Quand certains ont les flammes aux fesses, d’autres ont le sommeil peu leste. Dérangé dans sa sieste quotidienne par de pourtant bien intentionnés hélicoptères bombardiers d’eau, partis arroser des plaines grillées, l’octogénaire s’est saisi de son fusil. Et a tenté de faire de l’engin du cramoisi. La scène, contée dans l’édition dominicale de Nice-Matin, a eu lieu dans les Alpes-Maritimes. L’homme, du haut de ses quatre-vingt-un ans, troublé dans sa torpeur, s’est saisi de sa carabine calibre 12 mm et a arrosé de petits plombs les hélicoptères. Ceux-ci, forcés de voler à basse altitude, allaient déverser leur eau sur un quartier de Grasse en proie aux flammes. De grâce, l’homme n’en aura certainement point. Car, après la salve de plombs, c’est avec une flopée d’insultes qu’il a accueilli la brigade anticriminalité venue le désarmer. Filou, l’octogénaire a fait mine de s’apaiser, et s’est rendu dans sa cuisine s’équiper d’un nouveau fusil. S’est ensuivie une petite altercation qui a valu quelques bleus aux hommes en civil : notre papy manie aussi les casseroles. Direction le commissariat. Entre-temps, les policiers ont découvert dans la maison du vieil irascible pas moins de quinze fusils. À croire certains voisins, l’acariâtre est un habitué de la gâchette. Un bruit de tondeuse et le voilà qui sortait son calibre...
L’homme en est quitte pour un jugement en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel. L’incivilité ne vient pas toujours d’où on le pense.