Sujet Jésus voterait-il démocrate ou républicain?

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A l'approche de l'élection présidentielle américaine, des théologiens réunis mardi à Austin (Texas) se sont posé une question qui se révèle essentielle pour de nombreux croyants: comment voterait Jésus?

Le débat politique américain, qui classe traditionnellement les thèmes religieux à droite, est beaucoup trop réducteur, ont répondu en coeur ces experts, qui avaient répondu à l'invitation du Réseau texan pour la Foi.

Selon les sociologues, les chrétiens blancs et pratiquants ont tendance à voter pour les républicains, tandis que les pratiquants occasionnels et les non-croyants seraient majoritairement favorables aux démocrates.

Les théologiens réunis à Austin ont été nombreux à regretter que les positions sur l'avortement ou sur le mariage des homosexuels focalisent l'attention des croyants, au détriment de l'attitude face à la pauvreté, au crime ou même à la guerre.

"Comme je comprends les Ecritures et la foi, le parti de Dieu, c'est celui qui nourrit les pauvres, qui fait attention aux enfants, qui s'assure que les gens ont assez à manger et qui ne tue pas les autres", a expliqué le pasteur Timothy Tutt, qui n'a pas voulu préciser s'il voterait en novembre pour le républicain George W. Bush, ouvertement protestant, ou pour le démocrate John Kerry, plus réticent à évoquer sa foi catholique.

"S'il y avait bien quelqu'un de profondément progressiste, c'était Jésus-Christ", a renchérit James Moore, co-auteur d'un ouvrage sur George W. Bush, qui ne cache pas ses convictions politiques: "je pense que le charpentier de Galilée était le premier des démocrates."

Mais Juan Galvan, représentant d'une organisation de musulmans latino-américains, a tempéré cette affirmation, estimant que Jésus ne se définirait ni comme républicain ni comme démocrate. "Le prophète Jésus, Isa comme l'appellent les musulmans, s'intéresserait aux positions des hommes politiques sur de nombreux problèmes (...) il pèserait le bien et le mal en chacun d'eux."

"Jésus n'était pas du genre à prendre position sur les questions politiques", a tranché Derek Davis, directeur d'un institut d'études religieuses à l'université de Waco (Texas). Alors que les Pharisiens radicaux s'opposaient aux aristocrates Saducéens, aux dévots Esséniens ou aux Zélotes révolutionnaires, "Jésus-Christ ne s'est jamais rangé dans aucun de ces groupes, mais est resté au-dessus de ces désaccords terrestres", a-t-il expliqué. "Cela ne veut pas dire que nous devons faire de même. Il était Dieu et nous ne sommes que des humains..."

AP