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Siel DK70
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« le concurrent italien du POLY 800, en mieux »

Publié le 09/03/24 à 20:09
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Les utilisateurs avertis
Le DK70 a été commercialisé en 1985, par le constructeur italien SIEL (Societa Industrie Elettroniche). C’est la version clavier de l’Expander 80, et une version allégée du DK80 (un seul patch au lieu de 2 – Mode Bitrimbric)

Contrairement au DK80, le DK70 est la presque copie italienne de son concurrent Nippon, le KORG POLY 800 (le POLY 800 a 1 seul LFO contre 2 pour le DK70).
Le poly 800 a été commercialisé en 1983. On peut donc légitimement penser que les concepteurs italiens de chez SIEL se sont largement inspirés de son concurrent Japonais pour réaliser le DK70.
C’est a peu prêt vrai pour son architecture, ça l’est beaucoup moins pour ses composants.
Le DK70, avec son look tout plastique de POLY 800 et/ou de DW6000, son afficheur 7 segments et son tableau de fonctions se trouvant sur la droite, a un design caractéristique des machines du milieu des années 80.
Son interface utilisateur (une interface calculette minimaliste) ressemble étrangement à celle du SIX TRAK (un double afficheur à 7 segments / interface à pavé numérique quasiment identique jusqu'à la technologie a rubbers (pas de tacts switchs sur ce synthé).

Alors bien sure, avec le DK70 vous n’aurez jamais un son de BRASS de type Prophet 5, ou bien une belle nappe de MATRIX 6, on ne joue pas du tout dans la même cours.
Je vois plutôt le DK70 comme un synthé très simple, d’entrée de gamme, bien fourni en modulations, avec un mode simple ou double oscillateurs, idéal pour débuter dans la synthèse soustractive.
Je le situe dans la même catégorie que les POLY 800 / DW6000 et « presque » le Six Trak (lui aussi un vrai synthé mono-oscillateur, certes à VCO, mais mono-oscillateurs quand même).

Le DK70 possède une architecture assez simple, qui rappelons le, est 100% analogique : Les 8 DCO passent par les VCA, avant d’attaquer le VCF paraphonique SSM 2045.
En mode mono oscillateur (WHOLE – 1 seul OSC par voix) il a y 8 voix de polyphonie, et en mode 2 oscillateurs (DOUBLE 2 oscillateurs par voix) celle-ci retombe à 4 voix de polyphonie. Nous reparlerons un peu plus loin de cette spécificité
Ensuite, sa partie modulation bien fournie pour l’époque : une enveloppe de type ADBSSR pour le(s) VCA et une enveloppe de type ADBSSR pour l’unique VCF. Il est possible de retrigger l’enveloppe du filtre a chaque fois qu’on appui sur une nouvelle note
Le VCF à son propre LFO proposant 2 formes d’ondes Triangle ou carré.
Le DCO a son propre LFO proposant 1 forme d’onde Triangle.
Les LFO sont programmables (niveau initial / niveau final / delay).
Il est également possible de detuner l’oscillateur B par rapport à A. la partie Oscillateur propose un « Bruit rose » qui peut être envoyé sur le filtre ou le VCA. sur le papier, ça casse pas des briques, mais c’est quand même correct.

La partie « pauvre » de ce synthé, reste la partie Oscillateur, qui ne propose que 2 formes d’ondes :
- Un Saw (down) réglage sur 4 / 8 / 16 pieds
- Un carré additionnable sur 2 / 4 / 8 / 16 pieds avec un niveau de volume réglable pour chacuns.
En mode WHOLE, nous avons une polyphonie de 8 notes (1 oscillateur par voix), en mode DOUBLE, celle-ci n’est plus que de 4 notes. Dans ce mode, chaque note à 2 Oscillateurs par voix, Chacun des 2 oscillateurs sont réglés de la même façon (forme d’onde et hauteur). Les seuls réglages possibles sont le « detune » et surtout l’enveloppe qui est spécifique à chacun des 2 oscillateurs. Le LFO module les 2 oscillateurs de la même façon.
Donc, en mode DOUBLE, point d’interactions entre les oscillateurs. Il n’y a pas non plus de formes d’ondes cumulables sur cette machine, comme on peut le trouver sur les Six Trak / AX73 et les JUNO analogiques, et encore moins de Pulse Wide Modulation…..Dommage, ça aurait grandement enrichi le territoire sonore.
Et pour finir il y a un vrai Chorus analogique pour donner un peu de richesse aux sons

En mode WHOLE, Le son possède 39 paramètres et en mode DOUBLE il y en a 49 (essentiellement liés à l’enveloppe supplémentaire et la gestion du détune).
La majorité des paramètres se règlent sur 16 pas. C’est peu faible mais dans la moyenne basse de l’époque.
A noter que l’ouverture du filtre se règle sur 100 pas…plutôt bien

Ce synthé possède une implantation midi complète, qui supporte les « Controls Changes » et les « Sysex », et ça c'est plutôt bien par rapport à la concurrence de l'époque.
Il est donc possible de programmer un contrôleur de type BCR2000 ou STEREOPING, afin de contrôler les paramètres de machine en temps réel

Pour finir, les 5 faiblesses de cette petite machine sont :
- Son filtre paraphonic
- Sa partie Oscillateur trop légère (pas de PMW), ni de formes d’ondes cumulables.
- Ses sorties audio, qui avec le temps ont un comportement bizarre, générant des bruits parasites
- Une alimentation externe, avec une tension non conventionnelle. Si elle tombe en panne c'est la mouise pour en trouver une de substitution
- 40 patchs en ROM et 10 emplacements mémoire en RAM, avec la possibilité de mettre une carte mémoire "RAM PACK" introuvable, permettant d'y stocker 50 patchs supplémentaires.

La construction est assez cheap, tout en plastique (assez épais d'ailleurs). Il ne comporte que 3 cartes : la carte mère, le voice board et le control board. Le clavier est moyen , pas ouf mais meilleur que le clavier Panasonic qui equipe les POLY 800 / Six Trak et Multitrak.

S'il n’avait pas été paraphonique, et si les oscillateurs étaient mieux fournis, ça aurait été une bête de course (dans sa catégorie.....bien évidement).
Pour conclure, On trouve de temps à autre des EXPANDER 80 sur les sites de petites annonces, de temps à autre. Par contre le DK70 est hyper rare, donc si vous avez la possibilité d’acheter cette machine, n’hésitez pas à sauter dessus. C’est un petit gabarit de 4 octaves qui sort des sentiers battus.