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Cort Artisan B4 FL
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Cort Artisan B4 FL

Basse électrique fretless de la marque Cort appartenant à la série Artisan

Zim-zim Zim-zim
Publié le 03/03/03 à 12:51
Une fois sorti du superbe étui en carton dans lequel il est fourni, force est de constater, à la première vision, que cet instrument est fort bien fini et possède un look très agréable entre une classique Jazz Bass et une Tobias. Mais, commençons par le commencement, comme diraient certains, à savoir le descriptif de cette fretless.
Le manche vissé, en 4 points sans plaque, et non verni est en wengé, un bois africain très dense offrant un très bon rendu dans le bas médium, d’une seule pièce ; la touche rapportée du même bois comporte deux octaves repérées uniquement sur la tranche par de petits points blancs très pratiques lorsque la lumière baisse ; la tête, au design élégant avec sa partie supérieure droite « mordue », est munie de 4 mécaniques à bain d’huile qui semblent être des Gotoh, le sillet est d’un plastique qui rappelle le graphite.
Le corps deux pièces en frêne des marais est recouvert d’un vernis HoneyBurst brillant permettant une vue du bois très agréable à l’œil ; les micros double bobinage sont estampillés Bartolini mk1 ; l’électronique active 3 bandes (volume, balance, aigus, médiums, basses) est aussi fabriquée par ce fournisseur renommé des basses fréquences ; le cordier et le chevalet sont séparés comme sur les Alembic ou les Warwick avec la possibilité pour le chevalet de pouvoir régler la hauteur des cordes grâce à un astucieux système de vis : en effet, chaque pontet est individuel, ce qui favorise le sustain, et réglable en longueur mais surtout en hauteur, celui-ci étant simplement une vis, dont la tête est creusée et adaptée au passage d’une corde, qu’il suffit de faire tourner dans un sens ou dans l’autre ; le cordier permet, quant à lui, un montage rapide des cordes grâce à un système d’encoches identiques aux basses sus-mentionnées. Le jack de sortie est fixé, pour sa part, sur la tranche de l’instrument.
Pour finir ce descriptif, il me faut signaler que l’accès à la pile de 9 volts se fait en enlevant les 2 vis d’une petite trappe située … à l’arrière du corps, bien évidemment.

UTILISATION

Le but d’un instrument électrique étant d’être branché sur un ampli, ne le faisons pas et écoutons la belle nous parler à vide. En effet, il ne faut jamais perdre de vue (ou d’ouie, dans le cas présent) qu’un instrument électrique est aussi, n’en déplaise à certains, un instrument acoustique. Et, il nous parle cet instrument, il chante même sur l’intégralité de sa tessiture. La précision dans la note, pour un instrument de ce prix (environ 700 €, en fonction de la crémerie), est étonnante car elle continue à monter après l’attaque, ce qui est le signe d’une bonne fretless, et décroît progressivement. Le manche vibre sous le pouce et le corps transmet très bien la vibration, les pontets mentionnés plus haut n’y étant certainement pas étrangers. Même le point mort, ici sur le ré de la première octave de la corde de sol, est peu gênant voire peu discernable pour une oreille non accoutumée à ce phénomène. Là aussi, il faut ne surtout pas oublier la conception acoustique de cette fretless qui fait que comme sur tout instrument en bois, il existe ce que l’on appelle un point mort qui est, en fait, l’endroit sur le manche où une note (dans le meilleur des cas) est absorbée et sonne beaucoup plus faiblement que les autres. Ce problème, rassurez-vous (enfin, façon de parler), se rencontre sur tous les instruments (même votre Steinway à 50.000 €) qui mettent du bois en œuvre et il correspond souvent à la fréquence de résonance de celui-ci. Il existe divers moyen de l’atténuer qui consistent souvent à le déplacer entre deux notes, endroit où il devient, forcément, moins ennuyant : c’est pour cela, entre autres, que Fender lors de la refonte de la Precision, a modifié la tête de celle-ci (une plus grande masse déplace ce fameux point).
Revenons à notre basse et continuons ce tour d’horizon acoustique. Le manche est très facile à jouer, fin et étroit mais pas comme sur une Ibanez qui est, à mes doigts, trop fin et trop étroit : bref, un bon compromis. L’absence de repères sur la touche ne se fera sentir que si vous êtes parfait débutant auquel cas cela vous obligera à travailler votre oreille. L’accès aux aigus est largement suffisant à moins d’avoir des mains énormes. La touche, il fallait s’y attendre, n’est pas parfaite ; il subsiste en divers endroits des petits défauts qui font que la corde sonne, en fonction de la note jouée, plus ou moins ronflante. Que ceci ne vous rebute pas : une planimétrie chez un luthier vous coûtera entre 75 et 150 €, ce qui, au vu des qualités et du prix de l’instrument, ne peut être considéré comme rédhibitoire. Un petit conseil, cependant, si vous décidez de faire une planimétrie sur l’instrument, ce que je ne saurais que trop vous conseiller, attendez de l’avoir joué quelques mois afin que le manche soit mieux « fait » : vous m’en remercierez.
Avant de passer au test électrique de la Cort, encore un petit conseil, je vous invite, et ceci est valable pour toutes les marques, à resserrer tout ce qui fixe les éléments : vis du manche, des mécaniques, du chevalet, du cordier et des attache-courroies. Enfin, ici, pas de problème, les Coréens possèdent des visseuses bien chargées.

SONORITÉS

Et bien, branchons-la, cette Artisan B4FL (c’est son petit nom) et constatons, de prime abord, que le réglage des basses est à l’endroit habituel des aigus et, évidemment, vice versa. La balance fonctionne dans le bon sens, heureusement. Le micro chevalet est, à mon goût, placé trop près de celui-ci : ce qui oblige à corriger en mettant soit plus de basse, soit un peu plus de micro manche. Les fréquences de l’égalisation sont très « fretless », ce qui peut être gênant sur un modèle fretté mais ne nous dérange absolument pas dans le cas de figure qui nous préoccupe. Les basses sont centrées autour des 100 hertz, les médiums dans les 400 hertz et les aigus vers 2.500 hertz ce qui est parfait pour une fretless. Le test de l’ampli ne fait que confirmer les qualités acoustiques : elle chante superbement, la dynamique est fidèlement restituée et le grain Barto est au rendez-vous, le tout sans parasite : double bobinage oblige. En triturant ces réglages, vous devriez obtenir le son de Jaco PASTORIUS, d’Alain CARON ou de Mick KARN sans grande difficulté ce qui vous en dit long sur les capacités de cet instrument. Pour ce qui est du toucher, les doigts interchangeables n’existent pas encore, patience…

AVIS GLOBAL

Pour le budget (environ 700 €, en fonction de la crémerie) d’un instrument d’occasion digne de ce nom, vous avez une basse neuve dont les plus grands défauts sont une touche perfectible, un micro chevalet trop proche de celui-ci et des réglages de basses et d’aigus inversés. Avouez que pour le prix, c’est franchement peu de choses et, en plus, cette Cort est disponible dans 4 coloris différents dont 1 avec le corps en acajou. Un point, cependant, me dérange mais il est valable pour beaucoup de fabricants. Pourquoi ne pas fournir l’instrument avec une housse toute simple, qui ne grèverait pas le cahier des charges, plutôt qu’un magnifique étui en carton auquel il faut encore rajouter des poignées ? Hein !, pourquoi ?