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Qu'est-ce qu'un "A&R" ?

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Sujet de la discussion Qu'est-ce qu'un "A&R" ?
Bonjour a tous !

Dans ma quete de comprendre les mecanismes et les roles des personnes accompagnant les artistes, je souhaiterais savoir ce qu'est un A&R. On trouve cette mention un peu partout sur les albums, un pote m'a dit assez vaguement qu'il s'agit en fait d'une personne attachée à la maison de disque qui vous suis durant un moment avant de vous proposer une signature...

Avez vous plus de precisions a ce sujet ? Car si c'est le cas je crois bien que mon groupe à eu à faire a ce genre de personne il y a quelques mois...


Boy
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11
Merci le DA pour toutes ces precisions.

C'est clair que la signature au coin d'un bar, c'est une vision grotesque: jamais je ne signerais quelquechose sans lire attentivement les closes et prendre le tremps de mesurer le pour, le contre, et les implications a court et long terme...

Je me doute aussi que plus la structure de production est grosse, plus les risques financiers sont importants, et moins la decision se prends a la legere et rapidement du cote de la direction...

Il me parait evident qu'il vaut mieux s'entourer d'une personne competente dans le domaine juridique avant de signer quoi que ce soit. Mais comment choisir un avocat, sachant que dans ce domaine specialise de la gestion des droits et des statut d'artistes, cela m'etonnerais de trouver un avocat a un prix associatif, et donc pret a nous aider jusqu'au bout... Il serait judicieux ici pour la maison de disque/label de nous donner des bonnes adresses. Ses bonnes adresses.

Je sort un peu du sujet mais que penser alors de la strategie de develloppement suivante pour un groupe amateur aspirant a un peu plus de professionnalisme: trainer ses instrus sur une scene regionale (bars, cafes, festival et MJC) pendant quelques annees pour s'implanter dans le decor musical, puis enregistrer une demo de maniere serieuse et la diffuser en libre distribution sur internet pour assoir son projet et faciliter les negociations avec les maisons de disque/label en temps voulu ? Je referme une grosse parenthese sur cette question ouverte.

Revenons a nos mutons. Tu nous (lecteurs d'audiofanzine) dis ensuite que "le DA s'imisce très rarement dans le processus artistique". Exercice d'abstraction et de reflexion sur des postulats hypothetiques: imaginons que la personne qui est venue nous voir soit un DA. Son seul interet d'ecarter un membre de la formation serait alors, je pense, de mettre a l'epreuve les membres en temps qu'entite unique. De son point de vu c'est clair, quel interet d'investir du temps dans une formation qui explosera des la premiere difficulte venue. Voila c'est tout, c'est un petit exercice sans pretention pour essayer de comprendre comment les DA "fonctionne". Pense tu que je soit dans le faux ?

Ensuite quand tu nous dis que ce sont les groupes qui se formatent inconsciemment, est-ce la le role du manager ? Faire tout pour que les musiciens se sentent epanouis et creatifs....

Quand a ces fameux talents scouts (dont j'entend parler pour la premiere fois), ca fait un intermediaire de plus, ce qui n'est pas forcement bon, car on perd un rapport direct avec la structure qui nous "offre les moyens de", meme si les "chances" de se faire accoster par ce genre de personnes sont plus grande (je pense). Pourrais-tu nous donner quelques details supplementaire a propos de ces individus: activite a temps plein ou simples etudiants, age, status, la maniere dont il se remunere sur une signature (si ca marche comme ca), etc...

Autre chose, les DA, ils arrivent comment a ce poste qui est le leur ?

J'ai plein de questions certes, mais j'espere que notre discussion permettras aux musiciens de connaitre un peu mieux le fonctionnement des maisons de disques ! On est d'accord sur ce point !

A+
Boy

PS: desole pour les accents, je suis sous clavier qwerty aujourd'hui !
12
Que de questions... Je m'arme de courage et j'essaie d'y répondre :

Dans l'ordre et pour faire vite et concis :

Le problème du choix d'un avocat est compliqué...

Si tu veux minimiser les risques de te faire "avoir" par le label, le meilleur moyen est de prendre un avocat réputé qui "fait peur" au "business affair" avec qui vous allez traiter.

Le "business affair" est le juriste de la maison de disque qui établit le contrat. Les business affairs et les avocats se connaissent (du moins de réputation). Les "gros" avocats sont connus et respectés. On sait qu'on les blouse pas facilement... En plus, dans les négociations, il y a une part de bluff...

Et le problème pour l'artiste, c'est que, qui dit "bon avocat réputé" dit "avocat très cher"...

Parfois, des avocats ont des coups de coeur et aident quasi bénévolement des nouveaux talents... (si, si, c'est vrai !)

Mon avis, est qu'il ne faut pas lésiner et ne pas hésiter à s'attacher les services d'un mec sérieux, surtout si tu signes avec une grosse structure ou pour une longue durée.

Les contrats contiennent de plus en plus de clauses, y compris le budget pour chacune des phases (enregistrement/marketing). Ils contiennent souvent de nombreuses clauses "pièges" comme les tv breaks et autres abattements...

Ne jamais négocier seul ou avec "un pote qui s'y connait en droit"

Le DA qui teste la cohésion d'un groupe en demandant à virer un membre
J'y crois vraiment très peu. Le mec que t'as rencontré est plus un "apporteur de projet" qu'un vrai DA, à mon humble avis.

A quoi bon risquer de faire exploser un projet qui lui plait... Non, c'est abracadabrant !

A moins de vouloir mettre la pression dès le départ, mais à ce moment là, casse toi, il est pas sérieux !

J'ai une autre hypothèse, en relisant ton premeir message. Les quotas dont tout le monde a entendu parler poussent les maisons de disques françaises à signer des projet "francophone". Et c'est vrai que les maisons de disques font souvent pression sur des artistes pour qu'ils chantent en français. dans ce cas, oui, la maison de disque exerce une pression "commerciale".

Si le guitariste était "celui qui compose en anglais", c'est ptêtre la raison. Mais ça reste très bizarre.

La strategie de develloppement de nouveau talent
Mon avis (pas forcément vrai à 200%) est que les maisons de disque bossent dans l'urgence. Elles ont de moins en moins de temps à "faire éclore" de nouveaux talents.
Au hasard, Voulzy a commencé à marcher au bout de plusieurs albums. Aujourd'hui, si ton premier album ne marche pas, c'est la porte dans 50% des cas...

Donc elles cherchent des projets "presque mûrs".

Si t'as 3 compos, que t'es inconnu même de tes propres voisins de palier, s'il faut traduire le texte d'ouzbek en français, trouver le chanteur, une identité visuelle, tout refaire en studio, trouver un arrangeur, t'es mal barré... Ils auront pas le temps...

Après, ça n'empêche pas que les labels ont souvent bcp plus de moyens que toi et qu'arriver en leur imposant "on veut faire nous même notre pochette" avant même d'avoir fait écouter du son, c'est un peu ridicule...


La "stratégie" est donc d'avancer dans son projet le plus loin possible.

Y aller par pallier. Se faire connaitre d'abord dans le quartier, puis dans la ville, puis dans le département, puis la région...

S'entourer de musiciens, monter une formule "live" (même pour les projets electro).
S'autoproduire sur un ou plusieurs albums... Multiplier les collaborations. Monter un site Internet, une mailing list, décrocher des articles, se faire un press book, faire tous les tremplins/petits bars possibles...

L'important, s'entourer d'une équipe. Trouver un ingé son prêt à te suivre en live, un graphiste, un webmaster... Si tu fais tout tout seul, tu vas t'épuiser...

Et les DA sont très sensibles au fait que d'autres personnes "suivent l'histoire".

Avoir avec un projet "mûr", ça te mets dans une position de force vis à vis du label, si c'est lui qui vient te chercher (et mieux s'ils sont plusieurs sur le "coup") plutôt que si c'est toi qui va les démarcher. Tryo, Sinsémilia ont fait comme ça : Autoproduction + des centaines de dates, en autogestion ou presque. Ils ont vendus des dizaines de milliers de disques (soit autant que pas mal de projets de majors) Et là, les labels sont venus les voir...

Après si tu t'acharnes à démarcher les labels, mettre des noisettes de coté pour te faire une bonne démo en studio plutôt que 15 titres en home studio. Mieux vaut cibler ses envois, appeler avant pour avoir un interlocuteur, ne pas faire le relou, ça n'avance à rien. Mais en vouloir vraiment.

Le "formatage"
Je dis pas que tous les artistes s'autoformatent. Mais ça arrive assez souvent. Dans certains cas, c'est même à la maison de disque de dire à l'artiste de chercher un truc plus personnel !

Le manager joue parfois ce rôle.

Mais le rôle du manager est avant tout "business" : trouver un éditeur, un tourneur, un label ou gérer l'autoproduction, chopper pleins de contacts pour au hasard faire des musiques de films ou paraître sur des compiles...

Les talents scouts
C'est plus aux States qu'il y en a plein et ils bossent dans plein de domaine (cinéma, théatre, danse...)
Ces "apporteurs de projet" (s'ils bossent avec toi, ils deviendront sûrement ton manager)sont certes un intermédiaire de plus (et t'inquiète, ils se prennent une commission au passage) mais ils ont surtout un bon carnet d'adresse (en théorie). Ils connaissent déjà certains DA et peuvent leur faire écouter des projets plus facilement que le quidam moyen.

Dans un contrat de management, l'artiste cède un pourcentage de ses revenus, TOUS ses revenus... ça oscille entre 10 et 25% suivant la notoriété du manager et de l'artiste...
D'un autre coté, manager est un sacré boulot, sans arrêts dans l'ombre, assez précaire, tant qu'on trouve pas un artiste qui cartonne... Il y a deux "types" de manager : des vieux de la vielle qui ont un gros carnet d'adresse et qui sont connus dans le "milieu". Et des managers qui le sont devenus en étant potes avec des musiciens.

Saches pour info, que certains DA de label sont managers d'artistes signés ailleurs et/ou manager d'ingé son/réals.

Devenir DA
Bah, c'est presque plus dur que de devenir "artiste" !
En france, (et ils sont à 99.99% sur PAris), ils y en a moins de 50...
Y'a pas d'école, faut commencer par un stage (et déjà décrocher un stage en maison de disque, c'est pas gagné). Ensuite, faut avoir la chance d'être embauché comme assistant artistique puis chargé de prod puis DA.
Parfois, certains DA ont un passé de musiciens plus ou moins glorieux, parfois c'est l'invere (Michel Berger était DA chez EMI avant de devenir artiste !)
Certains ont fait des écoles d'ingé son, d'autres des écoles de com' ou de commerce...
Parfois, ils sont recrutés comme DA alors qu'ils étaient avant programmateur radio ou manager...



Putain, je crois que j'ai battu le record du message posté le plus long de l'histoire d'Audio fanzine, non ?

Aller, A+
Le faux DA, un peu fatigué...
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"monter une formule "live" (même pour les projets electro). "

Voila un point qui m'intéresse.
Je suis sûr qu'il y en a quelques uns ici qui le font et j'aimerais bien savoir quel matériel ils utilisent et comment ils s'organisent ?
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A mon avis, kaferlein, pour la visibilité de ta question, tu devrais créer un thread "monter une formule live pour les projets electro" tu aurais plus de réponses :)

zero
https://www.zerodegre.net/0
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Bon, alors les gars, je vois que vous avez bien avancé sur le sujet et c'est plutôt pas mal. Je suis tout aussi conterné par l'innocence des ziquos en général qui s'étonnent du business de la zique. Et c'est clair, que c'est tout bénef pour les da. J'ai la chance de faire partit des assistants des 50 mecs dont le DA parle. Pas sur une major, plutôt sur un gros indé, on va dire et pas le citer.
Tout ce que tu dis est presque vrai., mais bon, la je vais pas trop répondre, illico.C'est mieux de faire en fonction des besoins. Mais si c'est une production ou co-production, faut faire plsu attention qu'une licence de distrib, par exemple. C'est clair, que dans une prod ou co prod, ca peut arriver qu'un mec soit viré. Le groupe n'est pas compêtement libre.
Et je pense que si il voulait virer le gratteux, auteur, c'est que les textes ne méritaient pas d'être en anglais. Et qu'en virant l'auteur, il serait ainsi possible de faire chanter au groupe ce qu'il veut, en français. c'est une direction artistique.

Je pense que la meilleur façon de faire quelque chose est de le faire. Pas forcément dans un studio et tout, mais avec le matos que l'on a sur nos bécanes, on est censé faire déja du bon boulot. Après c'est les idées du groupe et la qualité de la zique qui vont faire la différence. Un groupe doit avoir une identité propre et intéressante pour être signé, c'est tout. C'est pas compliqué de faire un disque sur nos machines...

En ce qui concerne les dates, c'est mieux d'avoir un staff autour déja rodé. Mais bon, des intermittents compétents et avec qui ça passe pour faire des dates, ça se trouve sans trop de problèmes.

Plus le groupe est bon, moins les paliers sont importants, l'essentiel, c'est d'y aller. Par la porte ou par la fenêtre. A la régulière ou comme des échappés.
Jouer, enregistrer, rencontrer des mecs plus installés. Y aller, sortir de son autisme qui consiste à jouer dans sa chambre.

Mais, ton histoire est chaudarde, c'est un peu n'importe quoi, le mec j'espère que vous lui avez dit d'aller se faire fouttre !!!
Ok j'arrête, j'attends vos réponses..

Met tes lunettes et écoute comme ça sent bon !!!!

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Citation : Ensuite, le DA s'imisce très rarement dans le processus artistique. Y'a là aussi une énorme part de mythe !

Peut-être mais c'est parfois violent, il y en a un qui a fait un coup a une amie qui est une parolière confirmée "oui, dans ce textes, il y a deux images fortes, il faut en retirer une et la garder pour une autre chanson" ... ils ont des quotas de qualité maximum à pas dépasser chez universal :?: