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Billybilly
« L'anomalie Moog »
Publié le 07/07/21 à 09:49
Rapport qualité/prix :
Excellent
Cible :
Les utilisateurs avertis
Le Subharmonicon est une bizarrerie de Moog, d'abord disponible au sein d'un de leurs workshops pour finalement être proposé au grand public après pas mal d'hésitation. On s'éloigne pas mal du Mother 32 et du DFAM en terme de philosophie. Là où ces deux synthés ont un côté couteau suisse et malin, le Subharmonicon lui est volontairement beaucoup plus étrange et conceptuel. Ce qui est sûr, c'est que de par son architecture même, on sera forcé de composer différemment avec ce synthé.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, on peut souligner que c'est très bien construit, très beau, ça paraît très solide. Les potards ont une réponse très agréable et sont vraiment fins.
Le Subharmonicon, c'est un synthétiseur-concept basé sur la division. D'une part avec un séquenceur basé sur les combinaisons de division d'horloge maître, d'autre part avec deux oscillateurs qui possèdent chacun leurs sous oscillateurs qu'on accorde en fonction d'un ratio de division de l'oscillateur principal. Le premier point que je vais souligner, c'est qu'avec cette machine, j'ai vraiment eu l'impression d'acheter deux machines différentes combinées ensemble, à savoir un séquenceur et un synthétiseur. Les deux passionnants mais qui se retrouvent ensemble assez artificiellement à cause de ce concept phare de la division. Sur le DFAM, le séquenceur 8 pas m'a toujours paru complètement cohérent avec l'architecture même du synthé.
Si on se penche sur le séquenceur, il est assez intriguant puisque constitué de deux lignes de 4 pas. Chaque ligne peut être clockée indépendamment par une horloge ou bien une combinaison d'horloges, toutes ces horloges étant des divisions de l'horloge master. Ça ouvre des portes en terme de sequencing très intéressantes puisqu'il ne faut plus penser sa séquence en terme de linéarité mais plutôt en terme de combinaisons entre les différents pas des deux lignes et la probabilité qu'ils ont de se rencontrer. Je tiens à préciser qu'on est pas du tout dans de l'aléatoire et que toutes les séquences écrites avec ce séquenceur finiront par boucler, même si c'est au bout de 137 pas par exemple. Pour rajouter de la vie dans ces séquences, il reste quand même le patchbay assez complet qui permet par exemple de moduler individuellement les générateurs de rythme, on peut donc très bien imaginer séquencer la vitesse du séquenceur (en réalité la division d'horloge maître) avec le séquenceur lui-même. Dit comme ça, c'est sûrement incompréhensible mais il faut retenir que c'est dans l'expérimentation que le potentiel de ce séquenceur va vraiment être révélé. Pour ma part, là où je l'ai trouvé le plus pertinent, c'était sur de la programmation rythmique. Polymétrie et grooves étranges seront très vite de la partie, un exemple tout simple : on met la première ligne de sequencing pour trigger un kick sur chaque temps et sur l'autre ligne de 4 pas, on peut trigger une hi hat avec une combinaison étrange de deux générateurs de rythme, donnant le sentiment que la séquence ne se répète jamais. Attention cependant, il existe un bug dans le firmware actuel qui désynchronise les deux sorties clocks individuelles (on a une latence) des deux lignes de sequenceur sur le patchbay. Après contact avec le support de Moog, il s'agit bien d'un bug du firmware qui devrait être corrigé avec une mise à jour.
La partie oscillateur est un peu plus simple. On a deux oscillateurs analogiques avec deux formes d'ondes, carrées et en dent de scie. Chaque oscillateur a deux sous-oscillateurs qu'on accorde par un ratio de division compris entre 1 et 16 de la fréquence de l'oscillateur principal. On a la possibilité de combiner l'oscillateur maître en onde carrée et les sous oscillateurs en dent de scie. La largeur d'impulsion est modifiable soit via le patchbay soit via un potentiomètre mais qui nécessite de sacrifier un sous oscillateur. Au final, on se retrouve avec une paraphonie (tout passe par un filtre unique en sortie et il n'y a qu'un VCA) de 6 voix analogiques ! Mais attention, si comme moi, vous vous imaginez générer des accords, c'est possible mais relativement compliqué puisque d'une part il faudra penser les accords à l'envers puisqu'on part d'une note aigue pour ensuite définir des composantes dans le bas et d'autre part, les valeurs de notes des sous oscillateurs se traduiront par un ratio de division mathématique et pas par une valeur "musicale" (en gros, on divise la fréquence par un nombre, on indique pas qu'on veut la quinte inférieure...).
Pour la partie "harmonie", je pense vraiment qu'il faut abandonner l'idée d'écrire quelque chose avec des notions classiques et il vaut mieux se jeter dedans à l'oreille, au feeling et c'est là que des résultants étonnants (dans le bon sens du terme) vont apparaître.
Pour le reste, le filtre sonne hyper bien, en auto oscillation il fera des merveilles pour générer des percus grâce aux deux enveloppes AD bien pêchues et claquantes. Le patchbay est bien complet et donne accès à la plupart des paramètres. Ceux qui ne sont pas pris en compte par le patchbay (notamment les durée d'AD des deux enveloppes) sont pilotables en midi, bon point, c'est plutôt cool. Ce synthé est d'ailleurs très facilement intégrable dans une config non modulaire contrairement au DFAM.
Reste à savoir à qui ça s'adresse... Je voix deux catégories de personne. Soit quelqu'un qui est déjà bien équipé en synthé et qui veut s'offrir un truc frais qui sortira des sentiers battus soit un curieux avide de bidouille et de sound design qui est prêt à commencer par là. Personnellement je me suis vraiment initié à la synthèse soustractive avec un DFAM et un Subharmonicon et je pense que ça a été une super opportunité d'un point de vue pédagogique (même si l'absence de LFO sur ces deux synthés a tendance à m'interroger...). Je reste conscient que ça représente malgré tout un certain budget... Je précise aussi qu'avec un clavier maître ou séquenceur midi ou cv, le Subharmonicon se transforme en un classique analogique mono/duophonique de très bonne facture.
Pour terminer cet avis, j'ai maintenant revendu les DFAM et Subharmonicon pour partir sur quelque chose de beaucoup plus facilement intégrable dans ma config (c'est-à-dire avec des presets, du p lock, et non c'est pas Elektron mais le Medusa de Polyend/Dreadbox ) mais si j'avais eu un budget plus souple, je les aurais gardés, ne serait-ce que pour le potentiel hautement élevé de bidouillage de toutes sortes.
Et j'applaudis la démarche de Moog qui consiste à proposer quelque chose de très singulier et d'atypique, peu courant avec les grosses marques.
Si vous voulez écouter un peu de Subharmonicon, j'ai posté quelques exemples sonores sur un sujet dédié dans le forum !
Avant de rentrer dans le vif du sujet, on peut souligner que c'est très bien construit, très beau, ça paraît très solide. Les potards ont une réponse très agréable et sont vraiment fins.
Le Subharmonicon, c'est un synthétiseur-concept basé sur la division. D'une part avec un séquenceur basé sur les combinaisons de division d'horloge maître, d'autre part avec deux oscillateurs qui possèdent chacun leurs sous oscillateurs qu'on accorde en fonction d'un ratio de division de l'oscillateur principal. Le premier point que je vais souligner, c'est qu'avec cette machine, j'ai vraiment eu l'impression d'acheter deux machines différentes combinées ensemble, à savoir un séquenceur et un synthétiseur. Les deux passionnants mais qui se retrouvent ensemble assez artificiellement à cause de ce concept phare de la division. Sur le DFAM, le séquenceur 8 pas m'a toujours paru complètement cohérent avec l'architecture même du synthé.
Si on se penche sur le séquenceur, il est assez intriguant puisque constitué de deux lignes de 4 pas. Chaque ligne peut être clockée indépendamment par une horloge ou bien une combinaison d'horloges, toutes ces horloges étant des divisions de l'horloge master. Ça ouvre des portes en terme de sequencing très intéressantes puisqu'il ne faut plus penser sa séquence en terme de linéarité mais plutôt en terme de combinaisons entre les différents pas des deux lignes et la probabilité qu'ils ont de se rencontrer. Je tiens à préciser qu'on est pas du tout dans de l'aléatoire et que toutes les séquences écrites avec ce séquenceur finiront par boucler, même si c'est au bout de 137 pas par exemple. Pour rajouter de la vie dans ces séquences, il reste quand même le patchbay assez complet qui permet par exemple de moduler individuellement les générateurs de rythme, on peut donc très bien imaginer séquencer la vitesse du séquenceur (en réalité la division d'horloge maître) avec le séquenceur lui-même. Dit comme ça, c'est sûrement incompréhensible mais il faut retenir que c'est dans l'expérimentation que le potentiel de ce séquenceur va vraiment être révélé. Pour ma part, là où je l'ai trouvé le plus pertinent, c'était sur de la programmation rythmique. Polymétrie et grooves étranges seront très vite de la partie, un exemple tout simple : on met la première ligne de sequencing pour trigger un kick sur chaque temps et sur l'autre ligne de 4 pas, on peut trigger une hi hat avec une combinaison étrange de deux générateurs de rythme, donnant le sentiment que la séquence ne se répète jamais. Attention cependant, il existe un bug dans le firmware actuel qui désynchronise les deux sorties clocks individuelles (on a une latence) des deux lignes de sequenceur sur le patchbay. Après contact avec le support de Moog, il s'agit bien d'un bug du firmware qui devrait être corrigé avec une mise à jour.
La partie oscillateur est un peu plus simple. On a deux oscillateurs analogiques avec deux formes d'ondes, carrées et en dent de scie. Chaque oscillateur a deux sous-oscillateurs qu'on accorde par un ratio de division compris entre 1 et 16 de la fréquence de l'oscillateur principal. On a la possibilité de combiner l'oscillateur maître en onde carrée et les sous oscillateurs en dent de scie. La largeur d'impulsion est modifiable soit via le patchbay soit via un potentiomètre mais qui nécessite de sacrifier un sous oscillateur. Au final, on se retrouve avec une paraphonie (tout passe par un filtre unique en sortie et il n'y a qu'un VCA) de 6 voix analogiques ! Mais attention, si comme moi, vous vous imaginez générer des accords, c'est possible mais relativement compliqué puisque d'une part il faudra penser les accords à l'envers puisqu'on part d'une note aigue pour ensuite définir des composantes dans le bas et d'autre part, les valeurs de notes des sous oscillateurs se traduiront par un ratio de division mathématique et pas par une valeur "musicale" (en gros, on divise la fréquence par un nombre, on indique pas qu'on veut la quinte inférieure...).
Pour la partie "harmonie", je pense vraiment qu'il faut abandonner l'idée d'écrire quelque chose avec des notions classiques et il vaut mieux se jeter dedans à l'oreille, au feeling et c'est là que des résultants étonnants (dans le bon sens du terme) vont apparaître.
Pour le reste, le filtre sonne hyper bien, en auto oscillation il fera des merveilles pour générer des percus grâce aux deux enveloppes AD bien pêchues et claquantes. Le patchbay est bien complet et donne accès à la plupart des paramètres. Ceux qui ne sont pas pris en compte par le patchbay (notamment les durée d'AD des deux enveloppes) sont pilotables en midi, bon point, c'est plutôt cool. Ce synthé est d'ailleurs très facilement intégrable dans une config non modulaire contrairement au DFAM.
Reste à savoir à qui ça s'adresse... Je voix deux catégories de personne. Soit quelqu'un qui est déjà bien équipé en synthé et qui veut s'offrir un truc frais qui sortira des sentiers battus soit un curieux avide de bidouille et de sound design qui est prêt à commencer par là. Personnellement je me suis vraiment initié à la synthèse soustractive avec un DFAM et un Subharmonicon et je pense que ça a été une super opportunité d'un point de vue pédagogique (même si l'absence de LFO sur ces deux synthés a tendance à m'interroger...). Je reste conscient que ça représente malgré tout un certain budget... Je précise aussi qu'avec un clavier maître ou séquenceur midi ou cv, le Subharmonicon se transforme en un classique analogique mono/duophonique de très bonne facture.
Pour terminer cet avis, j'ai maintenant revendu les DFAM et Subharmonicon pour partir sur quelque chose de beaucoup plus facilement intégrable dans ma config (c'est-à-dire avec des presets, du p lock, et non c'est pas Elektron mais le Medusa de Polyend/Dreadbox ) mais si j'avais eu un budget plus souple, je les aurais gardés, ne serait-ce que pour le potentiel hautement élevé de bidouillage de toutes sortes.
Et j'applaudis la démarche de Moog qui consiste à proposer quelque chose de très singulier et d'atypique, peu courant avec les grosses marques.
Si vous voulez écouter un peu de Subharmonicon, j'ai posté quelques exemples sonores sur un sujet dédié dans le forum !