Pucelle_Dabidjan
« Big - Blue - Brutal »
Publié le 23/04/13 à 12:43Mc Intosh est une firme américaine de hifi qui a vu le jour dans les années 1949. La marque est aux états-unis, ce que Gibson est pour la guitare là-bas. La pièce maîtresse d'orfévrerie américaine.
Le MA6700 est un des amplis les plus récents (en 2013) de la marque, il embarque un DAC intégré ainsi qu'un pré-ampli phono pouvant accepter des cellules MM et MC. J'ignore sur quelles valeur il est réglé pour cette fonction.
J'ai pu essayer le MA6700 durant une séance de comparaison avec un Accuphase E360, un Audia Flight Two. Les jours précédents. J'avais aussi pu comparer certains luxman de la gamme actuelle avec un accuphase E-260. Autant dire que des comparaisons très fraiches sont possibles.
Qui plus est, car le hasard a voulu que, pour la seconde écoute, une paire d'enceintes B&W 804d et un lecteur DP-400 d'accuphase soient à disposition (exactement même environnement que durant l'écoute précédente). Exception faite des câbles Nordost, qui remplaçaient ici les Kimber, mais bon, on s'en fout me direz-vous.
Bref, ça promettait de devenir grandiose, et ça l'a été.
Je n'avais jamais approché de Mc Intosh auparavant. Autant vous le dire tout de suite, le bestiau a des dimensions "américaines". Puisque ce dernier fait la largeur de l'accuphase, mais fait presque le double en profondeur. Autant vous le dire, ça ne rentrera pas dans une armoire hifi européenne. Je note aussi que le Mc Intosh est beaucoup plus lourd que tous les amplis qu'il m'ait été donné d'approcher jusqu'à présent. Peu d'étagères de salon modernes supporteront ce poids (42.3 Kg).
Si nous parlons chiffre, parlons aussi des distorsions harmoniques annoncées à 0.005%... c'est insignifiant. Même 10x plus serait encore négligeable.
Sur le plan du style, on tranche radicalement avec tout ce qui se fait en hifi d'habitude. Ici, c'est le bling bling qui prédomine. 3 gros transformateurs (un en entrée, 2 en sortie), emmaillotés dans des caches métalliques et une grosse section de puissance à l'arrière entourée d'acier massif font plus penser à du matériel militaire qu'à un ampli hifi. Les gros vu-mètres bleutés fluos avec la façade en plexiglas rajoutent encore à l'allure détonnante de l'ensemble.
Mon seul point de critique est dédié aux boutons de volume et de sélection de source qui ont un coeur de plastique, et qui sont cerclés d'un simili-aluminium qui ne font pas très crédibles. Ajoutons qu'ils ont, l'un comme l'autre, du jeu. Donc un montage plutôt hippie là-derrière, ce qui me semble toutefois normal quand on parle de "qualité américaine", on entend un certain olé-olé dans la production en général. Espérons que la partie électronique est mieux montée que ça, je n'ai hélas, pas pu ouvrir l'engin pour m'en rendre compte.
Ce gros intégré délivre la bagatelle de 200w... sous tous les ohms possibles. Ceci dû aux transformateurs de sortie, mais j'ignore comment cela est possible. C'est en tous cas comme ceci que Mc Intosh annonce ses performances. Autant vous dire que, si cela est vrai, cet ampli peut driver à peu près toutes les enceintes existantes. A condition, comme toujours, que le caractère de l'enceinte sied à ce dernier.
Sur le plan sonore, j'ai vraiment peiné pour donner une appréciation qualitative du son de cet intégré.
Entendu immédiatement après l'Accuphase E-360, la différence n'était pas "évidente" d'emblée.
Il faut tendre l'oreille, pour se rendre compte que les détails de guitare sont, ici, encore un peu plus crédibles, ont encore un peu plus de superbe, mais que ceux de la batterie sont un peu plus lissés. L'aigu aussi semble détaillé, mais sans insister sur le dernier point de détail. Nous nous comprenons, cela se passe à des degrés de performances très élevés qui satisferaient tout amateur de hifi.
Les informations terrées dans le signal sont joliment redonnées, sans aller jusqu'au bout du bout ; en fait, sans atteindre l'Accuphase, mais sans aller dans la simplification massive constatée sur les Luxman. Cet ampli veut encore avoir un soupçon d'analyse, mais il veut aussi garder un soupçon d'harmonie en plus, quitte à passer quelques trucs à la trappe. Je remarquai un élan vraiment bon sur les passages à fond, mais noté que certaines informations au fond du spectre avaient été simplifiées (comme la contrebasse ou le fond de l'orgue présents sur un morceau par exemple). En revanche, les instruments ont toujours un détourage qualifiable de bon. On n'entend pas de flou dans les ensembles.
Je sais que je l'ai déjà dit, mais sur les voix, les guitares, et d'autres instruments naturels, ce Mc Intosh est absolument magnifique.
Sur un de mes morceaux tests, je parviens à entendre le jeu imparfait du guitariste, sans que ça aille au maximum. Je dois un peu plus tendre l'oreille, mais les détails ne sont pas mangés. Le bassiste est bien retranscrit, juste quelques détails du "doom" manquent à l'appel.
La localisation du signal dans l'espace est impressionnante, avec un gauche/droite vraiment bluffant. Le morceau de Nada Surf, nommé Blond on blonde était... MAGNIFIQUE ! Des toms somptueux de crédibilité. Une très bonne profondeur. C'est typiquement ce genre de morceau qui a été masterisé pour être passé dans cet ampli. On n'entend pas les lèvres moites du chanteur, mais on s'en fout ! On y croit. Le snare frappe comme une bulle qui pétille dans l'espace, les guitares flottent... c'est délicieux, j'en pleure.
Donc globalement, la différence avec un Accuphase E-360 est très ténue. Quelques détails en moins ça et là, une tendance à trouver de la superbe même sur des écoutes critiques.
Cet ampli est cher, très cher, 7300 Euros, ce qui n'est pas rien et ceci a contribué à faire baisser ma note d'un point. Toujours inégalé pour moi, l'excellentissime Exposure Classic, qui reste la référence en la matière performance/prix. Mais il faut remarquer que le Mc Intosh arrive tout équipé, ce qui n'est pas rien non plus. L'autre point a été perdu car, en performance objective, on n'est pas encore au maximum. Les Accuphase ont démontré, sur ce point, toutes leur superbe en arrachant tout au disque. Ce qui ne veut pas dire que, justement, quelqu'un ne trouvera pas ce petit peu de douceur apporté ça et là, excellente pour lui.
Un conseil pour la fin. Le combiner avec la bonne enceinte est le point capital ici. Sur des enceintes très détaillées, il apporte de la musicalité, sur des enceintes plus décontractées, il accentue encore la chose.
Le MA6700 est un des amplis les plus récents (en 2013) de la marque, il embarque un DAC intégré ainsi qu'un pré-ampli phono pouvant accepter des cellules MM et MC. J'ignore sur quelles valeur il est réglé pour cette fonction.
J'ai pu essayer le MA6700 durant une séance de comparaison avec un Accuphase E360, un Audia Flight Two. Les jours précédents. J'avais aussi pu comparer certains luxman de la gamme actuelle avec un accuphase E-260. Autant dire que des comparaisons très fraiches sont possibles.
Qui plus est, car le hasard a voulu que, pour la seconde écoute, une paire d'enceintes B&W 804d et un lecteur DP-400 d'accuphase soient à disposition (exactement même environnement que durant l'écoute précédente). Exception faite des câbles Nordost, qui remplaçaient ici les Kimber, mais bon, on s'en fout me direz-vous.
Bref, ça promettait de devenir grandiose, et ça l'a été.
Je n'avais jamais approché de Mc Intosh auparavant. Autant vous le dire tout de suite, le bestiau a des dimensions "américaines". Puisque ce dernier fait la largeur de l'accuphase, mais fait presque le double en profondeur. Autant vous le dire, ça ne rentrera pas dans une armoire hifi européenne. Je note aussi que le Mc Intosh est beaucoup plus lourd que tous les amplis qu'il m'ait été donné d'approcher jusqu'à présent. Peu d'étagères de salon modernes supporteront ce poids (42.3 Kg).
Si nous parlons chiffre, parlons aussi des distorsions harmoniques annoncées à 0.005%... c'est insignifiant. Même 10x plus serait encore négligeable.
Sur le plan du style, on tranche radicalement avec tout ce qui se fait en hifi d'habitude. Ici, c'est le bling bling qui prédomine. 3 gros transformateurs (un en entrée, 2 en sortie), emmaillotés dans des caches métalliques et une grosse section de puissance à l'arrière entourée d'acier massif font plus penser à du matériel militaire qu'à un ampli hifi. Les gros vu-mètres bleutés fluos avec la façade en plexiglas rajoutent encore à l'allure détonnante de l'ensemble.
Mon seul point de critique est dédié aux boutons de volume et de sélection de source qui ont un coeur de plastique, et qui sont cerclés d'un simili-aluminium qui ne font pas très crédibles. Ajoutons qu'ils ont, l'un comme l'autre, du jeu. Donc un montage plutôt hippie là-derrière, ce qui me semble toutefois normal quand on parle de "qualité américaine", on entend un certain olé-olé dans la production en général. Espérons que la partie électronique est mieux montée que ça, je n'ai hélas, pas pu ouvrir l'engin pour m'en rendre compte.
Ce gros intégré délivre la bagatelle de 200w... sous tous les ohms possibles. Ceci dû aux transformateurs de sortie, mais j'ignore comment cela est possible. C'est en tous cas comme ceci que Mc Intosh annonce ses performances. Autant vous dire que, si cela est vrai, cet ampli peut driver à peu près toutes les enceintes existantes. A condition, comme toujours, que le caractère de l'enceinte sied à ce dernier.
Sur le plan sonore, j'ai vraiment peiné pour donner une appréciation qualitative du son de cet intégré.
Entendu immédiatement après l'Accuphase E-360, la différence n'était pas "évidente" d'emblée.
Il faut tendre l'oreille, pour se rendre compte que les détails de guitare sont, ici, encore un peu plus crédibles, ont encore un peu plus de superbe, mais que ceux de la batterie sont un peu plus lissés. L'aigu aussi semble détaillé, mais sans insister sur le dernier point de détail. Nous nous comprenons, cela se passe à des degrés de performances très élevés qui satisferaient tout amateur de hifi.
Les informations terrées dans le signal sont joliment redonnées, sans aller jusqu'au bout du bout ; en fait, sans atteindre l'Accuphase, mais sans aller dans la simplification massive constatée sur les Luxman. Cet ampli veut encore avoir un soupçon d'analyse, mais il veut aussi garder un soupçon d'harmonie en plus, quitte à passer quelques trucs à la trappe. Je remarquai un élan vraiment bon sur les passages à fond, mais noté que certaines informations au fond du spectre avaient été simplifiées (comme la contrebasse ou le fond de l'orgue présents sur un morceau par exemple). En revanche, les instruments ont toujours un détourage qualifiable de bon. On n'entend pas de flou dans les ensembles.
Je sais que je l'ai déjà dit, mais sur les voix, les guitares, et d'autres instruments naturels, ce Mc Intosh est absolument magnifique.
Sur un de mes morceaux tests, je parviens à entendre le jeu imparfait du guitariste, sans que ça aille au maximum. Je dois un peu plus tendre l'oreille, mais les détails ne sont pas mangés. Le bassiste est bien retranscrit, juste quelques détails du "doom" manquent à l'appel.
La localisation du signal dans l'espace est impressionnante, avec un gauche/droite vraiment bluffant. Le morceau de Nada Surf, nommé Blond on blonde était... MAGNIFIQUE ! Des toms somptueux de crédibilité. Une très bonne profondeur. C'est typiquement ce genre de morceau qui a été masterisé pour être passé dans cet ampli. On n'entend pas les lèvres moites du chanteur, mais on s'en fout ! On y croit. Le snare frappe comme une bulle qui pétille dans l'espace, les guitares flottent... c'est délicieux, j'en pleure.
Donc globalement, la différence avec un Accuphase E-360 est très ténue. Quelques détails en moins ça et là, une tendance à trouver de la superbe même sur des écoutes critiques.
Cet ampli est cher, très cher, 7300 Euros, ce qui n'est pas rien et ceci a contribué à faire baisser ma note d'un point. Toujours inégalé pour moi, l'excellentissime Exposure Classic, qui reste la référence en la matière performance/prix. Mais il faut remarquer que le Mc Intosh arrive tout équipé, ce qui n'est pas rien non plus. L'autre point a été perdu car, en performance objective, on n'est pas encore au maximum. Les Accuphase ont démontré, sur ce point, toutes leur superbe en arrachant tout au disque. Ce qui ne veut pas dire que, justement, quelqu'un ne trouvera pas ce petit peu de douceur apporté ça et là, excellente pour lui.
Un conseil pour la fin. Le combiner avec la bonne enceinte est le point capital ici. Sur des enceintes très détaillées, il apporte de la musicalité, sur des enceintes plus décontractées, il accentue encore la chose.