucoup (trop ?) de choses pour sembler maitriser tous les sujets de mon point de vue et à 7000€ mensuels, tu as le droit d'être exigeant.

D'une manière générale, c'est toujours très difficile de choisir un organisme de formation quel que soit le domaine, quand on ne connait pas le milieu . On peut essayer de filtrer en se posant différentes questions : qui sont les intervenants / formateurs, quel est le matos mis à disposition ( en audio en particulier, c'est hyper important puisque tu vas bosser dessus, les lieux de formation( studios ?) des stages prévus ? etc...

Je ne connais pas Studio M mais je ne pense pas être le seul dans cette ignorance. :volatil: Il y a des gens beaucoup plus qualifiés que moi sur AF pour te parler d'écoles connues et reconnues (j'ai Louis Lumière mais gros niveau de maths requis semble t'il, qui me vient en tête ainsi qu'Abbey Road - ex SAE je crois).

EDIT : je vois que Frajan a également répondu sur ce point pendant que je rédigeais ce message.

Citation :
Je reste assez vague parce que franchement la plupart des métiers et des milieux m'intéressent beaucoup.

Je suis confronté actuellement à des questions d'évolution professionnelle à titre perso et entouré de gens qui sont dans les mêmes cheminements. En version courte : tant que tu ne sauras pas clairement définir ton projet, celui ne pourra pas se mettre en place de façon efficace.

Ça passe par le fait d'dentifiier clairement vers quel type d'activité professionnelle tu veux t'orienter en matière d'audio , la durée du cursus de formation que tu envisages et auquel tu peux prétendre financièrement (aussi bien du point de vue du financement de la formation elle même, que de ta vie quotidienne)

Sans cela, tu risques de prendre des décisions successives par défaut, et te rendre compte d'ici quelques temps mais trop tard, que ces demi-choix n'étaient pas les meilleurs à prendre vis à vis de TOI MEME et de ce que tu es en train de construire.

C'est toi qui comptes dans cette histoire au final. :8) Renseigne toi, prends du recul et tout le temps qu'il te faut. Au final tu verras que ce n'est pas du temps perdu même si toute cette mise en place et réflexion personnelle te semblent durer inutilement à ce stade. C'est super important.

[ Dernière édition du message le 19/08/2024 à 12:09:01 ]

7
Hello,

il existe des formations à l'INA qui peuvent être intéressantes :
https://campus.ina.fr/formation/son

On peut distinguer plusieurs branches dans le son, il faut savoir qu'il n'est pas si simple de passer de l'une à l'autre, les milieux et contacts étant différents.

- la scène / live / régie théâtre

- la prises de son en tournage cinéma / TV

- les médias radio, TV

- post prod audiovisuel (montage son, mixage)

- le studio et la production musicale (mais c'est probablement le plus difficile a atteindre car c'est souvent ce que les gens recherchent le plus, alors que les homes-studios ont réduit le nombre de studios d'enregistrement actifs).

Concernant l'école Studio M ce que j'en ai entendu était assez négatif. Bonne chance à toi, 34 ans c'est encore jeune.
8
Pas de soucis TC Hotrod, les précisions sont toujours bonnes à prendre.
Et je te rejoins complètement, l'étape 1 c'est de définir très précisément le projet, et sur tous ses aspects.

Pour les formations, attention, l'INA par exemple dispense certainement de très bonnes formations, mais si il n'y a pas de titre RNCP (registre national des certifications professionnelles) à la clef ou de diplôme reconnu, en général il n'y a aucune subvention ou moyen de financement.

Citation :
Abbey Road - ex SAE je crois

de ce que j'ai vue pendant mes recherches, la SAE existe toujours (à Aubervilliers) et délivre des formations éligibles aux financements.
L'Abbey-Road Institute est à Suresne, les locaux et la formation font rêver mais c'est 18000€ de mémoire et aucun financement car ni titre RNCP ni diplôme reconnu.
On peut citer aussi l'ESRA/ISTS qui dispense des formations éligibles aux financements car titre RNCP ou diplôme reconnu par l'état, ils ont un site à Paris et aussi à Bruxelles (et Rennes, Nice et New York) et l'EMC à Malakhov.

En se connectant sur "mon compte formation", tu peux également voir les formations finançables avec ton CPF.

[ Dernière édition du message le 19/08/2024 à 12:35:14 ]

9
J'aurais aimé connaitre cette école en 1988.


J'avais cette année là tenté Louis Lumière, mais je m'étais planté au concours d'entrée à cause du questionnaire cinéma. Il fallait avoir une très bonne culture ciné, alors que je souhaitais juste devenir ingé son. Du coup, j'ai bifurqué vers ingé électronique, sans regrets :mrg:
10
Mon expérience: J'ai travaillé en bureau d'étude pendant environ 10 ans, puis j'ai quitté l’ingénierie pour le spectacle vivant. J'ai participé bénévolement à une salle de concert associative en parallèle de mon premier boulot, ce qui m'a permis de me former et surtout de me faire un réseau. J'ai négocié une rupture conventionnelle, puis j'ai accumulé assez d'heures pour devenir intermittent immédiatement après avoir épuisé mes droits. C'est une reconversion idéale... m'enfin j'ai "sacrifié" la moitié de mes vendredis et samedi soirs pour cette petite salle pendant des années. C'est donc un juste retour sur investissement.

Ca m'a aussi permis d'être sûr de sauter le pas. Car il y a moyen d'être déçu. Il faut que tu définisses ce que tu veux faire, ce qui n'est pas aisé quand on n'a pas essayé.

La prestation est relativement facile d'accès (beaucoup d'offre) et pas trop mal payée, mais l'ambiance n'est pas forcément top: tu peux rouler du câble au dépôt sans jamais toucher une console pendant des années. Ou encore, tu passes des heures à monter une quantité hallucinante de matériel pour un défilé de mode qui dure 10min, pendant lequel tu te planques parce que tu fais tâche. Ou enfin tu assures le son pour les vœux de M. le maire. Tu en viens à te demander quel est le sens de tout ça.

Perso je ne fais aujourd'hui quasiment que des plans "culturels" (concert, théâtre, festival), et dans des petites structures où on est touche à tout. Je préfère largement: le boulot n'est pas forcément extraordinaire (accrocher des projecteurs au grill, placer et câbler des enceintes...), mais je sais pourquoi je le fais. Par contre, les salaires sont bas. Je suis polyvalent son/lumière/vidéo, et je gagne typiquement 20e brut de l'heure (environ 150e/jour). Dans la presta, le taux horaire peut être le double. Je ne cherche jamais de boulot: les plans viennent facilement (je suis en île de France).

D'un coté comme de l'autre, la majorité du boulot ne consiste pas à pousser des faders avec inspiration, mais à pousser des fly-cases avec conviction. Il y a beaucoup de manutention.

Dans le sound-design, le mixage studio, le son à l'image, le modèle économique est plutôt celui de l'indépendant. On a beaucoup plus de liberté, mais il faut savoir se vendre et démarcher des clients. Il faut savoir gérer une entreprise: assurer la comptabilité, déterminer dans quel matériel investir sans tomber dans la crise de GAS... Il ne faut pas s'attendre à mixer le dernier album de Beyoncé, mais plutôt des voix off pour des pubs de haricots verts, rattraper les erreurs de prise de son faites par des vidéastes, etc. Le marché du travail, il est dans l'institutionnel bien plus que dans l'artistique. Si l'entreprise tourne, il y a moyen de gagner bien plus qu'en étant intermittent.

Dans tous les cas, les revenus sont souvent modestes, et ça me parait un peu délicat de balancer 7000 euros de ta poche pour des formations qui vont t'amener vers des métiers à faible salaire. C'est pas comme faire HEC pour devenir commercial. D'autant plus que les diplômes, tout le monde s'en fiche. C'est le réseau qui compte.
Si la formation est financée, là c'est une autre histoire.

Enfin, 34 ans ça n'est pas du tout "tard" pour se reconvertir, aucun problème ici.

[ Dernière édition du message le 19/08/2024 à 16:10:48 ]