Midas PRO1

Bonjour à tous
Ayant lu l'avis très pertinent de SoundBuilder (que je remercie) avant d'acheter d'occasion ma PRO-1, je vais essayer de ne pas trop le paraphraser.

Le contexte : Je sonorise mes propres groupes ou d'autre formations depuis longtemps mais en amateur averti. Depuis 2010, je suis passé au numérique et j'ai eu plusieurs consoles entre les mains, exclusivement Yamaha de la 01V à la QL5 et à titre personnel il me reste une LS9-32 qui me rend toujours de très bon services et fonctionne parfaitement.
La QL5 en occasion reste encore hors budget pour moi, après avoir écouté une PRO1 j'ai retrouvé la sonorité originale des grandes Midas Analogiques ce qui a motivé mon choix malgré quelques aprioris sur ces consoles économes en fader.

Je dispose d'une diffusion APG et la différence de sonorité de cette console est flagrante, mais aussi et surtout la dynamique et la puissance des traitements.
La prise en main se fait finalement assez vite et surtout l'usage des VCA rend le mix très rapide et efficace, ainsi mes aprioris sont enterrés.

Je ne vais pas re-lister toutes les caractéristiques sinon qu'il y a aussi 6 ports AES50 et que les 8 sorties déjà taggués diffusion, monitor … peuvent être utilisées comme n'importe laquelle des 16 autres sorties.
Donc physiquement sur la console il y a 24 in / 24 out analogiques à patcher dans le sens qu'on veut plus le talkback indépendant.
Ce qui donne la polyvalence parfaite dont j'ai besoin aussi bien en live qu'en studio, où je l'utilise le plus.

A noter cependant si vous venez du monde d'une M32, TF5 ou modèle de ce genre, il faut comprendre que pour enregistrer en multipiste et/ou faire du virtual sound check, il va falloir investir dans des interfaces externes et l'ardoise monte très vite, il n'y a rien en interne sur la console et pas de slot.

La dynamique du gain n'a vraiment rien à voir avec ce que j'ai connu sur les autres numériques, l'ajout du trim est un gros atout pour garder le bon niveau de gain en entrée puis réguler sur la partie numérique pour garder les faders alignés en fin de balance.
Le petit graph analyser de spectre sur chacune des entrées/sorties quand on est sur l'EQ est très utile pour appliquer une correction ou repérer un larsen par exemple. De même il existe en rack effet un plus grand analyer de spectre paramétrable qui permet de caler sa diffusion ou ses retours en sortant un bruit rose directement depuis la console avec un micro de mesure sur une entrée, ou encore surveiller ce qui sort une fois en live.

Le patch : On peut tout faire donc ça peut devenir compliqué, il faut rester méthodique et pragmatique puis la logique vient naturellement avec un peu de pratique, mais le geek pourra se faire plaisir comme sur un DAW.
Autre point important, dans sa configuration initiale, il n'y a aucun preset de base et aucun patch il faut tout faire soit même, donc sur un achat d'occasion, avant de vouloir la réinitialiser, mieux vaut bien réfléchir et faire une bonne sauvegarde car c'est plus facile de repartir d'une configuration existante qui fonctionne déjà que de partir de zéro, au début en tout cas.

Les effets intégrés: rien à voir non plus avec ce que j'ai connu sur Yamaha, ça sonne propre et proche de ma TC M3000 que j'adore, le compresseur multibande est redoutable et globalement comme l'ensemble de ce qui est proposé en interne, à part un ou deux gadgets qu'un développeur a dû vouloir intégrer par nostalgie sans réel intérêt, tout le reste est de très bonne facture.
On peut charger un rack de maximum 6 effets et 8 EQ 31 bandes ou moins d'effets et plus d'EQ, ou que des EQ, mais pas le contraire.

Les presets: On peut en créer autant qu'on veut ce qui peut rendre la console très riche mais pour rester fonctionnel c'est mieux de se faire une bibliothèque dédiée pour un type de live ou de studio surtout si on charge toujours les mêmes. Pour les autres où on a laissé jouer notre créativité, rien n'empêche de les conserver sur une clé USB (plutôt 2, pour avoir une copie).
Il est possible d'ajouter des notes, donc autant en profiter pour bien expliquer ce que l'on a voulu faire.
Comme pour tout le reste, la console offre des possibilités quasi infinies donc mieux vaut être méthodique et organisé pour la gestion de ses shows, librairies de preset et ses scènes.
Le changement de scène est hyper facile avec ses touches dédiées et en plein live bien sûr sans le moindre bug ou latence, très pratique s'il y a plusieurs effets ou dynamiques à changer en plein morceau, tout comme les touches pour sauvegarder à la volée l'encours. Il est possible d'ajouter une pédale pour les déclencher.

Les petits boutons "quick access" sur chaque type de pupitre de commande est hyper pratique pour ouvrir l'écran associé de suite plutôt que de se balader avec le trackball dans les menus. Trackball un peu trop lent à mon gout et qui malheureusement n'est pas réglable. Il est possible de connecter une souris en plus du clavier.

L'écran de 15 pouces: n'est pas tactile ce qui me semblait dommage au début mais à l'usage et aussi une fois qu'on a repéré l'ensemble des boutons (bien pensé au passage) l'usage fait vite oublier que l'écran n'est pas tactile et on perd le reflex de vouloir cliquer dessus. Ce qui ne me manque pas c'est de devoir nettoyer l'écran sans arrêt pour le garder sans trace de doigts en tout genre.
L'écran a une luminosité réglable bien sûr (comme les différentes led) mais surtout est parfaitement lisible même en extérieur quel que soit l'angle de vue.

Les afficheurs LCD sur les tranches, VCA et Pop, sont parfaitement lisibles et permettent de ranger le rouleau de scotch pour nommer les voies.
Ce que je prenais pour un handicap au début se montre très pratique à l'usage. Je n'éprouve plus le besoin d'avoir 32 faders alignés et je suis bien plus réactif sur la PRO-1.
Avec un peu de pratique et d'ouverture d'esprit sur le changement de concept, la PRO-1 se montre très maniable et efficace.

Le touché : L'ensemble des boutons et fader sont de très bonne qualité, ça sent bon la robustesse et la souplesse.

Logiciels: Si le Mixtender 2 sur IPAD est nickel et n'a rien à envier au Stagemix de Yamaha, en revanche le PRO1 Offline Editor ne fonctionne que sur Mac en version 32 bits et exclusivement Offline comme son nom l'indique, donc via transfert de fichier par clé USB. Quand on connait le Studio Manager de Yamaha multi OS et multi architecture, la transition est frustrante, surtout pour une console de ce niveau. Mais ce défaut mis de coté, ce logiciel a le mérite de recopier parfaitement l'utilisation de la Pro1 comme si on était dessus, c'est tout con mais évite toute gymnastique intellectuelle et permet de s'entrainer en plus de préparer sa configuration.

Interfaçage : pas top à mon gout et qui m'a fait hésiter. Midas fonctionne exclusivement avec le protocole AES50.
Pour enregistrer en multipiste, il faut à minima ajouter un DN9630 (AES50/USB) qui ne se fait plus, ou beaucoup plus cher mais aussi le prix à payer pour enregistrer en 96khz un DN9650 et y insérer la carte de son choix, la Dante me concernant car Over IP.
Donc ce manque d'ouverture au monde extérieur fait augmenter le budget, la qualité à un prix mais quand même.
Cela dit une fois cette grosse option ajouté, cela me permet d'enregistrer les 24 pistes de mon live tout en y connectant via Dante une console autre que Midas en retour (ça existe aussi en Madi) et la qualité est au rendez-vous sans aucune mauvaise surprise, avec une administration très simple.

UserFriendly : Comme tout nouveau système riche en possibilité, au début c'est un peu déroutant, mais finalement ce n'est pas plus compliqué que d'utiliser un PC avec son DAW favoris avec surtout un gros avantage d'avoir une multitude de bouton qui permettent des accès directs et sont bien pensés en terme d'organisation.
Finalement ça n'a pas été plus long à prendre en main que lorsque je suis passé de 01V96 à LS9-32 et je peux dire, après seulement 1 mois d'utilisation que je vais plus vite avec la PRO-1 que la LS9.

Transport: le flight a été construit sur mesure par son précédent propriétaire, il est relativement léger et peu encombrant. Malgré mon petit gabarit peu musclé, j'arrive seul à la transporter et la poser sur son stand.

Conclusion : En occasion elle est très bien placée face à ses concurrentes surtout si on compare le rendu sonore, cette Midas sonne vraiment, mais vraiment, il faut l'écouter absolument.
Si peu que la source est correcte, ça sonne de suite. C'est une vraie Midas digne héritière des grandes analogiques haut de gamme de la marque. En comparaison à une QL1 d'occasion par exemple, si la PRO-1 est mieux placée en prix, il faut tout de même réfléchir à l'utilisation que l'on veut en faire, tout particulièrement pour l'interconnecter avec d'autres constructeurs, le prix des interfaces externes est très couteux, là où une Yamaha dispose de quelques slots pour y mettre des cartes plus abordables.
En tout cas j'en suis pleinement satisfait pour le budget que j'y ai mis et dans mon contexte je ne trouvais rien de mieux.
Contrairement à quelques idées reçues captés sur le net, avant d'en exploiter toutes ses possibilités il va falloir se lever de bonne heure, ou se donner au moins la peine de feuilleter la notice de 562 pages !!
J'utilise la dernière version de firmware qui intègre des nouveaux effets, un processeur numérique de diffusion 6/6 que j'utilise et quelques corrections. L'ensemble est stable et robuste.

Pour avoir échangé avec quelques heureux propriétaires de PRO1 ou PRO2, les premiers mots sont : Quel SON !!!!.

Cherchant une console numérique après avoir eu une analogique, j'ai fouillé dans les manuels de chaque console compacte pour savoir, laquelle pouvait répondre à tous mes besoins de routage, de configuration, de qualité de son...

J'en suis arrivé à cette Midas PRO1, qui est ardue au premier abord, mais qui permet de faire un très grand nombre de choses.
Son routing peut paraître déroutant à première vue, mais une fois compris la logique, il est rapide d'exploitation.

La particularité de la PRO1, c'est le nombre de connectique sur le panneau arrière, 24in analog + 3AES + talkback et 16 out analog + 2 paires de monitor + LCR + talkback.
Pas de bidouille pour avoir un vrai talkback qui monopolise une entrée.
16 sorties totalement configurables (Direct out, bus, LCR...).

Autre gros plus de cette console, les accès directs de la Fast Channel à droite de l'écran, très pratique, et la sensation des potentiomètres lorsqu'on les manipule ne fait pas gadget et permet des réglages précis.

On pourrait se dire que 16 + 2 Faders, c'est juste pour une console qui peut gérer 40 in + 8 retours d'aux et 24 Aux/matrices, mais les VCA et les POP group permettent de naviguer très rapidement jusqu'aux tranches désirées, un véritable plaisir.

Certes l'écran n'est pas tactile mais, personnellement ça ne m'a jamais perturbé, je préfère plein de commandes en accès direct qu'un écran tactile.

Enfin le son. y'a pas à dire, c'est quand même de la bonne came. J'ai l'avantage de bosser dans une petite salle avec une diffusion que je commence à connaître (d&b) et je peux rapidement comparer la qualité des consoles qui passent dans la salle. Un test simple que j'aime faire, c'est de brancher un SM58 et de l'écouter tout droit dans la console. Il n'y a que la PRO1 où, je trouve que ça fonctionne direct. Oui, la personne derrière le micro peut jouer, mais on peut vite sentir s'il y aura du boulot pour faire ressortir la voix ou non. Ensuite les transitoires, la dynamique est là, propre et agréable, pas froide. Bref un régal d'avoir un son qui claque sans avoir martyrisé l'équalo.

Il y aurait encore pleins de choses à dire sur cette console.

Je finirais par les plus et moins que je lui trouve :

Les Plus

• le son
• les accès directs
• le routing
• les quantités d'entrées et sorties dispo en face arrière
• le contrôle depuis un iPad
• la quantités de réglages

Les Moins

• Les fréquences des équalo qui ne balaient pas toutes les fréquences
• le contrôle QUE sur iPad (même pas iPhone...)
• Une appli offline QUE sur Mac
• la sortie pour brancher un écran qui n'est qu'une réplique de l'écran principal...
• le nombre de slot pour les FX limité, partagé entre FX et équalo graphique (GEQ) (6 FX + 8 GEQ à 0 FX + 32 GEQ)
• Le délaissement du software depuis le rachat de Midas par Berhinger
• La nécessitée de passer par une passerelle externe pour changer le format (de AES50 vers Madi ou Dante)
• Le manque (l'absence) de prise en compte des demandes des utilisateurs pour l'amélioration du software
• Le fly plus lourd que la console seule (impossible à lever seul - 60kg)