Fender Super Twin Reverb

Cette tête provient en fait d'un supertwin de 1978 que j'ai coupé en deux (il pèse 55kg à l'origine). Elle n'en fait plus que 20 mais la moitié est due à l'énorme transfo qui équipe l'ampli. On trouve des 12ax7 pour le préamp et 6 x 6l6 pour la puissance (le mien est équipé en groovetube). Il est donné pour 180watts (il manque 2 x 6l6 pour y arriver!!!). Le grand plus de cet ampli c'est la deuxième équa à lampe, une tuerie, que l'on peux activer via un switch. J'ai eu quelques amplis Fender à lampe (ainsi que d'autres marques), celui-ci est pour moi le meilleur. Il est couplé à un 4x12. Je ne sais pas comment l'expliquer mais toutes les lignes de basse groovent plus avec cet ampli, tout est dedans, tout est plus facile. Je joue avec une JB Geddy Lee Japan. L'équivalent serait aujourd'hui le Fender super Bassman.

A la recherche d'un twin, je suis tombé il y a quelques années sur ce modèle peu courant, surtout ici aux antipodes. Le mien date de 1978. Les footswitchs étaient aux abonnés absents, mais j'en ai bidouillé un pour pouvoir activer/désactiver l'EQ.

Car le gros atout de ce blackface, c'est son EQ additionnel et débrayable (un circuit lampe dédié), qui permet d'aborder une large palette de sons clairs. On peut dammer le coté criard et donner plus de corps à une Strat ou une Télé: ça claque tout en restant plein. Ou utiliser cet EQ comme boost, en choisissant sur quelles fréquences on va hausser le ton. Les réglages sont un peu "tout-ou-rien", mais les 5 bandes sont bien choisies et complètent bien les réglages de tonalité standard. Et comme il accepte bien les pédales en façade (pas de loop, pas de chocolat) on peut sortir des sentiers balisés Fender. Il révélera les qualités des bonnes stompboxes, par contre, il ne pardonnera rien aux effets médiocres, en particulier le numérique bas de gamme, (mais pas que: certains multis du haut du panier n'en sortent pas embellis non plus, pas plus que certaines pédales analogiques à pas cher)

Passons sur le dernier bouton ,marqué "distortion". Un gag...Je ne l'ai allumé qu'une fois en dix ans. De toute façon, le Hi-gain ou le crunch, c'est clairement pas son domaine.


Question puissance, avec ses 180 Watts, (6 x 6L6) un headroom de folie, à réserver toutefois aux lieux adéquats, il lui faut de l'espace pour s'exprimer pleinement, ce n'est pas un ampli de chambre (ou de canapé). Il rivalise sans peine avec certains 4x12, et reste droit: disons qu'il y a plus de chance que vous vous tordiez de douleur avant lui. Et si jamais vous manquez de puissance (ou que vos tympans soient morts), une paire d'EVM12L et c'est le Concorde au décollage. Cependant, à régime raisonnable, c'est un excellent ampli de studio au son bien ouvert, et c'est pour cela que je le garde. Car déplacer cet âne mort pour un gig, c'est un déménagement...

Ampli Super Twin Reverb Blackface, 180W RMS à lampes (11) fabriqué de fin 1977 à début 1980. Version vitaminée du Twin Reverb avec 6x6L6 exitant deux HP ElectroVoice EVM12L procurant un rendement de 103dB/1W/1M .
Deux canaux commutables au pied. Un normal et un avec "distorsion" intégrée, plutôt une saturation dosable à lampe en étage final préampli.
Deux pédales avec sur la première un commutateur on/off reverb et sur la seconde deux commutateurs ; un pour la saturation et un pour la mise en service de l'équaliser. Un commutateur manuel sur cette dernière permet de booster le volume de +3dB.

Les réglages sont communs aux deux canaux avec :
Volume (bright en pull) Treble, Middle, Bass, Presence.
Dosage de la reverb
Equaliser actif (un étage à lampe) sur 5 fréquences : 100Hz, 235Hz, 485Hz, 1250Hz, 2300Hz
Intensité saturation (avec interrupteur on/off sur le potentiomètre)
Master.

Modèle spécial (sur commande) avec un interrupteur à clef à l'arrière.
Une sortie recording/line est connectée sur le secondaire du transfo de sortie via une résistance, ce qui permet de restituer le son de l'ampli avant les HP.

UTILISATION

Ce qui surprend pour un ampli à lampe est le silence total de fonctionnement. On entend juste la légère vibration du transfo d'alimentation. On branche (dans mon cas les HR) et ça sonne.
Volume à 4(3)* et master à 5(4)*, la puissance équivaut au Twin ! *(Les potentiomètres sont gravés de 1 à 10, connaissent pas le 0 chez 7ender !)
C'est le son du Twin Reverb, la puissance en plus et le vibrato remplacé par une "distorsion-saturation" dosable.
En bref, le son clair du Twin Reverb.
L'équaliser associé aux réglages passifs Bass, Middle, Treble, Presence, permet réaliser le son que l'on désire.
Le manuel est ce qu'il y a de plus succint. On peut s'en passer !

SONORITÉS

Utilisé avec une Gibson Howard Roberts Fusion II et une Epiphone Archtop Howard Roberts électroacoustique vintage (by Gibson), je joue essentiellement du blues et du jazz. Je recherchais un son clair privilégiant l'expression de ces instruments. Le Super Twin Reverb me convient parfaitement.

Avec ces guitares et en jouant sur les réglages instrument-ampli, sans aucun additif, on obtient des sons variant de Kenny Burell à Pat Metheny en passant par Aldi Meola, Larry Carlton, sans oublier John Campbell, Mudy Waters et J.Lee Hooker entre autres.

La dynamique est extraordinaire. Les variations du pianissimo au fortissimo sont retranscrites à la perfection.

AVIS GLOBAL

Cet ampli possède une puissance phénoménale capable de jouer sans sono sur les petites scènes ou des clubs ou évitant la reprise dans les retours sur des scènes plus grandes.
La distorsion est plutôt une saturation donnant du crunch à bas niveau. Ce qui est remarquable est qu'elle agit sur les fréquences privilégiées par l'équaliser.

Acheté à une radio allemande qui l'utilisait en studio d'enregistrement et en live on air, avec son FlyCase Fender dédié.

Pour conclure, c'est un Twin Reverb survitaminé avec deux canaux et le vibrato remplacé par une saturation, ce qui n'est pas un mal.

Il pèse son poids : 55Kg, 75 dans le FlyCase, mais on n'a rien sans rien.

Je recherchais un Twin Reverb depuis longtemps et je suis tombé sur cette occasion.
Je ne regrette pas mon choix.