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- Adamante
Un sublime instrument professionnel
Publié le 13/03/16 à 11:058 photosJ'ai la chance d'avoir fait l'acquisition d'une magnifique guitare Boucher AVT OMH Mahogany Goose, une guitare d'une extrême qualité, tant sur le plan de la lutherie que sur celui de l'acoustique.
Caractétristiques générales :
- Format OM Hybride
- Table en épicéa rouge des Appalaches (épinette des Adirondacks), barrage type Martin "forward shifted X bracing" en épicéa rouge des Appalaches (épinette des Adirondacks) ;
- Fond et éclisses en acajou sud-américain pommelé ;
- Manche en acajou sud-américain, 14 cases hors caisse, diapason 25.5"/648mm ;
- Touche, et chevalet en ébène, le plaquage de tête également ;
- 44,5 mm au sillet, profil "modified V" ;
- Correction et renfort pa…Lire la suiteJ'ai la chance d'avoir fait l'acquisition d'une magnifique guitare Boucher AVT OMH Mahogany Goose, une guitare d'une extrême qualité, tant sur le plan de la lutherie que sur celui de l'acoustique.
Caractétristiques générales :
- Format OM Hybride
- Table en épicéa rouge des Appalaches (épinette des Adirondacks), barrage type Martin "forward shifted X bracing" en épicéa rouge des Appalaches (épinette des Adirondacks) ;
- Fond et éclisses en acajou sud-américain pommelé ;
- Manche en acajou sud-américain, 14 cases hors caisse, diapason 25.5"/648mm ;
- Touche, et chevalet en ébène, le plaquage de tête également ;
- 44,5 mm au sillet, profil "modified V" ;
- Correction et renfort par tige à double action dont la tête est accessible par la rosace à l'aide d'un clé à 6 pans ;
- Filetterie en érable ondé (tour de caisse, tour de touche) ;
- Tour de table, rosace et repères de touche en abalone ;
- Logo "Boucher" en nacre grise ;
- Pickguard en forme de goutte d'eau en celluloïd (façon plectre vintage Fender) ;
- Sillet de tête et cheville en Tusq ;
- Sillet de chevalet en os ;
- Mécaniques à bain d'huile "Boucher" dorées.
- Captation et préamplification LR Baggs iMix : capteur piezzo Element + capteur sous chevalet iBeam / Contrôle du volume et blender sous la rosace https://www.lrbaggs.com/pickups/imix-dual-source-acoustic-guitar-pickup.
- Tirant de cordes d'origine : Light, 12-54.
- Valise TKL haut de gamme fournie, finition simili tweed. Un vrai chausson pour guitare.
Quelques explications s'imposent :
- AVT : ils s'agit d'une série haut de gamme où les bois sont sélectionnés d'une façon plus rigoureuse encore que pour les autres gammes du luthier. Cette sélection "premium" assure une qualité mécanique, esthétique et sonore de premier plan.
La table en épicéa des Adirondacks est placée 5 années durant dans une chambre acoustique où elle est mise en vibration afin de provoquer un vieillissement équivalent à ce qu'il se produit lorsqu'on la joue. Cela permettrait de disposer dès l'achat d'un instrument présentant toutes les caractéristiques acoustiques propres à un instrument joué depuis longtemps. Ci-joint en photo le mot du site Boucher sur le système AVT (https://www.guitareboucher.com/serie/avt/).
Néanmoins, cette dénomination AVT n'existe plus chez Boucher, qui a récemment redistribué ses dénominations commerciales et ses options de fabrication, sans toucher néanmoins à la qualité de ses instruments. Vous trouverez toutes les informations sur leur site : https://www.guitareboucher.com/
- Le profil "modified V" du manche consiste en un profil relativement épais, en V sur le début du manche et arrondi sur la deuxième moitié. Très confortable, il autorise toutes les positions de pouce, et rend la position "pouce par dessus le manche" facile à tenir et confortable. 44,5 mm au sillet et un écartement au chevalet qui permet un jeu au doigt aisé sans avoir le sentiment de jouer sur une bûche.
Pour plus de détails sur les mensurations du manche, voici les explications que l'on peut trouver sur le site Boucher (https://www.guitareboucher.com/faq/?term=35):
"Depuis janvier 2013, les guitares Boucher « 6 cordes » de format Dreadnought, OM Hybride et Jumbo sont dotées d’un manche de type « Modified V-shape » aux dimensions suivantes :
Largeur du sillet de tête : 1.750″ (44,5mm)
Largeur à la 12ième frette : 2.125″ (54,0mm)
Espacement des cordes au chevalet : 2.1875″ (55,6mm)
Épaisseur du manche à la frette #1 : 0.825″ (21.00mm) / à la frette #5 : 0.890″ (22.60mm) / à la frette #9 : 0.940″ (23.88mm)
*** Le profil d’un manche de type « Modified V-shape » présente une forme en « V » assez prononcée au niveau des 5 premières cases et se transforme petit à petit vers la forme « Low Profile » lorsqu’on se dirige vers le haut du manche. Un manche « Modified V-shape » est plus mince qu’un manche de forme « Standard Oval Shape »."
- Le format OM est des plus confortable, orchestra/OOO, associé à un manche dont le diapason est de 648mm (25.5"). C'est un véritable plaisir à jouer. Je place dans une photo le descriptif donné sur le site Boucher concernant leur format OMH (OM Hybride), livrant toutes les mensurations de la guitare.
Voici pour le descriptif...
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Maintenant, j'en viens à mon point de vue sur l'instrument.
Visuellement, la guitare arbore une esthétique très léchée, luxueuse. Une nacre très colorée a été choisie pour la réalisation de la rosace et du tour de la table d'harmonie. Elle se distingue joliment de l'épicéa, plutôt blanc à légers reflets rougeâtres. Il en est de même pour les repères de touche de 5mm, classiquement disposés le long de la touche en ébène, d'un noir absolu. Pour autant, je ne trouve pas cette décoration ostentatoire. Un bel herringbone m'aurait parfaitement convenu, mais force est de constater que la réalisation est des plus parfaite. Le filet du fond, plus sobre, en érable, joint le bookmatch d'acajou pommelé.
La filetterie en érable ondé fait le tour de la table, du fond et de la touche ; elle est parfaitement réalisée, sans marque de jonction.
Le vernis du corps, "lustré", visiblement très fin, est extrêmement bien réalisé. Je ne sais s'il s'agit d'un cellulosique ou d'un polyuréthane. Le fini du manche est satiné, pour une sensation de jeu des plus douce et des déplacement aisés.
L'assemblage générale ne souffre d'aucune critique et un coup d'oeil à l'intérieur de la caisse laisse entrevoir la perfection du travail sur le barrage. Aucune trace de colle apparente et un montage de l'électronique qui ne laisse entendre aucun mouvement ni aucune vibration.
Actuellement, le réglage d'origine est un peu haut. Il a été rectifié au niveau du sillet de tête au moment de l'achat, mais je n'ai demandé pour l'instant aucun ajustement sur le sillet de chevalet, laissant à la guitare le temps de s'acclimater à sa nouvelle résidence. Un humidificateur et un rangement dans sa superbe valise lui assure un repos paisible pour cette fin d'hiver.
De fait, il y aura lieu de corriger l'action au niveau du chevalet d'ici à quelques semaines. Ceci étant, la guitare est d'ores et déjà jouable, y compris passé la 7ème case.
L'absence de pan coupé autorise un accès aisé jusqu'à la 16ème. Au-delà, cela devient plus complexe, très logiquement.
Le talon du manche est en ogive, à la façon d'une Taylor, mais sans être aussi prononcé.
L'attache courroie du fond de la guitare est installé — il sert en même temps de sortie jack pour l'électronique installée — et l'attache de talon n'est pas pré-installée, mais fournie avec la guitare.
Les mécaniques à bain d'huile (donc closes) sont estampillées "Boucher". Elles ont un aspect semblable à des Grover Rotomatic, sans être sûr qu'il s'agisse bien de ces mécaniques-là. Quoiqu'il en soit, elles assurent parfaitement leur rôle, permettant un accordage très précis du fait d'une course plutôt lente. D'un point de vue strictement esthétique, on peut peut-être trouvé que leurs gros boutons dorés jurent un peu, mais cela reste un détail. A voir ce que cela rendrait avec des boutons en ébène ou bien des Gotoh 510 cosmo black, plus modernes.
On peut peut-être regretter, à être puriste, l'absence d'un sillet en os et de cheville en ébène ou en os. A ce tarif, peut-être est-ce mieux que de l'ivoire de synthèse (tusk). Si différence sonore il y a, elle sera très certainement minime ; il serait intéressant de connaître la raison pour laquelle ce matériaux a été privilégié à la place d'autres.
La table en épicéa rouge offre des lignes de croissance très droites et bien espacées sur les flancs, assurant une plus grande flexibilité ainsi qu'une meilleure résonance de la table. Pas d'effet "bear-claws" sur ma guitare (ce qu'on voit sur la photo où elle est disposée dans sa valise, ce sont les reflets des pieds métalliques d'un tabouret !).
L'acajou utilisé pour le fond et les éclisses est absolument superbe. Il n'est pas exagérément pommelé, certes, mais il offre des volutes et des ondulations très élégantes. Le filet en érable au centre du dos assure une belle jonction du bookmatch (certaines AVT ont pu recevoir un filet en abalone).
L'acajou du manche, parfaitement coupé sur quartier, propose des lignes bien plus droites, afin d'assurer une meilleure rigidité. Talon, manche et tête sont d'un seul bloc de bois. Un petit plaquage de palissandre vient finir élégamment le talon et la jonction au corps.
Je pense avoir fait le tour des aspects esthétiques et techniques.
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Venons-en à la question sonore.
Je joue de la guitare orientée fingerstyle : jeu au médiator, médiator et doigts, onglet de pouce et doigts, doigts seuls. Je dispose d'autres guitares (Guild et Simon & Patrick) qui me servent de comparaison : malgré leur bonne volonté, elles ne la soutiennent pas.
Cette guitare répond entièrement aux orientation acoustiques et musicales que je recherche. Le spectre sonore est plus resserré que celui d'une Dreadnought en palissandre, mais aussi beaucoup plus régulier et homogène. D'une définition très plate, la guitare ne met pas exagérément en avant un registre plutôt qu'un autre. Elle dispose de basses chaleureuses, bien présentes sans être ultra-profondes et dominantes. Le registre médium et haut-médium est, dirais-je, en cloche, s'accentuant légèrement par rapport au reste, et la plage des aigus dispose d'un piqué important sans agressivité, avec une belle rondeur. De ce fait, l'impression sonore, à la place qu'est celle du musicien, au-dessus de la guitare, est très homogène, enrobante, douce, chaude, précise, très bien définie. L'orientation esthétique est moderne ; cette Boucher ne sonne pas à la manière d'une vieille Martin. Sa personnalité sonore réside véritablement dans son extrême définition. D'aucun dirait qu'il s'agit d'un manque de personnalité ; je vois cela comme une qualité, car j'ai le sentiment qu'elle répond à mes propres sollicitations.
La tenue de note est très longue par rapport à mes autres instruments, et la dynamique semble infinie, avec une projection impressionnante. Cela n'a rien à voir avec ma Simon & Patrick.
L'association sustain-dynamique permet de profiter de toutes les nuances de jeu possibles : elles sont toutes audibles et esthétiquement perceptibles, que ce soit au jeu aux doigts ou au médiator. Même une attaque vigoureuse ne peut rendre le son brouillon et désarticulé. C'est manifestement l'avantage, ou du moins, la caractéristique de l'épicéa rouge des Appalaches, associé à un barrage réalisé dans la même essence.
Cette guitare est manifestement pensée pour le fingerstyle et le jeu solo. Les notes jouissent d'une importante clarté, l'image sonore est d'une grande articulation, permettant ainsi un jeu où lignes de basses et mélodies sont très lisibles, que ce soit en jeu hybride (médiator/onglet + doigts) ou aux doigts seulement. Toutes les nuances d'attaques sont très sensiblement retranscrites ; comparativement à mes deux autres guitares acoustiques, cette OM autorise une finesse de jeu plus grande, tout en exigeant davantage d'attention pour obtenir le résultat souhaité.
Le jeu en strumming est très puissant et ouvert. L'image sonore globale n'est pas très fondue, ce qui rendra certainement difficile le fait de chanter par-dessus. Ce n'est sans doute pas sa destination première d'être un instrument d'accompagnement.
Cette Boucher met en avant le jeu du guitariste, dans toutes ses nuances, ce qui la rend particulièrement intéressante dès lors qu'il s'agit de placer un solo. En forçant l'attaque au médiator, le son s'enrichi, se gonfle, gagne fortement en puissance sans pour autant donner le sentiment d'une limite physique. La guitare ne s'essouffle pas, bien au contraire.
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Le système d'amplification LR Baggs iMix :
Je ne joue pas amplifié chez moi. Néanmoins, j'ai pu tester longuement ce système au magasin où j'ai fait l'acquisition de la guitare (AR Music à Chambéry), sur un Schertler Jam 400, excellent ampli au demeurant.
Je vous invite à vous référer aux informations que vous pourrez trouver sur le site du fabricant allemand (lien ci-dessus).
Rapidement, il s'agit d'une association entre un capteur piezzo (Element) et d'un système sensible (iBeam) situé sous le chevalet et collé contre celui-ci, permettant de retranscrire le son de la caisse.
Un préampli contenant égalisation et gains permet, à l'aide d'un tourne-visse en croix (très très très petit!) de régler chacune des sources. Un blender et un volume accessible au niveau de la rosace autorise des réglages immédiats.
Il ne s'agit pas d'un système permettant des réglages rapide en situation live. Il se veut de haute fidélité et non-invasif pour l'instrument. La contrepartie est que les paramètres ne sont pas réglables dans le feu de l'action.
Le réglage d'usine me semble très bon, quoique le iBeam a un gain plus important que le piezzo. Le gain de l'iBeam est réglable cependant.
Le son du piezzo est impressionnant de chaleur et de précision. Le son est très beau par lui-même. Comparativement, l'iBeam est lui aussi excellent, mais je ne trouve pas qu'il se suffise à lui seul aussi bien que l'Element.
Associer les deux sources 2/3 Element / 1/3 iBeam permet une restitution sonore de très haute qualité.
Associé au Schertler Jam 400, avec une petite reverb, le son est tout bonnement superbe, dynamique et naturel. Je dis cela alors que l'ampli avait ses égalisation à 12h, et que je n'ai pour l'instant pas trifouillé l'égalisation du iMix. Assurément, il y a encore possibilité de faire mieux que ce bref aperçu, même s'il était déjà très convaincant.
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Comme conclusion de ces bientôt deux premières semaines d'utilisation quotidienne de cette si belle Boucher AVT OMH Mahogany Goose, je dirais qu'il s'agit d'un instrument luxueux de qualité professionnelle, équipée pour l'enregistrement et la scène avec les meilleurs éléments et équipements qui soient. La finition absolument irréprochable fait de cette guitare un instrument flatteur, aussi agréable à regarder qu'à jouer.
Sur un plan strictement personnel, mes sensations de jeu sont plus précises sur cet instrument que sur mes deux autres guitares, dont les manches, au courbes plus modernes (plus fines et plates, à la façon de ce qu'on pourrait trouver sur des guitares électriques), me semblent moins confortables et aisés à jouer. Je ne suis pas cependant pas du genre à me focaliser sur ces détails : une guitare, j'essaie de la jouer du mieux que je peux, point final. Néanmoins, cette Boucher dispose le musicien de la meilleure façon possible.
D'un registre très blues - fingerstyle, le son qu'elle délivre est, je trouve, très Hi-Fi, très plein avec des médiums élégants et musicaux.
C'est avec ce genre d'instrument que l'on prend plaisir à jouer et à progresser.
Merci à vous pour l'intérêt que vous avez porté à cette lecture, espérant qu'elle vous ait renseignée.
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