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Access Music Virus Kc
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Access Music Virus Kc
coyote14 coyote14
Publié le 03/03/07 à 22:40
C'est un synthétiseur à modélisation analogique qui est tout simplement un VIRUS C (famille virus C/virus rack XL/indigo 2/redback) auquel on a adjoint un clavier 5 octaves, une molette de pitch bend et une autre de modulation. Il a également 2 prises pédales, dont une pour le sustain. Pas de chance: la prise sustain a une polarité inversée pour ma pédale, et il ne semble pas possible de l'inverser dans le logiciel.
Comme le Virus C et l'indigo 2 ont été largement commentés, je vais me concentrer sur ce qui fait la spécificité de cette version-là, le virus KC, et notamment son clavier: je trouve que les touches sont vraiment du haut de gamme: on a vraiment l'impression d'avoir un synthé haut de gamme sous les doigts, avec une belle résistance, une course relativement courte qui permet des glissandos du plus bel effet, et un rebond prononcé très agréable: pas rapport au toucher de mon ancien mais vénérable XP50, c'est quand même autre chose. Curieusement, les touches noires sont naturellement légèrement rugueuses, ce qui n'est pas désagréable du tout, les blanches étant tout à fait lisses. Enfin, les molettes de pitch bend et de modulation sont assez volumineuses, et caoutchoutées: ça aussi, c'est cool!
La machine donne une impression de robustesse et respire la santé. Malgré sa solide carrosserie entièrement en métal, des grilles d'aération, le poids reste tout ce qu'il y a de plus raisonnable et rode dans les 13 kg. D'ailleurs, on est surpris par la taille assez modérée du clavier.
Il faut souligner quelque chose qui devient rare de nos jours: la présence d'un aftertouch, lequel va rejoindre la liste déjà nombreuse des sources de modulation. Naturellement, cet aftertouch transmet ses signaux en MIDI, permettant d'utiliser le virus KC en clavier maître. Il en est de même pour tous les potentiomètres, qui transmettent eux aussi en MIDI! Du bel ouvrage, vraiment.

UTILISATION

A l'utilisation, on serait tenté d'être un peu déçu de la complexité de la machine, ce qui est un comble: alors que le panneau arbore de nombreux potentiomètres contrôlant les fonctions essentielles du clavier, on ne coupe pas aux menus, sur un écran riquiqui, pas plus grand que la version rack ou desktop. Par exemple, le paramètre de glide n'est pas accessible depuis la façade. Mais ce n'est pas comme cela qu'il faut voir les choses, car à la vérité, ce synthétiseur est une formidable usine à sons, modulable à souhaits, et réussit parfaitement à concilier simplicité et accessibilité pour les paramètres les plus utilisés, tous les autres, les moins courants (ou les plus pointus), étant accessibles par menu. Impossible de trouver un meilleur compromis. Et surtout: Access a eu la riche idée de mettre 2 "soft knobs", qui sont des paramètres assignables à n'importe laquelle des modulations disponibles! Les 5 ou 6 boutons qui auraient pu manquer peuvent donc être ces soft knobs, personnalisés pour contrôler ce que vous voulez.
L'ergonomie est vraiment bonne, surtout au regard des possibilités offertes par la machine, qui sont énormes. A noter que l'éditeur PC/MAC sounddiver d'Emagic est fourni avec l'engin. C'est un plus appréciable, malgré la lourdeur de son interface, son manque de réactivité et son paramétrage capricieux.
Un vrai point fort: l'action des potentiomètres ne créé jamais aucun effet d'escalier, chose que l'on entend souvent sur des contrôleurs MIDI de bas de gamme: quoi de plus énervant, quand on veut ouvrir lentement un filtre, que d'entendre des pas: ici, point de cela, le virus KC permet un contrôle vraiment progressif, vous ne le prendrez pas en défaut. Les potentiomètres doivent être codés sur un nombre de bits suffisant pour permettre une bonne discrétisation, même si la doc n'en parle pas.
Pour ceux qui utilisent Cubase, une excellente nouvelle: la dernière mouture (SX3) remet au goût du jour les fameux panneaux d'instruments, qui permettent de contrôler des synthés hardware et d'utiliser l'automation sur leurs paramètres. Eh bien il y a un panneau VIRUS C (qui fonctionne avec les KC bien entendu)! On peut donc quasiment contrôler le VIRUS KC avec autant de flexibilité qu'un instrument virtuel, avec automation, sauvegarde et tout et tout! Miam, miam!

SONORITÉS

A la base, les sonorités offertes par cette famille d'instruments (virus C) ne sonnent pas infiniment mieux que bien d'autres synthés à modélisation analogique, voir des virtuels tels que la vénérable korg legacy collection par exemple: ceux qui vous soutiennent le contraire n'ont jamais comparé (moi, si, tous les jours), ou bien sont de mauvaise foi, ou encore devraient changer de carte son. Disons, pour ne fâcher personne, et pour faire simple, que c'est au moins aussi bon. Alors, décevant? Non, pas du tout et voici pourquoi: il y a une immédiateté dans cet instrument et un rapport résultat / temps passé imbattable, avec des sonorités presque toujours à la hauteur. Le piège, c'est d'ailleurs de savoir s'arrêter à un moment donné pour enregistrer le preset et dire "ok, maintenant, j'arrête parce que je suis content du résultat". Ensuite, la multitimbralité très bien gérée, les sorties séparées et, n'oublions pas, les entrées rendent l'instrument d'une très grande polyvalence. Un point fort (voire très fort), c'est la matrice de modulation: non seulement les possibilités sont immenses, mais tout est configurable depuis la façade, et ça, il fallait le faire!
Les sonorités n'ont pas tout à fait la rondeur et la chaleur d'un analogique, il faut être honnête. Mais quel dynamisme! Les enveloppes ultra-rapides, l'arpégiateur qui, à défaut d'être programmable, se montre très pratique (et transmet lui aussi en MIDI!), les filtres nombreux sur la dernière version de l'OS6.5 (téléchargeable gratuitement) et formidablement créatifs, les oscillateurs très nombreux savent créer une grande variété de sons. Appuyés par la FM, un ring modulator, une fonction Sync, , une modulation à largeur d'impulsion (PWM) un bruit blanc et des effets réussis (dont un phaser et toutes sortes de saturation du plus bel effet), le Virus KC sait produire tour à tour des basses et infrabasses prodigieuses et dangereuses, des leads hurlants ou analogiques plus subtils, des brass ou des nappes moelleuses, ou des sons hallucinés faisant varier tout par n'importe quoi grâce à la matrice de modulation déjantée! On est même parfois surpris par certaines textures plus organiques ou des effets de choeurs produit par les très beaux filtres! Cerise sur le gâteau, le Virus KC sait lire les sons des générations de Virus précédentes, ce qui élargit les banques de sons disponibles sur le net. 2 bémols: l'utilisation abusive des effets, et surtout de la réverb, peut ternir et embrouiller les timbres si on en abuse: à utiliser avec parcimonie, donc. Ensuite, un vocodeur pas bon. J'ai longuement cherché à en sortir quelque chose de correct, sans y parvenir. Celui de mon G2 est bien meilleur.

AVIS GLOBAL

J'aime:
- un clavier avec une qualité haut de gamme (toucher, molettes, aftertouch, potentiomètres...)
- des potentiomètres à la réponse vraiment linéaire, sans escalier.
- une construction robuste, malgré un poids et une taille raisonnables
- des sonorités de grande qualité, et surtout très très très flexibles.
- l'intelligence générale des choix faits au moment de la conception, malgré les possibilités de l'engin.
- un Editeur MAC/PC fourni gratuitement (Sounddiver d'Emagic)
- la compatililité ascendante avec la famille des Virus A et B.
- la matrice de modulation qui fait morpher en permanance beaucoup de paramètres.
- les + par rapport à la concurrence: entrées audio, vocoder, effets, 32 voix de polyphonie, multitimbralité intelligente.
- des sons tranchants, qui, partant d'une base propre et sage, savent partir en vrille avec des modulations et des saturations, un arpégiateur, pour encore plus de créativité.
J'aime pas:
- le prix lui aussi haut de gamme.
- sur cette version haut de gamme, quelques goodies auraient été appréciées: écran plus grand, E/S numériques, entrée micro avec préamp...
- quand même pas tout à fait une sonorité analogique.
- il y a quand même des menus (mais on est pas obligé d'y aller!)
- ne révèle son potentiel et sa personnalité que si on bidouille vraiment les sons (et là, on n'est pas déçu.)
- la relative lourdeur de l'éditeur fourni, Sounddiver d'Emagic.
- les presets qui abusent des effets et noient certaines sonorités.
- le vocodeur, pas du tout à la hauteur du reste.