Editorial du 12 décembre 2015 : commentaires

Ah, ça ! Elle en menait pas large, la Ève, après que Dieu l’avait surpris avec Adam en strings de figuier, la bouche encore pleine de pépins de fruit de la connaissance*. Non seulement on les chassait tous deux du jardin d’Eden, mais sous quelles conditions ! Maudits, qu’ils étaient : adieu le jardin cinq étoiles aux délices sans pareil, rivière de lait et cascade de miel d’où s’envolaient de graciles colombes, et bonjour l’ici-bas, deux-pièces mal isolé et ses misères ordinaires : « J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. »

Ca faisait déjà un beau programme, de quoi ruiner l’espérance de générations de femmes juives et chrétiennes, à la maison comme au travail. Et juste avant de se tourner vers l’homme, Dieu avait même ajouté, plus bas, cette phrase qu’aucune Bible n’avait crû utile de consigner : « Et sache que pour la TVA à 5,5% sur les protections hygiéniques, tu peux toujours te gratter ! ».

Seulement voilà, aujourd’hui, l’Assemblée nationale a remis, sinon Dieu, du moins Bercy à sa place. Il faut dire qu’au ministère des Finances, on ne voyait pas d’un bon oeil ce manque à gagner : baisser les taxes sur le Coca pour que les gens puissent être obèses et diabétiques plus facilement, oui, mais les baisser sur les tampons, non. Ce n’était pas, avançait-on, « un produit de première nécessité ». Ben si, Mesdames et Messieurs des finances, c’en est un. Il faut vraiment avoir un boulier entre les deux oreilles pour ne pas s’en rendre compte. Et on n’est pas fâché de voir que les femmes et hommes de la rue, en France comme au Canada ou ailleurs, vous l’aient rappelé. Si petite que soit la victoire, on n’est pas mécontent non plus de voir que cela sert encore un petit peu de se mobiliser.

Point de féminisme là-dedans, je vous assure : c’est aussi intéressé. C’est qu’avec tout cet argent économisé sur l’année, les musiciennes vont pouvoir se faire plaisir à Noël, tout comme les compagnes ou mères de musiciens pourront leur faire plaisir. En allant sur notre Shopping de Noël (pour les spécialistes) ou sur le site cadeaux-pour-musiciens.com (pour ceux qui n’y connaissent rien). En se payant une pédale Two Notes Le bass, une percu Hank Drum de Beat Root ou encore l’imposant synthé/sampler UVI Falcon.

Tant qu’à la fin de tout ça, ça nous fait de la musique, moi, je suis content. Et je parierais bien que Dieu aussi, qui a sûrement dû décolérer depuis la chute originelle, et qui a sans doute envie que sa créature lui rappelle comme elle est douée, quand elle veut, pour faire de belles choses.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

* Car non, ce n’était pas de la vigne et une pomme.