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Moog Music Polymoog Synthesizer (203A)
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Moog Music Polymoog Synthesizer (203A)
thepyjaman thepyjaman

« Une fontaine de soda »

Publié le 30/01/16 à 13:00
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Les premières minutes avec le Polymoog sont décevantes... Un peu comme avec une fille très belle qui embrasse très mal et qui répète sans cesse les mêmes choses. On se dit que ça ne va pas durer longtemps cette histoire et qu'on vite finir par la jeter, non sans en avoir profité un peu avant quand même. Eh bien, on se trompe ! Le coeur finit par s'attacher...

Déjà, au niveau esthétique, j'avoue que le Polymoog 203A me procure une solide érection : le tableau de bord d'un Boeing, des boutons multicolores, une discrète mais élégante touche de bois, un clavier agréable, bref, on a envie de l'allumer pour voir jusqu'où il va nous emmener. Las, on retombe toujours sur les mêmes sons, essentiellement des nappes planantes 70's. Ce qui tombe bien, c'est pour cela que je l'ai acheté !

On le sait, le Polymoog est davantage une string machine améliorée qu'un authentique synthétiseur, pas de possibilités infinies, pas de modulations folles (un Sample and Hold dont on se lasse très vite sur la partie filtre ) mais quelques sonorités assez uniques si vous aimez les vieux Eno, Vangelis, Cluster ou Tangerine Dream, et plus récemment Boards of Canada ou les morceaux les plus mélodiques d'Aphex Twin.

Son point fort : un vibrato génial sur l'onde en dent de scie qui, couplé avec les modulations de l'onde carrée, rend le son riche et vivant. On peut aussi lui attribuer une enveloppe sur le filtre pour le faire évoluer mais les possibilités restent peu nombreuses. En dehors des nappes, j'aime beaucoup le mode Clavecin, assez convaincant et le mode Vibraphone, très beau avec son preset filtré (le musicien Benge a d'ailleurs composé un morceau entier avec ce son). Ah ! ça y est, je suis dans le bain maintenant, un bain de coton ou de marshmallows, une fontaine de soda goût fruits rouges ; dès qu'on pose les doigts dessus il est facile de replonger.

Pourtant parfois, impossible de faire sonner correctement le Polymoog même en triturant sa partie Resonators, il ne trouve pas sa place dans le mix, d'autres synthés sonnent objectivement mieux que lui. Dans ces cas-là, mieux vaut ne pas s'obstiner et passer à autre chose, la mort dans l'âme. J'y reviens régulièrement pour essayer de lui faire cracher d'autres sonorités, je me dis, il doit bien cacher d'autres surprises sous le capot, peine perdue ! Retour à la case Nappes. Ce n'est pas faute de lui avoir collé un séquenceur analogique au derrière (oui oui, on peut le faire, la séquence suivra la polyphonie, on peut aussi faire varier le filtre avec du CV) mais le résultat n'est pas plus intéressant que ça.

Un mot pour finir sur la fragilité de la bête : il est convenu que le transport peut être fatal à ses innombrables cartes internes. Parfois certaines touches répondent mal, et puis finalement ça remarche, ne me demandez pas pourquoi. En conclusion, le Polymoog est très lourd, très fragile, il ne s'intègre pas toujours avec les autres dans un morceau mais je vais le garder encore un peu près de moi car il me fait des trucs que d'autres synthés ne me font pas, et pour cela il m'est précieux.