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< Tous les avis Korg Volca Keys
revega revega

« Stylophone moderne. »

Publié le 27/11/13 à 11:30
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Korg depuis maintenant un moment semble vouloir prendre le moins de risque possible et produit, à bon rythme, myriades d'appareils plus ou moins réussis. Le Volca Keys est l'un des trois de la dernière série proposé par la marque, et le plus réussi (le Beats et le Bass ne m'ont pas du tout convaincu).
Pour les caractéristiques:

- lead polyphonique
- 27 touches (clavier ruban multitactile type Stylophone)
- 3 oscillateurs
- filtre du légendaire MiniKorg700S (ça s'entend)
- Delay
- séquenceur de boucles (bof bof)
- séquenceur de mouvements (intéressant mais approximatif)
- Flux et active Step

A noter! Le VolcaKeys est muni d'un MIDI IN (ouf!!!) et de Sync in & out.
8 emplacements mémoires pour les séquences, 0 pour les patchs :(
Plutôt bien construit, compact et léger. Ne l'oublions pas c'est un synthé à 135€.
Le fait que le KVK puisse fonctionner sur pile le rend nomade et taillé pour la route (facile à faire tenir dans un sac).
Le 'haut parleur' restera de l'ordre de l'anecdotique car cacophonique.
Pour info la machine marche aussi via un adaptateur 9v (perso j'ai branché un transfo lambda et ça marche très bien) mais ils intègrent 6 piles dans la boite en compensation. Au moins on peut jouer dès le déballage.


UTILISATION

La configuration reste simple sous ses allures de calculette 80's. L'accès aux divers fonctions est assez aisé et ne demande pas une connaissance plus poussé que cela de la synthèse soustractive (enfin je dis ça mais si ça se trouve il y en a qui galère).
Le clavier est sur ce coup, assez bien fait et solide (rien à voir avec cette horreur de Monotribe). Bon les espaces sont étroits mais on arrive à jouer sans trop mettre de 'pain'. Enfin jouer c'est vite dit, à deux doigts pas plus.
Le manuel est assez claire et demande une petite lecture pour trouver ses repères notamment avec le FUNC, (bouton d'accès aux sous menus).
*Petite info pour le sequencer, au passage le FUNC+ALL permet d'effacer la séquence encours et le FUNC+CLEAR permet d'effacer les automations.
L'édition uniquement des séquences se fait très facilement.
Bref, comme toujours, Korg fait dans le simplisme et tant mieux.


SONORITÉS

Maintenant qu'en est il du son? A force de surfer sur la mode idiote de 'l'analogique' et de nous le servir comme le Saint Graal ultime on va être attentif à ce Kog Volca Keys analogique. Déjà l'appareil ne demande pas de temps de chauffe pour se stabiliser donc c'est un bon point. En quelques secondes on a accès à tous les paramètres et le son très typé Korg fait alors son apparition. Les 3 OSC (non indépendant) n'apportent pas la présence que l'on peut supposer. Seulement orienté sur deux ondes, carrés et dents de scie, la limitation est clairement affiché (frustrant). Le potard dédié 'VOICE' permet de faire varier leur position et dans un cas de donner une fausse polyphonie (ou plutôt paraphonie) de 3 voies au Volca (intéressant mais pas transcendant). On peut toutefois se rabattre sur la fonction Detune pour donner un peu de corps à des réglages orientés bass.
Le VCF (12dB) est honnête mais les potards le rendent très sensible, enfin il rempli son rôle correctement. Son clonage avec le Minikorg 700 est à bénir, pour une fois que Korg ne noua rabâche pas un énième clone de leur satané MS20.
Le LFO (sur 3 ondes cette fois ci) est quand à lui heureusement bien placé et réactif, assez réussi pour s'y attarder. Son utilisation s'avère très plaisante et donne de bons résultats.
L'enveloppe ADS est aussi très réactive et tranchante.
Bref sur tous ces plans Korg a bien travaillé et sur une machine de cette taille et de ce prix cela reste exemplaire.
On va vite, très vite déchanter avec le Delay et le sequencer. Patatra, c'est calamiteux au possible.
-Pour le Delay ça souffle, ça génère de mauvaises résonances et le son passe alors de la case 'exploitable' à 'au secours!'. Sur certains réglages typé FX le delay est passable pour tout le reste, à bannir.
-Pour le sequencer de 16 pas est une bonne idée mais trop court malheureusement. Le Metronome, quant à lui ne permet pas vraiment de suivre le rythme. La fonction devient brouillon est fait place à de l'approximatif, dommage.
Le mode 'pas à pas' semble rattraper un peu la sauce.

Là ou le VK est intéressant c'est au niveau de ses lead. Je l'ai trouvé sympathique sur ce point, rien de révolutionnaire, soyons claire, mais il y a un côté rétro (vintage pour les branchés et les arguments de vente) lié au filtre du Minikorg 700s. Avec un bon rack d'effet il fait son impression, si si. D'ailleurs sur ce point il convient d'être claire, le KVK n'est pas un outil autonome du tout. Pour les aficionados du son typé 'cricuit bend' peut être, pour les autres laissez tomber. Sans une interface informatisée/MIDI muni d'effets et d'un clavier maitre vous aurez du mal à tirer pleinement parti (déjà limitée) de la machine.
Il faut aussi mentionner le niveau de sortie très faible (avec un casque c'est ok, pas plus), ça passe dès qu'on le branche sur une table de mix en gonflant le gain mais c'est faiblard quand même.

Verdict: Un son honnête, très typé, limité donc minimaliste a utiliser sans le delay interne et avec quelques outils externes pour lui donner un peu de coffre (compresseur, EQ, reverb, delay etc..).

AVIS GLOBAL

Je l'ai depuis quelques jours après l'avoir essayé sans trop y croire dans un magasin. Je l'ai trouvé bien sympathique et surtout pour pas très cher j'ai un générateur portable intéressant ce qui me permet de faire des maquettes à l'arrache sans avoir à allumer tout un studio.

Là avec une machine à 135€ Korg marque un point intéressant dans le domaine des micro-machines portables, une sorte de réminiscence du Stylophone (même si le Monotron reste plus fidèle à l'esprit du Stylophone). Mais l'honnêteté me force à dire que le KVK reste à mes yeux un appareil 'prototype'. Certes bien fini et accessible mais un prototype quand même. Pour à peine 100€ de plus Waldorf nous propose son Rocket (ok sans clavier ni seq° et effets) et un peu au dessus Arturia et son Micro-Brute, on reste songeur sur les perspectives possibles.
On se surprend à imaginer un développement plus poussé du KVK, avec des dimensions plus cohérentes (prise en main et potards), des VCO dissociables, des extensions de modulations (une matrice à la DSI), mémoires, patchs, interfaces etc... En bref un vrai synthétiseur qui fasse du neuf avec du neuf. Le prix sera en conséquence mais Arturia semble l'avoir compris avec la gamme des 'Brute' qui se taille une belle part de marché. Le Volca Keys n'en est peut être que les prémices, on l'espère vraiment, les débuts sont prometteur.
Enjoy!