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Sujet Aide pour comprendre le mixage du studio Kerwax

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Sujet de la discussion Aide pour comprendre le mixage du studio Kerwax
Salut,

Ça fait plusieurs mois que me fascine le son de la vidéo ci-dessous capturée au studio Kerwax.
C'est un live filmé mais le disque enregistré au même endroit a le même son (et produit la même fascination), un son caractéristique du studio qu'on retrouve avec peu ou prou de variations sur tous leurs enregistrements (du moins ceux que je connais, un Rover par exemple dans la même captation vidéo live).

J'aurais besoin de quelques pistes pour comprendre comment c'est fait.

J'aime particulièrement la chaleur du son et en même temps son côté très aéré, disto analo bien présente mais chaque instrument demeure bien défini.
Ce sont ces ressentis qui pour moi apparaissent un peu paradoxaux (surtout quand j'essaie de bidouiller de mon côté :lol:) qui me questionnent ; une impression d'espace et en même tant de proximité/intimité à la 70s, des instruments flottant dans cet espace mais pourtant très équilibrés.
Moi qui viens du punk et du garage : comprends pô !
J'ai une connaissance certaine des bases du mixage (merci Nantho !) mais surtout théorique, je bidouille sur mes propres maquettes mais ai encore beaucoup de mal à relier théorie et résultat maîtrisé... Idem pour des colorations vintage sur lesquelles je me suis rencardé (surtout late 60s early 70s), la théorie ça va (à peu près).
J'ai donc besoin de vos lumières pour m'orienter dans la compréhension de ce mixage-là, d'arriver de faire le lien entre ce savoir théorique et ce que j'entends ici. Il ne s'agit pas de sonner à l'identique, de tenter un cosplay sonore, mais de saisir les principes mis en œuvre dans ces enregistrements.
Merci par avance ! :bravo:


Pour info, le matos utilisé par Kerwax (smiley qui bave) est listé sur leur site : https://kerwax.com/studio/
Mais bon le matos est une chose, pas magique.


(j'ai calé sur un morceau particulier mais ça marche pour tous)

Ni dieu ni clavier maître

[ Dernière édition du message le 21/01/2017 à 19:22:31 ]

2
Amha le son (en tout cas sur cette vidéo) ne vient pas du matos mais de l'utilisation qui en est faite. On entend clairement que peu de prod' a été faite : y a pas 56 pistes d'overdubs, de rajouts, de trigs, bref tout le tralala habituellement fait via un mix numérique actuel.
Là, en gros y a que les pistes des instrus et rien d'autre, en même temps si c'est un live c'est pas illogique non plus hein...:mdr:
A voir si les albums studio ont ce son minimaliste également.
Ce type de son tu peux l'avoir chez toi, en somme.


[ Dernière édition du message le 22/01/2017 à 09:59:24 ]

3
J'ai écouté les versions studio de l'album de Lou Doillon, ça n'a rien à voir avec le live.
C'est pas tant le mixage qui donne le son, mais surtout la prise de son : celle de la batterie est typiquement copiée sur celles des Beatles, on est pas vraiment dans la zik 70's mais plutôt 60's. (pour le son 70's, c'est plutôt genre dark side of the moon ou hotel california, et la batterie est totalement différente de celle des Beatles, rien à voir)
C'est le gros trait du mixage, ce son particulier de batterie. je te détaille pas comment faire exactement ce son parceque je m'en rappelle plus super bien, mais tu peux retrouver sans soucis les tips et astuces sur audiofanzine ou ailleurs.

Mais sur l'album de Lou Doillon (pas trop mal d'ailleurs, je l'avais snobé(e) parceque je m'étais dit, encore une énième fille de), on reste sur l'impression de mixage minimaliste donnée par le live. J'ignore en revanche si le mixage a eu lieu au même studio ou pas et donc s'il s'est fait en analo ou numérique.
Pour moi, analo ou numérique c'est pareil, sauf qu'avec le numérique on est tenté de rajouter des couches et des couches de machins inutiles, chose impossible/difficile en domaine analogique.
4
Salut,
Un grand merci pour ta réponse.

Effectivement, contrairement à ce que je croyais, l'album Lay Low n'a pas été fait à Kerwax comme ce live, mais enregistré au studio Hotel2tango à Montréal, mixé aux studios Seedy Underbelly à Los Angeles (pourquoi faire le tour du monde alors qu'il y a très bien en Bretagne là ?... :-D)
Restons sur la vidéo live alors puisque c'est là qu'il y a des caractéristiques plus marquéees qui m'interrogent, même si j'y retrouve la même ambiance générale et la même couleur sur le disque. Ceci dit, il a y des similitudes d'environnement entre les deux studios : http://www.hotel2tango.com/pictures.html

Ce que tu me dis confirme ce que je supposais, sur la production roots et le minimalisme de la chaine technique, et aussi me rassure puisque c'est l'orientation que j'ai choisie à la fois pour des raisons artistico-philosophiques (background punk garage) et à la fois pour des raisons nettement moins j'me-la-pète : avec mon niveau très noob en pratique de mixage, je préfère me concentrer et apprendre avec les composants de bases (captation, fader, pan, EQ, comp-si-vraiment-vraiment-vraiment-il-faut, reverb/delay) pour essayer de les maîtriser pour la réalisation de mes propres maquettes. Des limites choisies et sur toute la chaine : instruments, arrangements, etc.

Justement, c'est sur l'utilisation et surtout le tripatouillage au mix de ces matériaux minimalistes que porte ma question.
Cette impression d'espace mais sans noyade, ce côté aérien (je sais pas le dire autrement que par des images, et surtout pas technique : sinon je pense que je trouverai les outils et leurs bons usages), ça vient du lieu ? Aidé par un travail particulier sur l'EQ ? Un usage d'echo/delay ?

Ni dieu ni clavier maître

5
Citation :
Justement, c'est sur l'utilisation et surtout le tripatouillage au mix de ces matériaux minimalistes que porte ma question.


Tu donnes toi même la réponse à ta question dans ta phrase.
Quand dans un mixage, t'as 500 pistes, bah pour toutes les faire cohabiter ensemble, faut y aller franco avec l'EQ, et encore, quand dans ce mix complexe, t'as 6 grattes saturées en dropped D et une basse qui jouent à l'unisson ou à l'octave, le tout avec une batterie reprise par 48 micros, là c'est peine perdue...
A l'inverse, quand t'as très peu de pistes et d'instruments, c'est facile de les intégrer. Et si par surcroit ces instruments ont des sons très différents les uns des autres (ex au pif, une gratte folk et un piano electrique), t'as même pas besooin de toucher à l'EQ.
Plus tu touches à l'EQ, plus tu touches à la compression, moins tu donnes un son naturel, c'est comme ça. Après, un son naturel n'est pas plus beau qu'un on trafiqué, tout dépend de ce qu'on cherche et qu'on veut obtenir.

6
:bravo:

Ah ben tu peux pas savoir comment ça me rend heureux !
Déjà parce que moins j'en fais, mieux je me porte. Et plus sérieusement parce qu'en expérimentant les différents conseils trouvés ici et là, l'usage de tel ou tel outil indiqué pour ci ou ça (les compresseurs surtout, à l'exception des Vari-Mu), je me retrouvais quasi tout le temps avec un son hors sujet. Je comprenais bien que tutos et cours sur le web portaient surtout sur un son bien plus moderne et donc bien plus produit, quand il n'était pas sans le dire orienté teck/electro ou Metal ; mais j'avais quand même assimilé l'idée de « Il faut faire quelque chose », l'obligation d'equalizer, de compresser... Je trouvais même suspect de trouver ma piste brute sonnant comme il fallait sans aucune intervention autre qu'un fader/pan...
Après je comprends bien aussi que dans le minimalisme, le travail est tout autre : les arrangements, le jeu, la captation. Et ça me plaît bien plus.
J'entends aussi, mais je me trompe peut-être, que sur des enregistrements pré-80s que j'apprécie, le matériel utilisé sur tout la chaîne apporte une compression et une disto « naturelles ».

Okay donc je vais approfondir dans la voie prise qui visiblement est la bonne, sans chercher midi à quatorze heures.
Encore merci !

Ni dieu ni clavier maître

7
Citation :
Je trouvais même suspect de trouver ma piste brute sonnant comme il fallait sans aucune intervention autre qu'un fader/pan...


C'est vrai que IRL comme sur les forums, on pourrait croire qu'il y ait une obligation d'utiliser plein d'effets.

Pour moi, l'EQ ne s'utilise que dans 2 cas :
- pallier à un défaut d'intégration de la piste dans l'instrumentation générale.
- volontairement saboter le son de la piste pour arriver à tel ou tel résultat.

Petit exemple : imagine le petit Wolfgang Amadeus Mozart, composant un morceau. Lui il avait pas de numérique, il avait pas de matos analogique non d'ailleurs. Il devait faire avec les moyens du bord : un orchestre, et une salle à l'acoustique à peu près correcte.
Et donc, pour que ses morceaux puissent s'entendre sans que ça soit un brouhaha infernal, il devait tenir compte des timbres et volumes des instruments, du placement de ceux ci dans l'orchestre, etc etc.
Bref, au final, encore maintenant, si t'enregistres un morceau de Mozart (ou autre équivalent) dans une salle à l'acoustique irréprochable, bien qu'il y ait 50 zikos (souvent relous, mais c'est un autre débat) c'est une promenade : t'as besoin que d'un bête couple de micros statiques, pis ensuite au mixage y a rien à faire...Tout s'emboite parfaitement, car ayant été d_s le début pensé pour éviter un EQ dont le principe même d'existence était évidemment hors sujet....

Disons que dans les divers tutos IRL ou des forums, on omet quasi toujours la phase de composition des morceaux, qui a une influence concrête infiniment supérieure que le fait d'utiliser un compresseur Neve ou SSL...

Mon propos n'est évidemment pas de dire que si on doit utiliser un EQ c'est que le morceau est nul et qu'on est un gros nul dans l'absolu, mais que tout effet utilisé doit être maistrisé : on doit savoir pourquoi on fait ça, et jamais le faire par principe.

[ Dernière édition du message le 22/01/2017 à 13:25:41 ]

8
Voilà, c'est exactement ça (et donc en me prenant pour Mozart un peu ^^) : cette histoire de fréquences et d'occupation de l'espace sonore je la pense à la phase compo et surtout arrangement. Ma shorlist d'instruments (même si je fais tout moi-même je pense le truc comme un vrai groupe, avec ses limitations et spécialisations, et son réalisme matériel malgré l'infinie possibilité offerte par les instruments virtuels) est pensée dans cette optique là sans doublon ni redondance dans la fonction musicale et sonore. Du coup quand j'arrive à la phase mixage, ça se goupille déjà (et si ça se goupille pas, c'est avant tout dans l'arrangement qu'il faut chercher et pas l'ajout de matos si on a la possibilité de revenir en arrière).
Je me sens léger !

Ni dieu ni clavier maître

[ Dernière édition du message le 22/01/2017 à 13:31:34 ]