Quel Condo pour les HPE?
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prosonochristophe
279
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 11 ans
Sujet de la discussion Posté le 12/07/2014 à 20:26:39Quel Condo pour les HPE?
Bonjour à tous,
voilà l'idée, je sais que certains mette un gros Condo sur un multiprise pour redresser un peu la tension, mai en mobile on est toujours en train de faire de montage différent... Un tite question aux technicien électriciens sachant que la machine fait 900w/220v environ, quel ref de composant mettre dedans?
Merci terˋtous!
voilà l'idée, je sais que certains mette un gros Condo sur un multiprise pour redresser un peu la tension, mai en mobile on est toujours en train de faire de montage différent... Un tite question aux technicien électriciens sachant que la machine fait 900w/220v environ, quel ref de composant mettre dedans?
Merci terˋtous!
Sans maitrise la puissance n'est rien...
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jefe32
4
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 19 ans
11 Posté le 09/04/2015 à 17:24:54
Bonjour à tous,
je viens de tomber sur ce post très intéressant. Je possède des miniscans HPE et suis confronté au problème de consommation électrique.
Je pensais réaliser des "boites" d'alimentation pour chaque scan.
Je voulais savoir s'il fallait des condensateurs de 30 uF en 250V ou 450V?
Le câblage s'effectue bien en parallèle?
Faut'il prévoir une résistance pour ne pas risquer de vider le condensateur en prenant la prise de courant?
En vous remerciant pour ces infos qui en intéresseront plus d'un je pense...
je viens de tomber sur ce post très intéressant. Je possède des miniscans HPE et suis confronté au problème de consommation électrique.
Je pensais réaliser des "boites" d'alimentation pour chaque scan.
Je voulais savoir s'il fallait des condensateurs de 30 uF en 250V ou 450V?
Le câblage s'effectue bien en parallèle?
Faut'il prévoir une résistance pour ne pas risquer de vider le condensateur en prenant la prise de courant?
En vous remerciant pour ces infos qui en intéresseront plus d'un je pense...
djem
7204
Je poste, donc je suis
Membre depuis 20 ans
12 Posté le 10/04/2015 à 10:18:22
Hello,
Tu as tout bon, et 250V suffisent :)
Bonne journée,
Emile
ClaudeBel
138
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 10 ans
13 Posté le 10/04/2015 à 21:08:36
Salut
-----
Gaffe quand même, il ne faut pas utiliser n'importe quel condensateur sur le secteur, même s'ils ont une tension de travail de 250V (la tension crête, pour info, vaut 325V sur le secteur 230V).
Pour utiliser en parallèle sur la charge (donc en // sur le secteur) il faut des condensateurs de type X (X1 ou, mieux, X2).
Pour utiliser comme filtrage entre chaque phase et la terre, il faut des types Y.
Pour ce qui est de "gagner" ou de "redresser" la tension, ça n'a pas vraiment de sens.
La seule chose qu'on "gagne" avec un condensateur monté de cette façon, c'est au niveau du cosinus phi de l'installation, et encore, puisque :
- Ce n'est utile (sinon c'est nuisible) que si on a un bilan électrique selfique (tubes TL, gros moteurs etc).
- Le seul "gagnant" c'est EDF, puisque c'est lui qui fournit (gratuitement) la puissance réactive perdue à cause du mauvais cosinus phi. En effet la puissance réactive est inutilisable et donc ne sait pas être facturée (ne fait pas tourner le compteur).
Donc, on ne monte pas des condensateurs au hasard (surtout avec des valeurs pareilles, c'est dangereux), on commence par mesurer le cosinus phi de l'installation (avec l'appareil de mesure approprié, pas une pince ampèremétrique ni un multimètre classique) et on calcule la valeur du condensateur appropriée.
En général les sociétés ne font ça que parce que sinon elles sont pénalisées au niveau tarif par le distributeur d'énergie si leur cosinus phi n'est pas bon. Je ne connais personne qui s'amuse à tenter de modifier son cosinus phi sans une raison valable.
A+
Claude
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Gaffe quand même, il ne faut pas utiliser n'importe quel condensateur sur le secteur, même s'ils ont une tension de travail de 250V (la tension crête, pour info, vaut 325V sur le secteur 230V).
Pour utiliser en parallèle sur la charge (donc en // sur le secteur) il faut des condensateurs de type X (X1 ou, mieux, X2).
Pour utiliser comme filtrage entre chaque phase et la terre, il faut des types Y.
Pour ce qui est de "gagner" ou de "redresser" la tension, ça n'a pas vraiment de sens.
La seule chose qu'on "gagne" avec un condensateur monté de cette façon, c'est au niveau du cosinus phi de l'installation, et encore, puisque :
- Ce n'est utile (sinon c'est nuisible) que si on a un bilan électrique selfique (tubes TL, gros moteurs etc).
- Le seul "gagnant" c'est EDF, puisque c'est lui qui fournit (gratuitement) la puissance réactive perdue à cause du mauvais cosinus phi. En effet la puissance réactive est inutilisable et donc ne sait pas être facturée (ne fait pas tourner le compteur).
Donc, on ne monte pas des condensateurs au hasard (surtout avec des valeurs pareilles, c'est dangereux), on commence par mesurer le cosinus phi de l'installation (avec l'appareil de mesure approprié, pas une pince ampèremétrique ni un multimètre classique) et on calcule la valeur du condensateur appropriée.
En général les sociétés ne font ça que parce que sinon elles sont pénalisées au niveau tarif par le distributeur d'énergie si leur cosinus phi n'est pas bon. Je ne connais personne qui s'amuse à tenter de modifier son cosinus phi sans une raison valable.
A+
Claude
[ Dernière édition du message le 13/04/2015 à 11:07:27 ]
jefe32
4
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 19 ans
14 Posté le 13/04/2015 à 00:07:55
Bonsoir,
Un grand merci à tous les 2 (Djem et Claude) pour vos réponses respectives.
Par contre, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris dans la réponse de Claude.... Je vais y réfléchir à tête reposée.
Je ferai un test et vous ferai remonter mon expérience.
@+
Arno
Un grand merci à tous les 2 (Djem et Claude) pour vos réponses respectives.
Par contre, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris dans la réponse de Claude.... Je vais y réfléchir à tête reposée.
Je ferai un test et vous ferai remonter mon expérience.
@+
Arno
djem
7204
Je poste, donc je suis
Membre depuis 20 ans
15 Posté le 13/04/2015 à 08:35:37
Si tu veux la bonne référence, voila un liens directement :)
ClaudeBel
138
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 10 ans
16 Posté le 13/04/2015 à 13:06:38
Salut
-----
Je peux tenter de fournir quelques informations complémentaires "simplifiées" (donc ne pas me pendre si certains termes ne sont pas très rigoureux):
Dans un monde "idéal" on travaillerait sur des valeurs "réelles" (dans le sens mathématique): Dit autrement, toutes les valeurs se trouvent sur le même axe.
Dans ce cas de figure la puissance "effective" que consomme un appareil en alternatif relève de la même approche qu'en tension continue: P = U x I (Puissance = tension fournie multiplié par intensité consommée)
De même, l'intensité consommée vaut I = U/R avec I = intensigé, U = tension, R = résistance de l'appareil.
Le souci c'est qu'en fait on travaille en tension alternative, et qu'en tension alternative la tension s'inverse continuellement. On n'est donc pas dans un régime "statique" (ou stable), on est au contraire en continuelles variations.
Or, en régime dynamique, ces concepts ne fonctionnent plus. En effet, une self s'oppose de par sa nature au passage d'un courant: Si tu appliques une tension sur une self, la tension commence par être maximale, puis ensuite seulement le courant arrive à passer.
Et si tu appliques une tension sur un condensateur, c'est exactement le contraire: Le condensateur commence par se charger (donc un courant passe) et ce n'est qu'au fur et à mesure qu'il se charge que la tension à ses bornes arrive à augmenter.
Donc, dans le cas d'uns self tu as une tension qui est en avance (temporelle) par rapport à l'intensité (tension d'abord, intensité ensuite) et dans le cas d'un condensateur tu as une intensité qui est en avance par rapport à la tension.
Tu obtiens donc non plus des valeurs mesurées sur un même axe (des valeurs réelles) mais des vecteurs dans un plan, avec un déphasage entre les vecteurs fonction de la nature selfique ou capacitive.
Sur l'axe horizontal X tu définis la tension, et sur Y les intensités décalées de 90° sont des intensités dues à un condensateur et décalées à -90° des intensités dues à une self. Les intensités dues à des résistances pures se trouvent sur l'axe X (l'axe des réel).
Si tu te souviens que la tension alternative s'inverse continuellement, alors tu es continuellement dans un état de variation, et donc tes vecteurs restent décalés angulairement.
De fait, dans une installation réelle tu as une combinaison d'éléments dont certains sont de nature majoritairement capacitives (ampoules Led secteur, certains appareils électroniques etc), d'autres majoritairement selfiques (Moteurs électriques, ballasts de tubes TL), et d'autres pratiquement résistifs (ampoules à filaments, radiateurs électriques etc). En industrie tu vas donc trouver majoritairement un bilan global selfique (moteurs puissants, éclairage TL, gros transfos etc). Quand tu calcules l'intensité globale tu ne peux plus additionner l'intensité de tous les appareils, tu dois faire une addition des vecteurs et donc tu dois tenir compte des angles de déphasage.
Tu as donc au final un vecteur "tension" qui est définit par convention sur l'axe X, et un vecteur intensité qui va se retrouver décalé d'un angle compris entre 0° (parfait, pure mode résistif) et -90° (lamentable, pur mode selfique).
La puissance, qui était le produit de deux valeurs réelles (la tension par l'intensité) devient maintenant un produit de deux vecteurs présentant entre eux un angle dit "de déphasage". Pour faire le produit, tu dois décomposer le vecteur intensité en deux vecteurs: Un qui est la projection sur l'axe X (des réels) et l'autre sur l'axe Y (l'axe des imaginaires, en parlant du terme mathématique).
L'intensité projetée sur l'axe X vaut donc (trigo élémentaire) Intensité déphasée x cosinus de l'angle, qu'on appelle "phi"
L'intensité projetée sur l'axe Y vaut : Intensité déphasée x sinus de l'angle phi
Tu obtiens donc une décomposition de la puissance en deux puissances :
La puissance dite "active" qui vaut : U x I x cos(phi)
La puissance dite "réactive" qui vaut : U x I x sin(phi)
Or la puissance réactive est une valeur qui ne peut pas produire de travail (au sens physique) car lorsque U est max I est nul et lorsque U est nul I est max (du fait du déphasage de 90°). Pour prendre une analogie en hydraulique lorsque tu as une pression maximale du as un débit nul et lorsque tu as un débit maximal tu as une pression nulle.
La puissance active est celle qui produit du travail, et donc celle qui sait faire tourner ton compteur. La puissance réactive a du être produite par le fournisseur électrique mais est perdue sans possibilité d'exploitation.
Ceci est fortement dérangeant pour le producteur, il va donc venir chez les gros consommateurs mesurer l'angle (qui varie en fonction des "appareils en service") entre tension et intensité, et donc, puisque c'est le cosinus de cet angle qui est intéressant, on dira qu'il va mesurer "le cosinus phi de l'installation". Plus le cosinus est proche de 1, plus l'installation est efficace.
Alors, si tu as un mauvais cosinus phi, comment faire pour l'améliorer?
En fait, c'est très simple: Il te suffit de ramener le vecteur Intensité sur l'axe X, et ceci se fait en additionnant à ce vecteur un autre vecteur d'intensité judicieuse et déphasé de 90° (c'est du calcul vectoriel ou de la trigonométrie basique).
Comme la majorité des grosses installations sont selfiques, on va donc devoir ajouter un vecteur d'intensité déphasé de +90°. Comme I = U/Z (Z étant la "résistance complexe" = "résistance pure + résistance imaginaire en mode vectoriel) il faut ajouter une "Z" qui soit purement capacitive, et donc un condensateur de valeur adéquate.
Une fois fait, en théorie U et I sont sur le même axe: La puissance fournie aux appareils est celle fournie par le producteur, il n'y a plus de gaspillage. Pour l'utilisateur, son intensité apparente diminue, mais en fait c'est parce qu'on projette l'intensité initiale sur l'axe X en la multipliant pas son ancien cosinus phi. La puissance active reste identique, la puissance réactive devient nulle. Aucune différence sur la consommation qu'on lui facture (sauf si le distributeur a mesuré le cos phi)
Alors, où placer ce condensateur?
On a deux stratégies:
Soit on place directement un condensateur sur chaque appareil: Dans ce cas on mesure le cosinus phi de l'appareil en charge, et connaissant sa puissance on peut aisément calculer la valeur du condensateur. Ceci évidemment à condition que la charge ne varie pas.
Soit on place une batterie de condensateurs sur l'alimentation générale et on redresse le cos phi au niveau général: Si la charge varie fortement on doit prévoir un système de mesure automatique.
Donc pour l'utilisateur ce n'est pas vraiment financièrement intéressant (en général) de réduire son cos phi. Par contre, écologiquement et globalement (la facture globale de tous dépend du coût électrique et donc aussi du cos phi global) c'est bien de le faire.
Le problème, c'est qu'on ne sait pas faire ça de façon arbitraire: Il faut impérativement disposer d'un appareil de mesure du cos phi (ça se vend) et établir une valeur moyenne pour chaque appareil ou pour l'installation globale.
On pourrait se dire qu'il suffit de tester et de mesurer l'intensité pour obtenir la valeur minimale. C'est vrai en théorie MAIS ça impose un appareil de mesure d'intensité qui fournisse des résultats corrects avec toutes les valeurs de cos phi. Or, ça, c'est une autre histoire.
La preuve dans cette discussion-ci:
On indique partir d'une charge de 900W (230V AC actuellement). Ceci donne une intensité théorique active de 900/230 = 3,9A. Si les appareils sont parfaits, on peut voir que si on mesure 5,4A et qu'on ramène à 4,66A avec un condensateur que ces valeurs restent théoriquement plausibles. Ça ne veut pas dire que ce soit juste mais seulement que l'appareil fournit des valeurs compatibles avec les valeurs théoriques prévues.
Par contre, si on indique ne plus consommer que 1.8A, ça voudrait dire que si on est au point optimal (cos phi = 1), la machine consomme 230V x 1.8A = 414W. Or un appareil consommateur ne peut évidemment pas fournir plus de puissance que ce qu'on lui fournit (sinon ça voudrait dire qu'on produit de l'énergie), et donc que:
- Soit l'appareil ne fonctionne plus qu'avec 414W (donc défaut niveau fonctionnel)
- Soit c'est l'appareil de mesure qui est complètement dans la "choucroute"
Tout ceci sans compter que l'appareil est présumé "selfique" (ballast, gros transfo?)
Si on place un condensateur "au hasard" alors soit on n'améliore que partiellement le problème, soit on l'empire.
Redresser son cosinus phi est donc moralement intéressant mais n'amène aucun gain financier direct au niveau facture électrique et surtout ne peut se faire que :
- Si on mesure réellement le cos phi ou qu'on obtient la valeur réelle du constructeur
- Si on utilise des condensateurs certifiés X(2)
Sans quoi le remède pourrait être pire que le mal.
Juste une petite remarque au passage: Un "condensateur de compensation magnétique" ça ne veut pas vraiment dire quelque chose: Dans l'utilisation dont on parle il s'agit de compenser le cosinus phi, pas un effet magnétique (un condensateur n'agit pas sur le magnétisme)
Pour conclure, et en partant sur le principe que la valeur renseignée par Djem est exacte pour le condensateur (il doit savoir ce qu'il dit) et que les caractéristiques indiquées soient les bonnes, on peut dire avec un peu de maths que :
- Le cos phi de la machine vaut 0.85, donc un angle de -31.6° pour I
- Le courant brut consommé par la machine vaut 4.58A
- Le courant actif avec redressage du cos phi par le condensateur vaut 3.9A
- Le courant réactif "consommé" par le condensateur vaut 2.4A (Comme quoi ici on ajoute 2.4A à 4.58A pour en obtenir 3.9 au final, donc méfiez-vous des additions simplistes)
"Gain" en courant : 0,68A
À condition que la machine fournisse 900W en permanence.
Et donc, pour rappel, ramener un courant déphasé de 31° d'une valeur de 4.58A à un courant en phase de 3.9A ne veut en aucun cas dire que la consommation facturée passe de (230V x 4.58A) à (230V x 3.9A), dans les deux cas on a la même puissance facturée qui est de 230V x 3.9A: Le gain de 0.68A, c'est EDF (par exemple) qui en profite (avec redistribution théorique sur le coût de l'énergie via les frais de distribution/production)
Je dirais donc que, vu la précision relative d'une pince ampèremétrique, l'approximation des valeurs des condensateurs et des caractéristiques de la machine, que les mesures faites par Prosonochristophe me semblent réalistes.
J'espère que cette explication vous aura permis de comprendre le rôle du condensateur préconisé par Djem, ainsi que son intérêt (ou non selon le point de vue)
A+
Claude
-----
Citation :
Par contre, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris dans la réponse de Claude.... Je vais y réfléchir à tête reposée.
Je peux tenter de fournir quelques informations complémentaires "simplifiées" (donc ne pas me pendre si certains termes ne sont pas très rigoureux):
Dans un monde "idéal" on travaillerait sur des valeurs "réelles" (dans le sens mathématique): Dit autrement, toutes les valeurs se trouvent sur le même axe.
Dans ce cas de figure la puissance "effective" que consomme un appareil en alternatif relève de la même approche qu'en tension continue: P = U x I (Puissance = tension fournie multiplié par intensité consommée)
De même, l'intensité consommée vaut I = U/R avec I = intensigé, U = tension, R = résistance de l'appareil.
Le souci c'est qu'en fait on travaille en tension alternative, et qu'en tension alternative la tension s'inverse continuellement. On n'est donc pas dans un régime "statique" (ou stable), on est au contraire en continuelles variations.
Or, en régime dynamique, ces concepts ne fonctionnent plus. En effet, une self s'oppose de par sa nature au passage d'un courant: Si tu appliques une tension sur une self, la tension commence par être maximale, puis ensuite seulement le courant arrive à passer.
Et si tu appliques une tension sur un condensateur, c'est exactement le contraire: Le condensateur commence par se charger (donc un courant passe) et ce n'est qu'au fur et à mesure qu'il se charge que la tension à ses bornes arrive à augmenter.
Donc, dans le cas d'uns self tu as une tension qui est en avance (temporelle) par rapport à l'intensité (tension d'abord, intensité ensuite) et dans le cas d'un condensateur tu as une intensité qui est en avance par rapport à la tension.
Tu obtiens donc non plus des valeurs mesurées sur un même axe (des valeurs réelles) mais des vecteurs dans un plan, avec un déphasage entre les vecteurs fonction de la nature selfique ou capacitive.
Sur l'axe horizontal X tu définis la tension, et sur Y les intensités décalées de 90° sont des intensités dues à un condensateur et décalées à -90° des intensités dues à une self. Les intensités dues à des résistances pures se trouvent sur l'axe X (l'axe des réel).
Si tu te souviens que la tension alternative s'inverse continuellement, alors tu es continuellement dans un état de variation, et donc tes vecteurs restent décalés angulairement.
De fait, dans une installation réelle tu as une combinaison d'éléments dont certains sont de nature majoritairement capacitives (ampoules Led secteur, certains appareils électroniques etc), d'autres majoritairement selfiques (Moteurs électriques, ballasts de tubes TL), et d'autres pratiquement résistifs (ampoules à filaments, radiateurs électriques etc). En industrie tu vas donc trouver majoritairement un bilan global selfique (moteurs puissants, éclairage TL, gros transfos etc). Quand tu calcules l'intensité globale tu ne peux plus additionner l'intensité de tous les appareils, tu dois faire une addition des vecteurs et donc tu dois tenir compte des angles de déphasage.
Tu as donc au final un vecteur "tension" qui est définit par convention sur l'axe X, et un vecteur intensité qui va se retrouver décalé d'un angle compris entre 0° (parfait, pure mode résistif) et -90° (lamentable, pur mode selfique).
La puissance, qui était le produit de deux valeurs réelles (la tension par l'intensité) devient maintenant un produit de deux vecteurs présentant entre eux un angle dit "de déphasage". Pour faire le produit, tu dois décomposer le vecteur intensité en deux vecteurs: Un qui est la projection sur l'axe X (des réels) et l'autre sur l'axe Y (l'axe des imaginaires, en parlant du terme mathématique).
L'intensité projetée sur l'axe X vaut donc (trigo élémentaire) Intensité déphasée x cosinus de l'angle, qu'on appelle "phi"
L'intensité projetée sur l'axe Y vaut : Intensité déphasée x sinus de l'angle phi
Tu obtiens donc une décomposition de la puissance en deux puissances :
La puissance dite "active" qui vaut : U x I x cos(phi)
La puissance dite "réactive" qui vaut : U x I x sin(phi)
Or la puissance réactive est une valeur qui ne peut pas produire de travail (au sens physique) car lorsque U est max I est nul et lorsque U est nul I est max (du fait du déphasage de 90°). Pour prendre une analogie en hydraulique lorsque tu as une pression maximale du as un débit nul et lorsque tu as un débit maximal tu as une pression nulle.
La puissance active est celle qui produit du travail, et donc celle qui sait faire tourner ton compteur. La puissance réactive a du être produite par le fournisseur électrique mais est perdue sans possibilité d'exploitation.
Ceci est fortement dérangeant pour le producteur, il va donc venir chez les gros consommateurs mesurer l'angle (qui varie en fonction des "appareils en service") entre tension et intensité, et donc, puisque c'est le cosinus de cet angle qui est intéressant, on dira qu'il va mesurer "le cosinus phi de l'installation". Plus le cosinus est proche de 1, plus l'installation est efficace.
Alors, si tu as un mauvais cosinus phi, comment faire pour l'améliorer?
En fait, c'est très simple: Il te suffit de ramener le vecteur Intensité sur l'axe X, et ceci se fait en additionnant à ce vecteur un autre vecteur d'intensité judicieuse et déphasé de 90° (c'est du calcul vectoriel ou de la trigonométrie basique).
Comme la majorité des grosses installations sont selfiques, on va donc devoir ajouter un vecteur d'intensité déphasé de +90°. Comme I = U/Z (Z étant la "résistance complexe" = "résistance pure + résistance imaginaire en mode vectoriel) il faut ajouter une "Z" qui soit purement capacitive, et donc un condensateur de valeur adéquate.
Une fois fait, en théorie U et I sont sur le même axe: La puissance fournie aux appareils est celle fournie par le producteur, il n'y a plus de gaspillage. Pour l'utilisateur, son intensité apparente diminue, mais en fait c'est parce qu'on projette l'intensité initiale sur l'axe X en la multipliant pas son ancien cosinus phi. La puissance active reste identique, la puissance réactive devient nulle. Aucune différence sur la consommation qu'on lui facture (sauf si le distributeur a mesuré le cos phi)
Alors, où placer ce condensateur?
On a deux stratégies:
Soit on place directement un condensateur sur chaque appareil: Dans ce cas on mesure le cosinus phi de l'appareil en charge, et connaissant sa puissance on peut aisément calculer la valeur du condensateur. Ceci évidemment à condition que la charge ne varie pas.
Soit on place une batterie de condensateurs sur l'alimentation générale et on redresse le cos phi au niveau général: Si la charge varie fortement on doit prévoir un système de mesure automatique.
Donc pour l'utilisateur ce n'est pas vraiment financièrement intéressant (en général) de réduire son cos phi. Par contre, écologiquement et globalement (la facture globale de tous dépend du coût électrique et donc aussi du cos phi global) c'est bien de le faire.
Le problème, c'est qu'on ne sait pas faire ça de façon arbitraire: Il faut impérativement disposer d'un appareil de mesure du cos phi (ça se vend) et établir une valeur moyenne pour chaque appareil ou pour l'installation globale.
On pourrait se dire qu'il suffit de tester et de mesurer l'intensité pour obtenir la valeur minimale. C'est vrai en théorie MAIS ça impose un appareil de mesure d'intensité qui fournisse des résultats corrects avec toutes les valeurs de cos phi. Or, ça, c'est une autre histoire.
La preuve dans cette discussion-ci:
On indique partir d'une charge de 900W (230V AC actuellement). Ceci donne une intensité théorique active de 900/230 = 3,9A. Si les appareils sont parfaits, on peut voir que si on mesure 5,4A et qu'on ramène à 4,66A avec un condensateur que ces valeurs restent théoriquement plausibles. Ça ne veut pas dire que ce soit juste mais seulement que l'appareil fournit des valeurs compatibles avec les valeurs théoriques prévues.
Par contre, si on indique ne plus consommer que 1.8A, ça voudrait dire que si on est au point optimal (cos phi = 1), la machine consomme 230V x 1.8A = 414W. Or un appareil consommateur ne peut évidemment pas fournir plus de puissance que ce qu'on lui fournit (sinon ça voudrait dire qu'on produit de l'énergie), et donc que:
- Soit l'appareil ne fonctionne plus qu'avec 414W (donc défaut niveau fonctionnel)
- Soit c'est l'appareil de mesure qui est complètement dans la "choucroute"
Tout ceci sans compter que l'appareil est présumé "selfique" (ballast, gros transfo?)
Si on place un condensateur "au hasard" alors soit on n'améliore que partiellement le problème, soit on l'empire.
Redresser son cosinus phi est donc moralement intéressant mais n'amène aucun gain financier direct au niveau facture électrique et surtout ne peut se faire que :
- Si on mesure réellement le cos phi ou qu'on obtient la valeur réelle du constructeur
- Si on utilise des condensateurs certifiés X(2)
Sans quoi le remède pourrait être pire que le mal.
Juste une petite remarque au passage: Un "condensateur de compensation magnétique" ça ne veut pas vraiment dire quelque chose: Dans l'utilisation dont on parle il s'agit de compenser le cosinus phi, pas un effet magnétique (un condensateur n'agit pas sur le magnétisme)
Pour conclure, et en partant sur le principe que la valeur renseignée par Djem est exacte pour le condensateur (il doit savoir ce qu'il dit) et que les caractéristiques indiquées soient les bonnes, on peut dire avec un peu de maths que :
- Le cos phi de la machine vaut 0.85, donc un angle de -31.6° pour I
- Le courant brut consommé par la machine vaut 4.58A
- Le courant actif avec redressage du cos phi par le condensateur vaut 3.9A
- Le courant réactif "consommé" par le condensateur vaut 2.4A (Comme quoi ici on ajoute 2.4A à 4.58A pour en obtenir 3.9 au final, donc méfiez-vous des additions simplistes)
"Gain" en courant : 0,68A
À condition que la machine fournisse 900W en permanence.
Et donc, pour rappel, ramener un courant déphasé de 31° d'une valeur de 4.58A à un courant en phase de 3.9A ne veut en aucun cas dire que la consommation facturée passe de (230V x 4.58A) à (230V x 3.9A), dans les deux cas on a la même puissance facturée qui est de 230V x 3.9A: Le gain de 0.68A, c'est EDF (par exemple) qui en profite (avec redistribution théorique sur le coût de l'énergie via les frais de distribution/production)
Je dirais donc que, vu la précision relative d'une pince ampèremétrique, l'approximation des valeurs des condensateurs et des caractéristiques de la machine, que les mesures faites par Prosonochristophe me semblent réalistes.
J'espère que cette explication vous aura permis de comprendre le rôle du condensateur préconisé par Djem, ainsi que son intérêt (ou non selon le point de vue)
A+
Claude
[ Dernière édition du message le 13/04/2015 à 13:40:14 ]
jefe32
4
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 19 ans
17 Posté le 17/04/2015 à 01:34:58
Un grand merci à Claude pour cette explication "simplifiée". J'y vois effectivement plus clair.Avant de jouer à l'apprenti sorcier, je vais vérifier si je peux répartir mon installation (scène + light + son) de façon à passer sur les 3x32 ampères minimum dont on dispose habituellement.
@+
@+
NSEaProtector
207
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 15 ans
18 Posté le 08/10/2018 à 20:05:14
Bonjour, quand est-il des nouveaux compteur ?
slouptoouut
2445
AFicionado·a
Membre depuis 11 ans
19 Posté le 09/10/2018 à 09:55:17
Bonjour,
les nouveaux compteurs électroniques intègrent une coupure en cas de surintensité, et celle ci s'avère un peu plus sensible que du temps des appareils tout électromécanique ...De sorte qu'il peut devenir plus interessant de "redresser" ou plus exactement "compenser" le cosinus phi avec des condensateurs!
et ceci non pas pour les beaux yeux du fournisseur d'énergie, mais pour avoir des courants en ligne plus raisonnables et ne pas risquer des coupures intempestives !
Pour le cas d'appareils équipé de lampes a décharge et a ballast , et si on ne veux pas faire de mesures avec des instruments spéciaux ( et donc couteux et difficile a trouver) , ni de calculs compliqués ( compliqués parce c'est vectoriel, ce ne sont pas de simples additions ...Deux outils mathématiques pratiques permettent de "faciliter" ces calculs: les "diagrammes de fresnel" et "les nombres complexes" ...Mais il faut un certain niveau d'étude en maths pour les connaitre et savoir les utiliser ce qui est rarement le cas de "l'usager lambda" ) on peut à la louche compter 8 µF par ampères "non compensé" consommés , pour les lampes à décharge.
(C'est approximmatif, mais suffisant pour gagner un peu sur l'intensité, ne pas faire d'erreurs grossière, et ne pas risquer d'appliquer un remède pire que le mal )
sloup
les nouveaux compteurs électroniques intègrent une coupure en cas de surintensité, et celle ci s'avère un peu plus sensible que du temps des appareils tout électromécanique ...De sorte qu'il peut devenir plus interessant de "redresser" ou plus exactement "compenser" le cosinus phi avec des condensateurs!
et ceci non pas pour les beaux yeux du fournisseur d'énergie, mais pour avoir des courants en ligne plus raisonnables et ne pas risquer des coupures intempestives !
Pour le cas d'appareils équipé de lampes a décharge et a ballast , et si on ne veux pas faire de mesures avec des instruments spéciaux ( et donc couteux et difficile a trouver) , ni de calculs compliqués ( compliqués parce c'est vectoriel, ce ne sont pas de simples additions ...Deux outils mathématiques pratiques permettent de "faciliter" ces calculs: les "diagrammes de fresnel" et "les nombres complexes" ...Mais il faut un certain niveau d'étude en maths pour les connaitre et savoir les utiliser ce qui est rarement le cas de "l'usager lambda" ) on peut à la louche compter 8 µF par ampères "non compensé" consommés , pour les lampes à décharge.
(C'est approximmatif, mais suffisant pour gagner un peu sur l'intensité, ne pas faire d'erreurs grossière, et ne pas risquer d'appliquer un remède pire que le mal )
sloup
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20 Posté le 09/10/2018 à 09:58:20
Citation de slouptoouut :
Bonjour,
les nouveaux compteurs électroniques intègrent une coupure en cas de surintensité, et celle ci s'avère un peu plus sensible que du temps des appareils tout électromécanique ...De sorte qu'il peut devenir plus interessant de "redresser" ou plus exactement "compenser" le cosinus phi avec des condensateurs!
et ceci non pas pour les beaux yeux du fournisseur d'énergie, mais pour avoir des courants en ligne plus raisonnables et ne pas risquer des coupures intempestives !
sloup
Et si j'ai bien tout compris au niveau comptage , ça ne change rien ? Juste un risque de délestage des nouveaux compteurs si l'on se trouve en limite bien sur, c'est bien cela ?
[ Dernière édition du message le 10/10/2018 à 10:35:55 ]
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