Kelt Amplification V-Twin

Dans ma "quête du son", j'ai eu entre mes mains quelques ampli. Tout d'abord un Marshall Haze, puis un orange Tiny Terror, un Egnater Rebel 20, un Fender Princeton Reverb... Ces différents ampli m'ont permis de développer ma pratique et d'affiner mes exigences en terme de couleur et qualité sonore.
J'ai donc fini par acquérir un Koch studiotone afin d'avoir une bonne base de son clair et un Fender Champ 57 pour la dynamique et son faible wattage qui permet de faire travailler les lampes à volume raisonnable. Ce dernier manquant de basses à mon goût, j'ai décidé de m'en séparer pour son grand frère, le Tweed deluxe, afin de bénéficier de meilleures basses et d'un headroom plus important.
Mes recherches m'ont permis de rentrer en contact avec Thierry, de Kelt Amplification.
Il propose, avec le Kelt VTwin, sa propre version de ce modèle avec quelques améliorations utiles: un boost, un master et un voicing 57 / 65.
Passionne, Thierry soude d'une main de maître les meilleurs composants dans son circuit, assemble la menuiserie avec le savoir faire propre au métier, assurant lui seul la maîtrise de ses créations.
Artisan, il accorde un soin extrême et particulier aux éléments visibles...et... même...invisibles! (qualités des soudures, choix des composants, du hp).
Des la réception du V Twin, je me suis empressé de me brancher dessus avec une strat...et !!!
Dans le mille !!!
Un son clair assis sur de bonnes basses tout en respectant un subtil équilibre sonore avec les mediums et les aigus, une dynamique "monstrueuse" tout en assurant un son moelleux et velouté.
Le master permet de profiter de l'ampli à faible volume, le voicing de diminuer les mediums pour pencher du côté blackface.
Pour les effets, il les accepte sans compromis en passant par delay, chorus, trémolo, overdrive, distortions, Fuzz, cela lui assurant une très grande polyvalence.
Un point particulier avec la LazyJ Cruiser avec laquelle il forme un couple parfait!
Thierry, artisan, passionné et très sympathique proposose, avec sa creation plus qu'une alternative aux choix standardisés.
Bravo

Bon alors voilà... Pour la petite histoire, cet ampli, c'est une rencontre à deux canaux... D’un côté le matos, de l'autre le savoir-faire de son concepteur... Acheter un ampli Kelt, c'est choisir la patience, parce que tout est construit de A à Z par un seul bonhomme et que forcément ça prend un minimum de temps (c’est pas du « 48h chez soi » mais c'est pas un an d'attente non plus, et puis attendre ça entretient le désir, ça ramène un peu d’apaisement dans une vie souvent très connectée… Bref...), c'est aussi faire un autre choix que d'acheter un produit plus axé grande consommation. Attention je n'ai rien contre les grandes marques, je joue principalement sur Gibson (genre grande marque historique ça se pose un peu là…) et j'ai eu ou essayé un peu de tout en ampli : du EVH, du Peavey, Mesa-Boogie, Fender, Orange [made in England], ENGL, Marshall... J'ai apprécié ces amplis, ils m'ont aidé à savoir ce que je voulais, et rien que pour ça, merci à eux. Mais là, c'est autre chose...

Niveau musique, le V-Twin n'est pas pour le métal... A part ça… Complété par quelques pédales, il peut tout faire, simplement parce que le son de base est là : clair, dynamique, défini, ce couple dynamique / définition du son est juste bluffant. Par ailleurs, il est possible d’accentuer facilement telle ou telle caractéristique du son de base en fonction du choix des lampes qui est fait en rectification et en préamp. Sur d’autres amplis aussi , mais là le changement d’un élément provoque tout de suite quelque chose d’audiblement différent. On sent la différence, on la vibre. J’ai eu la chance de pouvoir aller chercher mon V-Twin plutôt que de me le faire livrer, et du coup j’ai pu entendre plusieurs combinaisons de lampes. Et c’est top… On change un élément simple, et le son peut évoluer vers plus de « sec », plus ou moins de crunch, un son qui reste clair plus longtemps ou pas etc etc… Globalement, niveau son, j’apprécie sa réserve de puissance, son silence de fonctionnement (merci le blindage, le choix des composants et la fabrication de qualité), sa bonne assise dans les basses, et cette réponse sonore qui fait qu’on sent son propre jeu présent et vivant dans la pièce où l’on est.

Dans l’idée, on revient à du basique, et pourtant entre le boost intégré, les entrées High et Low sur chaque canal, le switch 57/65 sur le canal 2, les possibilités de switcher les canaux comme sur les Marshall JTM, il y a de quoi chercher pour se caler sur le son qui convient. Mais en fait c'est plus simple que ça... Tout se joue dans l'attaque main droite (pour les droitiers...), la gratte et le jeu au volume de la gratte... Depuis que je l'ai je redécouvre mes guitares et pédales...
Je joue principalement sur des Les Paul, mais j'ai pu l'essayer avec des grattes avec des simples bobinages, solidbody ou archtop. Tout passe, parce qu’avec cet ampli chaque gratte donne à voir ce qu’elle est.
Niveau pédales, c’est pareil.
Niveau guitariste, bah… c’est pareil… Idéal pour écouter son propre son et le parfaire. Bref, pour moi cet ampli me pousse à aller à l'essentiel, et du coup je pense faire du ménage dans mon matos, parce qu’avec peu de choses, on obtient beaucoup. Le truc est simple. C’est là aussi qu’on s’aperçoit que certaines grattes ne sonnent pas ou plus si bien que ça, ou pas/plus comme on le voudrait, habitué qu’on est, avec les autres amplis, à avoir un son plus linéaire, moins en nuances et en réalité rectifié par la machine et pas par son propre jeu.


Au départ, habitué que j’étais aux têtes 2 canaux avec des réglages plus complexes, j’étais parti pour le V-MAX, la tête d’ampli juste au-dessus du V-Twin. Et puis j’ai revu mes besoins et mes envies, avec le souhait d’un ampli simple, qualitatif, qui sonne seul ou qui prenne mes pédales sans broncher quand j’en ai envie. Je ne suis pas déçu !! Et puis 15kg pour 15 watts lampes, c’est tout bon vue la puissance.

Le petit plus… Thierry, le patron, est quelqu’un de dialogue, et c’est un artisan: je crois que c’est la première fois que je m’extasie devant un circuit d’ampli et la propreté du câblage. Ça m’avait un peu fait ça avec ma tête Orange Thunderverb 50, pour laquelle on voyait clairement la différence entre la fabrication anglaise, pourtant en partie standardisée, et une fabrication asiatique lambda, que j’avais rencontré sur d’autres amplis (et ce, même si le son était flatteur).