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Quilter Labs Aviator Cub US
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Quilter Labs Aviator Cub US
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« Un excellent mouton à cinq pattes fenderois »

Publié le 22/06/23 à 20:11
Rapport qualité/prix : Excellent
Cible : Les utilisateurs avertis
Quilter Labs est la dernière aventure en date du vieux loup de mer Pat Quilter. La marque a plutôt bonne réputation outre atlantique et commence enfin à être bien distribuée de ce côté-ci de la grande mare.

L’objectif de Quilter est de répondre aux besoins du « guitariste urbain/nomade» avec des têtes et des combos ultra compacts et légers, tout en restant utilisables dans un large spectre de situations, de la chambre à coucher ( master super linaire, prise casque au besoin) à la scène ( gros watts, prise sim. out pour repiquage facile).

Bien entendu dans ce contexte point de lampes ni de gros transfos, on est sur une techno analogique à transistors avec un étage de puissance de classe D qui a fait ses preuves.

Le « tour »

Le modèle ici décrit appartient à la série « Aviator », fer de lance de la marque, et propose des sonorités d’inspiration « Fender Vintage ». Il affiche 10kg sur la balance pour 50 (très gros) Watts dans un châssis compact qui dépasse à peine la largeur du 12’’ Eminence Custom embarqué.

Ce combo a plusieurs particularités. En premier lieu il possède 3 préamplis distincts, correspondant en gros aux « tone stacks » historiques Tweed, Blonde et Blackface. La particularité c’est que chaque préampli dispose de sa propre entrée dédiée et que les 3 préamplis peuvent fonctionner de manière simultanée. On peut donc brancher 3 instruments en même temps mais il vont avoir les mêmes réglages de gain et d’EQ ce qui est bien entendu relativement inutile. On peut toutefois trouver quelques utilisations « rigolotes » avec plusieurs préamplis, type un canal en clair l’autre avec une pédale de gain en amont, mais ça reste une utilisation très marginale. A noter que l’EQ est active et particulièrement efficace et permet de se balader agréablement dans l’univers sonore proposé par chacun des préamps.

La deuxième particularité concerne les réglages de gain qui ici s’opèrent via une combinaison du potard de gain et d’un potard libellé « Limiter ». Il faut bien comprendre que le dit « limiteur » agit sur le gain et non comme un limiteur de signal classique. Il permet de « calmer » un peu la saturation en amont et lui donne, avec les bons réglages, une attaque et une compression assez proche du fameux point de rupture des vieux Fenders. Bien entendu son utilisation dégomme un peu de la dynamique du jeu, mais dosé de manière subtile, il ouvre vraiment les possibilité dans l’espace « very tiny low gain ».

Après les préamps, le signal traverse une boucle d’effet de bonne qualité, une reverb qui est malheureusement numérique, mais sonne très bien dans l’esprit spring, puis se voit dérivé entre les sorties simulée & line out et la sortie HP. Chaque dérivation posséde son propre réglage de volume ce qui est bien pratique pour envoyer la sauce vers la console et utiliser le combo comme retour sur scène.

A noter qu’il n’y a pas de sortie HP supplémentaire sur le combo, donc si vous voulez connecter un cab externe il va falloir bricoler à partir des cosses du HP installé. Celui ce est un Eminence « Custom Order » sans aucune référence visible. D’après le look il s’agirait d’une série Red Cot, mais impossible de déterminer le modèle exact.

Les « sons »

Je n’ai que rarement joué sur des Tweeds et encore moins sur les amplis de la série Blonde, donc je ne sais pas vraiment si les sonorités correspondent aux modèles dont ces préamps s’inspirent. Toutefois en ce qui concerne la partie Blackface, aucun doute, on est vraiment sur qq chose qui se rapproche d’un Deluxe Reverb voire d’un Princetone en fonction des réglages.

Si je suis moins fan du rendu du Tweed, question de gouts, la bonne surprise a été la découverte du canal Blonde. En effet ce dernier propose une tonalité assez particulière et fournit un rendu très « aérien », assez idéal pour les accompagnements en accords/arpèges, voire les « sons surf ». Il se distingue vraiment du Blackface qui reste plus mat et creusé dans les mediums.

En ce qui concerne les sons clairs, je dirais qu’on est à la maison autant que sur un Fender si ce n’est qu’on peut arriver à un son limite saturé sans se vriller les tympans et sans déclencher une rébellion du voisinage ou un conflit familial !

A noter que la saturation de l’ampli ne va pas très loin. Au mieux ça peut reproduire un « petit crunch crado » caractéristique d’un Fender poussé à fond, mais ça n’ira pas plus loin sans pédales.

Pour ma part j’y colle OCD et Dolmen Jeanne Reizh et le redu final de ces pédales est très convaincant.

Globalement parlant, la réponse harmonique est tout de même moins riche que sur un Fender à lampes, ce qui joue aussi sur le rendu des pédales de saturation. Pour ma part j’utilise principalement des sons crunch à des niveaux de gain « moyens » et le rendu final est vraiment excellent malgré l’absence de lampes.

Et puis pour finir, la dynamique, toujours dans la zone « clair à moyen saturé » est très sympa, et on peut facilement varier le niveau de saturation avec l’attaque. Certes on aura pas tout à fait la même réponse que sur un circuit à lampes, mais dans 98.42 % des situations cela devrait largement le faire.

Le « reste »…

La sortie simulée n’est pas mal du tout mais reste, à mon avis, prévue pour un repiquage scénique via une sono et une EQ de façade. Pour de la prise, même maquette, je pense qu’il y a bien mieux. Toutefois, en jouant de l’EQ en post on peut arriver à un résultat correct.

La boucle est nickel. J’y branche un multi pour les modulations et le looper et je ne note aucune dégradation du signal.

Quant à la puissance, elle est vraiment sympatoche ! les 50 Watts sont des vrais gros watts. J’ai fait un test comparatif avec mon Studiotone (18W lampes) bien poussé et au final c’est le Quilter qui gagne le course aux décibels avec une marge confortable. Bref pour faire de la petite scène c’est plus que tranquille même avec un batteur peu galant sur la frappe. Et si le besoin de puissance supplémentaire se fait sentir, il suffit de reprendre la sortie simulée sur la console.

Peut-être le seul point négatif dans cette catégorie reste l’absence de sortie HP ! Vu le prix du combo , je doute qu’il s’agisse d’une économie et je reste persuadé que c’est clairement une intention visant à forcer l’utilisation du Eminence en question pour des questions de cohérence de l'eq globale.

J’ajouterais que j’aurais préféré disposer de potards crantés comme c’est le cas des autres amplis da la série Aviator et d’un tank reverb à l’ancienne à la place d’une puce numérique même si elle sonne très bien.

Conclusion

A titre personnel je suis comblé, mais il faut dire que je fais probablement partie du cœur de cible pour ce type d’ampli.

En effet je privilégie les engins qui sonnent bien en son clair, mangent les pédales avec appétit, mais qui restent compacts, légers à transporter et surtout utilisables dans tous les contextes. Notez aussi que je ne suis pas un inconditionnel des circuits à lampes et que j’ai beaucoup aimé jouer sur feu mes JC120 et Fender Stage 185.

Quant à la fameuse question : « alors ça sonne aussi bien qu’un Deluxe Reverb ? » , je pense qu’on peut y donner deux réponses, en fonction de la perspective dans laquelle on se place : celle du guitariste qui joue sur le combo et celle du reste du monde ( public, groupe, régie … ) .

Un guitariste, habitué à jouer sur un blackface à lampe, fera relativement facilement la différence entre la réponse du Quilter et celle d’un Deluxe Reverb. D’autant plus si il a ses habitudes en terme de réglages de l’ampli et des pédales qu’il colle en entrée.

Pour le reste du monde (public et groupe), c’est beaucoup moins évident car le rendu final est vraiment très très similaire.

En tout cas pour les personnes qui ne peuvent se permettre d’utiliser un DR, pour des questions de niveau sonore ou de soucis lors du déplacement, ce Quilter constitue à mon avis une option de remplacement de tout premier ordre !

Donc si vous cherchez un combo « urbain tout terrain », que vous aimez les sonorités à la Fender et que vous disposez d’un petit jeu de pédales de gain, je ne peux que vous conseiller d’aller essayer ce petit combo et vous faire votre propre avis.

Cela fait un peu plus d’un an qu’on fait la paire et j'avoue que je suis très content des possibilités et des sonorités proposés par ce combo.

Bref je ne peux que le conseiller !